Moelle épinière

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La moelle épinière, dont le nom latinisé est moelle spinale, est la partie du système nerveux central se trouvant en dessous du tronc cérébral et contenue dans les vertèbres formant la colonne vertébrale.

La moelle épinière contient plusieurs types de neurones:

  1. Des fibres nerveuses (neurones) qui relaient l'information sensorielle depuis la périphérie (muscles, peau, viscères) jusqu'au cerveau.
  2. Des fibres nerveuses (neurones) qui relaient l'information motrice depuis le cerveau jusqu'aux motoneurones, voie finale commune de tout acte moteur.
  3. Des neurones propres à la moelle épinière parmi lesquels on trouve entre autres des interneurones segmentaires, des interneurones propriospinaux qui relient différents segments entre eux, des interneurones commissuraux impliqués dans la coordination droite-gauche. Les motoneurones ont leur stroma situé dans la moelle épinière et leur axone contenu dans les nerfs périphériques. Chaque motoneurone projette sur un certain nombre de fibres musculaires. Certains interneurones organisés en réseau constituent le générateur de rythme central responsable de la genèse de comportements rythmiques tels que la locomotion.

Contrairement à une vision dépassée, la moelle n'est donc pas un simple relais de l'information, mais un centre complexe qui traite et génère des signaux nerveux.

Sommaire

[modifier] Embryologie

La moelle spinale a pour origine le tube neural mis en place à la 4e semaine de développement grâce à la neurulation. Au 3e mois de développement, la moelle spinale remplit entièrement le canal vertébral. Mais la croissance différentielle du rachis osseux et du système nerveux central, nommée croissance allométrique, aboutit à une moelle s'arrêtant au niveau du disque L1L2 et à la formation de la queue de cheval.

[modifier] Anatomie

La moelle épinière est le prolongement du système nerveux central se trouvant sous le tronc cérébral et contenu dans le canal rachidien. Tige cylindrique de 45-50 cm de long, la moelle donne naissance aux nerfs rachidiens et se termine par la queue de cheval ou "filum terminale" (25 cm de long), véritable réseau de ramifications.

Elle sort par le foramen magnum (où elle fait suite à la moelle allongée), sa limite supérieure est l'émergence de la racine C1, et va se terminer en regard de la 2e vertèbre lombaire (L2, ou disque L1L2). On observe deux élargissements médullaires au niveau cervico-thoracique (C5-T1) et au niveau lombaire (T10-L5). Ces élargissements correspondent au surnombre de fibres présentes à ce niveau et destinées à l'innervation des membres supérieur et inférieur.

La coupe transverse permet d’identifier la présence de substance grise centrale selon un schéma en papillon définissant des cornes. Au niveau des cornes antérieures naissent les motoneurones, tandis que les cornes postérieures forment le lieu de projection et de relais des neurones sensitifs.

Au centre la moelle est creusée par le canal de l’épendyme (ou canal épendymaire) qui contient le liquide céphalo-rachidien (LCS ou LCR) ; la substance blanche en périphérie est constituée de faisceaux de fibres sensitives et motrices regroupées en 3 cordons ou funiculli. On observe les cordons: Ventral, Latéral, Dorsal La moelle épinière comprend de très nombreux centres végétatifs, la moelle épinière n’est pas seulement une zone de passage puisqu’elle est notamment le centre de réflexe et qu’elle conserve une relative autonomie par rapport à l’encéphale.

Les voies ascendantes, descendantes et d'association
Les voies ascendantes, descendantes et d'association

[modifier] Fonctions complexes

Les neurones spinaux fonctionnent selon des processus plus proches de ceux du cortex cérébral que ce qu’on a cru jusqu’au début des années 2000. On a récemment montré (2006/2007) qu'un même mouvement précisément reproduit pouvait être généré par un réseau différent de neurones à chaque reproduction du mouvement. Les réseaux neuronaux spinaux ont donc une activité aléatoire et non simplement mécanique. La moelle apparaît de moins en moins comme une gaine de câbles et de plus en plus comme une prolongation complexe du cerveau[1].

[modifier] Pathologies médullaires

[modifier] Recherche sur la moelle épinière

Il y a encore 10 ou 20 ans, il était clairement établi que la moelle ne pouvait cicatriser après avoir été sectionnée ou blessée. Des progrès récents mettent ce schéma en doute.

Les essais sur l'homme ?

  • Le Dr Huang en Chine a opéré plus de 500 patients mais ses travaux n'ont pas encore fait l'objet de publications internationales qui confirmeraient les échos positifs des forums. Il semble en effet que les effets de l'implantation des OEC (olfactory ensheathing cells) sont une baisse d'en moyenne d'une à deux vertèbres du niveau de la lésion.
  • En 2005 le Dr Lima au Portugal a opéré 9 patients, d'abord 7 portugais puis 2 américaines. On commence à parler de ses travaux, et là aussi il y a une récupération motrice et/ou sensitive d'une manière générale. L'étendue de la lésion (en cm) est déterminante pour pratiquer l'opération. Luis, 29 ans, lésion complète D4-D5, a récupéré après l'opération sa sensibilité juste sous sa lésion, puis le contrôle des muscles abdominaux et abducteurs essentiels pour tenir l'équilibre debout. Florbela, 32 ans, tétra C6, a récupéré dans les sept mois après l'opération, ses muscles abdominaux, la sensibilité de la jambe gauche, et en dernier lieu chez elle, la possibilité d'agripper avec ses doigts. Des accords avec un service de réadaptation américain vont permettre un meilleur suivi et une meilleure rééducation des patients opérés par le Dr Lima, ce qui n'était pas le cas pour les 7 premiers.
  • Une équipe Australienne de Brisbane a initié une série d'essais phase 1, utilisant à peu près la même technique. Peu d'informations filtrent pour l'instant, pour des raisons de validation scientifique, le nom, le sexe des 8 patients volontaires ne sont pas diffusés. C'est entre autres le Dr Féron, neurobiologiste français, qui est à l'origine de ces essais, ainsi que les résultats des expérimentations sur les rats de l'équipe espagnole des Drs Cueto et Sampedro.
  • Au Royaume-Uni, l'équipe du Dr Raisman souhaite initier une phase d'essai clinique d'implantation d'OEC. Il considère que tout le travail préalable nécessaire a été réalisé, notamment en expérimentation animale, et qu'il est temps de passer aux essais humains. Son étude est publiée dans le "journal of the Royal Society of Medicine".

Pour le moment, il n'y a pas d'essai concluant chez l'homme mené de façon vérifiable et rigoureuse. Il y a cependant de grands espoirs.

Source : Site de l'association libre d'aide à la recherche sur la moelle épinière : http://alarme.asso.fr Plus d'informations sur l'actualité de la recherche mondiale sur la moelle épinière sur le forum : http://alarme.asso.fr/forum

[modifier] Notes

  1. Balanced Inhibition and Excitation Drive Spike Activity in Spinal Half-Centers, Rune W. Berg, Aidas Alaburda, & Jørn Hounsgaard, Science 19 January 2007 315: 390-393

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes