Minijupe

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On appelle mini-jupe ou minijupe (ou jupette) une jupe très courte, droite ou plissée, dont l'ourlet se situe à mi-cuisses (environ 15 à 20 centimètres au-dessus du genou). On distingue également les microjupes dont l'ourlet est encore plus proche des fesses.

Une femme portant une minijupe noire
Une femme portant une minijupe noire

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Avant 1962

De la tunique grecque à la jupette guerrière du soldat romain, cette jupe très courte est exclusivement portée par les esclaves ou guerriers masculins pendant l'antiquité. Elle sera au fur et à mesure abandonnée au profit des tuniques plus longues, des pantalons ou des culottes. Cependant ce vêtement, bien que ressemblant, n'est pas considéré comme une minijupe en tant que telle.

[modifier] Les années 1960

La première minijupe est apparue en 1962 dans une boutique appelée Bazaar sur King's Road dans le quartier de Chelsea à Londres (Angleterre). Sa créatrice, Mary Quant, était alors une jeune styliste de mode, autodidacte, dont le design était de style Pop. Dans son livre Quant on Quant (Quant par Quant), Mary Quant avoue que la première jupe rase-pets qu'elle a confectionnée (plus connue sous le nom de minijupe) lui était destinée. Puis elle a commencé à habiller ses amies qui trouvaient amusant et provocant de montrer leurs jambes.

Le succès de la minijupe va s'étendre de la France à plusieurs autres pays bénéficiant des trente glorieuses. Certains pays comme les Pays-Bas feront interdire la minijupe, la trouvant, à cette période, beaucoup trop provocante.

En janvier 1965, quatre ans après la fondation de sa maison de couture, le Français André Courrèges présente plusieurs modèles haute couture de mini tenues. Ses minijupes, contrairement à celles de Quant, cessent d'être droites et prennent des ailes sur les côtés pour porter le nom de jupes trapèze. La presse française parle alors de collection révolutionnaire.

Contrairement à André Courrèges, Mary Quant propose une ligne de vêtements plus populaire. À la fois bon marché, futuristes et pratiques, ses collections Chelsea look connaîtront très vite un grand succès ; la minijupe est l'élément phare de ces collections. On assiste parallèlement à la naissance des modèles de confection en série (le prêt-à-porter), qui sont destinés à habiller les femmes avec élégance et à prix modérés. Les adolescentes s'approprient ainsi ces minijupes aux couleurs hardies et claires, devenues véritable symbole de libération de la femme et des classes sociales dans cette nouvelle ère de prospérité économique. La minijupe devient alors l'un des porte-parole de l'évolution des mœurs pour les jeunes femmes et fait scandale dans certains milieux conservateurs.

[modifier] Depuis les années 1970

Au fil du temps, la minijupe s'est modernisée et diversifiée. Elle était évasée en 1972, mais son succès va s'amenuiser pour laisser la place aux pantalons pattes d'éléphant (déjà présents dans les années 1960, portés par les groupes hippies), les shorts très courts (Hot Pants), puis les Blue-jeans.

Elle sera écossaise dans les années 1980 et s'apparente alors à une sorte de kilt pour femme.

Elle devient plissée depuis les années 1990.

On voit apparaître la minijupe à volants au cours des étés 2003, 2004 et 2005. Elle est ainsi toujours plus sexy et aguichante. La minijupe évolue cependant en gardant toujours le même esprit de séduction et de liberté pour les femmes.

Les minijupes en cuir sont généralement considérées comme sexy par les personnes attirées par le fétichisme du cuir.

[modifier] La minijupe aujourd'hui

La minijupe est aujourd'hui portée par des femmes de tous âges et en toutes saisons, pour des occasions courantes (école, travail, loisirs, etc.) ou plus formelles (mariage, rendez-vous d'affaires, etc.). Dans ces derniers cas, elle est parfois portée avec une veste assortie (tailleur minijupe). En hiver, elle est souvent portée avec des bottes en cuir, ce qui en accentue en principe le caractère sexy.

La minijupe reste un vêtement sexy qui attire généralement les regards, que ceux-ci soient admiratifs ou désapprobateurs. Outre le symbole véhiculé, la minijupe présente des avantages et des inconvénients pour la femme qui la porte. Le principal avantage réside dans le fait que la minijupe, puisque s'arrêtant à mi-cuisses, offre une liberté de mouvement supérieure à une jupe plus longue enserrant davantage les jambes. Le principal inconvénient réside également dans sa longueur : D'une part, une femme en minijupe droite peut difficilement s'asseoir sans laisser voir sa culotte aux personnes qui l'entourent, la jupe pouvant se retrousser jusqu'en haut des cuisses, ce qui est généralement considéré comme impudique. La femme doit alors éviter d'ouvrir les cuisses et veiller à croiser les jambes pour préserver sa dignité, ce qui peut être contraignant. D'autre part, une femme en minijupe plissée risque souvent de dévoiler ses fesses, notamment lorsqu'elle se penche ou lorsqu'il y a du vent, ce qui peut être très gênant pour elle, surtout en public. Cet inconvénient peut, à l'inverse, être utilisé comme source de provocation chez les personnes adeptes de l'exhibitionnisme.

[modifier] Un symbole pour les femmes

Les années 1960 sont, en Europe, des années de contestation et de nouvelle relance économique. La culture et la mode des jeunes baby boomers se sont développées plus que jamais auparavant ; c'est la secousse des jeunes. C'est une période de changement des statuts sociaux et de remise en question dans de nombreux domaines, notamment sur l'égalité des femmes (avec par exemple, la mise sur le marché de la pilule contraceptive en 1961).

Plusieurs mouvements juvéniles tels que les Mods (abréviation des Moderns) apparus aux débuts des années 1960 (qu'on appelle aussi Swinging Sixties) s'expriment dans les rues aussi bien avec la musique ou la peinture qu'avec leurs tenues vestimentaires. La minijupe est alors un symbole qui tourne le dos à la mode sage et guindée des années 1950. En fait, la société commençait son évolution vers l'égalité des sexes.

La top-model Twiggy personnifie cette époque et défile en minijupe pour Mary Quant. Son corps d'adolescente à la silhouette filiforme, la raie sur le côté à la garçonne et son jeune âge mirent Londres en vedette de mode.

[modifier] Anecdotes

  • La rumeur veut que la jeune styliste Mary Quant se soit procurée sa première minijupe à la boutique des Arts de Saint-Tropez avant d'en lancer la vogue en Grande-Bretagne.
  • Le succès de la minijupe annonce également l'ère des collants, la fin des bas et des porte-jarretelles. L’idée du collant, qui jusqu’alors était exclusivement porté par les danseuses est reprise par les industriels et commercialisé sous le nom de Mitoufle. À cette époque des années 1960, il était vraiment indécent de porter des bas avec des jupes aussi courtes, qui laissaient voir les jarretières.
  • Le mot minijupe est parfois utilisé comme qualificatif d'un discours, d'un exposé ou d'une présentation. On parle ainsi d'un exposé minijupe. Ceci en référence à la fameuse analogie citée par le préfet Jacques Gandouin : Un discours doit être comme une minijupe, suffisamment long pour couvrir le sujet, mais suffisamment court pour retenir l'attention.

[modifier] La minijupe au cabaret

  • Lors de son spectacle au théâtre des Folies Bergères à Paris en 1926, Josephine Baker porte une sorte de minijupe composée uniquement de bananes. Il s'agit ici d'un costume de scène uniquement et non d'un véritable vêtement.

[modifier] Minijupes et microjupes au cinéma

  • Dans le film La doublure de Francis Veber, Alice Taglioni joue le rôle d'une top-model, super-bombe platine en microjupe en jean.
  • Dans la série Star Trek, les officiers féminins ne portent que des minijupes couvrant peu de chose de leur anatomie.
  • Dans la série Ally McBeal, l'actrice Calista Flockhart, qui joue le rôle d'une jeune avocate excentrique, porte régulièrement des tailleurs minijupe. Les jupes d'Ally sont si courtes que les magistrats les jugent souvent indécentes, mais Ally les raccourcit encore davantage lorsqu'elle est déprimée !
  • Dans le film A Snake of June de Shinya Tsukamoto, l'actrice Asuka Kurosawa porte une microjupe sans culotte en dessous.
  • Sharon Stone en brillante psychopathe dans le film Basic Instinct ose elle aussi porter une minijupe sans culotte en dessous.
  • Dans le film Barbarella de Roger Vadim en 1968, Jane Fonda fit sensation en minijupe et bottes longues. Elle chanta These boots are made for walking minijupée et bottée, ce qui fit beaucoup pour rendre populaire la mode minijupe / bottes longues. Son influence sur la mode perdure encore aujourd'hui.
  • Betty Boop (héroïne de dessins animés américains créée en 1932) porte une tenue très courte laissant apparaître une jarretière. En 1934, les studios Max Fleischer producteurs de la série sont contraints sous le code Hays de rallonger sa jupe et d'effacer sa jarretière.
  • Greta Garbo dans le film Mata Hari en 1932 porte un costume mini-tenue pouvant s'associer à une minijupe. La censure s'offusqua de ce costume suggestif qu'elle portait sur l'affiche.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les minijupes.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Mary Quant, Quant on Quant (1966).

[modifier] Liens externes