Mikhaïl Tomsky

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Mikhaïl Tomsky
Mikhaïl Tomsky

Mikhaïl Pavlovitch Tomsky (Михайл Павлович Томский), de son vrai nom Efremov (ЕФремов), né le 31 octobre 1880 à Saint-Pétersbourg, mort le 22 août 1936 à Moscou est un révolutionnaire et homme politique soviétique.

[modifier] Biographie

Mikhaïl Efremov Tomsky est né à Kolpino, cité située près de Saint-Pétersbourg. Issu d'une famille ouvrière, il commence très jeune à travailler en usine. Adhérent dès 1904 au mouvement social-démocrate, Tomski, militant ouvrier, crée de multiples organisations syndicales, ce qui lui vaut d'être arrêté et déporté en Sibérie. Typographe de formation, il est bolchévique, à l'inverse de la majorité de ses camarades de métier dont la plupart sont menchéviques. Pour autant, sans doute à cause de cette ancienne proximité, il se situera ensuite toujours à la droite de son Parti. Il se réfugie un temps à Reval en Estonie où il prend part aux événements de 1905. Quelques années plus tard, en 1908, il se rend en France. Retourné en Russie, passé à la clandestinité, il est ensuite arrêté et condamné aux travaux forcés. Il n'est libéré qu'en 1917, date à laquelle il prend une part active dans la Révolution russe.

Sa grande expérience du syndicalisme ouvrier lui assure une place éminente au sein du Comité Central et du Bureau Politique qu'il intègre respectivement en 1921 et en 1922. Il prône à cette époque l'autonomie syndicale, ce qui lui vaut d'être relevé de ses fonctions, responsabilités qu'il ne retrouve qu'après autocritique quelques mois plus tard. Organisateur de l'Internationale Syndicale Rouge, il en devient ensuite le Secrétaire Général. A ce poste, jusqu'en 1927, il défend le rapprochement avec les organisations occidentales.

En 1925, opposé à Trotsky (cf en 1920 les débats sur la question syndicale), il arrive au pouvoir avec Staline, alors son allié. Aux côté de celui-ci et de Rykov et de Boukharine, il combat l'aile « gauche » du parti ensuite éliminée. Mais, après cette victoire, comme il le fera en plusieurs occasions, Staline considère dès lors l'aile « droite » comme un danger. Le GenSec est un homme qui donne toujours la préférence à la raison et il est certain que Tomsky, par sa position importante dans les syndicats, peut représenter un risque potentiel. Plus encore, les choix de son ancien allié, hostile à l'industrialisation prônée en 1928, expliquent sa rapide mise hors jeu. L'année suivante, Tomsky est exclu du Politburo mais bénéficie d'une position de repli acceptable, il est nommé directeur des éditions d'État.

Cependant, les grandes purges qui vont fonder le pouvoir absolu de Staline sont en préparation. Tomsky est accusé de connivence terroriste à l'occasion du premier procès de Moscou de 1936 qui règle le sort de Zinoviev et Kamenev. Ayant eu vent de sa menace d'arrestation par le NKVD, ne faisant aucune confiance à la justice représentée alors par Andrei Ianourievitch Vychinsky, l'ancien chef des syndicats bolchéviques se suicide le 23 août. Il est accusé, à titre posthume, de haute trahison et d'autres crimes imaginaires le troisième procès de Moscou, en 1938, dirigé cette fois contre Boukharine, Rykov et d'autres vieux bolcheviks.

Tomsky a été réhabilité en 1988 par les autorités soviétiques.