Miguel Primo de Rivera

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Miguel Primo de Rivera y Orbaneja est un général et un homme politique espagnol, (né à Jerez de la Frontera, le 8 janvier 1870 , et décédé en exil à Paris, le 16 mars 1930). Il dirige le pays de 1923 à 1930 sous un régime d’inspiration dictatoriale avec prétention sociale.


Sommaire

[modifier] Enfance et formation

Issu d'une des grande familles de propriétaires terriens d'Andalousie, il compte dans son ascendance des militaires illustres dont son oncle Fernando Primo de Rivera, héros de la dernière guerre carliste gouverneur des Philippines et plusieurs fois ministre de la guerre. Miguel est enrôlé dès ses 14 ans et passe la majeure partie de sa carrière dans des destinations coloniales (Maroc, Cuba, Philippines). Ceci lui permet de monter rapidement en grade : dès 1912, il est général.

Après 1919 il revient dans la péninsule ibérique et se trouve au contact des problèmes sociaux et politiques de l'époque. Il est capitaine général de Valence, de Madrid et de Barcelone. C'est à ce dernier poste, occupé en 1922 qu'il se voit confronté à de graves problèmes d'ordre public. En effet, il doit lutter contre les milices patronales, les milices anarchistes, les velléités autonomistes catalanes et composer avec un système politique en déliquescence.

[modifier] Le régime dictatorial du Directoire (1923 - 1930)

L'Espagne s'étant tenue à l'écart de la Guerre Mondiale, cela lui valut de s'enrichir et de se développer. Mais elle subit un échec militaire en Juillet 1921, à la bataille d'Anoual dans le Rif, avec l'insurrection du chef Abd el-Krim. Cette humiliation entraînera le général de Catalogne à concrétiser ses idéaux militaristes, nationalistes et autoritaires en lançant avec succès un coup d'État le 13 septembre 1923. Deux années plus tard, en 1925, il interdira la franc-maçonnerie.

Il lance un pronunciamento et trouve facilement des soutiens. La constitution espagnole de 1876 est suspendue, le Parlement dissous et la dictature instaurée. Au départ, le dictateur a le soutien du Roi Alphonse XIII (qui, résigné, l'appelle à former le gouvernement et lui donne les pleins pouvoirs) et d'une bonne partie de l'opinion : personne ne défend le régime précédent.

Sur le plan militaire, après avoir signé une alliance avec l’armée française, il obtient la reddition Abd el-Krim (1925-1926), ce succès dans la guerre au Maroc lui ont valu un grand prestige. S'inspirant du fascisme italien, il organise un parti unique, l'Union patriotique, et crée une Assemblée nationale suprême, formée d'hommes dévoués, n'ayant qu'un rôle consultatif.

Si les efforts de redressement économique et social donnent au début quelques résultats, le corporatisme social, lui, n'en donne guère, en dépit de quelques initiatives originales comme les comités paritaires d'arbitrage des conflits sociaux, auxquels des socialistes comme Francisco Largo Caballero consentent à participer. Dès 1927, l'opposition devient vive dans les milieux d'affaires, et les provinces se montrent rebelles aux tendances centralisatrices du régime. De plus, le dictateur souffre d'un diabète qui l'affaiblit de plus en plus.

En 1928, constatant les bénéfices considérables réalisés par la vente du pétrole en Espagne, il émet la prétention d’ériger un monopole d’État du carburant afin que les profits n’aillent plus grossir les dividendes des actionnaires ou des intermédiaires mais tombent dans l’escarcelle de l’État. Il donne à la Compañía Arrendataria (C. A. M. P. S. A.) l’exploitation du monopole dont l'Etat conservera 30% des actions. Cette décision entrainera des rétorsions économiques de la part des grands trusts pétroliers de l'époque, dont la Standard Oil et la Royal Dutch et la Shell[1]. Il se tournera alors paradoxalement (étant anticommuniste) vers l'URSS qui deviendra le principal fournisseur de carburant de l'Espagne avec une part de 40% du pétrole consommé dans le pays.

Sous la pression du Roi et devant la disparition du soutien de l'armée à son encontre, Primo de Rivera se retire en janvier 1930 et s'exile à Paris où il meurt deux mois plus tard.

Son fils José Antonio Primo de Rivera fondera en 1933 la Phalange espagnole.

[modifier] Article connexe

[modifier] Bibliographie

  • (es) Mario P Diaz Barrado, Palabra de dictador: General Primo de Rivera, anlaisis de discursos (1923-1930), Biblioteca de bolsillo.
  • (en) James H. Rial, Revolution from Above: The Primo De Rivera Dictatorship in Spain, 1923-1930.

[modifier] Notes et références

  1. Pierre Fontaine, La guerre froide du pétrole, éditions "je sers", 1956.
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