Michel Chartrand

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Michel Chartrand
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Naissance 20 Décembre 1916
à Outremont
Nationalité Canadiens (Québécois)
Profession Syndicaliste
Formation Typographe
Autres fonctions Orateur

Michel Chartrand (20 décembre 1916 à Outremont, Québec - ) est un syndicaliste et homme politique québécois. Sa vie est intimement liée à différentes causes sociales qui ont secoué le Québec depuis les années 1940.

Sommaire

[modifier] Éducation et formation

Michel Chartrand est né à Outremont, aujourd'hui un arrondissement de Montréal. Il étudie au Collège Jean-de-Brébeuf et au collège Sainte-Thérèse. Toutefois, sans s'y sentir à l'aise. En 1933, il devient moine de chœur à la Trappe d'Oka, un monastère cistercien. L'obligation de silence lui pèse, et il le quitte en 1935. Il fait campagne pour l'Action libérale nationale (ALN) lors de l'élection générale québécoise de 1939. En 1940 il suit un cours d'histoire donné par Lionel Groulx, un prêtre catholique et nationaliste québecois. Suite à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il joint semble-t-il le Canadian ROTC. Ce programme de formation canadien permettait aux étudiants universitaires d'obtenir des crédits de service militaire, tout en continuant leurs études et sans avoir l'obligation de participer en service actif sur le front. Chartrand se plaint que les documents de l'armée canadienne sont uniquement rédigés en anglais, il quitte alors ce programme pour retourner à Oka chez les trappistes.

[modifier] Conscription

Suite à la décision du gouvernement canadien de faire un plébiscite sur la conscription obligatoire, Michel Chartrand en devient un fervent opposant et milite au Bloc populaire canadien, un mouvement qui s'oppose à la conscription.

En 1942 il épouse Simonne Monet, à la Basilique Notre-Dame de Montréal, le mariage est célébré par Lionel Groulx. Quand le gouvernement canadien met en place la conscription, en novembre 1944, Michel Chartrand a déjà trois enfants.

[modifier] Syndicalisme et engagement politique

En 1948 il a son cinquième enfant, et l'année suivante il quitte pour la région d'Asbestos pour participer à la grève de l'asbestos des mineurs locaux. Cet évènement s'inscrit dans la période de l'histoire du Québec que l'on a nommée la grande noirceur. Cette période marque un début de la syndicalisation au Québec pour contrer les politiques autoritaires, conservatrices, hautement patronales ainsi que la répression pratiquée par le régime de l'Union nationale de Maurice Duplessis, alors au pouvoir.

En 1950 il devient actif au sein de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, qui deviendra la CSN en 1960. Impliqué dans quelques opérations syndicales en 1953 il devient membre de l'exécutif du CTCC. On le congédie après un conflit interne. Il fait appel et un tribunal, présidé par Pierre Trudeau rend un verdict en sa faveur et le confirme dans ses fonctions à l'exécutif.

En 1954 Michel Chartrand pose sa candidature au poste de secrétaire-général de la CTCC, il sera défait par Jean Marchand En 1956 il se joint au CCF, qui deviendra plus tard le Nouveau parti démocratique, un parti social-démocrate fédéral, dont le chef québécois est Thérèse Casgrain. Il est délégué du Québec lors du congrès du parti à Winnipeg, Manitoba. À la suite de cette convention, une branche québécoise du parti est organisée sous le nom de Parti social démocratique du Québec. Chartrand porta l'étendard de ce parti lors des élections de 1956 au Québec.

Chartrand subit un cuisant échec, un avant-goût de ses quelques incursions dans le domaine politique. Son travail syndical l'a placé en tête d'affiche de plusieurs importantes interventions, lors de grèves hautement médiatisées.


Chartrand a tenté de se faire élire à Arvida, au Saguenay, sous la bannière du CCF lors de l'l'élection fédéral de 1958. Malgré une base syndicale qui lui est acquise, il perd par une marge substantielle.

En 1959 il sollicite encore l'électorat lors d'une élection partielle, dans le comté de Lac St-Jean, où il est encore une fois rejeté par une forte majorité. Sa frustration devient de plus en plus évidente via ses remarques extrémistes. En 1959 le syndicat le force à se retirer du comité exécutif de celui-ci. On l'engage alors à l'imprimerie du CCF, il participe toutefois en tant que délégué au congrès de Winnipeg. En 1970, alors qu'il est au sommet de sa carrière, il aurait fait l'objet de menaces mafieuses.[1]

En 1998, il est candidat du Rassemblement pour l'alternative progressiste le RAP, ancêtre de l'UFP puis de Québec solidaire, à l'élection provinciale dans le même comté que le premier ministre du Québec d'alors, Lucien Bouchard. Au « déficit zéro » de ce dernier, M. Chartrand répond : « pauvreté zéro! »

[modifier] Paix et socialisme

En 1960 la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, devient la Confédération des syndicats nationaux la CSN. Chartrand prend part à de nombreuses manifestations organisé par le mouvement pour la paix, ainsi que des démonstrations contre le nucléaire. Il est un admirateur de la révolution communiste à Cuba, et de son instigateur Fidel Castro. Il accompagne d'ailleurs un groupe pour une visite de un mois à Cuba en 1963. A son retour il parle de Cuba comme d'un paradis et que cet État devrait être un exemple pour un Québec en devenir. Chartrand participe à la fondation du Parti socialiste du Québec. Il supporte également les mouvements pour la souveraineté du Québec et le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN). Les idéaux socialistes de Chartrand l'ont amené à apporter son support aux Viet Cong lors de la guerre du Viêt-Nam. Cependant, en étant un croyant catholique, Chartrand ne s'identifiera jamais au communiste, préférant le socialisme ou le socialisme chrétien.

De 1968 à 1978, il occupe le poste de président du Conseil central des syndicats nationaux de Montréal (affiliés à la CSN). Pendant ces années, différentes instances judiciaires[réf. nécessaire] avaient déterminé que certains syndicats avaient partie liée avec la mafia montréalaise. Chartrand s'opposait activement à ces ententes. Sa vie fut alors menacée par un tueur à gages en 1970[réf. nécessaire].

En février 1983, il fonde, avec une quarantaine de personnes, la Fondation pour l'aide aux travailleuses et aux travailleurs accidentés (FATA). Par la suite, il sillonne le Québec pour parler de justice sociale, tout comme du traitement réservé aux accidentés du travail.

[modifier] Radicalisme

En 1968, Chartrand est élu à la présidence de la Confédération des syndicats nationaux, un poste qu'il conserve jusqu'en 1978. Vers la fin des années 1960, en tant que membre du mouvement souverainiste du Québec, il soutient le Front de Libération du Québec (FLQ), en déclarant : « Nous allons gagner parce qu'il y a plus de gars prêts à tirer sur les membres du parlement, qu'il n'y a de policiers »[réf. nécessaire].

En 1970, la Crise d'octobre éclate, et Chartrand est arrêté en vertu de la Loi des mesures de guerre. Il est libéré quatre mois plus tard. Un journaliste lui demande alors s'il a de la sympathie pour la famille du diplomate britannique James Richard Cross enlevé par le FLQ. Il répond qu'il n'a pas plus de sympathie pour elle que pour les milliers d'épouses de travailleurs québécois sans emploi. Même après le meurtre du ministre Pierre Laporte, il garde ses convictions. Le 15 octobre 1975, cinq ans après la crise d'octobre, des membres du FLQ et du Front de rassemblement d'action populaire[réf. nécessaire] se réunissent au centre Paul Sauvé à Montréal, où Michel Chartrand est invité à les rencontrer.

[modifier] Simonne et Chartrand

Il est l'époux de la militante Simonne Monet qui est décédée en 1993 et le père du cinéaste Alain Chartrand. Pendant les années 1990, sa vie fait l'objet d'une biographie et d'un documentaire romancé diffusé d'abord en 2000 puis repris en 2003 sur les ondes de Télé-Québec, Simonne et Chartrand, réalisé par son fils Alain Chartrand.

[modifier] Citations

  • On va se battre avec tous les contestataires, les révolutionnaires, et les protestataires.[2].
  • Il est et restera le symbole d'un peuple qui n'a jamais accepté de fermer sa gueule...[3].

En s'adressant à un policier qui l'avait dans sa mire de fusil : 'Arrête de 'shaker'[4] tu vas me manquer, crisse[5].'[6]

[modifier] Bibliographie et Vidéographie

  • Simonne et Chartrand. Réalisé par son fils Alain Chartrand, feuilleton télévisé qui dépeint les moments forts de sa vie et ceux de son épouse.
  • Fernand Foisy, La Colère du juste, Lanctôt-Éditeur. biographie s'étendant sur la période 1968-2003.
  • Fernand Foisy, Les Voies d'un homme de parole, Lanctôt-Éditeur. biographie s'étendant sur la période de 1916-1967.
  • Fernand Foisy, les Dires d'un homme de parole, Lanctôt-Éditeur.
  • Fernand Foisy, Sacré Chartrand !, Lanctôt-Éditeur.

[modifier] Voir aussi

La Grève de l'amiante

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Article sur le site Planète
  2. Foisy, Fernand. Michel Chartrand La colère du Juste. Lanctôt Éditeur. Montréal. Page 16.
  3. Foisy, Fernand. Michel Chartrand La colère du Juste. Lanctôt Éditeur Page 17.
  4. Shaker : trembler en français
  5. Jurons Québécois
  6. Michel Chartrand La colère du Juste de Fernand Foisy Éditeurs Lanctôt Éditeur Page: 46
Autres langues