Menno van Coehoorn

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Menno van Coehoorn.
Menno van Coehoorn.

Menno, Baron van Coehoorn (1641-17 mars 1704), est un soldat et ingénieur militaire néerlandais d'origine suédoise. Il est à l’origine de nombreuses innovations dans les armes de siège et les techniques de fortification.

[modifier] Biographie

Il naît à Leeuwarden en Frise, reçoit une excellente éducation généraliste et militaire. Il devient à l’âge de 16 ans capitaine dans l’armée hollandaise et prend part à la défense de Maastricht au cours de la Guerre de Hollande (1673) ainsi qu’au siège de Grave (1674), où les petits mortiers (appelés coehorns), inventés par lui-même, furent la cause d’importantes pertes côté français. Il est promu au grade de colonel pour sa conduite exemplaire pendant la bataille de Seneffe (11 août 1674) et est aussi présent aux batailles de Cassel (1677) et de Saint-Denis (1678).

La situation géopolitique le pousse à porter son attention sur l’art de la fortification, les évènements guerriers le font se rendre compte que les méthodes appliquées sont désormais obsolètes. Avec sa première publication, Versterchinge de Vijfhoeks met alle syne Buytenwerken (Leeuwarden, 1682), il attire de suite l’attention de ses contemporains et entre dans une controverse passionnée avec un ingénieur rival , Louis Paen (Leeuwarden, 1682, 1683; les copies se trouvent à l’équivalent néerlandais du Ministère de la Défense). Ces travaux sont surtout suivis avec beaucoup d’intérêt par les autorités militaires, et Coehoorn se voit confier la reconstruction de nombreuses forteresses dans les Provinces-Unies. Cette activité lui prend une bonne part de son temps durant toute sa carrière, et son expérience le place comme étant le principal rival de Vauban. Il formule ses idées quelque temps plus tard dans son chef-d’œuvre intitulé Nieuwe Vestingbouw (Leeuwarden, 1685), dans lequel il fixe trois systèmes dont la caractéristique est la multiplicité des ouvrages ainsi que la grande angularité de ceux-ci, qui s’avèrent éminemment appropriés pour les paysages de plaines et de marais qui composent les paysages des Pays-Bas.

Il emprunte plusieurs détails aux travaux de son prédécesseur hollandais Freytag, de même chez Albrecht Dürer, ainsi qu’à l’ingénieur allemand Daniel Specklin. Il a, en règle générale, plus visé à l’adaptation de ses principes aux besoins particuliers de chaque site qu’à la construction d’une forteresse géométriquement et théoriquement parfaite. Tout au long de sa carrière, il n’a jamais hésité à se départir de ses propres règles pour faire face aux cas exceptionnels, comme ce fut le cas pour Groningue. Les éditions suivantes de Nieuwe Vestingbouw ont vu le jour en néerlandais (1702, et fréquemment après), en anglais (Londres, 1705), en français (Wesel, 1705) et en allemand (Düsseldorf, 1709).

Pendant la guerre de la ligue d'Augsbourg (16881697) Coehoorn sert en tant que brigadier. Il se distingue tout particulièrement à la bataille de Fleurus en 1690, ainsi qu’en 1692 pendant le siège de Namur, une forteresse de sa propre création. Namur fut prise par Vauban, mais Coehoorn eut sa revanche trois ans plus tard quand la même place-forte, sur laquelle entre temps Vauban avait apporté ses améliorations, tomba sous son attaque. Coehoorn est devenu lieutenant-général et inspecteur-général des forteresses de Hollande, et les peuples haut-Allemands aussi bien que ses propres compatriotes l'ont honoré. Il a ensuite commandé un corps de l’armée du duc de Marlborough de 1701 à 1703, ses compétences et sa valeur furent d’une grande aide dans cette guerre de siège permanent aux Pays-Bas. La reddition rapide de la forteresse de Bonn et le siège de Huy de 1703 furent le couronnement de son succès. Au début de la campagne suivante, il était sur le point de conférer avec Marlborough quand il est mort d’apoplexie à Wijckel le 17 mars 1704.

[modifier] Postérité

Son premier système à été appliqué sur de nombreuses places en Hollande notamment Nimègue, Breda et Bergen op Zoom. Mannheim en Allemagne a aussi été fortifié de cette manière, cependant que le second système était lui appliqué à Belgrade et Timişoara.

Il a écrit sur l'art de fortifier les places un ouvrage devenu classique, traduit sous le titre de Nouvelle Fortification, La Haye, 1706. Il a laissé son nom aux mortiers à la Cohorn, qu'un seul homme peut manœuvrer.

Son fils, Gosewijn Theodor van Coehoorn, a écrit sa biographie (réédition Syperstein, Leeuwarden, 1860)