Massilia (paquebot)

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Le Massilia est un paquebot de ligne réquisitionné par le gouvernement Paul Reynaud replié en juin 1940 à Bordeaux en raison de la déroute de l'armée française, afin de permettre à des hommes politiques (dont 27 parlementaires) de quitter la France avec l'intention de constituer un nouveau gouvernement en exil qui abandonnerait à l'Allemagne les territoires de métropole afin de mieux reprendre l'offensive militaire à partir des départements d'Afrique du Nord.

Le départ a été organisé par Édouard Barthe, questeur de la Chambre.

Parmi les passagers les plus connus :

Plusieurs députés font défection au moment du départ, comme Édouard Herriot et Louis Marin.

Embarqués le 21 juin du port du Verdon à Bordeaux, le Massilia appareille le 21 juin 1940[1], soit quatre jours après la formation du Gouvernement Pétain et la veille de la signature de l'Armistice. Il arrive à Casablanca le 24 juin[2].

À leur arrivée, les passagers sont consignés dans un grand hôtel de Casablanca par le Résident général Noguès.

Ceux qui étaient considérés mobilisés comme officiers, Pierre Mendès France, Pierre Viénot, Alex Wiltzer et Jean Zay, furent arrêtés le 31 août 1940 à Casablanca, rapatriés en métropole et traduits devant le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand pour "désertion devant l'ennemi" et trois d'entre eux condamnés le 4 octobre 1940 à des peines de prison et à dix ans de privation de droits civils. D'autres, comme Édouard Daladier et Georges Mandel, furent accusés d'être responsables de la défaite et jugés avec d'autres officiers comme le général Maurice Gamelin au cours du Procès de Riom. Ces décisions ont été rapportées en 1946.

Les 18 juillet 1940, les autres parlementaires étaient autorisés à regagner la France, soit sept jours après que l' Assemblée nationale ait mis fin à la IIIe République et voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Sommaire

[modifier] Parlementaires passagers du Massilia

Les députés :

et le sénateur :

  • Tony Révillon (Ain, Radical-socialiste)

[modifier] Autres passagers du Massilia

  • Jacqueline Bardin, sculptrice (1906-)
  • Béatrice Bretty (1893-1982), comédienne
  • Jean-Charles Bloch (1921-)
  • Julien Cain (1887-1974), administrateur de la Bibliothèque nationale
  • Nine Choucroun, maîtresse de recherches au CNRS
  • Madame veuve Fernand Crémieux (1857-1928)
  • Marie Lou de Crussol (Marie-Louise Bézier)
  • Roger Deleplanque, journaliste, directeur politique du journal Le Petit Bleu
  • Jean Dufay, astronome
  • Léandre Dupré, médecin hygiéniste (1900-)
  • Nam Haguenauer, chargé de mission au ministère des Postes et Télécommunications (1894-)
  • Suzanne Horn, aviatrice (1911-)
  • Maurice Hubert, fonctionnaire (1909-)
  • Georges Huisman, directeur des Beaux-Arts
  • Jacques Ibert, directeur de la Villa Médicis, et sa femme Rosette Veber, sculptrice
  • Philippe Lévy-Alphandéry (1936-), avec sa mère et sa grand-mère Céleste Valabrègue, fils du député
  • Edgard Pisani, fiancé de Colette Le Troquer, fille d'André Le Troquer
  • Joseph Gutzeju, "de nationalité indéterminée, attaché aux parlementaires" (1901-)
  • Général Delphin, commandant militaire de la chambre des députés
  • Lucien Meyer, huissier de la chambre des députés (1900-)
  • Adrien Faur, huissier de la chambre des députés (1892-)
  • Louis Gagniard, professeur à la faculté de Strasbourg
  • Guy Manant, industriel
  • Lydie Medsioe (1916-)
  • Jean Perrin, professeur à la Sorbonne
  • Marie-Anne Lambert, cantatrice, fille du ministre Charles Lambert, sera connue plus tard sous le pseudonyme de Deva Dassy, était à cette époque maîtresse de Georges Mandel
  • Antoinette Sachs, artiste peintre (1897-)
  • Robert Servan-Schreiber (1880-1966), journaliste, avec sa femme Suzanne Crémieux (1895-1976) et leur fille Mari-Claire mais pas leur fils Jean-Jacques Servan-Schreiber
  • Léon Zay, journaliste, directeur du quotidien La Progrès du Loiret

[modifier] Notes et références

  1. Le départ du bateau a été retardé d'un jour en raison d'une grève de l'équipage qui refusait d'appareiller par hostilité envers les parlementaires. Quid, 2007.
  2. En cours de traversée, certains députés ont envisagé de faire route vers l'Angleterre et le paquebot a dû attendre en mer des autorisations du consul de Grande-Bretagne.

[modifier] Lien externe