Magnétoscope

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Un magnétoscope est un appareil électronique destiné à l'enregistrement sur une bande magnétique d'un signal vidéo et du son associé.

Son principe est, dans les grandes lignes, le même que celui du magnétophone audio. Les développements de l'électronique et des bandes magnétiques ont permis d'utiliser pour la vidéo une technologie qui avait été développée et commercialisée avec succès pour l'audio.

Sommaire

[modifier] Invention

Magnétoscope VPR 6 Ampex
Magnétoscope VPR 6 Ampex

Les premiers magnétoscopes furent commercialisés en 1954 par la société RCA. Ces premiers magnétoscopes enregistraient les signaux vidéo longitudinalement (comme les magnétophones) sur une bande magnétique de 2 pouces et consommaient une quantité astronomique de bande. Ces magnétoscopes avaient une vitesse de défilement de bande de 9 mètres par seconde !!!.

En 1956, la société Ampex a résolu le problème de la consommation de bande en enregistrant les signaux vidéo de manière transversale par rapport au défilement de la bande en utilisant des têtes vidéo tournantes, ce qui permit de réduire considérablement la consommation de bande en ramenant le défilement de celle-ci à 38 centimètres par seconde. Ces magnétoscopes révolutionnaires furent mis au point par une équipe de seulement six personnes : Charles Ginsburg, Charles Anderson, Ray Dolby, Shelby Henderson, Alex Maxey, et Fred Pfost. L'enregistrement se faisait bien entendu en noir et blanc.

En 1959, la société Toshiba a innové en enregistrant les signaux vidéo de manière dite hélicoïdale avec une seule tête tournante. En 1964, cette technologie fut améliorée par Philips qui ajouta une deuxième tête tournante. En 1968, le procédé fut intégré aux magnétoscopes grand public en utilisant des bandes magnétiques de ½ pouce. Cette technique d'enregistrement des signaux vidéo sera conservée pour tous les magnétoscopes professionnels et grand public fabriqués par la suite.

[modifier] Formats professionnels

Magnétoscope Ampex AVR3 (1975)
Magnétoscope Ampex AVR3 (1975)
Magnétoscope Betacam
Magnétoscope Betacam

Technique analogique :

  • 1954 : RCA lance le magnétoscope à enregistrement "longitudinal" des sigaux vidéo sur bande magnétique de 2 pouces ;
  • 1956 : Ampex lance le magnétoscope à enregistrement "transversal" des signaux vidéo sur bande magnétique de 2 pouces ;
  • 1959 : Toshiba lance le magnétoscope à enregistrement "hélicoïdal" des signaux vidéo sur bande magnétique de 2 pouces ;
  • 1970 : magnétoscope sur bande de 1 pouce (Sony, Ampex et Fernseh) ;
  • 1971 : 1er magnétoscope à cassette, le U matic de Sony utilisant de la bande magnétique de ¾ de pouce ; il est surtout utilisé par les entreprises et les écoles ;
  • 1982 : magnétoscope à cassette Betacam né de l'alliance de Sony et de Thomson ; il est devenu le standard des studios de télévision à travers le monde ; à ses débuts, le Betacam n'utilisait que des cassettes identiques à celles du Betamax de Sony dont il était un dérivé pour les professionnels ; plus tard, les cassettes dites "grand format" sont apparues ;
  • 1993 : magnétoscope Betacam numérique ;
  • magnétoscope DVCAM.

[modifier] Formats grand public

[modifier] Technique analogique

Les dates importantes de l'évolution de la technologie analogique sont :

  • 1968 : Philips et Sony lancent sur le marché différents modèles de magnétoscope à bobines utilisant de la bande magnétique de ½ pouce ;
  • mars 1972 : Philips commercialise le premier magnétoscope à cassette à usage grand public, le VCR (Video Cassette Recorder) avec une capacité d'enregistrement de 45 minutes (arrivée sur le marché français en 1975 et disparition en 1977) ;
  • novembre 1975 : Sony commercialise le Betamax avec, à ses débuts, une capacité d'enregistrement de 60 minutes ; peu de temps après, il eut une capacité d'enregistrement maximale de 3 heures et 35 minutes pour les modèles européens et jusqu'à 5 heures pour les modèles japonais et américains en mode long play (arrivée en France en septembre 1978 et disparition en 1983 mais il continua d'être produit pour les marchés allemand, anglais et autres jusqu'en 1985 et jusqu'en 2002 pour les seuls marchés japonais et américain) ;
  • février 1976 : JVC commercialise le VHS (Video Home System) avec dès son début une capacité d'enregistrement maximale de 3 heures, ensuite poussée à 4 heures puis 5 heures, et finalement 10 heures en mode long play (arrivée en France en mai 1978) ;
  • août 1977 : nouvelle version long play pour le VCR de Philips portant la capacité d'enregistrement à 2 heures et 30 minutes, et était Incompatible avec son grand frère, le VCR "standard" pour des raisons techniques, bien qu'utilisant les mêmes cassettes (arrivée en France en octobre 1977 et disparition en 1979) ;
  • juin 1978 : Grundig commercialise le SVR (Super Video Recorder) qui était un dérivé direct du VCR dont il utilisait la même cassette mais avec lequel il était incompatible ; il révolutionna la durée d'enregistrement en atteignant dès sa sortie une durée d'enregistrement de 5 heures, contre 3 heures et 35 minutes pour le Betamax, 3 heures pour le VHS, 2 heures et 30 minutes pour le VCR LP (arrivée en France en novembre 1978 et disparition en 1979).
  • 1979 : Philips et Grundig commercialisent le V2000 ou Vidéo 2000 présentant l'énorme avantage par rapport à ses concurrents d'utiliser des cassettes video enregistrables sur les 2 faces (comme la cassette audio) et portant ainsi l'autonomie d'enregistrement à 8h par cassette (2x4 heures) (arrivé en France en 1979, disparu en 1983) mais continua d'être développé essentiellement pour les marchés allemand, anglais, etc... jusqu'en 1988 apportant des améliorations telles que la stéréo, le "long play" portant la capacité d'enregistrement à 16 heures par cassette (2x8 heures).
  • Un dernier standard aurait dû voir le jour pour le grand public en 1979 : le LVR (Longitudinal Video Recorder) mis au point par BASF, ce standard faisait exception à l'enregistrement des signaux vidéo dit hélicoïdale en les enregistrant de manière longitudinale avec une tête vidéo fixe. La bande de ½ pouce contenu dans une cassette "débitrice" (la réception de la bande se faisait par un plateau contenu dans le magnétoscope, d'où l'impossibilité d'éjecter la cassette sans l'avoir au préalable rembobinée) défilait à une vitesse de 4 m/s et contenait 72 pistes, chacune exploré en 2,30 minutes. Le changement d'une piste à l'autre se faisait par un micro moteur "pas-à-pas" fixé sur la tête vidéo en 20 ms et une mémoire stockant 80 ms de vidéo pour éviter une coupure au changement de piste. Il offrait une autonomie d'enregistrement de 30 minutes. Bien sur l'autonomie aurait été étendue si son développement avait continué.

Toshiba réalisa aussi un magnétoscope du type LVR avec cependant quelques différences, le nombre de pistes passait de 72 à 220, l'autonomie d'enregistrement poussée à 3 heures et un procédé de cassette sans fin.

[modifier] Technique numérique

L'enregistrement numérique peut se faire sur trois supports :

  • sur bande : utilisé seulement par les vidéastes amateurs (DV, puis mini-DV) ;
  • sur disque optique DVD, et parfois DVD-RAM ;
  • sur disque magnétique : voir numériscope.

Un avantage important de la technologie numérique est de permettre la compression de la vidéo.

Les cassettes VHS (analogiques) et disques DVD (numériques) sont de popularités égales en 2006, mais la quasi-totalité des nouveaux achats prévilégient le DVD pur ou les combinés DVD + VHS.

[modifier] Histoire

Les premiers magnétoscopes sont liés au développement de la télévision et n'ont servi longtemps qu'à des professionnels.

Dans les années 1980, les industriels mirent sur le marché des modèles à prix abordables et d'un maniement facile pour les néophytes de la vidéo.

Plusieurs technologies étaient alors en compétition : VCR de Philips, Betamax de Sony, V2000 de Philips et VHS de JVC.

La qualité des images du Bétamax était supérieure, mais sa durée d'enregistrement était insuffisante pour les besoins du grand public qui était surtout intéressé à enregistrer des films entiers sur un seul support. À cause de cette faiblesse, le Bétamax ne fut populaire qu'auprès des amateurs avertis. Le V2000, malgré sa qualité, ne parvint pas à s'imposer et cessa d'être produit. Cela, et le fait que l'industrie pornographique décida de commercialiser principalement des cassettes VHS[1], fit du VHS de JVC le premier standard vidéo de facto touchant un très grand public.

[modifier] Références

  1. Blu-Ray vs HD DVD : le porno fait gagner le HD DVD, Ratiatum, 12 janvier 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe