Ménélik II d'Éthiopie

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Ménélik II
Ménélik II
Sceau de Ménélik II
Sceau de Ménélik II

L'empereur Ménélik II (dägmawi Menilek en amharique), est le nom de règne de Sahlä Maryam du Choa (17 août 1844 - 12 décembre 1913), couronné en 1889 avec les titres de Roi des Rois d'Éthiopie, Lion Conquérant de la Tribu de Juda, Élu de Dieu.

Fils du négus Haïlé Malakot du Shoa (1847 - 1855), le prince Sahle Maryam est né en 1844 à Ankober, dans le Choa, et fut désigné comme héritier de la branche choanne de la dynastie salomonienne, descendant directement du Roi Salomon et de la Reine de Saba. À la mort de son père en 1855, il fut, juste après sa désignation comme nouveau négus du Choa, emprisonné par l'empereur Téwodros II. Retenu captif dans la forteresse de Maqdala, le jeune Sahle Maryam fut bien traité, au point même d'épouser une fille de l'empereur, Alitash. Cependant, il parvint à s'échapper en 1865 et à retourner dans le Choa pour récupérer la couronne qui lui revenait de droit. Mis en échec pour obtenir la couronne impériale usurpée par Téwodros, le futur Ménélik mena des campagnes d'expansion de son royaume vers l'est, le sud et l'ouest.

En 1883, Negus Sahlé Maryam épousa Taytu Betul, de noble lignée et descendante des familles régnantes du Semien, du Godjam et du Bagemder. Son oncle, le Dejazmatch Wube Haylé Maryam avait été le souverain du Tigray et de la majeure partie du nord de l'Éthiopie. Mariée pour la quatrième fois, elle savait user de son influence auprès de son époux, mais ne donna point descendance à Ménélik. Cependant, ce dernier avait eu deux filles de mariages précédents : Zaoditou (Reine des Rois de 1917 à 1930) et Shoaregga, qui épousa le Ras Mikaél du Wollo, union dont devait naître le prince Yassou. Un fils, le prince Wossen Seged décéda durant l'enfance.

Après le suicide de Téwodros, en 1868, qui fit suite à sa défaite face aux Britanniques venus assiéger la citadelle de Maqdala, Sahlé Maryam poursuivit son combat contre les différents prétendants au trône impérial. Mais, aidé par les nombreuses armes que lui avaient cédé l'armée britannique, c'est Yohannès IV qui accéda au titre de Roi des Rois, ce que reconnut Ménélik. En 1886, Menelik maria sa fille Zaoditou au fils de l'empereur, le ras Araya Sellassie. Mais, la mort de ce dernier en mai 1888, sans qu'il ait donné d'enfant à Zaoditou, puis celle de l'empereur Yohannès IV sur le champ de bataille, tué par les derviches à la bataille de Gallabat (Matemma) le 10 mai 1889, laissa la voie ouverte à la succession. Restaient en lice le Ras Mangasha, fils naturel de l'empereur Yohannès, et Sahlé Maryam du Choa. C'est ce dernier qui sut obtenir l'allégeance d'une grande majorité de la noblesse éthiopienne le 4 novembre 1889. Son sacre et couronnement survint peu de temps après : il prit le nom de dägmawi Menilek, Ménélik II. Il dut faire face à une querelle ancienne, mettant aux prises les branches du Choa et de Gondar quant à la légitimité du pouvoir. Ménélik s'appuya sur le fait que sa propre branche descendait de Salomon par la lignée masculine, alors que la branche de Gondar, celle de Yohannès IV, en descendait par la lignée féminine. Les deux branches avaient ainsi autant de droits à régner l'une que l'autre, bien que la lignée gondarienne eut été plus ancienne.

Ménélik II en costume impérial
Ménélik II en costume impérial

Il devint ainsi negusä nägäst (roi des rois) d'Éthiopie en 1889

En 1887, il fonda la ville d'Addis-Abeba, actuelle capitale du pays, et fixa ainsi la cour impériale pour la première fois.
Le 1er mars 1896, faisant face à la pression des puissances coloniales environnantes, il mit en déroute l'armée italienne à Adoua, aidé du Ras Makonnen, un de ses cousins et généraux.
Très ouvert aux nouvelles techniques, Ménélik introduisit le télégraphe, l'automobile, le chemin de fer, etc. dans l'Empire, et s'entoura de conseillers européens sans pour autant remettre en cause les traditions éthiopiennes. Malade dès 1909, il ne put correctement organiser sa succession qui tourna, après 1913, à l'affrontement entre factions politiques puis entre deux jeunes nobles tous deux de sang royal : ledj Yassou, son petit-fils, et dädjazmach Tafari Makonnen, un petit-neveu, fils du ras Makonnen, grand général qui servit Ménélik. Ainsi, son décès ne fut annoncé que plusieurs semaines après sa mort, en décembre 1913.

Il repose dans un mausolée à Addis-Abeba.

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(1889-1913)
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(1913-1916)