Médiation scientifique

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La médiation scientifique ou la vulgarisation est l'ensemble des actions permettant au public d'accéder à la culture scientifique, technique, industrielle ou environnementale, c'est-à-dire aux savoirs, savoir-faire et savoir-être de ces mêmes disciplines. La médiation scientifique est le lien qu'effectue un enseignant, un animateur, un journaliste, ou un chercheur, entre la science au sens large (communauté scientifique, connaissances académiques, chercheurs, etc.) et le public profane.

Sommaire

[modifier] Pourquoi le terme médiation scientifique ?

Depuis peu, dans certains milieux de la culture scientifique, on a tendance à préférer le terme de « médiation » à celui de « vulgarisation ». Non pas au sens juridique du terme, mais au sens d’un lien véritable, établi entre la science et la société. Placé « au milieu » des protagonistes par l’étymologie même de sa dénomination, le « médiateur scientifique » facilite les contacts de la science avec la société, réduit les incompréhensions, écoute les préoccupations des non-scientifiques, partage et discute de ses valeurs avec eux, s’inspire de leurs conceptions pour élaborer son discours et finalement, efface les frontières entre la communauté des chercheurs et ceux qui utilisent ou sont touchés par leurs découvertes.

Cependant cette conception pose un problème; elle parait exclure le fait que certains scientifiques vulgarisent eux-mêmes leur propre science.

Mais l'expression « médiation scientifique » a du mal à s'imposer; une recherche Google révèle qu'elle est presque 10 fois moins présente que l'expression « vulgarisation scientifique », et 60 fois moins présente que le mot « vulgarisation ». Au sein de maintes institutions majeures, « vulgarisation » demeure l'expression de choix, de l'Université de Genève[1] à la revue Athena[2] de la Direction wallonne en passant par le ministère français des Affaires étrangères[3] ou l'organisme subventionnaire canadien CRSNG[4].

De plus, la définition de « médiation scientifique » pose problème à ceux qui, parmi les journalistes scientifiques, se définissent comme des professionnels indépendants, alors que la définition peut laisser supposer qu'un médiateur est « au service de » la recherche scientifique.

[modifier] Objectifs

La médiation apporte à la recherche scientifique une dimension supplémentaire, en assurant que le résultat puisse être partagé par le plus grand nombre. Un pendant de la médiation est la possibilité pour le citoyen de saisir d'un enjeu la communauté scientifique, ce qui se développer à l'occasion dans certains partenariats entre recherche et citoyens. Mais cette dernière piste reste encore marginale, comparativement à l'espace occupé par la vulgarisation plus « classique » (magazines, émissions de télé, livres, musées de science, universités populaires, cours publiques, etc.).

Les objectifs principaux de la médiation scientifique sont ainsi orientés vers une popularisation des connaissances :

  • informer le public de l'état actuel des connaissances scientifiques
  • établir des conditions qui vont permettre au public profane de pouvoir dialoguer avec les savants et les spécialistes
  • informer le public de la rétro-action entre ses réactions face aux progrès et l'utilisation qui sera faite de ces progrès dans la société

[modifier] Moyens et les acteurs

Cette approche de la médiation est de nature pédagogique, très proche en cela de la médiation culturelle, cette dernière étant plus nommée pour les arts et la culture générale.

[modifier] Musées scientifiques

C'est l'ensemble des expositions temporaires ou permanentes. Leur histoire commence avec les cabinets de curiosités du siècle des Lumières.

La France a développé des centres de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI). Les plus célèbres sont le Palais de la Découverte et la Cité des sciences et de l'industrie de La Villette. Les États-Unis ont renouvelé le genre ces dernières décennies avec des institutions telles que l'Exploratorium[5] de San Francisco, qui se veulent plus près d'une expérience accessible par les sens — et où les enfants peuvent toucher sans risquer de casser quelque artefact.

[modifier] Publications et médias

Sites Internet

Agence Science-Presse, seule agence de presse scientifique de langue française dans le monde. Elle alimente d'autres médias en information depuis 1978.

Blogs

Science! On blogue

Revues de vulgarisation
Émissions télévisées

France :

Québec :

Films
Émissions radiophoniques

France :

Québec :

[modifier] Vulgarisateurs célèbres

  • Camille Flammarion (1842-1925). Frère de l'éditeur du même nom. Membre de nombreuses sociétés savantes et d'associations pour la vulgarisation des sciences positives, il fonde la Société Astronomique de France en 1887 et surtout publie l'Astronomie Populaire en 1880, ouvrage souvent réédité et complété, sortant cette discipline scientifique de son carcan de spécialistes. Initie en cela l'astronomie amateur en en diffusant les bases théoriques et pratiques.
  • Fontenelle (1657- 1757). Considéré comme un des "père fondateur" de la vulgarisation. Membre de l'Académie des sciences et de l'Académie française. Son ouvrage le plus célèbre sont les entretiens sur la pluralité des mondes habités. Ré-édité à de nombreuses reprise de son vivant, ils mettent en scène un astronome et un marquise dont les relations sont presque autant scientifique que courtoise.
  • Stephen Jay Gould (1941-2002), par de nombreux ouvrages, articles et chroniques dans des journaux à destination d'un grand public, a exposé ses réflexions sur la géologie, la biologie et l'histoire des sciences, et surtout sur la théorie moderne de l'évolution dont il a été un des réformateurs dans le monde scientifique.
  • Stephen Hawking (1942- ) est un physicien théoricien et cosmologiste anglais. Il a vulgarisé son travail dans le livre Une brève histoire du temps qui est l'un des plus grands succès de littérature scientifique.
  • Jane Marcet (1769-1858) s'est attachée de mettre à la portée d’un large public les connaissances les plus avancées de l’époque. Ses livres furent traduits en plusieurs langues.
  • Yakov Perelman (1882-1942) était un professeur russe qui a écrit de nombreux livres de vulgarisation en mathématiques, physique et astronomie.
  • Hubert Reeves (1932- ) est un astrophysicien canadien (québécois). Il a écrit de nombreux livres de vulgarisation concernant l'astronomie, l'astrophysique et, dernièrement, l'écologie.
  • Pierre Rousseau, dans son ouvrage Jean-François astronome, nous explique les fondements de l'astronomie, avec travaux pratiques à l'appui.
  • Carl Sagan (1934-1996), astronome américain devenu une célébrité médiatique à partir des années 1970 grâce à ses apparitions télévisées, ses ouvrages de vulgarisation et sa série documentaire Cosmos (PBS), diffusée et rediffusée dans plus de 60 pays.

[modifier] Animation scientifique

Issue de l'éducation populaire, l'animation scientifique peut passer par des clubs, des ateliers, des centres de vacances, des interventions dans les écoles... qui donnent l'envie et les moyens aux participants (souvent des enfants ou des adolescents) de découvrir et de construire des savoirs par la pratique. En France, les mouvements d'éducation populaire qui s'intéressent à cette question de la découverte scientifique et technique ont créé en 1985 le Cirasti, Mouvement français des exposciences [10]

L'animation scientifique s'appuie aussi sur de nombreux événements tout public, comme, par exemple, les exposciences régionales [11] qui regroupent des présentations de leurs activités par les jeunes eux-mêmes, les Nuits des étoiles au mois d'août ou la Fête de la Science en octobre.

[modifier] Critique

Parallèlement à toute une praxis de la vulgarisation, bien que peu connue du grand public, existe une école informelle, protéiforme, de diverses obédiences, qui récuse la vulgarisation à outrance car pouvant être instrumentalisée pour différentes raisons (politiques, institutionnelles, etc.). Des auteurs comme Pierre Bourdieu (sociologue français), Daniel Jacobi (sémioticien) en sont des représentants ; la revue Alliage, publiée par Jean-Marc Levy-Leblond, la Fondation sciences citoyennes ainsi que le Cirasti avec ses rencontres nationales de l'animation scientifique et technique et son observatoire des Exposciences s'inscrivent également dans ce courant critique.

D'autres observateurs comme Anne Cauquelin et Roger Lenglet (opinion publique) ont ajouté à cette approche critique de la vulgarisation, des réflexions originales sur l'appropriation des informations vulgarisées par le public lui-même. Appropriation sauvage et déformante par tout un chacun qui colporte à son tour les messages vers d'autres locuteurs au mépris des exigences scientifiques ou en les réarticulant dans de nouveaux raisonnements aux pertinences imprévisibles [12].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Référence

  1. l'Université de Genève
  2. Athena
  3. ministère français des Affaires étrangères
  4. CRSNG
  5. l'Exploratorium
  6. Les P'tits Bateaux
  7. La Tête au carré
  8. Les Années lumière
  9. Site officiel de l'association Savoir sans frontière
  10. (fr) Cirasti
  11. (fr) Les exposciences, pour valoriser les pratiques de découverte scientifique
  12. Sciences : le problème de la vulgarisation, Universalia 1985, Encyclopaedia Universalis

[modifier] Liens externes

wikt:

Voir « vulgarisation » sur le Wiktionnaire.

Formations à la médiation scientifique

Licence Professionnelle : Développement et protection du patrimoine culturel Spécialité Médiation scientifique et éducation à l'environnement - IUT de TOURS.

Sites de médiation scientifique
Sites de réflexion sur la médiation scientifique et technique