Lyonnais (langue)

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La langue lyonnaise est une variété du francoprovençal. Anciennement langue courante d'une grande partie de l'actuelle région Rhône-Alpes, de la Romandie (Suisse), du Val d'Aoste et du Nord des Alpes piémontaises, le lyonnais est pour beaucoup moribond et pourraît disparaître dans le siècle à venir. Seuls quelques seniors et groupes de langue associatifs tentent de sauver ce patrimoine linguistique, surtout dans le Pays Lyonnais (au Sud-Ouest de Lyon), en l'exerçant et pratiquant la culture locale d'antan.

Aujourd'hui devenue plus une langue régionale de France (adaptation locale du français), seules quelques expressions, tournures, et pronociations bien particulières subsistent.

Sommaire

[modifier] Textes

[modifier] Tintin en langue lyonnaise

L'association culturelle Aliance Culturèla Arpitana est à l'initiative de la publication par les éditions Casterman d'un album de Tintin en arpitan (ou francoprovençal), dans lequel le capitaine Haddock s'exprime en langue lyonnaise, plantant de ce fait le château de Moulinsart dans les monts du Lyonnais. Tintin quant à lui parle en arpitan savoyard. L'Afére Pecârd (en hommage au professeur vaudois Auguste Piccard) est paru en 2007.

[modifier] Te géna pâs! de Jean-Benoît de Grammont

Lo Maïus fréquentâye la Glaudine, et la Djeminge, y zallant tou dou se parmenâ pa lo prâ. O vé que lo Maïus ètche fiar de fé vée se vaches à sa prétendouà... « - Avisa donc, ma Glaudina, comme y son jouille me vaches! Avoué de grousses pouosses! Oh, avisa donc lo tauriau que liche lo musiau de la bayeuta! Oh, fit lo Maïus à sa Glaudine, o me fa bien invià de n'in fé autin! - Surtou n'te géna pâs, qu'y fit la Glaudine, apré to, o vé te vaches! »

Traduction : Marius fréquentait Claudine, et le dimanche, ils allaient tous les deux se promener dans les prés. Marius était fier de montrer ses vaches à sa prétendue... « - Regarde donc, ma Claudine, comme elles sont belles mes vaches ! Avec de grosses mamelles ! Oh, regarde donc le taureau qui lèche le museau de la « Bayette » (vache tachetée lyonnaise) ! Oh, fit Marius à Claudine, ça me fait bien envie d'en faire autant ! - Surtout ne te gêne pas, lui fit Claudine, après tout, ce sont tes vaches ! »

[modifier] Pèsson d'Avré de Claude Radix

Vo vo rapelô ben l'an passô lo Toinou éte vôlë vé lo Jean-Marie. Lo parmï d'Avré apré mijor Jean-Marie disé à son volë: ceté vèpro t'éré laborô din l'invar la tara qu'é contra lo boé. Ya to bou, je voé cor te quatrure. Lo vetià modô. O se laborôve to solë et lo Toine se sonjove je farai au moins 28 à 30 voyajo.

Oua, mé tiran quatrure pindant qu'à virôve sa sochià dou lô dou boé al intindé craquô de branche. O dirë fran côquin que morchôv tiri dedin et in faisan sa rayi a se revirôve sovin pa vaire si o sôtre quôque chousa. To pa lo coup o debouche in type. O simblôve un pouro. Al ayë na groussa billi, na père de ville galoche su les épale et na museta qu'ayë in litre que depassôve. O n'éte pô tro rassurant, surtout que çu coin éte assez solë. Enfin a reprené ben sa rai et lo pouro y vené dessus. A se beté à gesticulô, à gueulô, à fére simblant d'igarayï son litre et d'y foutre de coup de billi. In revirant sa sochià, a se sonjôve: al a ben fran de sôle grimace, cet isiau, je me demando bien ce qu'a me vou. Oh, l'animau, lo vètyà qu'é apré farniquetô din mon panï de quatrure et ma vesta. A vè suramin amassô ma montra. Lo vètyà que me revint dessus. A y fé la méma grimace qu'à l'autra rayi et a s'arrêté ou mitan de la tara. Mon Toinou se sonjé: je n'polo to de mémo pô me sauvô pa tyen. Fan incore na rayi, a se n'érà çarte. Mé ou contréro, a se rebeté à gesticulô et à lo menacï bien mé qu'avant.

Lo pouro Toiou prené la traqueta, deplaïe son bou su placi, l'aplaïe ou chôr et ardi petit: Bayë! Rojo! Allez! Allez! Oh! Sapristi! J'oublio ma vesta et me quatrure et l'autre que me suit incore. Heureusamin que j'ai deplaïi, sin tyen, a m'arë ben écorchï dou lô dou boé. Et allez don, al amösse sa vesta et son panï, a rattrape so bou. Allons! Allons! Rojo! Bayë! Bougï don! Vo ne vayï don pô l'autro que no sui toujor. Et a lo picôve, a lo picôve, celo pouro bou. Coma l'autro lo rattrapôve, a se figuré que sa dariri hura éte arrivô. Mon Diu! Mon Diu! Si o m'arrive maleur, féte come si je n'ayin jamé rin fait de mô et imménô me to dre in paradé. Mé a ne devë pô incore cassô sa pipa de ceté cou. To pa in cou, a laissé so bou et prin la corsa jusqu'à la casa: Patron! Patron! Venï vito! O ya un bandit que me cour apré pa m'écorchï! Et tenï, avisô-lo qu'imméne lo bou tiran la rota ceté cou. Et lo patron d'in ar inmalici: te ne vè pô lo laissï fére! Vé vito me cor celo bou. Je volo bien, mé je n'ouso pô. Vé cor celo bou, ou si a los imméne, je retindrai ton gajo pindan deux an pa lo payï. Non, non, al é bin tro tariblo. Et Jean-Marie to par in coup: Oh, Pierou, aména celo bou, o ya assez durô, te yous ô fait padre la mètya d'ina diyôr, et te , mon gran badaud de Toinou, t'ayô don pô comprais qu'o yéte nontron bargï qu'aye montô tot ityen pa te fére prindre in pèsson d'avré?











Vous vous rappelez bien que l'an passé Antoine était valet chez le Jean-Marie. Le premier avril, après midi, Jean-Marie dit à son valet : cet après-midi, tu iras labourer sur l'ubac la terre qui est près du bois. Lie tes bœufs, je vais chercher le goûter. Les voilà partis. Cela se labourait tout seul et le Toine pensait : je ferai au moins 28 à 30 voyages.

Oui, mais vers quatre heures, pendant qu'il tournait sa charrue du côté du bois, il entendit craquer des branches. On dirait vraiment quelqu'un qui marchait à l'intérieur, et en faisant son sillon, il se retournait souvent pour voir s'il sortait quelque chose. Tout d'un coup, un type débouche. Il ressemblait à un pauvre. Il avait un gros bâton, une paire de vieilles galoches sur les épaules et une musette qui avait un litre qui dépassait. Ce n'était pas trop rassurant, surtout que ce coin était bien isolé. Enfin, il reprit son sillon et le pauvre vint dans sa direction. Il se mit à gesticuler, à gueuler, à faire sembant d'agiter son litre et de lui donner des coups de bâton. En tournant sa charrue, il pensait : il a bien de sales manières, cet oiseau-là, je me demande bien ce qu'il me veut. Oh, l'animal, le voilà en train de fouiller le panier de mon goûter et ma veste. Il va sûrement ramasser ma montre. Le voilà qui revient dans ma direction. Il lui fit la même grimace qu'à l'autre sillon et il s'arrêta au milieu de la terre. Antoine pensa : je ne peux tout de même pas m'enfuir à cause de cela. Faisons encore un sillon, il s'en ira certainement. Mais, au contraire, il se remit à gesticuler et à le menacer encore plus qu'avant.

Le pauvre Antoine fut pris de panique, détela son bœuf sur-le-champ, l'attela au char et hardi petit! Tacheté! Rouge! Allez! allez! Oh! Sapristi! J'oublie ma veste et mon goûter, et l'autre qui me suit encore. Heureusement que j'ai dételé, sans cela, il m'aurait bien écorché du côté du bois. Et allez donc, il ramasse sa veste et son panier, il rattrape ses bœufs. Allons! allons! Rouge! Tacheté! Bougez donc! Vous ne voyez pas l'autre qui me suit toujours. Et il les piquait, il les piquait, ces pauvres bœufs. Comme l'autre le rattrapait, il se figura que sa dernière heure était arrivée. Mon Dieu! Mon Dieu! S'il m'arrive malheur, faites comme si je n'avais jamais rien fait de mal et emmenez-moi tout droit en Paradis. Mais il ne devait pas encore casser sa pipe cette fois-ci. Tout d'un coup, il laissa ses bœufs et prit ses jambes à son coup jusqu'à la maison: Patron ! Patron! Venez vite! Il y a un bandit que me court après pour m'écorcher! Et tenez, regardez-le qui emmène les bœufs vers la route, cette fois. Je veux bien, mais je n'ose pas. Va chercher ces bœufs, ou s'il les emmène, je retiendrai ton gage pendant deux an avant de le payer. Non, non, il est bien trop terrible. Et Jean-Marie, tout d'un coup : Oh, Pierre, amène ces bœufs, cela a assez duré, tu leur as fait perdre la moitié d'un après-midi, et toi , mon grand dadais d'Antoine, tu n'avais donc pas compris que c'était notre berger qui avait monté tout cela: poisson d'avril !

[modifier] Tournures lyonnaises actuelles

Voir article principal Parler lyonnais


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