Lotus 78

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La Lotus 78 est une monoplace de Formule 1 conçue par les ingénieurs Tony Rudd et Peter Wright sous la direction de Colin Chapman. Utilisée par le Team Lotus au cours de la saison 1977 et au début de la saison 1978, ainsi que par le Team Rebaque en 1978, la Lotus 78 est considérée comme la première F1 "wing car" ou F1 à effet de sol de l'histoire.

[modifier] Historique

En 1976, le Team Lotus est au plus bas. Eprouvé financièrement par le choc pétrolier qui a entraîné une baisse des ventes des Lotus routières (la principale source de revenu du département course), l'équipe de Colin Chapman vient de traverser plusieurs saisons difficiles. Faute d'argent et d'idées nouvelles, la Lotus 72, jugée révolutionnaire lors de son apparition en 1970, a du être utilisée jusqu'en 1975, où elle n'était évidemment plus de taille à lutter avec la concurrence.

Lotus 78
Lotus 78

Début 1976, Lotus a enfin sorti une nouvelle voiture, la Lotus 77, mais sa première apparition en course au Brésil s'avère si décevante que le pilote suédois Ronnie Peterson préfère claquer la porte pour signer chez March. Chapman est parvenu à mettre la main sur Mario Andretti (en délicatesse avec l'écurie Parnelli au bord de la faillite), mais tout comme Peterson, le pilote américain éprouve les plus grands doutes sur l'avenir de Lotus. Pour tenter de conserver son écurie à flot, Chapman décide alors de lancer ses hommes sur un projet technique de la dernière chance. L'homme à la casquette est coutumier de ce genre de coups de poker, qui par le passé ont débouché sur le meilleur (la Lotus 25 monocoque, la Lotus 72) comme sur le pire (la Lotus 63 à transmission intégrale et la Lotus 56B à turbine). Cette fois, son idée est d'exploiter le concept de l'effet de sol, une idée déjà explorée par plusieurs ingénieurs en F1 (et notamment son collaborateur Tony Rudd du temps où il travaillait chez BRM) mais jamais concrétisée. À une période où l'aérodynamique est encore un art qui pour les ingénieurs de la F1 relèvent de l'instinct plus qu'autre chose, ceux de Lotus ont recours à la soufflerie de l'Imperial College, qui se charge de valider le bien-fondé de leurs idées. Dessinée avec de larges pontons latéraux qui prennent la forme d'une aile d'avion inversée (d'où le nom "wing car" ou "voiture aile", la Lotus 78 permet d'accélérer l'écoulement de l'air sous la voiture.

En parallèle de la saison 1976, Lotus achève de mettre au point la Lotus 78. Andretti, qui séduit par le projet de Chapman a finalement accepté de rester est enthousiasmé à l'issue de ses premiers tours de roue. Pour commenter la phénoménale tenue de route de sa monture, il a ses mots restés fameux : "C'est comme si elle était peinte sur la route".

La Lotus 78 est prête pour débuter en compétition dès la fin de saison, mais Chapman préfère la réserver pour le début de la saison suivante, afin de prendre de vitesse la concurrence et pouvoir viser le titre. Les débuts en compétition sont remarquables et Mario Andretti s'affirme rapidement comme l'homme à battre. Mais par la faute d'une fiabilité souvent aléatoire (notamment de la nouvelle version du V8 Cosworth DFV qui équipe la Lotus), les titres mondiaux reviennent finalement à Niki Lauda et à Ferrari, moins brillants mais plus réguliers.

La Lotus 78 sera à nouveau utilisée par le Team Lotus au début de la saison 1978, en attendant la sortie de la Lotus 79. Lors du reste de la saison, elle sera également utilisée en tant que "mulet" (voiture de réserve) et c'est d'ailleurs à son volant que Peterson, qui avait accidenté le matin sa "79" aura son accident mortel au départ du Grand Prix d'Italie. Lotus vendra également une Lotus 78 au pilote mexician Hector Rebaque qui l'engagera sous la bannière du Team Rebaque tout au long de la saison 1978, mais pour des résultats très moyens.

[modifier] Note

La Lotus 78 a été officiellement présentée début 1977 sous le nom de "John Player Special Mk.III". Mais ce nom ne s'est jamais imposé, journalistes comme passionnés lui préférant son nom de code d'origine, plus en phase avec la tradition Lotus.

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