Lola Montez

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Lola Montez.Portrait par Joseph Karl Stieler (1831).Château de Nymphenburg.
Lola Montez.
Portrait par Joseph Karl Stieler (1831).
Château de Nymphenburg.

Lola Montez, de son vrai nom Marie Dolores Eliza Rosanna Gilbert, née à Grange, dans le comté de Sligo[1] le 17 février 1821 et morte le 17 janvier 1861, est une danseuse exotique, actrice et courtisane d'origine irlandaise, célèbre pour avoir été la maîtresse du Louis Ier de Bavière.

Sommaire

[modifier] Son enfance

Elle est née d'un père écossais et d'une mère créole. En 1823 la famille Gilbert émigre en Inde. Peu de temps après leur arrivée, le père meurt du choléra. Sa mère se remarie l'année suivante et envoie Eliza vivre chez des parents de son beau-père en Grande-Bretagne.

En 1837, âgée de 16 ans, Eliza s'enfuit avec le lieutenant Thomas James. Le couple se sépare cinq ans après et elle devient danseuse exotique sous le nom de Lola Montez. Ses débuts à Londres en tant que « Lola Montez, la danseuse espagnole » (Lola Montez, the Spanish dancer) en juin 1843 sont perturbés quand elle est reconnue comme la femme de Thomas James. Cette notoriété ne nuit pas à sa carrière et elle devient rapidement célèbre pour sa « tarentelle » et son expression : « Ce que Lola veut, Lola l'obtient » (Whatever Lola wants, Lola gets). C'est à cette époque qu'elle devient courtisane.

[modifier] Sa vie de courtisane

C'est durant ses dernières années d'adolescence que Lola prend conscience des gains financiers qu'elle peut engranger comme courtisane auprès d'hommes puissants et riches. Parmi ses amants et bienfaiteurs, on trouve Franz Liszt et Alexandre Dumas fils. C'est Liszt qui l'introduit dans l'entourage de George Sand, un des cercles les plus sophistiqués et avancés dans la société européenne.

C'est lors d'un voyage en 1846 à Munich que Louis Ier de Bavière la remarque et elle devient rapidement sa maîtresse. Elle commence à user de son influence auprès du roi, ce qui la rend impopulaire auprès de la population locale, en particulier après que des documents rendus publics montrent qu'elle espérait devenir citoyenne bavaroise et être anoblie. En dépit de l'opposition, Ludwig la fait comtesse de Landsfeld le 25 août 1847, jour de son anniversaire. Il est très probable que cela a largement contribué à la disgrâce du roi. En 1848, sous la pression du mouvement révolutionnaire, Louis abdique et Lola s'enfuit de Bavière pour les États-Unis, mettant un point final à sa carrière de courtisane.

De 1851 à 1853, elle se produit comme danseuse et actrice dans l'est des États-Unis, puis se rend à San Francisco en mai 1853. Elle épouse Patrick Hull au mois de juillet et s'installe à Grass Valley en Californie au mois d'août. Au milieu des années 1850, son mariage capote. Lola s'installe alors en Australie dans l'État du Victoria, faisant fortune en divertissant les mineurs de la ruée vers l'or des années 1850.

C'est en 1855, selon l'historien Michael Cannon, qu'elle met en scène sa danse érotique de l'araignée (Spider Dance) au Théâtre royal de Melbourne, levant ses jupons tellement haut que l'assistance pouvait constater qu'elle ne portait aucun sous-vêtement. Le lendemain, l'Argus stigmatisait son exhibition « tout à fait subversive pour la moralité publique ». Les notables cessèrent alors de fréquenter le théâtre, qui subit dès lors de lourdes pertes. Elle passe presque quatre ans dans l'État du Victoria. À Castlemaine, en avril 1856, elle est « bissée avec frénésie » après sa danse de l'araignée devant 400 mineurs (y compris des membres du conseil municipal qui avaient levé la séance plus tôt pour pouvoir assister à la représentation), mais elle soulève la colère des spectateurs en les insultant suite à un léger chahut.

Elle gagne encore en notoriété lorsqu'à Ballarat, après une mauvaise critique dans The Ballarat Times, elle poursuit avec un fouet Henry Seekamp, le rédacteur en chef. Lola Montes Polka, composée par Albert Denning, a été inspirée par cet événement. Après cela, elle déménage pour New York.

[modifier] La fin de sa vie

Le 30 juin 1860, elle est victime d'un accident vasculaire cérébral et reste partiellement paralysée pendant un temps. Mi-décembre, elle est assez rétablie pour pouvoir marcher, malgré une légère claudication. Sa vie de courtisane est alors terminée et elle se retrouve sans argent. Lola cherche alors à se rapprocher de Dieu. Elle passe ses derniers jours auprès d'un prêtre, s'étant préalablement assurée qu'il n'était pas jésuite, car elle éprouvait pour cet ordre religieux de la rancune.

Elle contracte une pneumonie avant de mourir peu avant son quarantième anniversaire. Elle est inhumée au cimetière de Green-Wood, dans le district de Brooklyn à New York.

[modifier] Portrait

« Lola Montès était une charmeuse. Il y avait dans sa personne un je ne sais quoi de provocant et de voluptueux qui attirait. Elle avait la peau blanche, des cheveux ondoyants comme des pousses de chèvrefeuille, des yeux indomptés et sauvages et une bouche qu'on aurait pu comparer alors à une grenade en bouton. Ajoutez à cela une taille lancinante, des pieds charmants et une grâce parfaite. Par malheur elle n'avait, comme danseuse, aucun talent.[2] »

[modifier] Lola Montez dans la fiction

Lola Montez a été incarnée par Martine Carol en 1955 dans le film Lola Montès réalisé par Max Ophüls.

Elle apparaît dans la nouvelle Royal Flash de George MacDonald Fraser, où on lui prête une brève liaison avec Harry Paget Flashman. Elle apparaît également dans le film du même nom, jouée par Florinda Bolkan.

Lola Montez est ostensiblement dépeinte dans le dernier volume (Spider Dance) de la série policière d'Irène Adler écrit par Carole Nelson Douglas. Elle y est prétendûment montrée comme étant la mère d'Irene Adler.

Elle a encore été incarnée à l'écran par Carmen D'Antonio dans Golden Girl (1951), Sheila Darcy dans Wells Fargo (1937), Yvonne De Carlo dans Black Bart (1948), et Rita Moreno dans un épisode de la série télévisée Tales of Wells Fargo dans les années années 1850.

[modifier] Bibliographie

  • Bruce Seymour, Lola Montez : A Life, Yale University Press (ISBN 0300063474)
  • Leila Mackinlay, Spider dance : A novel based upon incidents in the life of Lola Montez

[modifier] Note

  1. Comme beaucoup d'aspects de sa vie, des informations discordantes au sujet de sa naissance ont été publiées. Le fait qu'elle soit née en 1818 à Limerick en Irlande est faux (cité notamment par l'Encyclopædia Britannica).
  2. Gustave Claudin, Mes Souvenirs. Les boulevards de 1840-1870, Paris, Calmann Lévy, 1884, p. 36.

[modifier] Liens externes

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