Lavande

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Lavande
Lavandula stoechas
Lavandula stoechas
Classification classique
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Lamiales
Famille Lamiaceae
Genre
Lavandula
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Lamiales
Famille Lamiaceae
Taxons de rang inférieur
  • Lavandula angustifolia
  • Lavandula latifolia
  • Lavandula intermedia
  • Lavandula stoechas
  • etc.
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Les lavandes sont des arbrisseaux dicotylédones de la famille des Lamiacées (ou labiées) et du genre Lavandula, à fleurs le plus souvent mauves ou violettes disposées en épis, dont la plupart des espèces, très odorantes, sont largement utilisées dans toutes les branches de la parfumerie. Elles poussent surtout sur les sols calcaires secs et ensoleillés, à l'exception de L. stoechas, qui préfère les sols siliceux.

Toutes les lavandes sont des plantes mellifères, très recherchées par les abeilles.

Sommaire

[modifier] Historique

Venue de l'ouest du bassin méditerranéen, la lavande était déjà utilisée par les Romains pour conserver le linge et parfumer les bains. En Provence, la lavande fut utilisée dès le Moyen Âge, pour la composition de parfums et celle des médicaments, mais c'est à partir du XIXe siècle que la culture se développe.
L'essor de la production française d'huile essentielle de lavande fine est lié à l'implantation de parfumeries dans la région de Grasse. La mise en culture organisée systématique du lavandin, dans les années 1950, prendra ensuite le relais.
Après plusieurs crises qui entraînent la chute de la production et une régression des cultures, les plantations sont relancées par la stabilisation des surfaces à cultiver et le développement des moyens de distillation.

[modifier] Principales espèces

Si les noms latins des lavandes ne posent plus guère de problèmes, il n'en va pas de même avec les noms courants. La même lavande devient française, anglaise ou espagnole selon le pays où elle est classée. On distingue quatre espèces principales :

  • Lavandula angustifolia, ou lavande vraie. Noms anciens : L. officinalis, L. vera. Autres noms usuels : lavande anglaise (certains auteurs préférant donner ce nom à l'espèce L. dentata), lavande des Alpes, lavande fine. C'est la meilleure des lavandes pour la qualité de son huile essentielle. À l'état sauvage, elle pousse surtout en Provence, mais elle peut être cultivée dans des régions plus septentrionales, d'autant qu'il en existe de nombreux cultivars. C'est un arbrisseau buissonnant pouvant atteindre 1 m de hauteur. Les feuilles, linéaires et de couleur gris-vert, ont une longueur variant entre 3 et 5 cm. Lors de la floraison (avril-mai), la plante développe de longs pédoncules non ramifiés terminés par des épis dont la couleur varie du mauve pâle au violet. Seule l’huile essentielle issue de cette production sur une zone déterminée bénéficie de l’Appellation d'origine contrôlée (AOC), huile essentielle de lavande de Haute-Provence. On recense environ 4 000 hectares cultivés dans les 4 départements producteurs.
Rares sont les espèces d'insectes qui attaquent les plantes aussi protégées par leurs huiles essentielles que la lavande ; le chrysomèle de la lavande (ou du romarin) ; Chrysolina americana en fait partie
Rares sont les espèces d'insectes qui attaquent les plantes aussi protégées par leurs huiles essentielles que la lavande ; le chrysomèle de la lavande (ou du romarin) ; Chrysolina americana en fait partie
  • Lavandula latifolia, ou lavande aspic. Nom ancien : L. spica. Par rapport à la précédente, ses feuilles sont plus larges (elliptiques) et très odorantes. La floraison est plus tardive (juin-août), et les fleurs ont une odeur très camphrée. Elles poussent à l'extrémité de tiges ramifiées, ce qui est le moyen le plus sûr de la différencier de la lavande vraie. Elle est beaucoup moins appréciée en parfumerie.
  • Lavandula intermedia, ou lavandin, hybride naturel entre L. angustifolia et L. latifolia. C'est la troisième des lavandes provençales. Découvert un peu par hasard, il a été cultivé à partir des années 1930. Le lavandin est aujourd'hui l'espèce la plus cultivée, car sa fleur est plus productive en huile essentielle que la lavande vraie. Par contre, son essence a une moins bonne qualité olfactive, et est utilisée dans la parfumerie industrielle. Au cours des années, plusieurs variétés de cet hybride ont été sélectionnées et reproduites par bouturage. Les surfaces cultivées en lavandins sont estimées à 17 000 hectares. Les variétés les plus cultivées actuellement sont :
    • Lavandin Grosso 80% des surfaces en lavandins
    • Lavandin Abrial 10%
    • Lavandin Super 10%
  • Lavandula stoechas, ou lavande stéchas, lavande papillon, cantueso (nom surtout donné à la sous-espèce L. stoechas pedunculata). À l'état sauvage, c'est certainement la lavande dont le territoire géographique est le plus vaste (tout le pourtour méditerranéen). Mais elle n'est d'aucune utilité en parfumerie : elle sent un peu le camphre, et rien d'autre. Elle se distingue des espèces précédentes par deux caractéristiques : d'une part elle apprécie surtout les terrains siliceux, notamment le schiste; de l'autre elle possède à l'extrémité de ses épis de grandes bractées violettes, souvent plus foncées que les fleurs proprement dites. Floraison : avril-juillet.

Autres espèces ou sous-espèces mentionnées :

  • Lavandula viridis, de forme similaire à L. stoechas, portant également des bractées. Feuillage plus vert, fleurs le plus souvent blanches. Pousse en Espagne et au Portugal.
  • Lavandula pinnata, originaire des Canaries.
  • Lavandula lanata, lavande laineuse (sud de l'Espagne).
  • Lavandula dentata, lavande dentée, appelée parfois « lavande anglaise », caractérisée par ses feuilles très découpées.

[modifier] Galerie de photos

[modifier] Origine géographique

Champ de lavande en Provence.
Champ de lavande en Provence.

Au départ les Lavandes poussent en Provence et dans le bassin méditerranéen, puis la culture s’est répandue en Europe de l’Est (Bulgarie, Russie, Ukraine…) et même en Tasmanie ou encore au Canada ou des plans mutés peuvent maintenant résister au gel.
Les lavandes "vraies" poussent à une altitude de 500 à 1 700m sur les versants ensoleillés des montagnes. La qualité des lavandes est réputée augmenter avec l’altitude.
En revanche, la Lavande Aspic est récoltée dans le bassin méditerranéen entre 0 et 600m d’altitude.
Les Lavandes du groupe stoechas se développent sur tout le pourtour notamment en Andalousie et dans la partie sud du Portugal.
Les lavandins sont les lavandes les plus cultivés (de 800 à 1 000t d’essence par an) et les plus répandus car ce sont les plus résistants. Ils se développent spontanément dans le Sud de la France. Cependant, on observe un dépérissement des Lavandins Abrial et Sumian qui sont en voie de disparition.

[modifier] Récolte de la lavande

La récolte se fait pendant la floraison, de fin Juin jusqu’au mois d’Août, pour les lavandes "vraie", "aspic" et les lavandins. A part pour l’Aspic qui est sauvage, les plantes sont généralement cultivées. Il existe cependant quelques distillations de Lavandes sauvages de Montagne destinées à l’aromathérapie, les quantités sont très limitées. La récolte a lieu en été car les fortes chaleurs favorisent la montée de l’essence dans les cellules et les glandes sécrétrices de la fleur.
Les Lavandes du groupe stoechas sont plus précoces, elles sont récoltées de Mars à Mai à l’état sauvage mais elles sont plus rarement exploitées. Pour les cultures, elle s’effectue mécaniquement sauf pour les bouquets qui sont coupés manuellement à la faucille.
Les lavandes clonales (issues d’un individu et multipliées par bouturage) arrivent à maturité en même temps; contrairement aux lavandes de population (non clonales) qui ne mûrissent pas de façon homogène car chaque plante est un individu différent de son voisin. Les lavandes clonées sont plus susceptibles d'être massivement attaqués par des insectes ravageurs, mais la lavande a peu de prédateurs, en raison de sa teneur en substances qui repoussent ces derniers, hormis quelques espèces, dont le Chrysomèle de la lavande (ou du romarin) ; Chrysolina americana.

L’huile essentielle serait de meilleure qualité en altitude mais le rendement est plus faible et l’altitude augmente la teneur en esters.

[modifier] Production de l’huile essentielle

Il existe deux procédés principaux de production d’huile essentielle de lavande :

  • La distillation traditionnelle : la récolte doit subir un temps de séchage, avant distillation, afin de perdre l’excès d’eau. Un préfanage d’environ un ou deux jours est indispensable pour la lavande fine, il évite de modifier la qualité des huiles essentielles qui sont obtenues par entraînement à la vapeur d’eau des sommités fleuries. On fait circuler un courant de vapeur d’eau dans la lavande coupée et bien tassée (temps de distillation relativement court 30 à 45min).
  • La distillation en "vert broyé" : qui depuis 1990 s’est développée pour améliorer la productivité de la récolte (de lavandin surtout). Sitôt cueilli, le végétal est haché à l’aide d’une ensileuse et il est placé au fur et à mesure, sans séchage préalable, dans une benne ou caisson mobile de distillation qui sera directement monté sur chaudière. Le fait de distiller broyé modifiant la qualité, cette technique n’est pas adaptée pour obtenir une huile essentielle de lavande aux normes AOC. De façon générale, les qualités ensilées auront des teneurs en alcools qui augmentent alors que celles en esters diminuent (phénomènes d’hydrolyse), elles ont une odeur plus verte, peu appréciée des parfumeurs. Des études sont faites pour améliorer les qualités ensilées et aider les producteurs dans ce sens.

Les rendements en huile essentielle de lavande sont très variables selon les régions, le climat, l’année, l’âge de la plantation et la variété, ils sont d’environ 15 kilos par hectare, 25 à 50 kilos pour les lavandes clonales, 80 kilos pour le lavandin en zone de montagne sèche, près du double en plaine (jusqu’à 180 kilos).
Les rendements massiques de production d’huile essentielle (rapport de la masse d’essence obtenue pas la masse de plante distillée) sont les suivants :

  • Lavandes fines = 0.5 %
  • Lavande Aspic = 0.8 à 1.0 %
  • Lavandins = 1.0 à 1.8 %
  • Lavandula stoechas L. = 0.3 à 0.8 %
  • Lavandula pedunculata L. = 0.15 %
  • Lavandula luisieri (Riv) Mart. = 0.2 %

Les lavandins ont un meilleur rendement car leur fleur est plus développée et plus productrice en huile essentielle, son essence en revanche est de moins bonne qualité.

[modifier] Utilisations de la lavande

Champ de lavande en Provence.
Champ de lavande en Provence.

[modifier] Parfumerie

Le mot lavande est un dérivé du verbe laver, peut-être issu de l'italien lavanda (action de laver), mais qui pourrait bien remonter au latin lavandaria (linge à laver), sans doute à l'origine de l'anglais lavender (lavendre vers 1265). Cette étymologie laisse penser que très tôt on a utilisé la lavande pour parfumer le linge fraîchement lavé. Des sachets de fleurs séchées sont traditionnellement placés dans les armoires, pour éloigner les mites et parfumer la garde-robe.

Les fleurs de lavande, séchées, sont très résistantes et conservent leurs arômes très longtemps. Un autre usage très ancien est celui de mettre de la lavande dans l'eau du bain pour son parfum et ses propriétés antiseptiques et calmantes.

L'essence de lavande contient des composants différents selon les espèces, mais on y trouve le plus souvent de l'acétate de linalyle et du linalol, du géraniol, du pinène, du cinéol, de la coumarine et de l'éthylamylcétone (à l'origine de son odeur rafraîchissante). On l'obtient traditionnellement par distillation des sommités florales. Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, la Provence était parsemée de petites distilleries familiales, qui ont peu à peu toutes disparu, victimes de crises de mévente et de l'industrialisation de la production.

C'est bien sûr la parfumerie qui fait le plus gros usage de la lavande. On peut tout parfumer avec elle, depuis les savonnettes jusqu'aux détergents et au papier hygiénique. Dans les parfums proprement dits, la lavande est surtout réservée aux hommes, soit en soliflore dans les eaux de toilette, soit en note de cœur dans les eaux de Cologne.

[modifier] Propriétés médicinales

Elle a des propriétés antiseptiques, bactéricides, désinfectantes, calmantes, antispasmodiques et carminatives.

Depuis très longtemps aussi, on connait les vertus cicatrisantes et antiseptiques de la lavande et sainte Hildegarde la conseillait déjà comme cicatrisant. On lui trouvait aussi des propriétés antivenimeuses et en cas de morsure de vipère, on frottait la plaie avec une poignée de lavande (ceci pourrait expliquer le nom de la lavande aspic). La plante a aussi été très utilisée (et l'est toujours) pour combattre les mites et les poux.

En phytothérapie, on la recommande pour combattre l'anxiété, la nervosité et les insomnies, mais aussi pour soulager les rhumatismes et soigner les infections des voies respiratoires. Elle peut être prise en infusion, en poudre (gélules), sous forme d'huile essentielle ou d'alcoolat (pour les frictions).

L'huile essentielle de lavande est antiseptique et bactéricide. Appliquée pure sur la peau elle soulage les brûlures et les piqûres d'insectes.

L'essence de lavande contient des composants différents selon les espèces, mais on y trouve le plus souvent de l'acétate de linalyle et du linalol, du géraniol, du pinène, du cinéol, de la coumarine et de l'éthylamylcétone (à l'origine de son odeur rafraîchissante).

[modifier] Utilisation culinaire

On peut faire infuser des fleurs de lavande dans du lait, utilisé ensuite pour la préparation de glace ou de crème à la lavande.

[modifier] Symbolique

Dans le langage des fleurs la lavande signifie "Répondez-moi". Dans une relation plus établie ou une relation amicale c'est un symbole de "tendresse": en relation avec sa couleur mauve bleutée, son parfum, ainsi que ses propriétés apaisantes et antiseptiques.

Les noces de lavande symbolisent les 46 ans de mariage dans le folklore français.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien internes

[modifier] Lien externes

[modifier] Bibliographie

  • Mémoires d'un herboriste, Didier Lanterborn, équinoxe ISBN 2.84135.423.7
  • Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan Eva Styner, Les guides du naturaliste, Delachaux et Niestlé ISBN 2.603.00952.4