LaTeX

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Logo LATEX, composé avec LATEX
Logo LATEX, composé avec LATEX

LaTeX est un système logiciel de composition de documents créé par Leslie Lamport, ou plus exactement : une collection de macro-commandes destinées à faciliter l'utilisation du « processeur de texte » TeX.

Le nom est l'abréviation de Lamport TeX. On écrit souvent LATEX, le logiciel permettant les mises en forme correspondant au logo.

Du fait de sa relative simplicité, il est devenu la méthode privilégiée d'écriture de documents scientifiques employant TeX ; la version actuelle est LaTeX2ε (LaTeX 2 epsilon). Il est particulièrement utilisé dans les domaines techniques et scientifiques pour la production de documents de taille moyenne ou importante (thèse ou livre). Néanmoins, il peut aussi être employé pour générer des documents de types variés (par exemple des lettres ou des transparents).

Sommaire

[modifier] Prononciation

LaTeX se prononce dans l'alphabet phonétique international ˈla.tɛx (lah-tekh), bien que la prononciation ˈla.tɛk soit plus répandue.

Cette prononciation a été encouragée par le créateur de TeX Donald Knuth, qui le prononce en grec ancien ˈtɛx (tekh).

En effet, le nom TeX dérive du mot grec τέχνη (art, technique) et s'écrit en lettres majuscules grecques Tau-Epsilon-Khi : ΤΕΧ.

Le son X (ˈx ou « kh ») est l'équivalent de la jota espagnole (caja), le ch allemand (ach), le ch écossais (loch), ou encore le kh russe. C'est à peu près le même son que l'on prononce au début du prénom Khaled, son difficilement assimilable pour les francophones. (Mais qui ressemble au "g" des néerlandophones comme dans "Ik ga" lorsqu'il est "roulé").

L'habitude curieuse de le prononcer ˈk vient d'une explication de Knuth dans le TeXbook indiquant que le nom venait du grec technê, racine du mot anglais 'technology', alors qu'en grec ancien τέχνη ne se prononce pas ˈtɛknɛ mais ˈtɛxnɛ.

Leslie Lamport, le créateur de LaTeX, n'encourage ni ne condamne aucune prononciation particulière.

Beaucoup ont préféré la prononciation ˈlatɛk (latec), par amalgame sur la signification du « kh », ou encore plus simplement ˈlatɛks (latex), étant donnée la difficulté à prononcer le son (-kh) dans certaines langues (comme le français).

[modifier] Principe

LaTeX exige du rédacteur de se concentrer sur la structure logique de son document, son contenu, tandis que la mise en page du document (césure des mots, alinéas) est laissée au logiciel. LaTeX sépare donc la forme du contenu. Avec les logiciels de type WYSIWYG (What You See Is What You Get, ce que voyez est ce que vous obtenez) tels que Microsoft Word et OpenOffice.org Writer, le rédacteur peut se concentrer uniquement sur la structure en s'exprimant avec des styles, la forme étant automatiquement et immédiatement visualisée à l'écran, ce qui aide au contrôle du codage de la structure. Cette méthode de rédaction est fortement recommandée, mais comme elle n'est pas obligatoire, elle est assez peu utilisée.

Néanmoins, il existe aujourd'hui des logiciels permettant de rédiger des documents LaTeX de cette manière, comme LyX. D'autres logiciels, comme TexMacs, ne sont pas destinés à produire des documents LaTeX mais disposent d'une fonction d'export vers ce format. Sous Windows, les environnements de développement pour LaTeX les plus connus sont TeXnicCenter et WinEdt. Sous GNU/Linux, on peut citer WineFish, pour l'environnement GNOME, ou Kile, disponible dans l'environnement KDE. Sous Mac OS X, on peut citer TeXShop et iTeXMac. Il existe aussi des solutions multi-plateformes, soit sous la forme d'applications complètes portables (Texmaker), soit sous la forme de modules pour des éditeurs ou environnement de développement intégrés généralistes, disponibles pour de nombreux systèmes d'exploitation : le très puissant AUC TeX pour Emacs (ou XEmacs), TeXlipse pour Eclipse.

Ainsi, la rédaction d'un document LaTeX se fait la plupart du temps à travers un éditeur de texte, puis le document rédigé est traité (compilé) avec LaTeX afin d'obtenir sa version mise en forme au format de données DVI (pour DeVice Independent en anglais, « indépendant du périphérique ») prête pour visualisation sur écran ou transformée en format PostScript ou PDF (Portable Document Format) pour impression.

LaTeX requiert un apprentissage initial plus important que celui qui est nécessaire pour les logiciels de type WYSIWYG, du moins pour la mise en page de petits documents simples. Mais une fois cette phase d'apprentissage (assez aisée : on peut comparer cela à l'apprentissage du langage HTML) accomplie, le fait de se concentrer sur le contenu et de laisser à LaTeX le soin de présenter le document devient très appréciable : la qualité du document produit est élevée (formules mathématiques, respect des règles typographiques), la gestion des références bibliographiques (BibTeX), les numérotations et table des matières sont cohérentes sans qu'on ait à s'en soucier. Par ailleurs, LaTeX laisse à l'utilisateur la possibilité de l'adapter à ses besoins spécifiques en créant ou modifiant des macro-commandes. Le site Comprehensive TeX Archive Network[1] (CTAN) regroupe un grand nombre de ces macro-commandes regroupées en paquetages. L'évolution de LaTeX est assurée par une communauté active et structurée en groupes d'utilisateurs.

Ces qualités, outre la gratuité du logiciel, en font l'outil de rédaction privilégié des mondes universitaire et scientifique dans certaines disciplines. Il est en effet courant en mathématiques, informatique et physique de voir les éditeurs proposer des fichiers de style LaTeX, et de déclarer qu'ils préfèrent ce format à celui de Microsoft Word (qui est pour le moment un standard de fait des traitements de textes interactifs, dans le monde de l'entreprise). Certains éditeurs refusent même les soumissions n'étant pas dans ce format.

[modifier] Utilisations de LaTeX

LaTeX est souvent utilisé par des personnes devant produire un contenu parfois complexe (équations) ayant une mise en forme standard, c'est-à-dire ne nécessitant pas de mise en forme particulière.

Pour cette raison il est particulièrement utilisé par des étudiants, éditeurs, professeurs de mathématiques et de physique, scientifiques, principalement en informatique, en ingénierie, en mathématiques et en physique. Naturellement, un utilisateur de LaTeX peut très bien ne pas se retrouver dans une de ces catégories.

Il est également intégré dans d'autres logiciels :

  • O'Reilly Media ;
  • MediaWiki ;
  • SPIP le logiciel francophone le plus connu de production collaborative de site internet multilingue.
  • Sur certains forums internet, notamment sur des forums de mathématiques et de physique. Il peut par exemple être intégré sur les forums phpBB.

LaTeX est capable de produire de nombreux types de document différents (par défaut ou bien en employant des extensions), notamment des articles, cours, livres, présentations, diagrammes, rapports, lettres, étiquettes, pochettes de disque compact, posters, cartes de visite.

Toutefois, la rédaction d'un document à la mise en page particulière (comme un journal ou un magazine) peut être plus facile à réaliser avec d'autres types de logiciel (voir l'article publication assistée par ordinateur).

LaTeX est distribué sous licence lppl[2] (pour LaTeX Project Public License). Cette licence bien que libre est incompatible[3] avec la GPL.

[modifier] Exemple de document LaTeX

Exemple simple :

\documentclass{minimal}
 
 \begin{document}
     \[\sum_{n=1}^{+\infty}\frac{1}{n^2}=\frac{\pi^2}{6}\]
 \end{document}

permettant de produire la formule mathématique

\sum_{n=1}^{+\infty}\frac{1}{n^2}=\frac{\pi^2}{6}.

Les commandes sont précédées d'un « \ ». Une commande peut avoir des paramètres. Les paramètres facultatifs sont à mettre entre crochets. Les paramètres obligatoires doivent être encadrés par des accolades. Cependant, si le paramètre en question ne fait qu'un caractère de long ou s'il s'agit d'une autre commande, les accolades peuvent être omises.

La commande \documentclass est la première commande de tout document LaTeX : elle définit l'apparence générale du document – ici, c'est minimal :

  • article : le document est condensé au maximum (aucun saut de page automatique) ; destiné à l'impression recto. Le numéro de page est centré en pied de page ; un document de type article ne contient aucun chapitre (commande \chapter non reconnue)…
  • report (rapport en français) : comme article mais en plus aéré ; la commande \chapter est reconnue et provoque un saut de page automatique ; de même, la page de titre et la table des matières engendrent un saut de page automatique ;
  • book (livre en français) : comme report mais encore plus aéré ; il y a davantage de pages (à l'écran) mais il y a moins de feuilles (à l'impression) car book produit un document destiné à l'impression recto-verso : marge gauche \ne marge droite (pour prévoir la reliure), les sauts de pages aboutissent toujours à une page impaire (côté droit du livre) ; toutes les pages ont un entête qui reprend le nom du chapitre courant (côté gauche) et le nom de la section courante (côté droit) ; les numéros de pages ne sont plus en bas mais en haut des feuilles, à côté des reports de noms de chapitre et de section ;
  • letter (lettre en français) : sert à écrire des courriers ;
  • slides : permet de créer des transparents ;
  • beamer : permet de créer des diapositives ;
  • minimal : utile pour faire des tests, les possibilités de cette classe sont très réduites.

Le contenu du document doit être écrit entre \begin{document} et \end{document}.

[modifier] Les paquetages

Seules, les capacités de LaTeX sont assez limitées ; la personnalisation d'un document est une tâche ardue. Heureusement, LaTeX étant lui-même une « extension » de TeX, il est facilement extensible à l'aide de paquetages (ou extensions). Ceux-ci, à l'instar des bibliothèques logicielles, regroupent des commandes permettant de réaliser certaines tâches courantes, évitant ainsi de devoir sans cesse réinventer la roue.

Par exemple, le paquetage amsmath, fourni par la Société américaine de mathématiques (AMS), s'avère être un compagnon indispensable pour l'édition de formules mathématiques. Le paquetage xcolor amène la couleur, tandis que graphicx permet l'insertion d'images dans le document. L'extension babel facilite l'adaptation de la typographie du document à sa langue et calc permet d'accomplir des calculs simples. La liste est interminable ; heureusement, tous les paquetages sont réunis au sein du Comprehensive TeX Archive Network (CTAN).

[modifier] LaTeX et Unicode

LaTeX a été créé à une époque où Unicode n'existait pas encore. Pour cette raison, tout document texte LaTeX peut être écrit en ASCII, ce qui garantit l'interopérabilité : les diacritiques sont indiqués par une commande, par exemple \'e pour « é ». Toutefois, avec les configurations modernes, il est possible de taper directement des caractères accentués dans le document source. Il faut pour cela utiliser le paquetage inputenc conjointement avec fontenc.

Cependant, le mode mathématiques et certains environnement (en particulier les environnements de l'extension listings) ne gèrent pas encore l'Unicode. Par exemple, en mode mathématiques, l'instruction \times est un opérateur qui gère les espaces avant et après d'une manière que pour un caractère classique ; par contre, le caractère Unicode × qui lui correspond n'est pas considéré comme un opérateur.

[modifier] LaTeX en tant que module d'impression

Certains logiciels, comme Grisbi utilisent LaTeX en tant que module portable d'impression. Cette approche a cependant le défaut d'être relativement lourde à la fois lors de l'installation et lors de l'utilisation. Lors de l'installation, il faut déterminer s'il est possible de choisir l'imprimante, et la prévisualisation. Lors de l'utilisation, la même problématique reste posée.

[modifier] Notes et références

[modifier] Bibliographie

  • (en) Leslie Lamport, LaTeX: A Document Preparation System, Addison-Wesley Professional, 1994, 2e éd., 288 p. (ISBN 0201529831).
  • Frank Mittelbach et Michel Goossens, LaTeX Companion, Pearson Education France, 2006, 2e éd. (1re éd. 2000), 1008 p. (ISBN 274407182X).
  • (en) Michel Goossens, Sebastian Rahtz, Frank Mittelbach, The LaTeX Graphics Companion: Illustrating Documents with TeX and Postscript, Addison-Wesley Professional, 1997, 608 p. (ISBN 0201854694).
  • (en) Michel Goossens, Sebastian Rahtz, Eitan M. Gurari, Ross Moore et Robert S. Sutor, The LaTeX Web Companion: Integrating TeX, HTML, and XML, Addison-Wesley Professional, 1999, 560 p. (ISBN 0201433117).
  • Céline Chevalier, Walter Appel, Emmanuel Cornet, Sébastien Desreux, LATEX pour l'impatient, H&K, 2007, 2e éd. (1re éd. 2005), 128 p., (ISBN 9782351410165).
  • Denis Bitouzé & Jean-Côme Charpentier, LATEX : Synthèse de cours & Exercices corrigés, Pearson Education France, 2006, 304 p. (ISBN 978-2-7440-7187-4), édition revue et corrigée en avril 2008.
  • Christian Rolland, LaTeX par la pratique, O'Reilly France, 1999, 580 p. (ISBN 2841770737).
  • Bernard Desgraupes, LaTeX : Apprentissage, guide et référence, Vuibert, 2003, 2e éd. (1re éd. 1999), 762 p. (ISBN 271174809X).
  • Thomas Lachand-Robert, La maîtrise TeX et LaTeX , Dunod, 1997, 644 p., (ISBN 2225848327).
  • David Carella, Règles typographiques et normes : Mise en pratique avec LaTeX, Vuibert, 2006, 128 p. (ISBN 2711748510).
  • Dominique Rodriguez, L'essentiel de LaTeX et GNU-Emacs : Manuel de réalisation de documents scientifiques, Dunod, 2000, 368 p. (ISBN 2100048147).
  • Paul Manneville, Débuter en TeX et LaTeX, Ellipses Marketing, 1997, 128 p. (ISBN 2729857095).

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « LaTeX » sur le Wiktionnaire.

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur LaTeX.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

b:Accueil

Wikibooks propose un ouvrage abordant ce sujet : Programmation LaTeX.