Lady Mond

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Marie-Louise Le Manac’h, plus connue sous le nom de Lady Mond est née le 5 février 1869 à Belle-Isle-en-Terre (département des Côtes-d'Armor), elle est décédée le 21 novembre 1949 dans sa ville natale. De par son mariage avec sir Robert Mond, elle fut l’une des femmes les plus riches et les plus en vue de son époque, pratiquant activement le mécénat.

Sommaire

[modifier] Jeunesse et premier mariage

« Maï » est née au moulin de Prat-Guéguen où son père, Guillaume Le Manac’h, est un modeste meunier. En janvier 1858, il avait épousé Maryvonne Le Roy avec laquelle il aura dix enfants (9 garçons dont 4 meurent en bas âge) – elle est la sixième. S’exprimant premièrement en breton, elle fréquente l’école des filles où l’on note qu’elle est bonne en français. Le 1er juin 1885, les propriétaires du moulin de son père l’emmènent aux funérailles de Victor Hugo, ce qui lui permet d’entrevoir la vie parisienne. Après une enfance passée dans la vallée du Léguer, elle quitte Belle-Isle en 1886 pour Saint-Brieuc, où elle travaille à l’Hôtel de la Croix-Rouge. L’année suivante, elle arrive à Paris et s’installe à Montmartre, ou son premier emploi est vendeuse de fleurs dans la rue. Ses premières années à Paris sont très floues, elle aurait fréquenté le milieu des artistes et notamment ceux des Beaux-Arts. Le 23 juin 1893, elle est condamnée à 2 mois de prison pour outrage public à la pudeur, par le tribunal correctionnel de la Seine (exhibition nue au restaurant Lemardelay). Elle rencontre Simon Gugenheim, le couple déménage en Grande Bretagne et s’installe à Londres. Le mariage a lieu le 15 février 1894. Simon Gugenheim est marchand de fruits et légumes ; il meurt le 25 décembre 1900, atteint de tuberculose et d’une cirrhose du foie.

[modifier] La maîtresse d’Antoine d’Orléans

En 1900, quelque temps après le décès de son époux, elle rencontre, à l'hôtel Savoy de Londres, l’infant d’Espagne Antoine d’Orléans (1866-1930), duc de Galliera, petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier et du roi d’Espagne Ferdinand VII, séparé légalement de son épouse l’infante Eulalie ; elle est sa maîtresse jusqu’en 1906. Cette liaison lui ouvre les portes d’un monde bien différent et modifie son statut social. Le 27 mai 1902, Marie-Louise Le Manac’h revient à Belle-Isle-en-Terre, où elle fait l’acquisition d’une maison, mais sa résidence principale est à Paris, sur la rive droite, où l'infant la rejoint quotidiennement. Le couple mène une vie mondaine, séjourne fréquemment à Londres (elle parle maintenant couramment anglais) et aussi à Séville. Elle rencontre en audience le pape Pie X.

[modifier] Lady Mond

Le château de Belle-Isle-en-Terre
Le château de Belle-Isle-en-Terre

De retour à Londres en 1910, elle fait la connaissance et devient la maîtresse du richissime Robert Mond que l’on surnomme le roi du nickel. Il est industriel, chimiste, égyptologue, collectionneur, mécène, fils de Ludwig Mond fondateur de la « Brunner-Mond Company », dont il avait pris la direction en 1897. Ils se marient le 6 décembre 1922, leur vie mondaine a pour lieux privilégiés Londres, Paris, Belle-Isle et aussi la cité balnéaire de Dinard, dans leur résidence de « Castelmond ». En 1924, les Mond font don à la ville de Dinard de son premier bateau de sauvetage, le « Maï Manach ». En 1928, le château du Bec, acheté quatre ans plus tôt, situé dans l’embouchure de la Rance face à Saint-Malo est profondément remanié, décoré de toiles de Rembrandt, Constable, Watteau ; il devient leur résidence principale, il est rebaptisé « Castel-Mond ». Le 21 janvier 1929, Robert Mond offre à Maï le domaine de Coat-an-Noz, le château de Belle-Isle-en-Terre, à l’occasion de son soixantième anniversaire. Ils partagent désormais leur temps entre Coat-an-Nos et Castel-Mond. Elle fait élire son frère Joseph, maire de Belle-Isle, où elle fait construire une nouvelle mairie, la poste, la gendarmerie, un haras, une salle des fêtes et fait installer de nouveaux vitraux dans l’église. À sa demande, Camille Le Mercier d'Erm, traduit en breton, la légende des « Quatre fils Aymon ». Le 3 juin 1932, Robert Mond est anobli et fait Knight bachelor par le roi George V (ils deviennent Sir et Lady Mond). Dans les années 1930, le château accueille des lutteurs de gouren venus des Cornouailles britanniques, Lady Mond fait partie avec son frère Job Manac’h, du bureau de la Fédération des Amis des Luttes et Sports Athlétiques Bretons. Elle fréquente aussi des celtomanes impliqués dans la défense de la culture bretonne, parmi lesquels on peut citer François Taldir-Jaffrenou et Camille Le Mercier d'Erm, ce qui lui vaut d’être reçue « bardesse » d’honneur du Gorsedd de Bretagne. Elle est à l’origine de la réédition d’un superbe volume de la tragédie populaire Buhez ar Pevar Mab Emon. En juillet 1937, Coat-an-Nos accueille le Gorsedd bardique.

Sir Robert Mond décède le 22 octobre 1938, Maï et les deux filles de Sir Robert, issues d’un premier mariage, sont les principales bénéficiaires du testament. Elle est arrêtée au début de l’occupation, emprisonnée à la prison de Porz-an-Quenn à Guingamp pour plusieurs mois ; le château de Belle-Isle est occupé par les Allemands, de même que Castel-Mond à Dinard. Elle finit sa vie dans le nouveau « Castel Mond », qu’elle a fait construire dans le centre de Belle-Isle et décède le 21 novembre 1949.

Elle inhumée dans la chapelle de Locmaria. Depuis 2005 un festival de musique du XXe siècle a lieu à Belle-Isle-en-Terre, pendant une semaine, « Le printemps de Lady Mond ».

[modifier] Sources

[modifier] Liens externes