Lac Nyos

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Lac Nyos
Lac Nyos, juste après la catastrophe, Cameroun
Administration
Pays Cameroun
Province Nord-Ouest
District forestier {{{district forestier}}}
Statut {{{statut}}}
Géographie
Type Lac de cratère
Origine {{{origine}}}
Bioclimat {{{bioclimat}}}
Superficie Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Longueur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Largeur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Altitude 900 m
Profondeur 210 m
Volume Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Bassin versant {{{bassin}}} km²
Alimentation {{{alimentation}}}
Émissaire(s)
Durée de rétention {{{durée de rétention}}}
Nombre d'îles {{{nombre d'îles}}}
Île(s) principale(s) {{{îles principales}}}
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Commentaire {{{commentaire}}}

Le lac Nyos (en réalité lac Lwi , devenu populaire sous le nom de lac Nyos ; Nyos étant le nom du village qui abrite ce Lac) est un lac de cratère situé dans la province du Nord-Ouest du Cameroun, aux coordonnées 6° 26′ N 10° 18′ E / 6.44, 10.306° 26′ N 10° 18′ E / 6.44, 10.30. Le lac Nyos est un lac d'altitude, sur le flanc d'un volcan inactif près du mont Oku, le long de la ceinture Camerounaise de volcans actifs. Un barrage naturel de roches volcaniques piège les eaux du lac. Il est considéré comme le lac le plus pollué et le plus toxique au monde.

Sommaire

[modifier] Éruption limnique du 21 août 1986

Le 21 août 1986, dans la soirée, le lac Nyos, au nord-ouest du Cameroun, a explosé et libéré environ un kilomètre cube de gaz carbonique CO2 provoquant la mort de plus de 1 700 personnes ainsi que de nombreux animaux.

Selon l'une des thèses proposées pour expliquer cette éruption atypique, le gaz carbonique, d'origine mantellique, serait progressivement stocké dans les eaux profondes du lac et s'en échapperait sous l'effet d'un « renversement » du lac, provoqué par un séisme ou un glissement de terrain. Le phénomène est connu sous le nom d'éruption limnique.

Le processus d'ex-solution s'est amorcé et s'est développé dans l'ensemble des eaux du lac par une réaction en chaîne. Une explosion gazeuse a projeté dans les airs une colonne d'eau à une hauteur dépassant 80 m. L'énorme quantité de gaz carbonique libéré, étant plus dense que l'air, a ensuite « coulé » dans les vallées avoisinantes en asphyxiant toute forme de vie jusqu'à 30 km du lac.

La thèse du retournement des eaux du lac fut et reste formellement contredite par des scientifiques français et italiens. Leurs analyses établissent la permanence de la stratification des eaux du lac, y compris lors de nouvelles explosions observées ultérieurement. Pour ces équipes, les analyses de la chimie des gaz et de celle des eaux montrent toutes que l'hypothèse d'un dégazage des eaux profondes consécutif à une inversion des strates inférieures et supérieures du lac, ne peut rendre compte du phénomène. Parmi les nombreux faits observés, l'apparition dans la partie centrale du lac d'un cercle de teinte rouge soutenu d'environ 75 mètres de rayon, renforce d'autant l'hypothèse d'une éruption phréatique que les analyses de la teneur en CO2 des eaux du lac effectuées chaque jour de la fin août à la fin septembre 1986 établissent que très peu de CO2 dissous a été libéré lors de la catastrophe. Le dégazage a créé une vague inégale (1 mètre au nord, 80 mètres au centre et 20 mètres au sud) qui ne peut s'interpréter que par un jaillissement d'eau relativement puissant. Le granite des bords du lac fut décapé sur une bande étroitement localisée, ce qui ne peut également être expliqué que par la retombée d'une importante masse d'eau, depuis une hauteur de 100 à 200 mètres au-dessus de la surface affectée. L'hypothèse d'un processus éruptif (éruption phréatique) permet seule d'en rendre compte, comme elle a pu rendre compte de la catastrophe de Dieng, en Indonésie.

La controverse qui divise les scientifiques est évidemment cruciale en matière de prévention des risques pour les populations environnantes. Le dégazage des eaux de lacs de maars ne fait donc pas l'unanimité des chercheurs.

[modifier] Les Orgues de Nyos

Depuis janvier 2001, une équipe française dirigé par le professeur Michel Halbwachs mène une opération de dégazage du CO2 piégé au fond du lac afin d'éviter que la catastrophe de 1986 ne se reproduise. L'opération, dénommée Les Orgues de Nyos utilise un tuyau vertical en polyéthylène reliant les eaux profondes du lac saturées en CO2 à la surface.

Le pompage est réalisé par auto-siphon : une pompe mécanique aspire l'eau en tête de colonne. Le liquide prélevé dans les eaux profondes du lac (riche en gaz dissout) s'élève dans la colonne. Sa pression diminue et l'eau approche de la limite de saturation. Lorsque celle-ci est atteinte, des bulles commencent à se former qui s'élèvent naturellement dans la colonne. De nouvelles bulles apparaissent qui entraînent le liquide. Une fois le processus amorcé, l'action de la pompe est inutile et celle-ci peut être arrêtée. Un jet d'eau et de gaz carbonique jaillit à l'orifice de la colonne et le gaz carbonique se dissipe en quantité inoffensive dans l'atmosphère. Le jet formé au lac Nyos s'élève à 50 m au-dessus du lac. Le système est prévu pour fonctionner plusieurs années afin d'éradiquer le risque d'une nouvelle éruption limnique.

[modifier] Nyos n'est pas le seul

Après plusieurs recherches réalisées sur les lacs africains par les scientifiques, il s'avère que le lac Nyos n'est pas le seul lac concerné par une possible éruption limnique. Le lac Monoun est lui aussi potentiellement dangereux, il contient dans ses eaux 10 millions de m³ de CO2 à comparer au 300 millions de m³ contenus dans le lac Nyos. En 1984, une éruption s'est produite et tua plus de 37 personnes. Une opération de dégazage est aussi menée sur le lac Monoun depuis 2003.[1],[2]

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Degassing Nyos
  2. Description of the Gas Disasters in Lakes Nyos and Monoun