Laïcisme

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Le laïcisme est un courant d'idées qui vise à protéger activement la vie publique de toute ingérence religieuse. Si la laïcité préconise la séparation de l'État des Églises, le laïcisme souhaite réduire la vie religieuse des citoyens à la seule sphère privée, hors de toute manifestation sociale et publique.

Bien qu'il s'en rapproche beaucoup, le laïcisme n'est pas l'anticléricalisme. Ce dernier consiste à estimer que le clergé est trop puissant, voire nuisible, et doit être jugulé. Le laïcisme lui, concerne les marques de l'influence religieuse indépendamment du clergé et de l'Eglise, par exemple lorsqu'un politicien excipe de sa foi pour justifier ses positions[1].


Sommaire

[modifier] Point de vue républicain

Icône de détail Article détaillé : Laïcité.

Note : ce qui suit vaut pour la France uniquement.

La République française n'a pas de religion d'Etat. A ses yeux, toutes les confessions sont égales. Le Ministère de l'Intérieur a la charge de gérer les relations aux cultes, et une très large part des édifices de culte sont confiés à la gestion de l'Etat depuis 1905.

Cette égalité de traitement implique que chaque représentant, physique ou moral, de la République doit veiller à ne pas laisser la religion s'immiscer dans ses affaires. En effet ce qui est bon pour une foi ne l'est pas pour l'autre et cela aboutirait à des discriminations. La République accueille tous les cultes au nom de la liberté de conscience, elle ne peut donc se réclamer d'aucun.

A ce débat de fond s'ajoutent des raisons historiques. Ainsi la religion catholique a longtemps dominé le paysage politique français (à travers la monarchie de droit divin sous l'Ancien Régime, puis l'ultramontanisme sous la Troisième République). Cela explique une certaine méfiance française à l'égard d'une Eglise catholique qui, dans d'autres pays d'Europe (comme la Pologne), est bien plus acceptée, voire écoutée, par les gouvernements.

De plus, de nombreux problèmes actuels d'éthique, comme l'interruption volontaire de grossesse ou le voile islamique, suscitent des conflits entre partisans de la laïcité et membres extrémistes de différentes confessions. Il est alors naturel d'être tenté de refuser à la religion tout droit de s'afficher et de s'exprimer sur des affaires publiques ou de société, puisque ces extrémistes engagent abusivement leur communauté par leurs actes et leurs paroles. Le dialogue n'en est pourtant pas rompu entre institutions républicaines et représentants modérés des religions.

Le terme même de "laïcisme" n'est pas revendiqué par les tenants de la laïcité. En effet il comporte une dimension active (sorte de prosélytisme laïc), agressive, voire péjorative qui ne correspond pas à l'idée qu'ils se font de leur mission qu'ils voient avant tout comme défensive. De plus rares sont ceux qui veulent véritablement s'attaquer à la foi, car elle reste un élément positif dans l'amélioration individuelle.


[modifier] Point de vue du catholicisme militant

Selon certains penseurs catholiques comme Laurent Laot, le laïcisme comporte « une visée explicite de lutte antireligieuse. Il entend travailler au dépérissement de toute Eglise et à l’extinction sociale des confessions religieuses, à partir du postulat qu’elle sont obscurantistes et aliénantes. »

Le laïcisme a été condamné par plusieurs encycliques catholiques, dont Mirari Vos, Quanta Cura, Vehementer nos, ­Gravissimo Officii Munere, Iamdudum, Iniquis Afflictisque et Quas Primas.

[modifier] Notes et références

  1. cf. entre autres l'attitude de Christine Boutin concernant le PACS et l'adoption d'enfants par les couples homosexuels


[modifier] Voir aussi