L'Auto

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 L'Auto
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Pays France France
Langue(s) Français
Périodicité Quotidien
Genre Presse sportive
Date de fondation 16 octobre 1900
Date du dernier numéro 17 août 1944
Ville d'édition Paris

ISSN -

L'Auto fut le principal quotidien sportif français du 16 octobre 1900 au 17 août 1944, date de son interdiction. Fondé sous le titre L'Auto-Vélo (1900-1903), ce titre mit notamment en place le Tour de France. Il fut frappé d'interdit à la Libération pour collaboration. Quotidien sportif, L'Auto réservait toutefois quelques colonnes aux informations générales depuis 1937. Cette caractéristique l'obligea à publier notamment des communiqués de guerre allemands. Dix-huit mois plus tard, L'Équipe prendra le relais de L'Auto.

[modifier] Histoire

Le quotidien est fondé sous le titre L'Auto-Vélo par le marquis De Dion, anti-dreyfusard, en raison des prises de position dreyfusardes du grand quotidien sportif Le Vélo. Une guerre à mort s'engage alors entre les deux titres. L'Auto-Vélo s'incline lors de la première manche en perdant en justice son titre, trop proche de celui de son concurrent. Le journal devient L'Auto le 16 janvier 1903. Le cyclisme est alors le sport roi en France, et cette perte aurait pu s'avérer décisive. Pourtant, L'Auto réagit dès cette année 1903 en créant le Tour de France sur une idée de Géo Lefèvre, associant ainsi son nom à celui de la plus prestigieuse des épreuves cyclistes. Le Vélo ne se remettra jamais de cette innovation et abandonne le 1er novembre 1904. Les quotidiens sportifs tels Le Monde sportif et Les Sports, connaissent le même sort. Un autre concurrent tentera l'aventure quotidienne au début des années 1930, L'Écho des sports, mais ce dernier plafonne à 65 000 exemplaires vendus par jour et prend rapidement une périodicité hebdomadaire en 1932.

L'Auto est un titre omnisports qui innove dès ses débuts en faisant la part belle aux résultats, même étrangers, contrairement au Vélo. Henri Desgrange, mort en 1940, fut le directeur de ce titre. Victor Goddet formait avec Desgrange un binôme complémentaire. Goddet gérait les finances, tandis que Desgrange, journaliste de grand talent, dirigeait la rédaction. Jacques Goddet entre au journal après le décès de son père. Il n'a que vingt ans. Formé par Desgranges, il en sera le fils spirituel.

La seconde moitié des années 1930 est marquée par un tassement des ventes du titre en raison de la concurrence du quotidien du soir généraliste Paris-Soir, qui proposait un copieux traitement du sport. Ainsi, dès le soir même, Paris-Soir publiait le récit de l'étape du Tour de France courue dans l'après-midi tandis qu'il fallait attendre le lendemain matin pour découvrir le nouveau numéro de L'Auto. Afin de résister à cette concurrence, L'Auto se dote le 27 mars 1937 d'une rubrique concernant l'information générale intitulée « Savoir vite ». C'est cette rubrique qui pose le plus de problème au journal pendant l'Occupation. Si le journal a cessé l'organisation de ses épreuves phares comme le Tour de France, il sort tout au long de la guerre et sous contrôle allemand publie dans ses informations générales des textes clairement vichystes. Cette attitude explique la logique interdiction du titre à la Libération. Jacques Goddet rebondit en usant de ses relations avec la Résistance pour lancer un nouveau titre, L'Équipe, héritier direct de L'Auto. Desgrange ne connait pas l'infamie de l'interdiction. Il meurt dès le 16 août 1940.

[modifier] Ventes

  • 1901 : 22 000 exemplaires vendus par jours en moyenne
  • 1903 : 33 000 exemplaires (record de vente le 1er juillet 1903 avec 65 000 exemplaires)
  • juillet 1913 : 320 000 exemplaires vendus par jour en moyenne
  • Première Guerre mondiale : 20 000 exemplaires (pagination réduite à 2 pages)
  • 1920 : 162 000 exemplaires
  • 1923 : 277 000 exemplaires
  • 1930 : 298 000 exemplaires (pointes à 650 000 exemplaires en juillet 1930)
  • 1933 : 364 000 exemplaires (pointe à 833 000 le 24 juillet 1933)

[modifier] Bibliographie

  • coll., L'Équipe, 50 ans de sport, Paris, Calmann-Lévy, 1995 (chapitre « Vues sur un ancêtre : L'Auto », p.9-13)
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