Kyōgen

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Le kyōgen (狂言) est la forme comique du théâtre japonais traditionnel.

Les acteurs de kyōgen sont issus de familles spécifiques et utilisent une technique théâtrale qui leur est propre. Il existe un répertoire de pièces kyōgen qui sont représentées entre deux pièces de , cependant au sein même d'une pièce de nô il y a toujours au moins souvent un acteur kyōgen pour interpréter les personnages populaires qui viennent retracer, lors de l'intermède (moment où le Shite retourne en coulisse pour changer de costume et de masque), l'histoire du protagoniste. Ces intermèdes sont présents dans trois des cinq catégories de Nô : les Nô de guerriers, les Nô de femmes et les Nô du monde réel. Pourtant, même si le nô et le kyōgen se jouent sur un même espace scénique, ce sont deux arts dramatiques distincts.

Sommaire

[modifier] Différences principales entre nô et kyōgen

Le kyōgen est joué la plupart du temps sans masque (sauf pour certains personnages animaliers ou divins), avec peu de musique et de chœur. Il utilise la langue contemporaine, le style des dialogues est issu du langage courant de la période Muromachi, très différent du style littéraire du nô qui cultive les archaïsmes.

Alors que le nô est historique et tragique, les pièces de kyōgen reflètent les habitudes, les coutumes et la vie des gens du commun dans de courtes pièces comiques. Toujours par effet de contraste avec le nô, il évite le surnaturel sauf pour le parodier, et surtout les personnages nobles. Bien qu'ayant un répertoire fixe et des techniques d'une grande rigueur, le kyōgen garde à l'esprit qu'il vient d'un art de l'improvisation, ce qui est confirmé par l'importance des variantes et versions entre les répertoires des écoles.

Le kyōgen est le pendant et le complément indispensable du nô. En effet, si le nô exprime ce que nous voudrions être, la voie de nos aspirations, le kyōgen qui lui est intimement lié, exprime ce que nous sommes et son acceptation : deux chemins conduisant à la sagesse. Dès le XVe siècle, l'usage s'est instauré d'intercaler entre deux pièces sérieuses un épisode comique, sous le nom de kyōgen, paroles folles, soties, ces farces deviendront inséparables du nô.

[modifier] Historique

Le kyōgen a évolué d'une forme de théâtre comique appelée sarugaku (danse du singe) inspirée du théâtre chinois. Ce type de spectacle acquiert un grande popularité à la période Muromachi. Puis, sous les shoguns Tokugawa, le kyōgen reçoit l'assentiment et le support des classes régnantes. Pour des raisons esthétiques, il est alors associé au représentations de nô.

Les kouta, courtes ballades, étaient très en vogue parmi les gens du peuple dans la période Muromachi, et un certain nombre de ces chansons apparaissent dans des pièces kyōgen. Ces pièces, basées à l'origine sur l'improvisation, n'ont été consignées par écrit qu'à partir du XVIIe siècle, pendant la période Edo. À partir du moment où ces pièces furent manuscrites, la tendance s'est formée de ne pas augmenter le répertoire ni changer de partie essentielle de la mise en scène.

La restauration de Meiji au XIXe siècle et la chute du gouvernement militaire ont laissés le nô et le kyōgen sans aide financière, mais ils ont trouvé par la suite d'autres soutiens financiers dans la nouvelle classe marchande. Malheureusement, la nature élitiste de ce mécénat a détourné le nô et le kyōgen du grand public pendant une longue période. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le kyōgen suscite de nouveau l'attention des spectateurs comme un art dramatique japonais traditionnel, distinct du nô.

[modifier] Le répertoire

Les pièces de kyōgen sont divisées en plusieurs catégories, selon le type de caractère du protagoniste (shite) ou selon le thème de la pièce.

Il existe deux écoles, l'école Okura (la famille Shigeyama en est la plus célèbre représentante) et l'école Izumi (la famille Nomura en est la plus célèbre représentante). Avec cent soixante-dix-sept pièces en commun, les répertoires comptent cent quatre-vingts pièces pour Okura et deux cent cinquante-quatre pour Izumi. Mais à la différence du nô, ces textes restent presque tous anonymes. De temps en temps, de nouvelles pièces de kyōgen voient le jour, comme par exemple Susugigawa (la Rivière des lavandières) qui est une libre adaptation par la famille Shigeyama de la pièce française la Farce du cuvier. De même Mansai Nomura, à la tête d'un théâtre de Tōkyō, s'inspire parfois du kyōgen pour des mises en scène et un répertoire modernes.

Aujourd'hui, en grande partie grâce à la télévision où jouent un nombre croissant de jeunes acteurs issus de familles traditionnelles, le kyōgen éprouve une vraie renaissance en tant que théâtre populaire au Japon. L'école d'Okura est prédominante dans la région d'Ōsaka et Kyōto, et l'école d'Izumi dans la région de Tōkyō.

[modifier] Articles connexes

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