Krupp AG

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Krupp AG était une compagnie industrielle allemande du secteur de l'acier dirigée par la famille du même nom et qui s'est notamment enrichie dans la fabrication des armes. L'entreprise a fusionné en 1997 avec son vieux concurrent Thyssen pour former ThyssenKrupp AG.

Sommaire

[modifier] Les origines

Le fondateur de l'entreprise fut Friedrich Krupp (1787-1826) qui installa une forge près de Essen en novembre 1811. Il désirait produire de l'acier fondu, selon les techniques britanniques, dont le prix était élevé à cause du Blocus continental.

Mais il utilisa une mauvaise technique, fabriquant ainsi de l'acier de très mauvaise qualité. L'entreprise va très mal. À sa mort en 1826, sa veuve, Therese Krupp (1790-1850) reprend l'entreprise aidée par son fils, Alfred, qui à 14 ans débute en affaires. L'entreprise se développe lentement jusqu'au boom des chemins de fer dans les années 1850.

Alfred Krupp
Alfred Krupp

[modifier] L'expansion

Alfred Krupp (1812-1887) fit alors de l'entreprise l'une des plus grandes aciéries du monde en profitant de l'extraordinaire développement des chemins de fer, de la marine et des machines industrielles. Krupp produit des essieux et des ressorts de qualité. C'est d'ailleurs en 1875 qu'Alfred dessine le logo de son entreprise : trois essieux de chemis de fer superposés. Mais plus que les réalisations industrielles, ce sont, à partir de 1859, les réalisations militaires de canons et de blindage qui permettent le développement de l'entreprise en introduisant de nouvelles techniques comme le procédé Bessemer (introduit en 1862). Profitant de sa richesse, Alfred Krupp achète des mines de fer et de charbon pour former une grande entreprise qui emploie 45 000 hommes en 1887.

Friedrich Alfred Krupp (1854-1902), son seul fils, lui succéda. Par l'achat d'autres entreprises comme les chantiers navals Germania de Kiel (1896-1902), il se retrouve en 1902 à la tête d'une entreprise forte de 70 000 personnes. Il n'hésite pas à faire pression pour obtenir des commandes de matériels militaires.

De 1905 à 1908, des camions à vapeur furent construits aux chantiers navals.

[modifier] Le XXe siècle

Sa fille, Bertha Krupp (qui donna son nom à la Grosse Bertha) puis son mari Gustav Krupp von Bohlen und Halbach (1870-1950) poursuivèrent l'œuvre familiale. Mais le testament de Friedrich demandait la transformation de l'entreprise en société anonyme (en allemand Aktiengesellschaft, AG), ainsi fut fondée la Fried. Krupp AG dont la famille conserva la majorité du capital.

En 1912, l'acier inoxydable est mis au point. L'entreprise s'enrichit durant la Première Guerre mondiale.

En 1919, la production de camions à moteur à essence commença avec un 5 tonnes à transmission par chaîne. En 1925, la société fabriqua des camions de 1.5, 2 et 5 tonnes, ainsi qu'un tracteur à capot de 10 tonnes de charge utile, avec une transmission classique. Pour les travaux publiques, une balayeuse à trois roues fut introduit.

En 1930, les premiers modèles à cabine avancée apparurent en versions de 4x2 et 6x4. En 1932, la firme construisit des moteurs diesels Junkers deux-temps à pistons opposés.

Avec l'arrivée au pouvoir d'Hitler, Les Krupps vont se rallier aux nazis, ce qui permet à l'entreprise de recevoir d'importantes commandes de l'état. Elle employa ainsi 190 000 personnes en 1939.

Son fils Alfried Krupp von Bohlen und Halbach (1907-1967), membre des SS dès 1931, dirigea l'entreprise à partir de 1942. Ils seront jugés pour ces faits lors du procès Krupp.

[modifier] Après la Seconde Guerre mondiale

De 1944 à 1950, la production de camions dût être relogée temporairement à Kulmbach pour permettre à la firme de reconstruire son usine détruite par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Aussi la société Krupp prit le nom de Sudwerke pour cette période de transition. Mais Alfred Krupp fut arrété, jugé puis acquitté, et sort finalement libre en 1951. Il prend toutefois le soin de déléguer la direction de l'entreprise à Berthold Beitz en 1953.

En 1951, une nouvelle gammes de camions fut lancée : le Cyclop, le Gigant, le Buffel de 5.5 tonnes et le Titan de 8 tonnes. En 1960, des camions à capots et à cabines avancées, et propulsés par des diesels Krupp deux-temps à refroidissement par eau de 3, 4, 5 et 7 cylindres, avec des puissances allant de 132 à 310 chevaux, furent proposés aux nom de séries 701, 801, 901, 1001 et 1051.

La société profite du miracle économique allemand et redevient une entreprise gigantesque passant de 12 700 personnes en 1951, à 107 000 en 1960. En 1963, la firme offrit le moteur diesel Cummins, sur des camions du noms de 760 4x4, 360 6x6 et 1060, avec des modèles de chantiers, les séries MK 4x2 et AMK 4x4, pour des charge utiles de 18, 23, 30 et 43 tonnes avec remorque. Aussi c'était la première industrie de la CEE. En 1967, Krupp introduisit une grue mobile du nom de Mobilkran 14 GG, avec une cabine avancée, comprenant deux postes de conduite, un pour conduire le véhicule et l'autre pour diriger la grue sur les chantiers d'une capacité de 16 tonnes et de 30 mètres de haut. Et aussi un nouveau tracteur routier 4x4 avec un moteur V8 de 265 chevaux.[1]

Mais la récession économique des années 1966-1967 fit perdre le contrôle de l'entreprise à la famille. En 1968, la firme céda le réseau de distribution et l'usine de camion à Mercedes-Benz. Après la mort d'Alfred, son fils, Arndt (1938-1986), renonça à son héritage et Fried. Krupp AG devient Fried. Krupp GmbH dont le Shah d'Iran acquiert 25 % des parts en 1976. Aussi en 1972, la firme participa à la construction du stade des Jeux Olympiques de Munich en fournissant le toit en acier.

Les mines de charbon sont cédées et de restructurations en restructurations, l'entreprise acquiert Hoesch AG et devient en 1992 Fried. Krupp AG Hoesch-Krupp. Enfin en 1997, l'entreprise a fusionné avec son vieux concurrent Thyssen pour former ThyssenKrupp AG.

[modifier] Anecdote

La famille d'industriels du film Les Damnés, de Luchino Visconti, est une allusion directe aux Krupp.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  1. L'Encyclopédie mondiale des camions, Manise.