KorriGo

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En France, KorriGo est un système de billettique multimodale qui se traduit pour l'usager par l'usage d'un seul titre de transport pour tous ses déplacements en transports en commun ; la carte KorriGo est une carte à puce CD97 de la famille CALYPSO qui communique sans contact dans la gamme des radio-fréquences (norme ISO 14443).

Cette innovation a été également lancée en Rhône-Alpes, en Indre-et-Loire, en Lorraine et en Alsace. KorriGo est plus particulièrement le nom donné à la version mise en place dans l'agglomération rennaise en 2006 avant d'être étendue à toute la Bretagne pour devenir la « carte bretonne des déplacements ». Ce terme KorriGo est inspiré par les lutins celtes appelés Korrigans et le verbe « aller » en anglais to go.

Le système a demandé une longue mise au point, plusieurs réseaux et exploitants étant concernés. C'est avec la charte signée en 2003 entre Rennes Métropole, le Conseil général d'Ille-et-Vilaine et le Conseil régional de Bretagne que la mise-en-œuvre a été véritablement décidée.

Lancée en mars 2006, la carte à puce KorriGo permet de voyager en bus, métro, car du conseil général Illenoo (rentrée 2007) et Transports Express Régionaux (TER) en Bretagne (fin 2006) ; il suffit de la passer à dix centimètres ou moins des bornes de lecture, même dans une poche ou un sac, pour valider un nouveau titre de transport.

La billettique propose des tarifs différenciés, en particulier en fonction de :

  • l'affluence (« heures de pointe »)
  • la fréquence des déplacements (abonnement classique)
  • la famille (tarif « famille nombreuse » classique).

Le Conseil régional de Bretagne, le Conseil général d'Ille-et-Vilaine, Rennes Métropole ont participé aux investissements nécessaires, en particulier pour l'adaptation des systèmes de la SNCF.

Destiné à encourager l'usage des transports en communs en les facilitant, le système Korrigo permet également un suivi précis de tous les paramètres des déplacements et donc une fine adaptation aux besoins et usages.

Sommaire

[modifier] Acquisition et usage de la carte KorriGo

La carte KorriGo est personnelle : le demandeur doit donner ses nom, prénom, date de naissance, ainsi qu'une photo d'identité, la date de naissance permettant de profiter de tarifs particuliers.

Une carte anonyme est disponible, au prix de 5 euros. Elle ne permet pas l'achat d'abonnement, qui sont personnels.

En fonction des moyens de déplacement qu'il compte utiliser, l'utilisateur télécharge les titres de transport requis.

L'utilisateur peut recharger sa carte aux distributeurs automatiques et dans les points de vente habituels (buralistes dépositaires, ...) ; le paiement par prélèvement automatique est possible.

En cas de perte ou de vol, l'ancienne carte est neutralisée et une nouvelle (payante) est produite avec l'intégralité des données de l'ancienne conservées par le système informatique.

La validation de la carte doit être renouvelée en cas de correspondance.

[modifier] Mise en service et développement des prestations

Diffusion des formulaires de carte billettique KorriGo

Depuis le 1er mars 2006, la carte KorriGo est indispensable pour utiliser le métro ou les bus rennais, la seule alternative restant l'achat de ticket « à l'unité ». [1]

Depuis le 20 novembre 2006, le carnet 10 voyages devient un titre « Ganéo », d'une valeur de 10,20 €, sur la carte KorriGo, qui permet de bénéfier de tarifs réduits à certaines heures : 0,80 € le voyage les dimanches, les jours fériés et entre 21 h et 5 h en semaine ; 0,90 € en semaine de 9 h à 12 h.

Début 2007, le titre Compliss (penser à complices) permet un tarif dégressif pour des familles ou groupes inférieurs à sept personnes ; la réduction n'intervient qu'à partir de trois personnes. Un des voyageurs doit avoir chargé le titre sur sa carte et ceux qui bénéfieront des réductions doivent avoir une carte Korrigo. Ce dispositif requiert l'usage d'un bouton dédié sur le composteur.

  • Septembre 2007, la carte permet de voyager dans les cars du réseau Illenoo.

Extension du réseau

[modifier] « La carte Korrigo change les habitudes des Rennais... »

Durant le mois de mars 2006, une vingtaine de témoignages d'utilisateurs ont été publiés par le quotidien Ouest-France dans sa page Vivre à Rennes. Ces témoignages posent la question du progrès apporté en définitive par cette innovation ; ils sont cependant à relativiser par le fait qu'il s'agit uniquement de clients du réseau Star (métro et bus) et non de l'ensemble du dispositif prévu au plan local.

  • La récrimination la plus nette provient des ex-abonnés à une carte annuelle ou mensuelle [2] ; « grands voyageurs », ils doivent valider la carte Korrigo à chaque montée, alors qu'il leur suffisait d'avoir leur carte en poche auparavant. [3].
  • Cette contrainte paraît accrue par la relative difficulté de la validation, qui serait loin de fonctionner du premier coup ; ce qui entrainerait souvent un ralentissement supplémentaire de la montée des voyageurs. [4]
  • La surveillance possible de leurs déplacements contrarie plusieurs des témoins. [5]

Deux autres usagers n'ont semblé voir que ces inconvénients au point d'envisager de reprendre leur voiture. [6] Un mois après sa mise en service, la question posée est bien : « Carte Korrigo : où est le progrès ? » [7] Une utilisatrice conclut en disant : « Cette carte aura donc éventuellement un intérêt futur pour le consommateur, mais elle est surtout destinée pour l'instant à faciliter le travail des organismes chargés des transports en commun, sans contrepartie pour l'usager. » [8]

Toutefois, un autre témoignage est plus nuancé et pense qu'il s'agit d'un progrès une fois les nouvelles habitudes prises. [9]

De leur côté, les voyageurs qui n'utilisaient auparavant des tickets ne semblent pas avoir été contrariés par l'usage de la carte ; d'ailleurs, contrairement à ce qui a été annoncé, les carnets de dix tickets sont toujours commercialisés.

Habitudes des contrôleurs aussi...

Les contrôleurs ont eu également de la peine à accepter le système, au point de se mettre en grève. [10] Ils étaient principalement mécontents :

  • de la dégradation des conditions de travail liée au propre mécontentement des usagers lors du contrôle des cartes ;
  • d'être eux-mêmes suivis à la trace par le LDP, d'autant plus qu'un paramétrage anonyme avait été préféré dans d'autres villes.

Leur mécontentement leur aura couté 52 avertissements et 6 blâmes.

En octobre 2006, partageant le courrier des lecteurs avec deux mécontents, Daniel Delaveau, vice-président de Rennes-Métropole délégué aux déplacements et aux transports, invite les usagers à considérer la validation comme une participation volontaire à la lutte contre la fraude ainsi qu'à la connaissance de la fréquentation du réseau. C'est ainsi que selon lui, il faut considérer l'amende modique (pour les gens ayant une carte mais sans l'avoir validée) comme une incitation à cette coopération et non comme la sanction d'une forme de fraude. Il termine en affirmant la conformité du système aux recommandations de la CNIL[11].

Le surlendemain de cette intervention, un courrier émanant d'associations de consommateurs signale qu'un cahier de doléances a été ouvert dans leur local, en particulier pour appuyer la suppression de l'amende pour non-validation (suppression qu'elles ont demandée vainement au mois de juillet lors d'une rencontre avec Daniel Delaveau)[12].

[modifier] Notes et références

  1. Information donnée par les documents de présentation, mais infirmée après la mise en service.
  2. Ouest-France du samedi-dimanche 18-19 mars 2006. « Le ticket mensuel procurait un sentiment de liberté [...] »
  3. Ouest-France des 11-12 mars 2006 : « Ça ne va pas du tout. La carte annuelle était beaucoup plus pratique. Il suffisait de l'avoir sur soi et de la montrer au contrôleur quand il la demandait. Maintenant, il faut sortir la carte Korrigo à chaque entrée dans le bus ou le métro et même pour les correspondances. On risque de la perdre [...] »
  4. Ouest-France du mardi 21 mars 2006. « Petite astuce : pour que le voyant soit vert à chaque fois, il suffit de laisser la carte posée à plat sur la machine au niveau de la flèche de droite. En laissant la carte dans le porte-monnaie, ça marche aussi. »
  5. Ouest-France des 11-12 mars 2006 : « [...] J'ai l'impression qu'on est continuellement sous surveillance et qu'on peut nous pister à tout moment. »
  6. Ouest-France du mercredi 15 mars 2006 et du lundi 20 mars 2006.
  7. Ouest-France du jeudi 16 mars 2006.
  8. Ouest-France du vendredi 17 mars 2006.
  9. Ouest-France du mardi 21 mars 2006. Autre témoignage favorable le lundi 27 mars 2006.
  10. Ouest-France du mardi 18 avril 2006.
  11. Ouest-France du jeudi 19 octobre 2006. Propos partiellement démentis ou infirmés par deux nouveaux courriers publiés dès le lendemain.
  12. Ouest-France des 21-22 octobre 2006.

[modifier] Liens externes