Korat

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Korat
Les différentes couleurs d’yeux des Korats au sein d’une famille.
Les différentes couleurs d’yeux des Korats au sein d’une famille.
Autres noms
Si-Sawat
Pays d’origine
Thaïlande
Poids
2 à 5 Kg

Les korats sont des chats originaires de Thaïlande et considérés comme sacrés. Cette race naturelle et ancienne est longtemps restée confinée sur le plateau du Khorat (dans l’actuel province de Nakhon Ratchasima au Nord-Est du pays) d’où son nom. Les habitants considéraient ces chats bleus aux yeux verts comme des porte-bonheurs rares et puissants ; leur élevage était réservé aux nobles et leurs exportations strictement interdites et sévèrement sanctionnées. Cela explique pourquoi les korats n’ont été découverts au Royaume-Uni qu’en 1896 et n’ont été reconnus comme race qu’en 1966.

Le Korat est l’une des trois seules races de chats dont le pelage doit être obligatoirement bleu, avec le chartreux et le bleu russe. En vérité, cette couleur bleue désigne une coloration très particulière qui se rapproche du gris-ardoise, avec des reflets légèrement argentés en surface. Elle serait due à une mutation du gène portant la couleur noire. Comme certaines races telles que le british shorthair peuvent être à l’occasion de couleur bleue unie elles aussi, cela entretient souvent la confusion entre les différents chats bleus.

Le physique du korat est pourtant bien particulier. Il se rapproche du siamois traditionnel de type thaï (également appelé « tête de pomme »), bien que le korat soit en moyenne de plus petite taille. D’autres différences notables apparaissent entre ces deux races, notamment une tête en forme de cœur, des yeux d’un vert intense et l’absence de sous-poils. Avec la robe bleue, ces caractéristiques réunies sont la signature du korat.

De par son caractère, le korat ressemble également beaucoup à son cousin le siamois. Comme les autres chats orientaux, il est extrêmement fidèle et montre un attachement sans limites à son maître. C’est un chat très communicatif qui possède une large panoplie de miaulements, et il n’hésitera pas les utiliser pour exprimer sa bonne ou mauvaise humeur. Anciens gardiens des temples, le korat est naturellement calme, peu destructeur, et s’adapte donc parfaitement à la vie en appartement. Il démontre un vif intérêt pour le jeu durant toute sa vie et son intelligence lui permet d’apprendre rapidement de petits tours. Bref, le korat mérite particulièrement son surnom de « chat-chien »[1].

Sommaire

[modifier] Histoire

Une des plus anciennes représentation d’un korat
Une des plus anciennes représentation d’un korat

Les korats ont été décrits dans un très ancien manuscrit retrouvé sur le site de Ayutthaya, la capitale de l’ancien royaume du Siam. Ce Traité des Poèmes des Chats ou Tamra Meow (également appelé Smud Khoi) est un recueil de vers richement illustré dont la rédaction est située entre 1350 et 1767. Le manuscrit répertorie et décrit de façon poétique les races de chats existant à cette époque. Il établit entre autres une classification entre les animaux qui sont censés « porter bonheur » et ceux qui, au contraire, attirent le mauvais œil selon les croyances populaires et religieuses de l’époque. Les chats de race korat arrivent 5e parmi les 17 chats « porte-bonheur », et on peut y lire la description suivante :

« Le chat Maled a le corps de la couleur du Doklao. Les poils sont fins, les racines sont comme des nuages teintés d’argent à leurs extrémités. Ses yeux brillent comme les gouttes de rosée sur les feuilles du lotus »

Cette description montre que le korat est l’une des races comptant parmi les plus anciennes connues de nos jours, contrairement à la plupart des autres qui ont été créées récemment et de manière artificielle. Cela montre également que le korat moderne est la copie conforme de son ancêtre.

Le roi Rama V (1869-1910) en personne possédait des korats, qu’il conservait précieusement au cœur du palais, dans la chatterie royale de Chulalongkorn. Ce roi tenait tellement à ces chats que lorsqu’il accueillit à sa cour le Consul général du Royaume-Uni en 1884, pourtant accueilli en grandes pompes avec moult cadeaux précieux, il se refusa à lui céder un de ces pensionnaires. Pour donner le change à l’ambassadeur, il offrit à la place des chats siamois sealpoint qui provenaient eux aussi de la chatterie royale, mais qui étaient tout de même beaucoup plus nombreux. Afin que le consul britannique et sa suite se sentent honorés d’un tel présent, le roi leur fit croire que ces chats siamois aux masques noirs étaient l’emblème du pays et qu’ils étaient considérés par la population locale comme les chats les plus précieux du royaume. Les Britanniques, contents de ces présents qui leur apparaissaient prestigieux, se hâtèrent de répandre cette belle légende en Occident. C’était, en réalité, un petit mensonge salvateur de la part du roi Rama V qui ne souhaitait pas se séparer de ses korats et de ses autres chats « porte-bonheur ». C’est ainsi que les siamois connurent un succès immédiat en Europe puis aux États-Unis, au détriment des autres races de chats thaï qui restèrent longtemps méconnues.

[modifier] Appellations

Graines de Look-Sawat
Graines de Look-Sawat

Les Thaïlandais désignent le korat par le terme si-sawat[1] qui signifie littéralement « la couleur du sawat ». Le mot sawat possède plusieurs significations :

  • c’est le mot thaï pour « prospérité » et « chance » ;
  • il désignerait également une matière « douce », « lustrée » ou « soyeuse » ;
  • il proviendrait également du look-sawat, un arbre portant un fruit non comestible, dont les graines arborent une couleur très particulière, mélange de gris et de vert lumineux. Dans l’imaginaire thaïlandais, ces graines possèdent des vertus protectrices.

En référence à ces graines de look-sawat, le mâle korat est également appelé maled (« graine »). Le terme de doklao était quant à lui souvent utilisé pour la femelle korat. Il désignait la fleur grise d’une espèce de citronnelle sauvage.

C’est le roi du Siam Rama V qui aurait finalement décidé de donner le nom officiel de « korat » à ce chat particulier, en référence à la région de Nakhon Ratchasima, anciennement connue sous le nom de région du Khorat.

[modifier] Croyances populaires

En Thaïlande, les mythes et légendes abondent au sujet des chats, considérés comme des symboles de bonnes ou mauvaises augures. Le korat reste considéré dans ce pays comme un symbole de prospérité et est très recherché par les habitants.

À l’origine, la couleur gris-bleu du pelage des korats rappelait aux Thaïlandais les nuages gorgés des pluies de la mousson qui étaient synonymes de bonnes récoltes et d’abondance. Quant à la couleur de leurs yeux, elle leurs rappelaient le vert tendre des jeunes pousses de riz. Le Korat était donc censé porter chance aux agriculteurs. Dans certains villages du Nakhon Ratchasima, il est encore de coutume de promener un korat en procession afin d’émouvoir les dieux pour que ces derniers apportent de la pluie.

Les reflets argentés de la robe des Korats étaient également censés favoriser l’activité des commerçants et des marchands. Selon les croyances populaires, en posséder un était un gage de richesse. Pour cette même raison, la tradition voulais qu’on offre un couple de korats aux jeunes mariés de la noblesse, afin d’apporter le bonheur et la prospérité au sein du nouveau foyer.

[modifier] Développement

À l’extérieur de la Thaïlande, les korats sont d’abord apparu en Amérique au cours des années 1950 et sont arrivés en Europe en 1972.

[modifier] Description physique

Jeune femelle korat
Jeune femelle korat

Les spécificités des korats sont dues à leur isolement géographique qui a duré plusieurs siècles. La présence de nombreux granits dans leur région d’origine leur aurait permis de fixer génétiquement la couleur bleue de leur robe, et ainsi de se fondre plus naturellement dans le paysage. Si on regarde cette robe plus attentivement, on remarque que chaque poil présente trois teintes différentes : gris clair à la racine, gris foncé au milieu et argentée à la pointe. Ce « silver tipping » est ce qui rend le korat vraiment unique parmi les autres chats bleus. Il est du à l'absence de mélanine à l'extrémité des poils.

Le korat est un chat de petite taille, à tel point que les spécimens adultes sont souvent pris pour de jeunes chats par les néophytes. Le fait est qu'il reste très joueur tout au long de sa vie et que cela contribue à la confusion. Le mâle dépasse rarement quatre ou cinq kilos selon qu'il soit castré ou pas. La femelle, plus petite et plus fine, pèse en moyenne entre deux et quatre kilos[1].

Possédant tous les deux une musculature puissante, leur allure est souple et équilibrée : ni trop compacte, ni trop svelte. Cet équilibre fait du korat l'un des rare chat à relever à la fois du type « foreign » et « semi-coby » : un mélange unique entre les lignes élancées du siamois et les courbes compactes du british.

Le korat est l'un des rares chats qui ne possèdent pas de sous-poils, ces petits poils duveteux qui se cachent en général sous les poils plus longs. Cette particularité lui permet d'être très bien tolérés par les personnes allergiques. Les observations de terrains effectuées par des particuliers ont permis de constater que les individus habituellement allergiques aux chats ont éprouvés des rémissions plus ou moins importantes en présence de korats, bien que cela ne soit pas encore prouvé scientifiquement.

L'allergie aux chat chez les êtres humains est principalement due à une molécule présente dans les sécrétions salivaires de l'animal, qui la répand dans son entourage par ses poils déposés. On suppose que les sujets développant ce type d'allergie supportent mieux la présence d'un korat dans leur environnement proche, car :

  • les poils du korat lui « collent » littéralement sur le dos (c'est ce qui lui donne cet aspect lisse et soyeux). De ce fait, son pelage retient très difficilement la poussière et les particules allergènes ;
  • l'origine tropicale du korat lui permet de ne pas connaître le phénomène des mues saisonnières. Ainsi il ne perd pas ses poils ce qui empêche la dispersion des particules allergènes.

[modifier] Variantes

Un korat et une de ses variantes : Le thaï blue point
Un korat et une de ses variantes : Le thaï blue point

Le korat est un chat bleu argenté de sa naissance à sa mort. Jusqu'à maintenant, aucune association ne reconnait d'autres couleurs que le « bleu aux pointes d'argent » (Silver Tipped Blue) pour cette race.

Bien que les korats n'aient pas été croisés à d’autres races depuis leur sortie de Thaïlande, certains éleveurs de korat ont eu la surprise de découvrir dans leurs portées des chatons arborant des couleurs autre que le bleu uni réglementaire. C’est ainsi qu’apparurent dans les années 1970 des chatons de type bluepoint (un corps blanc aux extrémités bleues). Plus surprenant encore, le premier chat couleur lilac (un beige uni tirant fortement sur le rose) a vu le jour en 1989. Ces couleurs non reconnues par le standard du korat sont dues à des gènes récessifs qui ressurgissent dans les portées au gré des croisements. Le gène récessif dit « chocolat » confère la couleur lilac alors que le gène récessif dit « siamois » aboutit à des chats de type bluepoint.[réf. nécessaire]

Face à ce phénomène génétique, les éleveurs se sont retrouvés confrontés à un problème de sélection. En effet, seuls des chats de couleur bleu uni qui descendent de parents korat peuvent être enregistrés eux-même comme des korats selon les critères du GCCF et des autres associations. Or, bien que les deux parents des chatons soient effectivement de race korat, les petits qui ne présentaient pas la bonne couleur étaient en quelque sorte privés de race et de pédigree. [réf. nécessaire]

La Korat Breed Advisory Committee (KBAC ou « Comité Consultatif de la Race Korat ») a longuement délibéré pour savoir s’il fallait admettre de nouvelles couleurs au standard du korat. Cela aurait pu sembler être une décision logique. En effet, de nombreuses autres races avaient déjà franchi le pas en acceptant de nouvelles couleur, comme par exemple les siamois ou les bleu russe. Sous la pression de nombreux éleveurs étrangers, les membres du comité s’y sont finalement opposés.[réf. nécessaire]

Ce n’est que très récemment qu’une alternative a été proposée aux propriétaires de chatons lilacs et bluepoints issus de parents korat. Ils ont reçu l’autorisation de les enregistrer sous une nouvelle race appelée thaï. C’est ainsi que les thaï lilacs (en1994) et les thaï bluepoints (en 1997) ont vu le jour, et commencent à faire quelques émules parmi les éleveurs.[réf. nécessaire]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. abc Revue Féminin Spécial Chat n°15 (2008)

[modifier] Liens externes français

[modifier] Liens externes étrangers