Kito

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Christophe Antoine, dit Kito, est un sculpteur français né en 1954 qui travaille à Plouézec (Côtes-d'Armor) à proximité de la pointe de Bilfot. Ses œuvres sont principalement inspirées de son imagination : en bois, en pierre et plus rarement en cire ou en métal. Il travaille essentiellement avec une tronçonneuse ou un outil de coupe avec un style qui lui est propre. Certaines de ses œuvres sont exposées dans sa propriété en accès libre.

Sommaire

[modifier] L'univers de l'artiste[1]

La maison de Kito est située sur la falaise qui domine les rochers de Port-Lazo en Plouézec. Il suffit de suivre la route des falaises qui mène à la pointe de Bilfot. Un peu en contrebas de la route, un chemin ombragé conduit à la demeure de l’artiste.

Le parc abrite d’imposantes sculptures. De l’autre côté, délimitant la baie de Paimpol, l’île escarpée du Grand Mez du Goëlo prolonge dans la mer la pointe de Bilfot.

Ce qui constitue la matière première essentielle du sculpteur c’est le grauwacke, cette roche sédimentaire détritique que l’on trouve le long de la côte sous forme de gros galets. Une roche qui est très dure, plus dense que le granite, vieille de plusieurs centaines de millions d’années. C’est la pierre du pays. « Il faut au moins une demi-heure pour polir deux centimètres-carrés » explique l’artiste.

Mais Kito ne recule jamais devant le travail. Il a en effet réalisé une sculpture de vingt tonnes pour le compte d'une entreprise de Châtelaudren. Cette œuvre est actuellement visible de la nationale 12.

[modifier] Parcours[2]

Kito est né à Plouézec, à Kéravel, le 8 février 1954. Il sculpte depuis qu’il a quatre ou cinq ans, d’abord « dans du savon ou encore des pommes de terre. »

Il a précieusement conservé sa première sculpture en bois, il se fit gronder, à l’époque, par sa mère, pour avoir utilisé un couteau.

Plus tard, le sculpteur Étienne Martin lui offre les premières gouges à bois alors qu’il a huit ans. « Étienne Martin, c’est la plus grande rencontre de ma vie, se souvient Kito. C'était mon mentor et mon ami. Il disait : j’aurais aimé être un grand philosophe. Malheureusement, je ne suis que sculpteur. »

Mais comment Kito est-il devenu le sculpteur qu’il est aujourd’hui ? « Il faut lire, regarder énormément de choses. Et un jour, çà sort de la main. Quand je travaille, je donne tout ce que j’ai dans mon cœur, dans mes tripes. C’est tout cela qu’il faut visualiser.

Le matin au petit déjeuner, je pense à des choses. J’imagine. Et je vais ensuite concrétiser tout cela à l’atelier. Les sculptures sont une matérialisation de la pensée. C’est une discussion entre la matière et moi. » Et puis il s’arrête. « Inutile de faire un discours. Je n’ai pas envie de parler. Mes œuvres parlent d’elles-mêmes. C’est dur, le contact avec la matière. Pas d’intellectualisme. Pas de conceptualisme. Ma vie, c’est la matière. Quand je vois une matière qui me plait, je rentre dedans. Je lui demande de vivre avec moi. C’est difficile, le métier de sculpteur… »

Kito travaille la pierre et aussi le bois. L’orme surtout : cet arbre qui a disparu du paysage breton ces dernières années. « Une maladie importée par les américains au moment du débarquement. Les caisses de munitions renfermaient déjà le germe qui allait détruire, quelques années plus tard, les ormes en Bretagne. » Le sculpteur aime associer le bois et la pierre.

Un ouvrage publié en 1999 le démontre bien. Ici sont présentées les œuvres majeures de l’artiste photographiées par Jean-Pierre Corbel. Elles sont accompagnées des poèmes de Jean-Albert Guénégan. « Importance du métier, importance du savoir faire. »

Mais Kito prévient « On ne fera jamais mieux que la nature. La matière s’impose. Il faut faire avec elle. Trois mots sont importants pour moi : la matière, la caresse, le rêve. Caresser une sculpture quand elle est finie, cela fait rêver. Une sculpture, ça se touche, ça se regarde. Devant et derrière. Ce n’est pas comme un tableau. Une sculpture, on peut tourner autour. On peut la faire tourner. »

Et cette nature, ce paysage de rêve, ce lieu avec cette vue imprenable sur la mer ? « Quand je travaille, je ne pense pas au lieu. Mais l’endroit est reposant quand je lâche mes outils. » Des outils aussi impressionnants que les sculptures. Un tracteur pour soulever les gros blocs de pierres et les troncs d’arbres imposants. Un pistolet compresseur, des disques pour dégrossir. « Une fois qu’on a donné la forme, toute la finition, les trois quarts du travail, se fait à la main. »

France 3 a déjà réalisé un documentaire de 55 minutes sur le travail du sculpteur. Les œuvres de Kito sont aussi visibles un peu partout dans le monde. Il fait partie des dix sculpteurs de toutes nationalités choisis pour exposer à Saint-Jean-Port-Joly au Canada. Ses œuvres sont présentes en Suisse, en Allemagne, au Pays de Galles, en Irlande etc.

[modifier] Sources

  1. Entretien publié dans La Presse d'Armor du 28 août 2003
  2. Entretien publié dans La Presse d'Armor du 28 août 2003

[modifier] Bibliographie

  • Éon ou le livre de la mémoire : poèmes de Jean-Albert Guénégan sur des sculptures de Kito, photographies de Jean-Pierre Corbel, illustrations de Pierre Borras et préface de Michel Butor. Éditions ERE - 1999 -
  • Ateliers d'art du Trégor : pages 18 à 21 (avec photos de l'artiste et d'une sélection de ses œuvres), par Renaud Queffeulou aux Éditions M-line - 2004.
  • Ateliers d'art en Armorique : pages 40 à 43 (avec photos de l'artiste et d'une sélection de ses œuvres), par Renaud Queffeulou aux Éditions M-line - 2005 -

[modifier] Lien externe