Kim Dae-jung

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Kim Dae-jung
Kim Dae-jung, le 20 février 2002.
Hangeul en coréen 김대중
Hanja en coréen 金大中
Romanisation révisée Gim Daejung
McCune-Reischauer Kim Taejung

Kim Dae-jung (né le 3 décembre 1925) est un homme politique sud-coréen. Après avoir été pendant longtemps le chef de l'opposition, il est élu président (après Kim Young-sam) en 1997 et le restera jusqu'en 2003.

[modifier] Début de carrière politique

Il entre en politique en 1954 en s'opposant au maintien de Syngman Rhee. Bien qu'il fut élu comme représentant au parlement en 1961, un coup militaire mené par Park Chung-hee l'évinça. Il devient le principal chef de l'opposition dans les années 1960 et participe à la campagne présidentielle de 1971. Il réalise alors une course au vote très serré contre Park Chung-hee malgré les nombreux handicaps imposés par la dictature en place. Il dut subir des emprisonnements, des enlèvements et des menaces de mort. Enfin, il fut évincé et banni de la politique pour plus d'une décennie.

En 1980, Kim Dae-jung fut condamné à mort pour sédition et conspiration à la suite d'un autre coup de Chun Doo-hwan et du soulèvement populaire à Gwangju, son fief politique. Grâce à l'intervention du gouvernement des États-Unis, la sentence fut commuée en 20 ans de prison, puis, plus tard, à l'exil pour les États-Unis.

[modifier] En route vers la présidence

Après son retour en Corée du Sud en 1985, il reprit son rôle de chef de l'opposition. Lorsque la première élection présidentielle démocratique fut tenue en 1987 après la retraite de l'ex-général Chun Doo-hwan, Kim Dae-jung et Kim Young-sam, son camarade et rival politique de longue date, se portèrent candidats ; ce qui divisa les votes pour l'opposition et permit la victoire de l'ex-général Roh Tae-woo, le successeur désigné de Chun Doo-hwan.

Kim Dae-jung échoue à nouveau à la présidentielle de 1992, cette fois seulement contre Kim Young-sam qui succède à Roh Tae-woo. Cependant, lors des élections de 1997, sa quatrième candidature, il gagne finalement pour succéder à Kim Young-sam.

Les présidents précédents Park Chung-hee, Chun Doo-hwan, Roh Tae-woo et Kim Young-sam venaient tous d'une région relativement hospitalière, la province de Gyeongsang. Kim Dae-jung est le premier président venant de la région de Jeolla dans le sud-ouest, une région qui avait été traditionnellement négligée et moins développée, au moins en partie à cause de la discrimination politique des présidents précédents. Il obtient le prix Rafto en 2000 pour les pressions démocratiques qu'il exerce en Corée du sud.

[modifier] Présidence

Kim Dae-jung arrive au pouvoir en plein milieu d'une crise économique qui touche la Corée du Sud à partir de la dernière année de la présidence de Kim Young-sam. Il réalise une vigoureuse réforme économique et une importante restructuration afin de revitaliser l'économie, obtenant ainsi quelques résultats remarquables pour l'économie sud-coréenne.

Sa politique d'engagement avec la Corée du Nord est appelée la "Politique du rayon de Soleil" (sunshine policy), inspirée de l'Ostpolitik de Willy Brandt. Dans ce cadre, Kim Dae-jung est le premier chef d'État sud-coréen à se rendre à Pyongyang, où il signe la déclaration conjointe du 15 juin 2000 avec son homologue nord-coréen Kim Jong-il. La déclaration du 15 juin 2000 constitue la pierre angulaire des relations intercoréennes, en vue de la réunification de la péninsule.

La "sunshine policy" de Kim Dae-jung lui a valu d'obtenir le Prix Nobel de la paix. Cette attribution est cependant controversée : la Corée du Nord a contesté que cette récompense ne soit décernée qu'au seul président sud-coréen, tandis que les adversaires politiques de Kim Dae-jung ont contesté l'instauration d'un dialogue ne comportant pas, selon eux, des contreparties suffisantes de Pyongyang (voir les articles détaillés La Corée du Nord vue de Séoul et réunification de la Corée).

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