Kakapo
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Kakapo |
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Un kakapo | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Classe | Aves | ||||||||
Ordre | Psittaciformes | ||||||||
Famille | Psittacidae | ||||||||
Sous-famille | |||||||||
Strigopinae — auteur incomplet —, date à préciser |
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Genre | |||||||||
Strigops Gray 1845 |
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Nom binominal | |||||||||
Strigops habroptilus Gray 1845 |
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Statut de conservation IUCN : |
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Statut CITES : | Annexe I , Révision du 01/07/75 |
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Le kakapo dont le nom CINFO complet est le Strigops kakapo (Strigops habroptilus), est également appelé perroquet-hibou, whakapapa ou kaka de nuit.
C'est une espèce de perroquet nocturne endémique à la Nouvelle-Zélande. Son nom signifie « perroquet de nuit » en māori. Il est connu pour être le seul perroquet non-volant du monde, le plus lourd perroquet et peut-être l’oiseau qui a la plus longue durée de vie du monde.
Il est la seule espèce du genre Strigops et de la sous-famille des Strigopinae.
Sommaire |
[modifier] Description
Les kakapos sont grands, et ronds, les mâles mesurent à l’âge adulte jusqu’à 60 cm et pèsent entre trois et quatre kilogrammes. Les femelles sont plus petites et moins brillamment colorées que les mâles. Les kakapos portent sur le dos des plumes vert olive barrées de noir, ce qui leur permet de se fondre dans la végétation. Leur bas-ventre, leur cou, et leur visage sont jaunâtres avec une grande variabilité entre les individus.
Leurs pattes vigoureuses lui permettent de parcourir d'importantes distances. À l’inverse des autres oiseaux de sol, le kakapo peut accumuler une large quantité de graisse corporelle pour entreposer de l’énergie. Incapables de voler, ils portent des ailes proportionnellement trop courtes pour leur taille et ne possèdent pas l’os prononcé servant de quille (le sternum) sur lequel viennent se rattacher les muscles du vol chez les autres oiseaux. Ils utilisent pourtant leurs ailes pour l’équilibre, pour se soutenir, pour planer et ralentir leur chute lorsqu’ils bondissent des arbres. Comme les plumes ne nécessitent pas la solidité et la rigidité requises pour voler, elles sont exceptionnellement douces, ce qui justifie le nom scientifique habroptilus.
Les kakapos ont un disque facial de fines plumes, qui les fait ressembler à un hibou, d'où le nom de perroquet-hibou que les premiers européens à s’établir lui donnèrent. De délicates « moustaches » entourent leur bec bleu clair, qu’ils utilisent pour sentir le sol. L’extrémité des plumes constituant la queue devient souvent abîmée à force d’être traînée sur le sol.
[modifier] Habitat
Le Kakapo habite les forêts de Nouvelle-Zélande, depuis le niveau de la mer jusqu'à 2000 mètres d'altitude. Il vit principalement à terre mais peut grimper dans les arbres. Nocturne, il se réfugie dans des trous durant la journée.
Autrefois commun dans tout l'archipel, son aire de répartition est aujourd'hui réduite à de rares îles septentrionales, devenues réserves : Codfish, Maud et Little Barrier.
[modifier] Éthologie
Le kakapo, nocturne et solitaire, peut vivre plus de 60 ans. Il peut voyager plusieurs kilomètres en une nuit sur un territoire étendu de quelque 20 hectares pour les mâles et 40 hectares pour les femelles. Le mâle est capable de recueillir l'air dans un sac thoracique afin de produire une détonation qui peut être entendue à 7 kilomètres à la ronde ! En période de reproduction, chaque mâle peut ainsi gronder toute la nuit. Il se reproduit irrégulièrement, environ tous les deux ans, selon l'abondance de la nourriture. Sa maturité sexuelle ne survient qu'à l'âge de sept ans.
Exclusivement végétarien, il se nourrit de bourgeons, bulbes, cônes, feuilles, fleurs, fruits, graines, pollen et des racines de nombreux végétaux, en fonction des disponibilités.
[modifier] Histoire d'une catastrophe
Comme le dodo de l'Île Maurice, la population du kakapo a rapidement décru avec l'arrivée des hommes. La Nouvelle-Zélande n'ayant pas abrité de mammifère prédateur durant des millions d'années, les kakapos avaient perdu la capacité de voler et étaient devenus très vulnérables, incapables d'attaquer ou de fuir. Leur seul prédateur était un aigle géant, l'aigle géant de Haast, éteint depuis longtemps, contre lequel ils se protégeaient grâce à leur camouflage.
La population a commencé à décliner il y a quelque mille ans, alors que les premiers Polynésiens chassaient le kakapo pour qu'il ne puisse plus voler et pour en faire des animaux de compagnie, détruisaient son habitat et importèrent une espèce de rat. La situation s'est aggravée en 1845, quand les Européens débarquèrent et ont commencé à abattre cet oiseau savoureux. Leur colonisation s'est accompagnée de la destruction d'importantes surfaces pour construire des fermes et de l'introduction d'espèces concurrentes (cerfs) ou prédatrices (chats, chiens, furets). Le kakapo était défavorisé par son odeur musquée, alors que son camouflage se révélait inefficace contre les mammifères, qui utilisent surtout leur l'odorat pour chasser. Beaucoup de kakapos ont été tués durant la ruée vers l'or des années 1860 et 1870. En 1889, le kakapo fut considéré comme le perroquet le plus ancien, ce qui accrut l'intérêt que les collectionneurs portèrent à cet oiseau si étrange. Du fait de ces multiples causes, le déclin fut massif : de plusieurs centaines de milliers, la population fut presque anéantie au début du XXe siècle ; en 1995, une cinquantaine de kakapos survivaient sur quelques îles sanctuaires, ce qui en fait le perroquet le plus rare au monde.
[modifier] Protection
Espèce menacée, le kakapo figure sur la liste des espèces de l'Annexe I du CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora, i.e. Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, dite de Washington) et fait l'objet d'un plan de sauvegarde de la part du Département de conservation néo-zélandais. Mais leurs nombres augmentent grâce à ce plan.
[modifier] Références
- Strigops dans Psittaciformes dans la Liste d'Alan P. Peterson (en)
- Référence ITIS : Strigops Gray, 1845 (fr) ( (en))
- Référence ITIS : Strigops habroptilus Gray, 1845 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Strigops (en)
- Référence Animal Diversity Web : Strigops habroptilus (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Strigops (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Strigops habroptilus (en)
- Référence IUCN : Strigops habroptilus Gray, 1845 (en)
- Référence CITES : espèce Strigops habroptilus Gray, 1845 (fr+en) (sur le site de l’UNEP-WCMC)
- répartition : Strigops habroptilus Gray, 1845 (fr+en)
[modifier] Liens