Joseph Fourier

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Joseph Fourier

Joseph Fourier (21 mars 1768 à Auxerre - 16 mai 1830 à Paris) est un mathématicien et physicien français, connu pour ses travaux sur la décomposition de fonctions périodiques en séries trigonométriques convergentes appelées séries de Fourier.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il fait ses études chez les Bénédictins à l'École militaire d'Auxerre. Destiné à l'état monastique, il préfère s'adonner aux sciences. Il intègre l'École normale supérieure, où il a entre autres comme professeurs Joseph-Louis Lagrange et Pierre-Simon Laplace, auquel il succède à la chaire à Polytechnique en 1797.

Il participe à la Révolution, manquant de peu de se faire guillotiner durant la Terreur, sauvé de justesse par la chute de Robespierre. En 1798, il prend part à la campagne d'Égypte. Il occupe un haut poste de diplomate et devient secrétaire de l'Institut d'Égypte. À son retour en France en 1801, il est nommé par Napoléon préfet de l'Isère : il est destitué lors de la Restauration.

En 1817, il est élu membre de l'Académie des sciences, dont il devient secrétaire perpétuel pour la section des sciences mathématiques à la mort de Jean-Baptiste Joseph Delambre en 1822. En 1826, il est élu membre de l'Académie française.

Fourier est connu pour sa Théorie analytique de la chaleur, paru en 1822[1]. On lui doit aussi plusieurs mémoires ainsi que des Rapports sur les progrès des sciences mathématiques, parus en 1822-1829, et des Éloges de Jean-Baptiste Joseph Delambre, William Herschel et Abraham Breguet. Il est élu membre étranger à la Royal Society le 11 décembre 1823.

[modifier] Travaux

C'est à Grenoble qu'il conduit ses expériences sur la propagation de la chaleur qui lui permettront de modéliser l'évolution de la température au travers de séries trigonométriques. Ces travaux, qui apportent une grande amélioration à la modélisation mathématique de phénomènes, ont contribué aux fondements de la thermodynamique. Ils ont ouvert la voie à la théorie des séries de Fourier et des transformées de Fourier. Toutefois, la simplification excessive que ces outils proposent sera très contestée, notamment par Pierre-Simon Laplace et Joseph-Louis Lagrange.

Fourier est probablement l'un des premiers à avoir proposé, en 1824, une théorie selon laquelle les gaz de l'atmosphère terrestre augmentent la température à sa surface – c'est une première ébauche de l'effet de serre. Ses travaux sur la chaleur le poussèrent à étudier les équilibres énergétiques sur les planètes : elles reçoivent l'énergie sous forme de rayonnement à partir d'un certain nombre de sources – ce qui augmente leur température – mais en perdent également par radiation infrarouge (ce qu'il appelait « chaleur obscure ») d'autant plus que la température est élevée – ce qui tend à diminuer cette dernière. On atteint donc un équilibre, et l'atmosphère favorise les températures plus élevées en limitant les pertes de chaleur. Il ne put cependant déterminer avec précision cet équilibre, et la loi de Stefan-Boltzmann, qui donne la puissance du rayonnement du corps noir, ne sera établie que cinquante ans plus tard.

Il s'appuyait sur l'expérience de M. de Saussure, consistant à placer une boîte noire sous la lumière du soleil. Quand on place une plaque de verre au-dessus de la boîte, la température à l'intérieur augmente[2]. La radiation infrarouge fut découverte par William Herschel vingt ans après.

Si Fourier avait remarqué que la principale source d'énergie de la Terre était la radiation solaire – c’est-à-dire que l'énergie géothermique n'a que peu d'influence – il a commis l'erreur d'attribuer une contribution majeure à la radiation issue de l'espace interplanétaire.

[modifier] Hommages

[modifier] Notes

  1. Joseph Fourier, Théorie analytique de la chaleur, 1822 [détail des éditions]
  2. (en) Mémoire sur les températures du globe.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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Précédé par
Pierre-Édouard Lémontey
Fauteuil 5 de l’Académie française
1826-1830
Suivi par
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