Joseph Eugene Stiglitz

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Joseph Eugene Stiglitz
Naissance : 9 février 1943
Gary, Indiana (États-Unis)
Nationalité : américaine
Champs : Économie (Nouveau keynésianisme)
Institution : Université Yale, MIT, Université de Stanford, Université d'Oxford, Université de Princeton, Université de Nairobi, Graduate School of Business de l’Université de Columbia
Diplômé : Amherst College, Massachusetts Institute of Technology
Célèbre pour : ses travaux économiques (nouveau keynésianisme, théorie du screening, crises financières), ses attaques contre le FMI, avoir été conseiller de Bill Clinton, Ses livres à succès mondial
Distinctions : Académie pontificale des sciences sociales, « Prix Nobel » d'économie en 2001, docteur honoris causa à l'UCL 2003...

Joseph Eugene Stiglitz est un économiste américain né le 9 février 1943 qui reçut le « Prix Nobel » d'économie en 2001 (pour un travail commun avec George Akerlof et Michael Spence). Il est un des fondateurs et un des représentants les plus connus du « nouveau keynésianisme ». Il a acquis sa notoriété populaire à la suite de ses violentes critiques envers le FMI et la Banque mondiale, émises peu après son départ de la Banque mondiale en 2000, alors qu'il y était économiste en chef.

Parmi les recherches les plus connues de Stiglitz figure la théorie du screening, qui vise à obtenir de l’information privée de la part d’un agent économique : cette théorie, avec les lemons d’Akerlof et l’effet signal de Spence, est à la base de l’économie de l'information et du nouveau keynésianisme. Il s'intéresse aussi à l'économie du développement.

Sommaire

[modifier] Biographie

Stiglitz est né en 1943 à Gary, Indiana (États-Unis), de Charlotte et Nathaniel Stiglitz. De 1960 à 1963, il étudia à Amherst College. Sa quatrième année d’université se déroula au MIT, où il entreprit ses travaux de recherche. De 1965 à 1966, il continua ses recherches à Chicago avec Hirofumi Uzawa.

Il décroche son titre de docteur en 1967 (24 ans) au MIT de Boston et une bourse Fulbright de recherche à Cambridge. Stiglitz est nommé professeur à 27 ans et entre, deux ans plus tard, à la Société d'économétrie, le panthéon de la profession. Ainsi commence alors une carrière exceptionnelle, à l'Université Yale (1966-1973) d'abord où il est promu professeur ordinaire alors qu'il a à peine 27 ans! On le retrouve ensuite successivement au MIT, Université Yale, Université de Stanford (1974-1976), Université d'Oxford (1976-1979), Université de Princeton (1979-1988) avec, entre-temps, des séjours à l'Institut d'études du développement de l'Université de Nairobi.

Entre temps, il s'impose comme étant un grand théoricien et fait sien des sujets comme les causes et conséquences des inégalités, la persistance du chômage, la fréquence des crises financières. Cependant, Joseph Stiglitz oriente plus son attention surtout sur l'Asymétrie d'information. Un thème qui fera de lui un des fondateurs de l'économie de l'information et, c'est à ce titre d'ailleurs, qu'il reçoit le Prix Nobel d'économie en 2001.

Stiglitz enseigne actuellement dans la Graduate School of Business de l’Université de Columbia et est le rédacteur en chef du journal The Economists' Voice aux côtés de Bradford DeLong et Aaron Edlin. Il est également membre du Board of Advisors du Oxford Council on Good Governance. Il a par ailleurs été nommé par Jean-Paul II à l’Académie pontificale des sciences sociales.

Après deux divorces, Stiglitz a épousé en troisièmes noces Anya Schiffrin le 29 octobre, 2004. Celle-ci est professeure de journalisme à la School of International and Public Affairs de l’université de Columbia (New York) et dirige le groupe de réflexion Initiative for a Policy Dialogue fondé en 2000 par Joseph Stiglitz. Anya Schiffrin est aussi la codirectrice du programme International Media and Communications (IMC) de l'université de Columbia.

[modifier] Rôle politique

Stiglitz a également joué de nombreux rôles politiques. Il a ainsi servi dans l’administration Clinton comme responsable de ses conseillers économiques (1995 - 1997). Il a par la suite été vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale de 1997 à 2000. Il n’en critiquera pas moins fortement cette institution par la suite, ainsi que le Fonds monétaire international.

Il se montre également très critique envers le président George W. Bush, le considérant comme une menace pour la bonne tenue de l’économie mondiale; pour lui « le président américain serait plus dangereux que les candidats aux élections brésiliennes de 2002. » [1]

Selon une étude qu'il a codirigée avec Linda Bilmes (professeur en économie à Harvard), le coût de la guerre en Irak est sous-estimé, elle pourrait coûter entre mille et deux mille milliards de dollars contre une évaluation officielle (Institut de recherche du congrès) de 251 milliards depuis 2005 et six milliards de dollars par mois depuis.

En 2008, le Président de la République Française, Nicolas Sarkozy, lui confie une mission de réflexion sur le changement des instruments de mesure de la croissance française, conjointement avec Amartya Sen[2].

[modifier] Apports économiques

[modifier] Son implication internationale

Joseph Eugene Stiglitz compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique, association qui souhaite apporter des réponses intelligentes et appropriés qu'attendent les peuples du monde face aux nouveaux défis de notre temps.

[modifier] Ouvrages

Aux côtés de ses publications académiques, Stiglitz est également l’auteur de Whither Socialism, un ouvrage plus littéraire visant à expliquer les raisons de l’échec de la mise en œuvre du socialisme en Europe de l’Est, le rôle de l’information imparfaite dans les marchés. Stiglitz y dénonce également les idées fausses quant au libre marché théorique dans lequel opère le système capitaliste dans sa forme libérale.

En 2002, Stiglitz publia La Grande Désillusion (Globalization and its discontents[3]), où il affirme que le FMI fait passer l’intérêt de son « principal actionnaire », les États-Unis, avant ceux des nations les moins favorisées qu’il a pourtant pour objectif de servir. D'autre part, en prenant comme exemple la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz soutient que les politiques préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes dont il avait à s'occuper, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté. Ce livre a cependant été critiqué par de nombreux économistes, comme contenant des contre-vérités[4].

Dans cet ouvrage, qui devint un "best seller" mondial (il a été traduit dans une trentaine de langues), il offre également quelques réflexions et inspirations aux altermondialistes, aux critiques des protestataires de Seattle ou Gênes à l’égard de la mondialisation actuelle. Ainsi en 2004, il a été l'un des invités principaux au Forum social mondial de Mumbai (Inde) pour y exposer et débattre sa vision économique[5].

En 2003, dans Quand le capitalisme perd la tête (Roaring Nineties), c'est en tant qu'ancien membre et président du Conseil économique du président Bill Clinton qu'il revient sur le rôle des décisions d'Alan Greenspan alors à la tête de la Réserve fédérale dans la récession économique de 2000 aux États-Unis. L'auteur concentre ensuite sa réflexion sur les dysfonctionnements de la sphère financière en critiquant la dérèglementation incontrôlée du secteur financier et ses conséquences telles l'affaire Enron.

En 2007, le réalisateur Jacques Sarasin réalise pour le compte de l'hebdomadaire économique Challenges une série de 5 entretiens intitulés Où va le monde Monsieur Stiglitz ? avec les thématiques suivantes : Où va la mondialisation ? / L'économie mondiale / Le système financier mondial / Mondialisation et environnement / La mondialisation et les Pays en développement.

[modifier] Proposition alternative pour les pays en développement

Tout en n'étant pas altermondialiste, Joseph Stiglitz collabore avec les forums sociaux et partage certaines analyses : il est ainsi partisan d'une taxe (Tobin ou équivalente) sur les transactions financières et pour une régulation de la mondialisation. En Bolivie, Il a également approuvé la nationalisation (ou la réappropriation) des hydrocarbures, qu'il a décrit comme un processus de « restitution de biens »[6].

De même, Stiglitz a fondé en 2000 l'« Initiative for a Policy Dialogue »[7] à l'Université de Columbia, initiative qui s'est donné pour mission d'expliquer aux pays en développement qu'il y a des alternatives aux prescriptions du FMI. L'IPD organise également une formation pour journalistes, afin que ceux-ci puissent décrypter et analyser les propos émanant du FMI avec leurs propres paramètres.[8]

L'IPD travaille en collaboration avec des instituts de recherche, dont certains du « Tiers Monde » et notamment l'ONG fondée par Martin Khor, Third World Network, accréditée auprès de l'ONU, [1], du courant altermondialiste. .

[modifier] Œuvres

Stiglitz a écrit de nombreux livres et articles. La liste suivante n'est pas exhaustive :





[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. cf. entretien accordé le samedi 25 août 2002 à O Globo.
  2. Agence France Presse
  3. article de la wikipedia en anglais : en:Globalization and Its Discontents
  4. voir : (en) Réponse du FMI à Stiglitz
  5. 19 janvier 2004, conférence débat sur la globalisation, l'économie et la sécurité socialearchives du FSM
  6. http://www.cadtm.org/article.php3?id_article=1905, article de Rosa Rojas : source La Jornada (Mexique), 19 mai 2006
  7. L'IPD (Initiative for a Policy Dialogue)
  8. portraits de l'opposition globale 2002

[modifier] Documentaires

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes