Joseph Bonanno

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Joseph Bonanno
Joseph Bonanno

Joseph Bonanno (aussi appelé Jo Bonanno) (Castellammare del Golfo Sicile, 18 janvier 1905 - Tucson, 11 mai 2002) est un mafioso américain, surnommé Jo Bananas.

Boss de la famille Bonanno, il meurt en 2002 après avoir plusieurs fois tenté vainement de prendre le contrôle des 5 familles, ce qui lui vaut d'être exilé a Tucson (Arizona) à partir de 1969.

En 1964 il veut devenir capo di tutti capi. Il complote avec Joseph Magliocco, parrain de la famille Profaci, mais celui-ci le dénonce et Bonanno, qui ignore les demandes de comparutions de la Commission, est destitué du commandement de sa famille.

En 1965, un règlement de compte entre Jo Bonanno et Paul Sciacca est qualifié par la presse deThe Banana War.

Sommaire

[modifier] Biographie

Giuseppe Joseph Bonanno est né en 1905 à Castellammare del Golfo en Sicile. Il mourra en 2002 à l’âge de 97 ans à Tuscon. Surnommé Jo Bananas, surnom qu’il haïssait puisque sous entendant qu’il était fou, il fut le chef d’une des Five Families, c’est-à-dire les cinq familles criminelles de New York.

[modifier] Les débuts de sa vie et de sa carrière

Ses parents (Salvatore Bonanno et Catarina Bonventre) émigrent aux États-Unis alors que le jeune Joseph n’a que un an. Ils s’installent à Brooklyn où Salvatore ouvre un bar-restaurant. En 1911, Salvatore est rappelé par ses frères en Sicile où les affaires familiales sont menacées par une famille rivale. C’est donc en grande partie en Sicile que Joseph grandit. Son père meurt en 1915 et sa mère cinq ans plus tard, faisant de Joseph un orphelin à l’âge de 15 ans. Il est envoyé l’année d’après dans un collège à Palerme.

En 1922, Benito Mussolini arrive au pouvoir et prend des mesures drastiques pour lutter contre la Mafia. Des centaines de Siciliens sont arrêtés, torturés ou exécutés, parmi eux beaucoup d’innocents.

Joseph Bonanno est très marqué par cette répression. Durant cette période, il rejoint avec son ami Peter Maggadino un groupe d’étudiants anti-fascistes. Un mandat d’arrêt est lancé contre eux. Ils sont alors contraints de fuir en Italie puis à Marseille, Paris, et finalement jusqu’à Cuba.

C’est à partir de Cuba que Joseph se lance dans de la contrebande entre l’île et la Floride. Au final, il retourne à Brooklyn, près de Roebling Street et Metropolitan Avenue, là où il avait grandi. Il a alors 19 ans et vit avec son oncle coiffeur Peter Bonventre. Il fréquente le milieu mafieux, dont beaucoup de membres sont issus de Castellammare, son village natal. Il commet des vols et se mêle de jeux de loto truqués.

[modifier] La "guerre castellammaraise"

Dans le milieu mafieux, Bonanno a été remarqué par ses pairs comme ayant de bonnes compétences en matière d’organisation et doté d’un certain flair. Il s'implique de plus en plus à Brooklyn, où l'augmentation du nombre de Castellammarais finit par inquiéter «Joe the Boss» Masseria, l’un des chef de la mafia new-yorkaise. Les Castellammarais ont un quartier général installé à North Williamsburg, où leur chef, Salvatore Maranzano, dirige la mafia de Brooklyn sous les ordres de Don Vito Cascio Ferro, le chef de la mafia sicilienne.

En 1927, les deux factions rivales, celles de Masseria et de Maranzano, vont s'affronter. Le conflit, qualifié de "guerre castellamaraise", durera quatre ans.

En 1930, les lieutenants de Maranzano sont Joseph Bonanno, Joseph Profaci, Thomas Lucchese mais également Joseph Magliocco, ainsi que et Gaetano Gagliano, membre d’un autre groupe mafieux de Buffalo allié aux Castellammarais. Cette organisation est dirigée par Stefano Magaddino l’oncle de Peter Maggadino, l’ami d’enfance de Joseph Bonanno au collège de Palerme.

Aux côtés de « Joe the Boss », figurent Charles Lucky Luciano, Vito Genovese, Joe Adonis, Carlo Gambino, Albert Anastasia et Frank Costello.

En 1931, l’affrontement tourne à l’avantage des Castellammarais. Luciano et Genovese propose la paix avec Maranzano, mais Masseria refuse catégoriquement. Ils passent donc un accord secret avec Maranzano qui accepte leur proposition mais à condition d’éliminer Masseria.

Maranzano expose alors son plan de paix devant l’ensemble des chefs mafieux des USA. Il révolutionne alors la vision traditionnelle de l’organisation des mafias italo-américaines. Il divise les activités en 24 territoires dirigés par 24 familles différentes, chacune élisant son propre chef. New York comptera alors cinq "familles" :

  • la famille Luciano, parrain: Lucky Luciano (aujourd'hui famille Genovese)
  • la famille Mangano, parrains: Phillip et Vincent Mangano (aujourd'hui famille Gambino)
  • la famille Profaci, parrain: Giuseppe Profaci (aujourd'hui famille Colombo)
  • la famille Bonanno, parrain: Joseph Bonanno (toujours du même nom)
  • la famille Gagliano, parrain: Gaetano Gagliano (aujourd'hui famille Lucchese)

Enfin, il créa le titre de Capo di tutti capi, c'est-à-dire le chef de l’ensemble des « familles », à qui chacun a des comptes à rendre pour préserver la paix entre les gangs et pérenniser les affaires.

Mal accepté par les autres mafieux et spécialement par Lucky Luciano, il sera évincé de son poste de Capo di tutti capi par ce dernier, qui créera la Commission ou syndicat du crime chargé de régler les conflits potentiels entre les différentes familles.

New York est alors partagés entre les cinq familles, dont Bonanno, tout juste âgé de 26 ans, est l’un des plus jeunes chefs. La paix entre les familles va durer vingt ans. 

La Famille Bonanno comptait parmi ses membres les plus influents Frank Garofalo, John Bonventre et Carmine Galante. Les activités illégales se concentraient surtout sur le prêt usuraire, le jeu et la prostitution. Bien qu’elle soit une des plus petite famille de New York en terme de membres, elle était particulièrement efficace.

L’argent amassé par Bonanno était recyclé dans des investissements tels que les industries textiles et de vêtements, des fromageries et les pompes funèbres.

En 1938, il a dû quitter les États-Unis, mais lorsqu'il revient à Détroit en 1945, il est multimillionnaire et acquiert la nationalité américaine. Une de ses société sera poursuivie pour avoir violé la loi du travail. Il paiera une amende de 50$....

[modifier] Intrigues et kidnapping

Une lutte de clans fait disparaître de nombreux Capo (chef) dont Genovese, Castello, Mangano, Anastasia… En 1957 est organisé une réunion entre mafieux pour arrêter les assassinats, mais ils sont alors arrêtés par la police de New York.

En 1963, Joseph Valachie, un des membres de la famille Genovese, trahit l’omerta en faisant des révélation sur l’organisation des familles mafieuses italienne a la Police.

A la mort de Profaci, un des proches ami de Bonanno, celui-ci se retrouve être le seul survivant de la première Commission. Magliocco succède à Profaci, mais à la mort du nouveau parrain, Bonanno ne compte plus vraiment d’ami à la Commission. C’est à ce moment là que pour continuer son business, Bonanno créer des filiales à Tuscon et au Canada notamment avec la famille Rizzuto.

Un des membres de son clan est accepté à la Commission mais on lui refuse tout poste. La famille se sépare en deux : ceux qui restent fidèle à Joseph et ceux qui rejoignent Gaspar DiGregorio. C’est le « Banana Split ».

Bonanno refuse de se retirer des affaires. Il est alors kidnappé par Mike Zaffarino et emmené à Buffalo chez son cousin Maggadino. Après beaucoup de pourparlers, Bonanno est relâché, mais il doit abandonner son poste et se retire à Tuscon avec son fils.

En 1983, il écrit son autobiographie « Un homme d’Honneur »

Il a inspiré Mario Puzo pour son roman « Le Parrain ».