Jim Clark

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Jim Clark en 1966
Jim Clark en 1966

James Clark Jr. OBE dit Jim Clark, né le 4 mars 1936, à Kilmany, Fife et mort le 7 avril 1968 lors d'une course de Formule 2, sur le circuit d'Hockenheim, en Allemagne, était un pilote automobile écossais dont la brève carrière dans les années 1960 a marqué l'histoire du sport automobile.

Jim Clark, certainement l'un des plus grands pilotes de l'histoire de la Formule 1, construisit en quelques années un palmarès important. Signant 25 victoires et 33 pole positions en seulement 72 participations en Grand Prix, il remporta deux titres de champion du monde en 1963 et 1965. En 1965, outre son titre en Formule 1, il remporta les 500 miles d'Indianapolis.

Le style de conduite de Jim Clark, tout en douceur, devenu sa marque de fabrique et signe d'une grande habileté au volant, lui permettait d'enchaîner naturellement virages et trajectoires avec la régularité d'un métronome, tout en allant très vite. Ce style contribuera à bâtir la légende du pilote écossais, qui écrivit l'une des plus belles pages du sport automobile britannique.

Sommaire

[modifier] Les débuts

Fils de riches fermiers, installés dans le village de Duns dans le Berwickshire, seul garçon d'une famille de cinq enfants, Jim Clark semblait prédestiné à prendre la suite de ses parents dans l'exploitation de la ferme familiale. Ses premiers exploits automobiles dans des rallyes ou des courses locales, lorsqu'il sortait à peine de l'adolescence, ne rencontrèrent pas un enthousiasme démesuré de la part de ses parents ... qui voyaient plutôt l'avenir de leur fils dans la culture et l'élevage. Mais son ami Ian Scott-Watson le soutint, jusqu'à son incorporation dans l'équipe de Jock McBain : Border Reivers.

Au cours de l'une de ces courses il fit la rencontre qui allait le lancer : il pilota une Lotus Elite contre…Colin Chapman. Ce dernier fut très impressionné par son talent et suivit dès lors sa carrière de très près. Ironiquement, en 1959, Border Reivers envisageait d'acheter une Lotus de Formule 2 pour Clark, mais celui-ci ayant vu Graham Hill perdre une roue de cette même voiture lors d'une course, il préféra aller courir en voitures de sport. Il disputa les 24 heures du Mans 1959, pour la première fois sous la direction de Colin Chapman, terminant second dans sa catégorie. Il y retourna en 1960 sur Aston Martin terminant troisième au général et en 1961, bien qu'il n'appréciât pas trop l'épreuve mancelle, en raison de la trop grande différence de niveau de pilotage entre les concurrents, qui rendait, selon lui, la conduite dangereuse.

Il se lia avec Aston Martin, qui envisageait de s'engager en Formule 1, et avec Colin Chapman en Formule 2. Cependant la Formule 1 d'Aston Martin fut un désastre complet, quand Clark engrangeait victoires sur victoires en Formule 2 avec Lotus. Clark signa donc avec Lotus en Formule 1.

[modifier] En Formule 1

[modifier] Première saison

Sa première course en F1, lors du GP des Pays-Bas en 1960 se fit en remplacement de John Surtees (qui disputait toujours des courses de moto). Il était cinquième avant que sa boîte de vitesse ne le lâche. La course suivante se déroulait à Spa-Francorchamps, le circuit le plus dangereux de la saison : deux pilotes se sont tués cette année-là, dont le coéquipier de Clark, Alan Stacey. Cette fois-ci Jim Clark réussit à finir la course, en cinquième position. La saison suivante fut plus mitigée : lors du Grand Prix d'Italie il percuta la Ferrari de Wolfgang von Trips, et celle-ci fut projetée dans la foule, faisant plusieurs victimes, dont le pilote allemand… Il remporta cette année-là son premier grand prix de F1 à Pau, hors championnat, un circuit où il ne cessa de s'illustrer par la suite.

[modifier] La période des succès

Jim Clark lors du Grand Prix d'Allemagne 1962
Jim Clark lors du Grand Prix d'Allemagne 1962

La saison 1962 débuta par deux victoires (hors-championnat) du pilote Lotus sur la Lotus 24. Lors du Grand Prix d'ouverture de la saison, en Hollande, il renonça encore...boîte cassée! La course suivante, à Monaco le vit abandonner sur panne moteur...Sa nouvelle Lotus 25 était une formidable voiture de course, mais sa fiabilité laissait à désirer...La délivrance vint enfin à Spa, lançant la légende de Jim Clark. Il signa trois victoires au total en 1962 (Belgique, Grande-Bretagne et États-Unis), et six pole positions, et ne concéda le titre à Graham Hill que sur une ultime défaillance de son véhicule, alors qu'il menait la dernière course…

L'année 1963 fut celle de la consécration, puisqu'il remporta sept courses sur dix disputées, et autant de poles, montant sur neuf podiums et marquant 54 points. Il remporte également le BRDC International Trophy, course hors-championnat disputée à Silverstone ainsi que le Grand Prix de Pau.

Il termina troisième en 1964 (trois victoires et cinq pole positions), alors que John Surtees (Ferrari) réussissait l'exploit jamais égalé d'être titré à la fois en Formule 1 et en Grands Prix moto.

La saison 1965 serait encore une lutte à couteaux tirés entre Jim Clark, John Surtees et Graham Hill, arbitrée par Jackie Stewart. Clark dans sa Lotus 33 sortit vainqueur de cette lutte et coiffa sa deuxième couronne mondiale, avec six victoires, six pole positions et six podiums, marquant, comme en 1963 54 points.

Jim Clark en 1965
Jim Clark en 1965

1966 vit l'arrivée de la nouvelle Formule 1 Lotus 43 de Colin Chapman qui, sous-motorisée et extrêmement capricieuse, ne permit à Clark de remporter qu'une course en 1966 (États-Unis), de ne signer que deux poles et autant de podiums, marquant 16 points. Jusqu'à l'arrivée du moteur Ford-Cosworth DFV, Lotus ne fut que l'ombre d'elle-même. À Zandvoort, Clark remporta la victoire avec ce moteur.

La saison 1967 vit le sacre de Dennis Hulme (Brabham) tandis que Clark terminait troisième, avec 41 points : quatre victoires, six poles et cinq podiums. Ne disposant pas d'une voiture lui permettant de se battre pour le titre, Jim multiplia les exploits, accumulant les meilleurs tours en course. Lors du GP d'Italie, il offrit au public le spectacle d'une remontée exceptionnelle, qui le vit retrouver la tête de la course après avoir compté un tour de retard ! Le 22 octobre 1967, lors du GP du Mexique, Jim Clark, avec 24 victoires, égalait le record du nombre de victoires en Grand Prix, établi dix ans plus tôt par le quintuple champion du monde argentin Juan Manuel Fangio.

La saison 1968 sera la dernière de ce coureur automobile. Il ne finira qu'une course, en Afrique du Sud, qu'il remporta après s'être élancé de la pole position. Ce fut sa 25e et dernière victoire, qui lui permettait de battre le record de Fangio, qu'il aurait certainement porté beaucoup plus haut, sans la tragédie d'Hockenheim.

Le 7 avril 1968, dans une course de Formule 2 sur le circuit d'Hockenheim, en Allemagne, sa Lotus quitta la route suite au déjantage d'un de ses pneus tubeless lors de la mise en appui dans une grande courbe, fait attribué à une probable crevaison lente. Il sera tué dans l'accident. Cet accident, et ses causes lorsqu'elles furent déterminées, ont imposé l'adoption à l'époque par toutes les écuries de course de la fixation du talon du pneu sur la jante par des petites vis.

Il est considéré par les spécialistes et par des pilotes comme Fangio et Senna comme un des plus grands pilotes de tous les temps, qui aurait certainement obtenu un palmarès encore plus important, si, à l'instar du brésilien Ayrton Senna, la mort n'était venue interrompre sa trajectoire.

[modifier] Statistiques en Formule 1

Jim Clark n'a participé, au cours d'une carrière brutalement interrompue à l'âge de 32 ans, qu'à 72 courses. Il a remporté 25 victoires, est monté sur le podium à 32 reprises, et a terminé 40 fois dans les points. Il a obtenu 33 pole positions, 28 meilleurs tours en course et 13 hat-tricks (pole position, meilleur tour et victoire dans la même course). Il a marqué 274 points au championnat du monde de Formule 1, et a obtenu le titre de champion du monde à deux reprises en 1963 et 1965. Il fut le premier pilote à obtenir plus de victoires que le légendaire pilote argentin Juan Manuel Fangio (25 contre 24).

  • Nombre de saisons en F1 : 9
  • Grands Prix disputés : 72
  • Victoires : 25 (soit 34,72%)
  • Points marqués : 274
    • Moyenne de pts par GP : 3,81 pts
    • Moyenne de pts par saison : 30,44 pts
  • Pole Positions : 33 (soit 45,83 %)
  • Départs 1re ligne : 42 (soit 58,33 %)
  • Deuxièmes places en Grand Prix : 1 (soit 1,39 %)
  • Troisièmes places en Grand Prix : 6 (soit 8,33 %)
  • Podiums : 32 (soit 44,44 %)
  • Dans les Points : 40 (soit 55,56 %)
  • Meilleurs Tours: 29 (soit 40,28 %)
  • Nbre courses en ayant mené : 43 (soit 59,72 %)
  • Tours en tête : 1 940 (soit 49,55 % des tours parcourus)
  • Km en tête : 10 110 (soit 49,55 % des Km parcourus)
  • Tours parcourus : 3 915
  • Km parcourus : 20 404
  • Hat tricks (Victoire/Pole position/Meilleur tour) : 11 (soit 15,28 %)
  • Abandons : 28 (soit 38,89 %)
  • Débuts en F1 : 1960Grand Prix des Pays-Bas, sur le Circuit de Zandvoort, le 6 juin 1960 (Résultat : Abandon au 42e tour / transmission)
  • Première victoire : 1962Grand Prix de Belgique, sur le Circuit de Spa-Francorchamps, le 17 juin 1962, pour son 17e Grand Prix.
  • Première pole position : 1962Grand Prix de Monaco, sur le circuit en ville de Monaco, le 3 juin 1962, pour son 16e Grand Prix.


Année Nb de Courses Écurie Points Poles Victoires Meilleurs tours Podiums Dans les points Abandons Classement
1960 6 Lotus 8 0 0 0 1 3 1 8e
1961 8 Lotus 11 0 0 1 2 3 2 7e
1962 9 Lotus 30 6 3 6 3 4 4 2 e
1963 10 Lotus 54 7 7 6 9 9 1 1er
1964 10 Lotus 32 5 3 4 3 5 7 3e
1965 9 Lotus 54 6 6 6 6 6 3 1er
1966 8 Lotus 30 2 1 0 2 3 5 6e
1967 11 Lotus 11 6 4 5 5 6 5 3e
1968 1 Lotus 8 1 1 1 1 1 0 11e
TOTAL 72 274 33 25 29 32 40 28 CM 1963 et 1965

[modifier] Bibliographie

  • Vincent Duhen, La légende de Jimmy, Formules Magazine, N° 51, février-mars 2007, pp. 92-97

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe


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Champion du monde de Formule 1
1963
John Surtees
John Surtees
Champion du monde de Formule 1
1965
Jack Brabham