Jeffery Amherst

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Jeffery Amherst, 1er baron Amherst (29 janvier 1717 - 3 août 1797), est un officier de l'armée britannique et un administrateur colonial. Il a été anobli par le roi George III. Son prénom est parfois orthographié Geoffrey ou Jeffrey.

Sommaire

[modifier] Carrière en Europe

Il naquit à Sevenoaks dans le Kent. Il a été page du duc de Dorset. En 1731, il s'enrôle dans l'armée et, en 1741, devient aide de camp du général John Ligonier (1680-1770). Au cours de la Guerre de Succession d'Autriche, il participe à la bataille de Fontenoy en 1745. Il est promu au grade de lieutenant-colonel. Après la signature du traité d'Aix-la-Chapelle en 1748, il repasse en Angleterre, et la période de paix qui suit réduit ses chances d'avancement.

[modifier] Guerre de Sept Ans : fin de la Nouvelle-France

Par contre, lorsqu'éclate la Guerre de Sept Ans, sa fortune change. Il sert d'abord en Allemagne et participe à la bataille de Hastenbeck en juillet 1757. Son protecteur le général Ligonier ayant été nommé commandant en chef de l'armée britannique, Amherst se voit confier le grade temporaire de « major général en Amérique » avec la mission particulière de prendre la forteresse de Louisbourg. Il a entre autres sous ses ordres le futur général James Wolfe. Il commande l'expédition contre la forteresse et en obtient la capitulation le 27 juillet 1758.

Nommé commandant en chef en Amérique du Nord en remplacement de James Abercromby, il passe l'hiver suivant à New York à faire des plans pour la campagne de l'été suivant. Il remonte en 1759 le lac Champlain avec une armée de 11000 hommes, et se rend jusqu'à Crown Point où il construit un fort. Il lance quelques attaques sur l'île aux Noix sur la rivière Richelieu, où s'est réfugié le commandant français Bourlamaque. Cette tactique reste néanmoins sans effets notoires et est abandonnée après la prise de Québec par Wolfe en septembre.

Durant l'hiver suivant, Amherst planifie l'attaque de trois armées contre Montréal: Murray remontant le Saint-Laurent à partir de Québec, William Haviland venant du lac Champlain et Amherst lui-même attaquant à partir du lac Ontario. Au début de septembre 1760, la jonction des trois armées fonctionne parfaitement et aboutit à la capitulation des Français le 8 septembre. Amherst nomme alors trois gouverneurs militaires pour les trois «gouvernements» de la Nouvelle-France: James Murray, confirmé dans le poste qu'il occupait déjà à Québec, Ralph Burton à Trois-Rivières et Thomas Gage à Montréal.

Cependant la guerre n'est pas terminée, et Amherst, à titre de commandant en chef, organisa au cours de 1761 et 1762 des expéditions à la Dominique, en Martinique et à Cuba.

En 1762 il nomme son frère William Amherst commandant des forces de reconquête de l'île de Terre-Neuve. Depuis New York, Jeffery Amherst supervise cette opération militaire. La bataille de Signal Hill et la capitulation du fort de Saint-Jean mettent fin à l'aventure française en Amérique du Nord. Cependant dès mai 1763 le soulèvement de Pontiac oblige Amherst à reprendre les armes contre les Amérindiens, qu'il méprisait.

Amherst rentre définitivement en Grande-Bretagne en novembre 1763. Il fut le premier gouverneur sous l'occupation militaire de la Nouvelle-France, de 1760 à 1763.

[modifier] Controverse

Une correspondance avec son subalterne, le colonel Henri Bouquet, mercenaire d'origine suisse, nous révèle qu'il suggéra d'utiliser la variole (petite vérole) comme arme de guerre en contaminant des couvertures qui furent distribués à des membres de la tribu des Delaware qui assiégeaient le fort. Cependant le commandant du Fort Pitt avait déjà distribué des couvertures contaminées avant que cette correspondance n'ait lieu. Une épidémie de variole eut effectivement lieu, mais il n'est pas certain qu'elle ait été causée par les couvertures du fort. Voici un extrait de cette correspondance: "You will do well to try to innoculate the Indians by means of blankets, as well as every method that can serve to extirpate this execrable race." (traduction: "Vous feriez bien d'essayer d'infecter les Indiens avec des couvertures, ou par toute autre méthode visant à extirper cette race exécrable."

Quoi qu'il en soit il y eut bel et bien une épidémie de petite vérole qui se propagea comme une trainée de poudre jusqu'aux confins de l'Amérique septentrionale et qui décima des tribus entières.

[modifier] Honneurs et fin de carrière

Amherst a été gouverneur de Virginie de 1759 à 1768, fonction qu'il n'exerçait pas réellement mais qui lui procurait un revenu. Il a été fait chevalier de l'Ordre du Bain en 1761. Il fut titré, en 1776, baron Amherst of Holmesdale, titre qui s'éteignit avec lui parce qu'il n'avait pas de descendance. En 1775, puis en 1778, le roi lui demanda de reprendre le commandement en Amérique, où la guerre avec les colonies menaçait, mais Amherst refusa. De 1778 à 1782, il fut tout de même nommé commandant en chef des forces armées britanniques, après neuf années de vacance du poste. Brièvement remplacé dans cette fonction, en 1782-1783, par Henry Seymour Conway, il reprit du service dans la même fonction de 1783 à 1795. Il se retire alors avec le titre de maréchal.

Il fut gouverneur de Guernesey de 1770 à 1794. En 1788, une autre baronnie lui fut conférée avec le titre de « baron Amherst of Montreal », qui échut à son neveu William Pitt Amherst (1773-1857), second baron Amherst (1797-1826) puis premier comte Amherst (1826-1857).

Jeffrey Amherst mourut le 3 août 1797, également à Sevenoaks, à sa résidence appelée Montréal.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • J. C. Long, Lord Jeffery Amherst: A Soldier of the King, New York : MacMillan, 1933

[modifier] Notes


Précédé par Jeffery Amherst Suivi par
Gouverneur de la Nouvelle-France,
Pierre de Rigaud de Vaudreuil
Commandant en chef de l'armée britannique en Nouvelle-France occupée
1760–1763
Thomas Gage