Je suis une légende

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Catégorie:science-fiction

Je suis une Légende (titre original I am Legend) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Richard Matheson paru en 1954, adapté au cinéma en 1971 dans Le Survivant, en 1964 et en 2007 sous le titre initial.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Le livre relate le destin tragique du dernier homme sur Terre, seul être humain à ne pas avoir subi les affres d'une pandémie ayant inexorablement transformé les victimes infectées en créatures présentant toutes les caractéristiques des vampires.

[modifier] Résumé

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Robert Neville[1] est le dernier survivant d'une pandémie d'origine bactérienne qui cause, chez ses sujets, un état proche du vampirisme. Cette pandémie est d'origine obscure, apparemment liée à des tempêtes de poussière qui soufflent régulièrement sur les villes désertes de ce monde post-apocalyptique. Neville tient tête, depuis trois ans, à cette nouvelle espèce parmi laquelle se trouvent ses anciens amis et voisins devenus des vampires apparemment écervelés dont l'unique occupation semble être de se réveiller la nuit pour venir gratter sa porte et ses murs, l'appelant pour qu'il les rejoigne. Neville vit dans une maison barricadée, fortifiée contre les attaques nocturnes, ne sort que pendant la journée pour tuer dans leur sommeil quelques-uns de ces monstres d'un pieu en plein cœur et pour partir à la recherche de produits de première nécessité, puis se retire chez lui à la tombée de la nuit pour survivre et noyer son angoisse dans l'alcool. Il se réveille ainsi, chaque matin, dans un climat d'horreur, étouffé par la solitude et les remords. Parfois, un cadavre de femme déchiqueté est déposé par les autres devant la porte.

[modifier] Thème du vampirisme

Si ce roman réactive le thème classique et rebattu du vampirisme, c'est pour le traiter de manière originale. Les vampires auxquels l'auteur nous confronte dans son roman ont un double visage, celui, nocturne et destructeur, de la sauvagerie animale assoiffée de sang, et celui, semi-diurne et plus étonnant, d'une alternative finalement viable à la société humaine devenue biologiquement inadaptée à son nouvel environnement contaminé. Tandis que le dernier homme lutte désespérément pour sauver les vestiges de l'Humanité, les néo-vampires se regroupent en communauté et s'organisent pour finalement jeter les bases d'une nouvelle société promise au seul avenir possible sur cette Terre dépeuplée.

Les références au vampirisme ne se font pas sans humour, car le héros, confronté à ces êtres de triste réputation, n'a d'autre réflexe au début du roman que de chercher dans une bibliothèque abandonnée un exemplaire du Dracula de Bram Stoker pour y trouver les moyens de les combattre et de les tuer. Ainsi n'échappera-t-il pas aux chapelets d'ail, aux pieux en bois et aux croix chrétiennes répulsives. Puis, son évolution personnelle et sa meilleure compréhension de la situation le feront peu à peu sortir de cette pensée mythologique pour aborder le problème de manière plus scientifique et bactériologique, troquant ses condiments et ses pieux contre un microscope et des produits chimiques. Le héros parviendra à comprendre scientifiquement l'effet du pieu planté dans le cœur par une suite de réactions chimiques liées à la bactérie inconnue. Les vampires en feront d'ailleurs autant, orientant leurs recherches vers un moyen chimique de supporter - au moins pendant un temps - la lumière du jour.

Comme Robert Neville joue donc le rôle tragique du dernier obstacle à l'avènement de ce nouvel ordre social et biologique que représentent les vampires, il doit être éliminé. En tant que dernier Homme, condamné à mort par un tribunal des vampires improvisé, il entrera ainsi dans la « légende ». On notera au passage le jeu subtil sur les registres traditionnels : dans le monde des humains d'hier, les vampires n'étaient qu'une légende romantique, dans le monde des vampires de demain, l'Homme est voué à occuper cet espace devenu soudainement vacant de l'imaginaire de légende.

[modifier] Adaptations

[modifier] Classique de la science-fiction

Ce roman est considéré comme un grand classique de la science-fiction dans les ouvrages de référence suivants[2] :

  • Annick Beguin, Les 100 principaux titres de la science-fiction, Cosmos 2000, 1981 ;
  • Jacques Sadoul, Anthologie de la littérature de science-fiction, Ramsay, 1981 ;
  • Science-fiction. La bibliothèque idéale, Albin Michel, 1988 ;
  • Lorris Murail, Les Maîtres de la science-fiction, Bordas, coll. « Compacts », 1993 ;
  • Stan Barets, Le science-fictionnaire, Denoël, coll. « Présence du futur », 1994 ;
  • Bibliothèque idéale du webzine Cafard cosmique.
  • Francis Valéry, Passeport pour les étoiles, Denoël, coll. Folio SF, 2002.

[modifier] Critiques spécialisées

  • Jacques Sadoul, Histoire de la science-fiction moderne. 1911-1984, Robert Laffont, Coll. « Ailleurs et demain / Essais », 1984 : « Avec I am Legend, Richard Matheson nous offre en 1954 un roman très original qui traite en pure science-fiction un des thèmes archiclassiques du fantastique, le vampirisme. ».[3]
  • Lorris Murail, La Science-fiction, Larousse, Coll. « Guide Totem », 1999 : « Le point de vue scientifique est risible mais le roman fonctionne à merveille. Un classique. »[4]

[modifier] Éditions françaises

Je suis une légende (le livre) de Richard Matheson, traduit de l'américain par Claude Elsen, a connu différentes éditions françaises :

  • Denoël, coll. « Présence du futur », n°10, 1955 (rééditions en 1972, 1977, 1979, 1983, 1990, 1991, 1993, 1999) ;
  • C.A.L., coll. « Les chefs-d'oeuvre de la science-fiction et du fantastique », 1973 ;

Une nouvelle traduction de Nathalie Serval est parue aux éditions suivantes :

  • Gallimard, coll. « Folio SF », n°53, traduction de Nathalie Serval, 2001
  • Denoël, coll. « Lune d'encre », 2003.

Parution d'un extrait du roman dans :

  • Découvrir la science-fiction, Seghers, Coll. Anthologie-jeunesse, 1975.

Il existe également une édition française en livre audio lue par cinq comédiens avec bruitages et ambiances sonores, SonoBooK 2006.

[modifier] Notes et références

  1. Anagramme de l'anglais « Terrible Novel » qui peut se traduire par « Mauvais Roman ». Il est loin d’être certain que le jeu de mot soit voulu par l’auteur.
  2. Pour consulter les listes complètes, voir le site Top des Tops.
  3. Voir Jacques Sadoul, Histoire de la science-fiction moderne. 1911-1984, Robert Laffont, coll. « Ailleurs et demain », 1984, p. 213-214.
  4. Lorris Murail, La Science-fiction, Larousse, Coll. « Guide Totem », 1999, p. 239.