James Dewey Watson

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James D. Watson

Naissance 6 avril 1928
Nationalité États-Unis États-Unis
Profession biologiste

James Dewey Watson (né le 6 avril 1928) est un généticien et biochimiste américain, co-découvreur de la structure de l'ADN. Il a obtenu le prix Nobel de médecine en 1962 pour cette découverte.

Sommaire

[modifier] Découvreur de la structure de l'ADN

James Watson fit des études d'ornithologie et de biologie à l'université d'Indiana, et soutint sa thèse en 1950. Ensuite, sur les conseils d'un professeur, il se rend à Copenhague pour s'initier aux méthodes de la biochimie. La même année, il assiste à Naples à un congrès et y rencontre Maurice Wilkins qui présente les premiers clichés de diffraction des rayons X par l'ADN. C'est l'époque où l'on suggère que l'ADN est le support de l'information génétique, alors que l'on croyait que les gènes étaient de nature protéique.

James Watson, qui a vingt-trois ans, décide alors de s'attaquer à la structure des acides nucléiques. À l'automne de 1951, il vient à Cambridge, au laboratoire de cristallographie, et rejoint un groupe de chimistes et de cristallographes de renom. Il commence à étudier l'ARN et montre qu'il a une structure hélicoïdale. Puis, il s'attache à élucider la structure de l'ADN. Les deux clés de ce problème seront : d'une part, la structure hélicoïdale ; d'autre part, l'observation que la structure chimique de l'ADN est composée de quatre bases puriques et pyrimidiques (A, T, G, et C), et que les deux paires de bases A-T et G-C ont des structures complémentaires sur le plan stérique. Cette nouvelle notion, ajoutée à celle d'une structure hélicoïdale, leur permet d'élaborer un modèle de structure en double hélice. Cette découverte n'aurait pu se faire sans les clichés de diffraction aux rayons X effectués par Rosalind Franklin.

Cette découverte, l'un des événements scientifiques majeurs du XXe siècle, a bouleversé la biochimie et ouvert la voie à une discipline nouvelle, la biologie moléculaire. Le prix Nobel de médecine fut décerné en octobre 1962 à James Watson ainsi qu'à Maurice Wilkins et Francis Crick, ses compagnons de recherche.

Devenu professeur de biologie à Harvard en 1961, Watson s'intéresse ensuite à une enzyme : l'ARN polymérase qui synthétise l'ARN messager à partir de l'ADN.

[modifier] Postes académiques et scientifiques

Depuis 1968, Watson fut à la direction du Cold Spring Harbor Laboratory, situé sur l'île de Long Island dans l'État de New York et à proximité duquel il a établi sa résidence depuis 1974. A partir de 1994, la direction du centre fut assurée par Bruce Stillman qui, en 2003, remplaça au poste de président Watson nommé chancelier.

Watson fut directeur du projet génome humain de 1988 à 1992. Il quitta ce poste à la suite d'un différend avec l'organisme de tutelle, les NIH, portant sur son refus de voir breveter les séquences du génome humain. Néanmoins, en reconnaissance de son œuvre scientifique, il deviendra le premier être humain dont l'intégralité du génome fut séquencé. Il reçut lors d'une cérémonie le 31 mai 2007, un DVD portant son génotype qu'il a depuis fait mettre en accès libre sur son site web [3].

James Watson est lauréat de la médaille Copley en 1993.

[modifier] Polémiques

James Dewey Watson, en février 2003
James Dewey Watson, en février 2003

Il déclara en 1997 à un journal britannique qu’une "femme doit pouvoir avorter si son enfant est testé homosexuel", puis s'était ravisé suite au mouvement de polémique soulevé dans le monde entier[1],[2].

Le 14 octobre 2007, il a tenu des propos racistes dans les colonnes du journal britannique le Sunday Times[3]. Il y déclara qu’il était « fondamentalement pessimiste quant à l'avenir de l'Afrique » parce que «  toutes nos politiques d'aide sont fondées sur le fait que leur intelligence [celles des Africains] est la même que la nôtre [Occidentaux, ndlr] alors que tous les tests disent que ce n'est pas vraiment le cas» [4] et poursuivant sur ses propos, il indique que « son espoir est que tous les hommes sont égaux » mais il répond que « les gens qui ont eu affaire à des employés noirs se sont rendu compte que ce n’est pas vrai »[1],[5] et il avance que « le gène à l’origine des différences au niveau de l’intelligence humaine» pourrait être identifié d’ici dix à quinze ans, mais qu'il en avait la preuve scientifique. Le biologiste Steven Rose à répondu dans The Independent le mercredi suivant que si « Watson connaissait la littérature sur le sujet, il aurait su qu’il est en dehors de sa profondeur scientifique » et que Watson était un habitué de tels scandales car il lui connaissait des propos similaires sur les femmes.[1] Il aurait ainsi déclaré concernant les manipulations génétiques que «  les gens disent qu'il serait horrible qu'on puisse faire en sorte que toutes les filles soient jolies. Moi je trouve que ce serait super »[6].

Suite à ses déclarations du 14 octobre 2007, il a été suspendu des fonctions qu'il exerçait dans un laboratoire de l'Institut de recherches de Cold Spring Harbor (Long Island)[7], puis mis en retraite.

[modifier] Bibliographie

  • La double hélice de James Watson (1968) : Le récit personnel de James Watson où il décrit les antagonismes et les coopérations entre chercheurs, comment toutes les fausses pistes sont abandonnées pour trouver enfin une théorie possible. Il faut noter qu'il lui est beaucoup reproché, dans ce livre, d'avoir minimisé voire passé sous silence le rôle de Rosalind Franklin dans cette découverte.
  • "La molécule d'ADN à la forme d'une double hélice": chapitre 19 du site Il était une fois ... l'ADN. Ce chapitre contient une animation décrivant les expériences qui ont permis de découvrir la structure en forme de double hélice de l'ADN, des interviews vidéos de J.D. Watson et une biographie.

[modifier] Notes et références

  1. abc Journal Libération, 17 /10/2007, "Raciste mon cher Watson"
  2. "Un Nobel de médecine crée une polémique sur l'intelligence des Africains", dépêche Agence France Presse, 18 octobre 2007
  3. article du Sunday Times (en v.o)[1]
  4. texte original : “all our social policies are based on the fact that their intelligence is the same as ours – whereas all the testing says not really”, texte traduit par AP : [2]
  5. Polémique outre-Manche après les propos racistes du pionnier de l'ADN, Le Monde du 18 octobre 2007.
  6. Cité in « Le scandale né des propos racistes du prix Nobel James Watson s'amplifie », Le Monde, 20 octobre 2007
  7. Le Monde, op. cit.

[modifier] Lien externe

James Dewey Watson à la conférence TED en 2005
James Dewey Watson à la conférence TED en 2005