İzmir

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İzmir
Pays
drapeau de la Turquie
     Turquie
Situation géographique
Code 35
Maire Aziz Kocaoğlu (2004, CHP)
Préfet (vali) Cahit Kıraç (2007)

İzmir (en grec : Σμύρνη / Smýrni), connue autrefois sous le nom de Smyrne, est le deuxième plus grand port de Turquie (après İstanbul), et la troisième ville du pays par le nombre d’habitants. Elle est située sur la mer Égée près du golfe d’İzmir. Ses habitants sont les Smyrniotes.

Vue sur Izmir
Vue sur Izmir

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Les origines

İzmir est la forme turque moderne du nom Smyrne, ville connue depuis l’Antiquité (comme İznik pour Nicée). La forme Smyrne a été longtemps préférée en français à la forme turque qui ne s'est imposée qu’au XXe siècle. Aucun gentilé formé sur Izmir n'est signalé.

Smyrne fut fondée vers 3000 avant J.-C. par les « Lelèges », sur le site de Tepekule près de l'actuelle Bayraklı. Son nom proviendrait de celui d’une reine Amazone. Entre 2000 et 1200 av. J.-C. elle fit partie du royaume hittite puis, suite à l’effondrement de l'État hittite face aux attaques des Phrygiens, elle fut occupée par des Éoliens émigrés de Grèce vers l'Anatolie au XIe siècle av. J.-C., puis par des Ioniens.

[modifier] De l’indépendance à la conquête par Rome

La première Smyrne vécut son apogée durant la période ionienne. Elle fut envahie en 600 av. J.-C. par le roi de Lydie Alyatte, puis par les Perses en 546 av. J.-C.. Ravagée, la cité n’occupa plus de rôle important durant la période classique (Ve et IVe siècles).

Selon la légende c’est Alexandre le Grand qui décida de restaurer la cité détruite. Mais ce sont plus probablement ses successeurs (Antigone le Borgne puis Lysimaque) qui construisirent la cité au IVe siècle av. J.-C, après la mort d'Alexandre. En 302 av. J.-C., elle passa sous la domination de Lysimaque, ancien général d’Alexandre le Grand, après sa victoire sur Antigone le Borgne, puis sous la domination des Séleucides puis, pour une courte période, sous celle du royaume de Pergame (fin du IIIe‑début du IIe siècle av. J.-C.). Les Séleucides tentèrent de reprendre le contrôle de l’Ionie où se situait Smyrne. Smyrne se battit aux côtés des Attalides, de Pergame et de Rome. En 189188 av. J.-C., les Séleucides furent chassés de l’Ionie et de l’Asie mineure. Smyrne reçut des territoires pour avoir combattu aux côtés de Rome. Son engagement lui permit de bénéficier d’une indépendance protégée par la cité romaine. La ville reçut plusieurs hommes politiques romains en exil.

De 89 à 85 avant Jésus-Christ, Smyrne, comme l’ensemble des cités d'Asie mineure, soutint le roi du Pont (Mithridate VI Eupator) dans sa guerre contre Rome. Sylla, général romain, entreprit la conquête de l’Asie mineure. Il prit Smyrne et obligea chacun des habitants de la cité à défiler nu en plein hiver. Lors de la paix de Dardanos (85 av. J.-C.), qui conclut la guerre entre Rome et Mithridate VI, Smyrne, comme la majorité des cités libres d'Asie et d'Égée entra alors dans la province romaine d'Asie.

Depuis le IIIe siècle av. J.-C., Smyrne a toujours donné l’impression d'une cité prospère. Artistiquement, elle est connue pour ses grotesques. Les grotesques sont des figurines en terre cuite dont la particularité est d’exagérer un défaut physique lié souvent à la maladie. Il semble que ces représentations n’eurent pas seulement un but artistique ou de divertissement. Smyrne possédait une célèbre école de médecine dans l’Antiquité où séjourna le célèbre médecien Galien. Il est probable que certaines de ces sculptures servaient à illustrer des maladies comme l’hydrocèle (accumulation anormale de liquide ou de gaz dans un testicule). Une collection de ces objets est visible au musée du Louvre.

De la ville romaine ne sont connues que la zone de l'agora (en cours de fouille) ainsi que l'emplacement du théâtre, aujourd'hui recouvert par des maisons.

La ville est la patrie du célèbre rhéteur Aelius Aristide, qui vécut au 2eme siècle et a laissé une oeuvre littéraire importante.

[modifier] İzmir médiévale

Smyrne vit naître l'une des sept églises originelles de la chrétienté. Devenue une province de Byzance après la division de l’Empire romain, elle fut envahie par le roi des Huns Attila en 440, puis par les Arabes en 695, avant de retourner dans le giron de Byzance. En 1081 elle fut conquise par les Turcs Seldjoukides, avant que les Byzantins, profitant de la progression des Croisés en Anatolie, ne reconquissent en 1097 les territoires occupés par les Turcs sur les côtes de la mer Égée. Elle fut ravagée par les Turcs en 1222 et rebâtie par Jean Ducas qui édifia Kadifekale (la « citadelle de velours »).

En 1320 elle fut conquise par Mehmet Bey, émir d’Aydın. Son fils Umur Bey perdit la citadelle du port (Liman Kalesi) au profit des Chevaliers de Rhodes le 28 octobre 1334. Jusqu’en 1402 les Croisés et les Turcs gardèrent leurs positions respectives, les Croisés dans la Citadelle du port et les Turcs dans la « citadelle de velours » (Kadifekale), jusqu’à ce que Tamerlan détruise la Citadelle du port en décembre 1402.

[modifier] Izmir ottomane

L’importance économique et culturelle d’İzmir s'accrut progressivement durant les 500 ans où elle fit partie de l’Empire ottoman, à partir de 1426.

Izmir est également le lieu de naissance de Sabbataï Tsevi (1626-1676), Messie autoproclamé, qui provoqua une importante crise au sein de la communauté juive de l'Empire ottoman. La ville est l'une des plus importantes "échelles du Levant", où se côtoient à côté des Turcs des communautés franques, juives, grecques, arméniennes. Au 19e siècle, Smyrne est appelée "un petit Paris". Le nouveau port (1870) construit par l'entreprise Dussaud et les deux premières lignes de chemin de fer de l'Empire ottoman (Smyrne-Kassaba et Smyrne-Aïdin, 1856) concourrent à projeter la ville dans l'ère moderne.

[modifier] L’incendie de Smyrne

L'incendie de Smyrne.
L'incendie de Smyrne.

Attribuée à la Grèce après la Première Guerre mondiale lors du traité de Sèvres, en raison de son peuplement majoritairement hellénophone, elle est occupée par l’armée grecque à partir du 15 mai 1919. Après l’effondrement militaire de cette dernière pendant l'été 1922, la ville est prise par les forces de Atatürk le 9 septembre 1922 à la fin de la Guerre d’indépendance.

Dans les dernières semaines de la guerre, les Grecs ottomans de l’intérieur se réfugient en masse à Smyrne, au rythme de plus de 20 000 par jour : ils sont plus de 200 000 le 8 septembre lorsque les dernières forces grecques quittent la ville. Il ne reste plus alors dans le port que des navires étrangers (anglais, français, italiens et américains). Les premières troupes turques arrivent le 9 septembre dans la ville, et les exactions commencent : jusqu'au 13 septembre, la ville est livrée aux pillages et aux meurtres contre les populations grecque et arménienne. Le métropolite de Smyrne, Chrysostomos, qui avait refusé de s’embarquer avec les derniers officiels grecs, est lynché sur la grande place, au vu des sentinelles françaises du consulat qui ont ordre de ne pas intervenir par souci de neutralité. Les navires européens au large refusent les réfugiés qui tentent de les accoster et les tentatives du consul américain Horton pour organiser l’évacuation sont désavouées par son gouvernement.

Le 13 septembre, un incendie éclate dans le quartier arménien. Il s'étend rapidement à toute la ville et échappe à tout contrôle : en une semaine, il détruit presque toute la ville et fait près de 100 000 morts. L’origine de ce désastre est fortement disputée : les Grecs et les Arméniens en imputent la responsabilité aux pillards turcs, tandis que les Turcs accusent les Grecs de s’être livrés à une politique de terre brûlée pour éviter que leurs biens ne tombent aux mains des Turcs. De fait, ce type de pratique est attesté en Ionie à cette époque, et une commission d’enquête française reprend cette explication. Il faut néanmoins remarquer que le 13 septembre le quartier arménien était gardé par les troupes turques et que les Arméniens ne pouvaient circuler librement : c’est un des points soulignés par Horton, témoin oculaire qui accuse nommément l’armée turque de la destruction de Smyrne dans son ouvrage paru en 1926, The Blight of Asia. Ce témoignage a été confirmé par des études historiques telles que Smyrna 1922: The Destruction of a City de M. Housepian Dobkin (1988).

Le 24 septembre, la flotte grecque revient à Smyrne et évacue jusqu'au 1er octobre 180 000 réfugiés, prélude de l'échange de populations musulmanes et chrétiennes qui a lieu entre la Turquie et la Grèce l'année suivante.

Il reste à Smyrne, des traces et des liens de la présence d'une communauté francophone. Ainsi Édouard Balladur, ancien premier ministre français, est né à Smyrne en 1929. Le lycée Saint-Joseph, établi par les Frères des Écoles chrétiennes en 1880, poursuit sa mission.

[modifier] Administration

İzmir est la préfecture (valilik) de la province (il) du même nom.

Cantons (ilçe) d’İzmir : Balçova, Çiğli, Gaziemir, Karşıyaka, Konak, Aliağa, Bayındır, Bergama, Beydağ, Bornova, Buca, Çeşme, Dikili, Foça, Karaburun, Kemalpaşa, Kınık, Kiraz, Menderes, Menemen, Narlıbahçe, Ödemiş, Seferihisar, Selçuk, Tire, Torbalı, Urla.

[modifier] Géographie et économie

[modifier] Climat

İzmir bénéficie d’un climat méditerranéen, avec un été chaud et relativement sec (pointes de 45° en juillet), et un hiver doux, avec des minima de 6° (moyenne de 10°).

Entre avril et octobre il pleut très peu, mais il peut y avoir des orages violents, avec des inondations.

Konak, İzmir
Konak, İzmir

[modifier] Démographie

  • 3e ville de Turquie par la population après Ankara et İstanbul.
  • 3 370 866 habitants (estimation 2000)

[modifier] Économie

Port sur la mer Égée.

[modifier] Transports

Il y a une ligne de métro en service et deux autres en construction.

[modifier] Archevêché

  • Archidiocèse d'Izmir
  • Cathédrale de Saint-Jean d'Izmir

L'archevêque d'İzmir est Ruggero Franceschini.

[modifier] Personnages célèbres

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

Léon Kontenté, Smyrne et l'Occident, Yvelinédition, 2008.

[modifier] Liens externes

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur İzmir.