Italo Balbo

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Italo Balbo, 1929
Italo Balbo, 1929

Italo Balbo (né à Ferrare le 6 juin 1896, mort à Tobrouk le 28 juin 1940) est un homme politique, militaire et aviateur italien. il fut ministre de l'aéronautique et gouverneur de Libye.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Avant la première guerre mondiale

Italo Balbo nait à Quartesana, hameau de la commune de Ferrare, le 6 juin 1896, fils de Camillo Balbo et de Malvina Zuffi, tous deux professeurs élémentaires. Le père est d'origine piémontais, alors que sa mère est romagnole. C'est une famille bourgeoise où régne le respect absolu pour la monarchie et pour l'armée.[1]

Après la naissance, la famille habite à Ferrare. Le jeune Balbo participe activement aux discussions politiques qui se tiennebt dans le café Milano, siège des disputes dialectiques entre monarchistes et républicains. En famille, les contrastes s'accentuent parce que Balbo, fervent républicain affronte l'idéologie de son père. En 1911, Il s'enfuit de la maison pour se joindre à l'expédition militaire organisée par Ricciotti Garibaldi qui doit libérer l'Albanie du contrôle de la Turquie[1] . Il ne réussit pas à participer à l'expédition, bloqué par la police que son père a prévenu. En 1914, il participe à une manifestation interventioniste à Milan, où il rencontre Benito Mussolini. Balbo deviend garde du corps de Cesare Battisti durant les réunions tenus en faveur de l'intervention dans la guerre.

[modifier] La première guerre mondiale

Pendant la Première Guerre mondiale, il est affecté au 8ième régiment alpin. Promu sous-lieutenant, le 16 octobre 1917, il quitte le bataillon parce qu'il se destine, à sa demande au dépôt aéronautique de Turin pour un cours de pilotage, sa grande passion. Peu de jour avant, à cause d'une offensive austro-allemande, il est obligé de retourner au front. En 1918, au commandement de l'unité d'assaut du bataillon Pieve di Cadore, il participe à l'offensive sur le Monte Grappa qui libère la ville de Feltre. Grâce à ces actions militaires, il est nommé capitaine et il obtient une médaille de bronze et deux d'argent. Après la guerre, il étudie à Florence, où il obtient un diplôme en sciences sociales, et il retourne dans sa ville pour travailler comme employé de banque.

[modifier] Adhésion au fascisme

Après une jeunesse aux idées républicaines de Mazzini et la fréquentation de la loge maçonnique 'Jérôme Savonarole' de Ferrare, Balbo, après la guerre, adhère au fascisme et il devient rapidement secrétaire de la fédération fasciste de Ferrare. Il commence à organiser des bandes de squadristi et il forme son propre groupe surnommé «Celibano», comme sa boisson préférée. Pour le compte des propriétaires terriens, le groupe s'oppose par des expéditions punitives, entre autre, aux grèves que font les communistes, les socialistes et les organisations paysannes de Portomaggiore, Ravenne, Modène et Bologne. Le groupe se permet même de piller le château des Este à Ferrare.

En août 1922, il est présent à Parme sur ordre de Benito Mussolini en remplacement de Roberto Farinacci pour contrer les Arditi del Popolo, ce sera un échec. En octobre 1922, il fait partie du «quadrumviri» lors de la marche sur Rome, avec Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi et Michele Bianchi. En 1923, il est accusé d'être complice dans l'homicide d'un prêtre antifasciste don Giovanni Minzoni, à Argenta mais il est acquitté de toutes les accusations. (Le procès fut rejugé en 1947 et la cour d'assise de Ferrare l'acquittera de nouveau). En 1924 il devient commandant général de la milice des volontaires pour la sécurité nationale et sous-secrétaire à l'économie nationale en 1925.

[modifier] La passion pour le vol

Le 6 novembre 1926, il est nommé secrétaire d'état de l'aviation et il organise l'aéronautique royale (Regia Aeronautica). Le 19 août 1928 il devient maréchal des forces aériennes et le 12 septembre 1929, à seulement 33 ans alors plus jeune ministre européen, ministre de l'Aviation.

Balbo réalise deux vols transatlantiques, le premier se déroule du 17 décembre 1930 au 15 janvier 1931, avec douze hydravions Savoia-Marchetti S.55A partis de Orbetello pour Rio de Janeiro, au Brésil.

Du 1er juillet au 12 août 1933, il conduit la traversée de 25 hydravions[2] dans un vol aller-retour de Rome à Chicago; la traversée aborde le continent américain par Cartwright au Canada, puis Montréal et enfin Chicago. Le gouverneur de l'Illinois, le maire et la ville réservent aux aviateurs un accueil triomphale, on donne le nom d'une rue à Balbo qui existe encore à proximité du lac Michigan, la Balbo avenue (ex-7th avenue). Les Sioux présents à l'Exposition de Chicago le nomme chef indien avec le nom de «chef des aigles volants». A cette époque les rapports entre l'Italie et les États-Unis sont cordiaux et une entreprise de ce type était très suivie et considérée comme extraordinaire.

Le vol de retour passe par New York où est organisé en leur honneur une grande ticker-tape parade, second italien après Armando Diaz à être acclamé dans les rues de New York où une des avenues est rebaptisée Balbo. Le président Roosevelt le reçoit comme invité.

De retour en Italie, il est nommé maréchal de l'Air[3]. Après cet épisode, le mot balbo devient d'usage commun pour décrire une quelconque formation de groupe d'avions.

[modifier] La Libye

Plus tard la même année, Mussolini enlève au nouveau maréchal de l'Air la charge de ministre de l'Aéronautique et l'exclut du gouvernement, il lui confie la charge de gouverneur général de la Libye où il se rend an janvier 1934. Au moment même où il rejoint le maximum de popularité, Balbo s'attire les inimitiés au sein du parti en raison de la jalousie et de son comportement individuel. En Libye, il réalise des projets d'ouvrages publics et la construction de réseaux routiers en particulier la route littorale qui longe la Méditerranée sur des centaines de kilomètres et qui en son honneur s'appela via Balbia. Il cherche à attirer des colons italien et il suit une politique d'intégration et de pacification avec les populations musulmanes.

Après l'invasion allemande de la Pologne en septembre 1939, Balbo, en visite à Rome, exprime de manière répétée son mécontentement et sa préoccupation pour l'alliance avec l'Allemagne et pour la politique suivie par Mussolini sur le plan interne et sur le plan international. Du reste, ses dissensions envers le Duce augmentait toujours plus depuis 1938 quand en plusieurs occasions, il manifesta sa contrariété aux promulgations des lois raciales.


La tombe à Orbetello
La tombe à Orbetello

[modifier] La mort

Le 28 juin 1940 Italo Balbo est tué alors qu'il est de retour d'un vol de reconnaissance sur Tobrouk, son avion (un S.M.79) est abattu par un canon antiaérien italien. Le jour après le bulletin des forces armées donne le compte rendu suivant:

Le jour 28, volant dans le ciel de Tobrouk, durant une action de bombardement ennemi, l'appareil piloté par Italo Balbo est précipité en flamme. Italo Balbo et les membres de l'équipage ont péri. Le drapeau des Forces Armées d'Italie s'incline en signe d'hommage et de haut honneur à la mémoire de Italo Balbo, volontaire alpin lors de la guerre mondiale, Quadrumviro de la Révolution, aviateur de l'Océan, Maréchal de l'Air tombé au poste combat

L'équipage se composait de Ottavio Frailich, Enrico Caretti, Lino Balbo, Claudio Brunelli, Nello Quilici, Gino Cappannini, Cino Florio et Giuseppe Berti.

Le jour suivant, un avion anglais parachute sur le camp italien un billet au nom de l'armée anglaise[4]:

Les forces britanniques expriment leurs plus sincères regrets pour la mort du Maréchal de l'Air Italo Balbo, un grand condottiere et un valeureux aviateur que je connaissais personnellement et que le destin a mis dans le camp adverse....Air Officer-Commander-in-Chief British Royal Air Force...Sir Arthur Laymore

Le gouvernement de Rome soutint que l'incident était du à un tir ami, mais la veuve de Balbo, Emanuela Florio, dénonça un assassinat intentionnel de Mussolini.

[modifier] les commentaires des contemporains

« Balbo. Un bel alpin, un grand aviateur, un authentique révolutionnaire. Le seul qui aurait été capable de me tuer. »
    — Benito Mussolini

  • Galeazzo Ciano le 29 juin notera dans son journal:

« Balbo ne méritait pas cette fin, il était exubérant, agité, il aimait la vie sous toutes ses formes. [...] Il n'avait pas voulu la guerre et il s'y était opposé jusqu'à la fin. [...] Le souvenir de Balbo restera longtemps dans l'esprit des italiens, parce qu'il était surtout, un italien avec leurs grands défauts et les grandes qualités de notre race  »
    — Galeazzo Ciano

[modifier] Publications

  • (it) Diario 1922, Mondadori, Milan, 1932.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Note

  1. ab Storia illustrata, octobre 1996
  2. Des 25 hydravions S.55X partis de Orbetello, l'I-DINI sera accidenté à son arrivée lors de la première étape durant l'amerrissage dans le port d' Amsterdam causant la mort d'un membre de l'équipage. Donc seulement 24 hydravions réalisèrent la traversée. Le second accident eut lieu le 9 août au décollage lors de l'avant-dernière étape à Porta Delgada, l'I-RANI pris feu. Le pilote Enrico Squaglia mourut de ses blessures. Blaine Taylor. Fascist eagle: Italy's air marshal Italo Balbo. Missuola, Montana, Pictorial Histories Pub. Co, 1996. ISBN 1575100126
  3. Dans l'Italie fasciste, il s'agissait du plus haut grade de l'Aéronautique Royale équivalent à Maréchal d'Italie dans l'armée et grand amiral dans la marine, Italo Balbo fut le seul à recevoir cette distinction le 13 août 1933.
  4. Font: Folco Quilici "Tobrouk 1940"

[modifier] Bibliographie

  • (it)Italo Balbo. La Centuria Alata. ISBN 8875390592
  • (it) Italo Balbo. Scritti. 1933
  • (it) Giordano Bruno Guerri. Italo Balbo. Milano, Mondadori, 1998, ISBN 8804455012
  • (it) Folco Quilici. Tobruk 1940. La vera storia della fine di Italo Balbo. ISBN 8804534117
  • (it) Claudio G. Segre. Italo Balbo - Una vita fascista. Bologna, Il Mulino, 2000
  • (it) Paul Corner. Il fascismo a Ferrara 1915-1925. Roma-Bari, Laterza, 1975

[modifier] liens externes