Iris Clert

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Iris Clert (née à Athènes vers 1917, décédée à Cannes en 1986), est une galeriste d'art contemporain d'avant-garde, qui a largement participé à l'émergence du mouvement Nouveau-Réaliste. À travers ses nombreuses et spectaculaires expositions, Iris Clert a découvert et fait connaître certains artistes majeurs de l'avant-garde de la fin du XXe siècle.

Sommaire

[modifier] Biographie

Iris Athanassiadis est née à Athènes vers 1917. Issue d’une famille grecque et bourgeoise, exilée à la suite de la "catastrophe de Smyrne" (massacre de milliers de Grecs et d’Arméniens à Smyrne en Turquie), elle vit jusqu’à l’âge de 5 ans à Athènes. Sa mère fuit la Grèce. Au rythme des exils maternels, Iris Athanassiadis découvre Vienne et Paris. Polyglotte et révolutionnaire, elle s’engage dans la Résistance de 1939 à 1945 aux côtés de son mari, Claude Clert.

En 1955, elle fait la rencontre décisive du sculpteur Takis, lors d’un voyage dans l'île de Mykonos. Elle se laisse vite persuader d’ouvrir une galerie à Paris. En juillet de la même année, elle organise sa première exposition, Galerie du Haut Pavé à Paris, dirigée par le Père Vallée. Y sont exposés deux artistes grecs : Takis et Tsingos.

Iris Clert ouvre sa première galerie, en février 1956, au 3 rue des Beaux-arts à Paris, et y présente entre autres les artistes Bryen, Laubiès et Asger Jorn.

En 1957, elle fait la rencontre d’Yves Klein et prend conscience d’un destin à accomplir : «faire jaillir l’étincelle qui allait faire exploser cet art à son déclin, reflet d’une civilisation qui périclite».

De 1957 à 1960, elle joue un rôle prépondérant, aux côtés de Pierre Restany, dans la promotion des Nouveaux Réalistes. De l’Exposition du Vide d’Yves Klein en 1958 à l’Exposition du Plein d’Arman en 1960, elle aide ces artistes à produire un art de rupture et sa galerie devient le lieu d’expérimentations et de collaborations internationales.

En 1962, Iris Clert transfère sa galerie rue du Faubourg Saint-Honoré, dans un espace plus prestigieux, et présente successivement Gaston Chaissac, Ad Reinhardt, Pol Bury, Lucio Fontana, Yolande Fièvre et Raymond Hains. Elle conçoit l’Iris-Time, une revue artistique et pamphlétaire, qu’elle publiera jusqu’à l’aube des années 1980.

Malgré l’échec financier de sa galerie qu’elle ferme en 1972, elle acquiert le Stradart, « Le Poids Lourd Culturel » (un camion Berliet dont le hayon, en plexiglas, fait office de cimaises ambulantes), se lance à son volant dans un tour de France et affirme ainsi son désir de démocratiser l’art contemporain, de le faire descendre dans la rue.

En 1970, elle emménage dans une petite galerie en étage, rue Duphot, dans le quartier de la Madeleine.

En 1980, elle crée le C.A.R.A.T., Centre d’Animation et de Recherche Artistiques Transcendantales, à Neuilly-sur-Seine, dernière manifestation de son inclinaison pour l’ironie et de l’anticonformisme.

Iris Clert meurt à Cannes en 1986.

Elle aura défendu, imposé et popularisé un art conceptuel alors marginal, voire violemment rejeté par la critique et le public. L’aventure de la Galerie Iris Clert n’a jamais emprunté les chemins balisés : chaque vernissage était ponctué d’une descente de police, chaque accrochage dénoncé par la presse, chaque démarche empêchée par la préfecture.

Iris Clert a multiplié les fêtes et les expositions dans sa petite galerie de la rue des Beaux-Arts, puis rue du Faubourg St-Honoré : Micro-Salon, avec 113 artistes exposés dans sa galerie de 12 m2 ; éclairage de l’Obélisque de la Concorde en bleu Klein (IKB) ; exposition du Vide d’Yves Klein, dans une galerie entièrement nue, et deux mille invités médusés, conviés à contempler, “de toute leur présence affective“ un “pur espace de sensibilité” ; exposition du Plein d’Arman, avec plusieurs tonnes d’ordures remplissant la galerie ; organisation d’une Biennale sauvage et parallèle à Venise, dans un palais baroque, puis dans un bateau-galerie ; accrochage d’un tableau géant sur la Tour Eiffel ; achat d’un poids lourd en plexiglas, transformé en galerie ambulante…

Anti-conformiste, provocatrice, Iris Clert a fait de chacune de ses expositions, chacun de ses vernissages un événement. Son sens du happening, sa manière très personnelle de vendre tableaux et artistes ont participé de l'évolution des rapports entre artistes et marchands.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Divers

  • MÉMOIRES SONORES D'IRIS CLERT : Coffret de six cassettes audio, entretiens avec Ralph Rumney. Avec la participation de Takis, Pierre Restany, Harold Stevenson...
  • IRIS-TIME, L'ARTVENTURE, éditions Denoël, 1975, réédité en 2003.
  • Fonds d'archives de la galerie Iris Clert, déposé à la Bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou à Paris.

[modifier] Revue "IRIS TIME UNLIMITED"

46 numéros, parus de 1962 à 1975.

  • 1/ Premier Salon
  • 2/ Oui à Brô
  • 3/ Vœux d’Iris
  • 4/ Stevenson
  • 5/ Salon d’avril
  • 6/ Bill Copley
  • 7/ Reinhardt
  • 8/ Chaissac
  • 9/ Geissler
  • 10/ Pol Bury
  • 11/ Van Hœydonck’s
  • 12/ Fontana
  • 13/ Barbeau
  • 14/ Jean Paulhan
  • 15/ Golub
  • 16/ Stevenson
  • 17/ Van Thienen
  • 18/ Les Néo-Indivdualistes
  • 19/ Roy Adzak
  • 20/ Boris Vansier
  • 21/ Raymond Hains
  • 22/ Brô
  • 23/ Geissler
  • 24/ Habbah
  • 25/ P. de Maria
  • 26/ Spécial U.S.A
  • 27/ Uriburu
  • 28/ Waldo Balart
  • 29/ Boris Vansier
  • 30/ Toto Meylan
  • 31/ Vœux d’Iris
  • 32/ Farhi
  • 33/ Stevenson
  • 34/ Roy Adzak
  • 35/ Misrahi
  • 36/ Patrick Mazery
  • 37/ Jef Werheyen
  • 38/ Jacques Potin
  • 39/ Coloretti
  • 40/ Spécial Stradart
  • 41/ L’Art-Science
  • 42/ Georges Lauro
  • 43/ Coloretti
  • 44/ Les OPNI
  • 45/ Chen Yin Teh
  • 46/ Georges Lauro

[modifier] Expositions

  • 1957, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e

12 avril Micro-Salon d’Avril.

10 mai Propositions Monochromes d’Yves Klein.

1er juillet Peintures et collages de Mubin.

15 octobre Peintures de Geiger.

17 novembre Verticales de Van Haardt.

  • 1958, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e

15 janvier Le Dernier des Arcadiens, René Brô.

8 février Monoblacks paintings, Bemporad.

28 avril Le Vide, Yves Klein.

20 mai Les Olympiens, Arman.

9 juin Mes étoiles. Concert pour Sept peintures, Jean Tinguely.

17 novembre Vitesse pure et sensibilité monochrome, Yves Klein et Jean Tinguely.

6 décembre Instants Pétrifiés, Marc Boussac.

  • 1959, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e

29 mai Présentation de la maquette du nouvel Opéra et Théâtre de Gelsenkirchen. W. Runhau, N. Kricke, J. Tinguely, L. Dioerles, R. Adams et Yves Klein.

3 juin L’Evolution de l’Art vers l’Immatériel. Conférence d’Yves Klein à la Sorbonne.

15 juin Bas-reliefs dans une forêt d’éponges, Yves Klein.

1er juillet Méta-Matics, Jean Tinguely.

3 octobre Jesus Rafael Soto.

30 octobre Strip-tease, Eva Aeppli.

20 novembre Télémagnétiques, Takis.

  • 1960, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e

9 juin Mysticisme athée, Ad Reinhardt.

25 octobre Le Plein, Arman.

Décembre L’Homme dans l’Espace, Takis.

  • 1961, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e

15 mai Inauguration de la galerie au 28, Faubourg Saint Honoré, avec Les 41 présentent Iris Clert.

13 octobre Le monde fabuleux de Gaston Chaissac.

9 novembre Concetti Spaziali, Luciano Fontana.

15 novembre Espaces de Silence, Van Hoeydonck.

  • 1962, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, paris 8e

18 avril Entités érectiles. Pol Bury.

14 juin Piccola Biennale, Venise.

  • 1963, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, paris 8e

10 juin Les Forces immobiles, Ad Reinhardt.

13 juillet Grand Bal Pop, Chaissac.

7 novembre Spectacle Pol Bury.

  • 1964, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, paris 8e

19 février Les Œufs Célestes, Lucio Fontana.

27 avril Boîtes de Yolande Fièvre.

27 mai The Destruction of the hero, Leon Golub.

14 juin Biennale Flottante, Venise.

  • 1965, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, paris 8e

25 février Hommage à Gaston Chaissac.

12 octobre Seita et Safa, Raymond Hains.

  • 1968, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, paris 8e

13 octobre Inauguration du Club Artomic (1, rue Jacob) avec Pierre Cardin.

  • 1972, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, paris 8e, puis 3, rue Duphot, Paris 1er

15 mai Acquisition du Stradart, Le Poids Lourd Culturel. Défilé de la « Nuit du Faubourg Saint-Honoré ».

29 septembre Fermeture de la galerie du faubourg Saint-Honoré avec le Conceptuel financier.

La galerie déménage au 3, rue Duphot, Paris Ier.

  • 1974, 3, rue Duphot, Paris 1er

25 juin Grandes Femmes, Petits Formats. 99 exposantes chez Christofle.

18 novembre L’Unique Objet, exposition collective chez Christofle.

  • 1978, 3, rue Duphot, Paris 1er

Mars Le PLURALISME ou le bon choix d’Iris Clert, rue Duphot.

  • 1980, C.A.R.A.T., 19, rue Madeleine Michelis à Neuilly.


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