Institut français de géopolitique

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L’Institut français de géopolitique, rattaché à l'Université de Paris VIII (« Vincennes à Saint-Denis »), constitue la seule formation doctorale en géopolitique en France. Fondé en 1989 par Yves Lacoste, dans l'esprit de la revue Hérodote, il est dirigé aujourd'hui par Béatrice Giblin. Il prend la suite du CRAG (Centre de recherche et d'analyse en géopolitique).

Le premier Diplôme de géopolitique est délivré en 1979. Cette formation a rencontré un vif succès, puisqu'en dix ans, plus de 250 DÉA de géopolitique ont été décernés, et 50 thèses soutenues. Le recrutement des étudiants est national et international (Russie, Hongrie, Asie centrale, Taïwan, Mexique, Brésil, Corée etc).

La formation est parfois critiquée. Barbara Loyer déplore la qualité de l'enseignement, et le faible nombre de soutenance[réf. nécessaire]. L'Institut souffre de la concurrence des grands établissements parisiens comme l'IEP de Paris ou l'Institut d'Etude des Relations Internationales de Paris.

Sommaire

[modifier] Formations

Les formations suivantes sont dispensés :

  • Doctorat en « Géographie » mention « Géopolitique »
  • Master en « Géographie » mention « Géopolitique » (depuis 2005) :
    • Master professionnel spécialité « Géopolitique locale : aménagement, gestion et enjeux de territoires ».
    • Master recherche spécialité « Géopolitique : enjeux territoriaux et rivalités de pouvoirs » (avec en outre un "parcours" intitulé « Espaces russes et post-soviétiques »).

[modifier] Axes de recherche

  • Minorités et Nations dans les États démocratiques. Nombre d’événements survenus ces dix dernières années ont montré combien la Nation restait un référent majeur et combien elle était loin de disparaître pour se fondre à la fois dans des ensembles politiques plus vastes comme l’Europe, ou plus restreint comme la Région. Mais quand une ou plusieurs minorités nationales coexistent sur le même territoire étatique et que la démocratie autorise les revendications territoriales, la Nation est alors un enjeu géopolitique.
  • Méditerranée et monde méditerranéen. L’évocation des contours d’un ensemble « monde méditerranéen » n’exclut pas son intersection, son regroupement avec d’autres ensembles culturels ou géopolitiques : « Europe », « monde arabe », pays de la Mer Noire », « Balkans », « monde turc »... Il est particulièrement intéressant d’évaluer pour chaque Etat riverain de la Méditerranée ses relations de divers types avec les autres pays méditerranéens.
  • Économie et géopolitique. La problématique de cet axe est l’analyse des rapports entre questions économiques et questions géopolitiques. L’économie comme facteur d’étude, d’explication, voire de justification - a envahi durablement le champ de l’analyse et de la réflexion. Or nombre de situations géopolitiques complexes ne peuvent se comprendre avec la seule analyse économique.
  • Croissance, développement et géopolitique. Il s’agit, à partir d’études de cas et ce dans une perspective comparative, de comprendre les recompositions territoriales à l’œuvre, (fédéralisme, régionalisation, pouvoir urbain) et d’analyser comment s’articulent les logiques des réseaux planétaires et celles des maillages territoriaux en dépérissement ou en gestation.
  • Les enjeux géopolitiques de l’aménagement. Les décisions d’aménagement, si elles respectent en général un certain degré de rationalité technique, sont en grande partie le produit de rapports de forces entre ces acteurs et de conflits parfois souterrains ou ignorés de l’opinion, parfois ouverts et publics qui les opposent. Il s’agit à partir d’études de cas de progresser dans la compréhension, de ces conflits, des logiques qui animent les acteurs et des facteurs qui expliquent leur déroulement et leur issue.
  • Immigration, intégration et ségrégation urbaine. Les États-Unis et l’Europe sont confrontés à une immigration soutenue et une forte mobilité de la population qui entraînent la création de territoires de grande mixité culturelle et des dynamiques ségrégatives, sources de rivalités de pouvoir, de conflits, voire de violence urbaine. Cet axe propose le développement d’une approche comparative des questions de ségrégation et d’intégration dans les sociétés démocratiques soumises à des évolutions démographiques et des débats publics similaires à celles observées aux Etats-Unis, notamment en France et dans d’autres pays d’Europe.
  • Recomposition des identités et des territoires en Afrique. Depuis la fin des régimes du parti unique en Afrique et avec la forte croissance des populations, le continent africain dans un contexte de crises politiques, sociales et environnementales, s’est engagé dans un processus de recomposition territoriale et identitaire. En Éthiopie et dans la corne de l’Afrique, la chute des dictatures a entraîné la confrontation des traditions étatiques anti-coloniales avec le réveil des identités post-coloniales.

[modifier] Équipe pédagogique

Habib Ayeb (MC), Laurent Carroué (PU), Yves-Marie Cosson (MC), Frédérick Douzet (MC), Frédéric Encel, Alain Gascon (PU), Béatrice Giblin (PU), Sonia Jedidi (Docteur en géographie et géopolitique), Raymond Kévorkian (historien), Aleksandr Lavrov (PU), Yves Lacoste (PU), Jean-Pierre Lainé (MC), Barbara Loyer (MC), Sabine Montagne (MC), Roland Pourtier (PU Paris 1), Marie-France Prévôt-Schapira (PU), Jean-Luc Racine (Directeur de recherches au CNRS), Ludovic Royer (docteur en Études slaves), Thierry Sanjuan (PU, Paris I), Philippe Subra (MC)

[modifier] Liens externes