Industrie nucléaire en France

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L’industrie nucléaire en France s'est mise en place dans les années 1950 et 1960 avec la mise en service de neuf réacteurs uranium naturel graphite gaz (G1, G2, G3, Chinon A1, A2 et A3, Saint-Laurent A1 et A2 et Bugey 1), un réacteur à eau lourde (Brennilis) et un réacteur à eau légère (Chooz A).

L'industrie nucléaire est progressivement devenue la principale source de production d'électricité en France. Le nucléaire couvre, en 2004, 79 % de la production française d'électricité[1], et 18,4 % de la consommation finale totale d'énergie en France[2].

Sommaire

[modifier] Acteurs de l'industrie nucléaire française

Les acteurs majeurs de l'industrie nucléaire française sont :

[modifier] Historique

Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) est créé par le général de Gaulle dès le 18 octobre 1945[3].

Le premier réacteur nucléaire français est la Pile Zoé (premier fonctionnement en 1948). Au cours des années 1950, d’autres petits réacteurs nucléaires sont développés à des fins de recherches ou de production de plutonium militaire[4]. Dans les années 60, une douzaine de réacteurs sont mis en service, principalement des réacteurs de type Uranium naturel graphite gaz, filière abandonnée dans les années 1970. Le premier ministre Pierre Messmer décide alors le développement massif de l'industrie nucléaire en France. Cette décision fut prise directement par le gouvernement, sans consultation préalable de la représentation nationale ou de la population[5],[6].

En 1980 survient à la centrale nucléaire de Saint-Laurent (Loir-et-Cher) le plus grave accident nucléaire recensé en France, la fusion de plusieurs éléments combustible du coeur. Cet accident est de niveau 4 sur l'échelle INES, soit un « accident n'entrainant pas de risque important à l'exterieur du site » (par comparaison, la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) est le plus grave accident recensé dans le monde, le seul de niveau 7).

[modifier] Industrie de l'amont du cycle

[modifier] Fourniture d'uranium

Le combustible nucléaire est fabriqué majoritairement avec de l'uranium[7].

Dans les années 1960, l'exploitation minière de l'uranium en France est répartie entre le CEA et des exploitants privés (Société Industrielle et Minière de l'Uranium, Compagnie Française des Minerais d'Uranium et Société Centrale de l'Uranium et des Minerais Radioactifs). En 1976, l'exploitation des mines du CEA en France est filialisé à la Compagnie générale des Matières Nucléaires (COGEMA)[8].

L'industrie de l'extraction minière d'uranium en France s'est fortement développée dans les années 1980, avec des sites comme Saint-Pierre ou Jouac. Après l'épuisement des gisements, la mine de Jouac est la dernière à fermer en mai 2001[8]. A partir de 2001, l'intégralité des 8 000 tonnes[9] nécessaire chaque année est importée de pays comme l'Australie (mine d'Olympic Dam par exemple), le Canada (McClean Lake, McArthur River, Cigar Lake[10]) ou le Niger (mine d'Arlit notamment).

[modifier] Conversion

Malvesi

[modifier] Enrichissement

Eurodif

[modifier] Fabrication du combustible

Melox

[modifier] Outil industriel de production

En 2008, la France compte 19 centrales nucléaires en exploitation pour un total de 58 réacteurs nucléaires de puissance[11]. Chacune de ces centrales comprend deux ou quatre réacteurs, à l'exception de la centrale de Gravelines (Nord) qui en comprend six. Ces réacteurs sont de la filière à eau sous pression. Un réacteur à neutrons rapides de plus faible puissance est également en exploitation (relié au réseau) sur le site de Marcoule.

Un réacteur, dit de génération III, de type REP et baptisé EPR pour "European Pressurized Reactor", doit entrer en service en 2012 à coté des deux réacteurs existants de la Centrale nucléaire de Flamanville (Manche).

[modifier] Industrie de l'aval du cycle

La France compte également plusieurs usines du cycle du combustible, dont l'Usine de retraitement de la Hague.

[modifier] Notes et références

  1. (fr) planete-energies.com, « La production et la consommation d'énergie nucléaire ». Consulté le 26 février 2008
  2. Bilan énergétique de l’année 2006 de la France, MINEFE, page 25 : la part du nucléaire dans la consommation finale est égale à la part de l'électricité pondérée par la part du nucléaire dans l’électricité (37 / 177,11) * ( 117,32/(117,32+5,49+3,55+5,22+1,36) ) [lire en ligne]
  3. La politique de défense (1994-2003), site vie-publique.fr
  4. Chronologie :La naissance de la France nucléaire (1945 - 1973), site vie-publique.fr
  5. (fr) Ce nucléaire qu'on nous cache, Michèle Rivasi et Hélène Crié, Éditions Albin Michel, 1998, (ISBN 9782226105028).
  6. A propos de quelques objections fréquentes sur le nucléaire civil Jean-Marc Jancovici, consulté le 7 mai 2008
  7. Parmi les 59 réacteurs en France, une vingtaine est certifiée pour utiliser jusqu'à 33% de combustible MOX à base de plutonium et deux réacteurs sont chargés avec de l'uranium de retraitement ré-enrichi.
  8. ab Dossier : l'uranium, Pierre-Christian GUIOLLARD, consulté le 7 mai 2008
  9. Bilan énergétique de l’année 2006 de la France, MINEFE, page 5 [lire en ligne]
  10. (en)Uranium Projects Operated by AREVA Resources Canada Inc. consulté le 7 mai 2008
  11. « Les centrales nucléaires françaises », Autorité de sûreté nucléaire.Consulté le 4 mars 2008

[modifier] Bibliographie

  • « Un nucléaire très cartésien » in Jean-Claude Debeir, Jean-Paul Deléage et Daniel Hémery, Les servitudes de la puissance, Flammarion, coll. nouvelle bibliothèque scientifique, 1986, p. 299-342.

[modifier] Articles connexes