Ilium (roman)

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Catégorie:science-fiction

Ilium (Titre original : Ilium) est un roman de science-fiction écrit par Dan Simmons en 2003.

La guerre de Troie (dont Ilion est un autre nom) est dans ce livre réinterprétée par Dan Simmons qui en propose une version originale : la guerre de Troie se déroule dans notre futur et, sous leur archaïsme apparent, les pouvoirs surdimensionnés des dieux apparaissent comme le fruit de notre évolution technologique.

Les protagonistes sont nombreux et variés car l'humanité a évolué en des races différentes. Une liste de référence (dramatis personæ) est proposée à la fin de l'ouvrage.

On y trouve des humains « à l'ancienne », des êtres robotisés, des héros grecs et troyens, et des dieux. Les petits bonshommes verts ont également une place dans l'intrigue, ainsi que les créatures de la Tempête de Shakespeare. Chercher à comprendre comment cette situation est apparue à partir de notre époque, dont le docteur Hockenberry est un représentant anachronique, est l'une des questions qui pimente l'ouvrage.

La suite Olympos est parue courant 2006, reprenant l'histoire où elle a été laissée dans Ilium ; elle permet de progresser dans l'énigme que constitue cet univers.

Sommaire

[modifier] L'intrigue

[modifier] Le début

La rage.
Chante, ô Muse, la rage d'Achille, le fils de Pélée, meurtrier, tueurs d'hommes, promis à la mort, chante la rage qui aux Achéens coûta tant de braves et jeta en pâture à Hadès tant d'âmes pleines de joie et de vie. Et tant que tu y es, ö Muse, chante la rage des dieux eux-mêmes, si capricieux et si puissants sur leur nouvel Olympe, et la rage des posthumains, bien qu'ils aient été emportés par la mort, et la rage des quelques vrais humains qui subsistent, bien qu'ils soient devenus vains et inutiles. Et pendants que tu chantes, ô Muse, chante aussi la rage de ces êtres pensants, conscients, sérieux mais pas vraiment humains, qui rêvent sous les glaces d'Europe, meurent dans les cendres sulfureuses d'Io et naissent dans les replis glacials de Ganymède.
Oh, et chante-moi, ô Muse, chante ce pauvre Hockenberry, ressuscité contre sa volonté - feu Thomas Hockenberry, Ph.D.,Hockenbush pour les intimes, des intimes depuis longtemps retombés en poussière sur un monde depuis longtemps abandonné. Chante ma rage, oui ma rage, ô Muse, si petite, si insignifiante soit-elle comparée à la colère des dieux immortels, ou au courroux d'Achille, tueur de dieux.
Réflexion faites, ô Muse, ne me chante rien. Je te connais. J'ai été ton esclave et ton serviteur, ô Muse, ô incomparable salope.Et je n'ai aucune confiance en toi, ô Muse. Vraiment aucune.
(traduction: Jean-Michel Brèque - Pocket SF)


Cette introduction évoque le début de l'Iliade :

« Chante, ô déesse, le courroux du Péléide Achille,
Courroux fatal qui causa mille maux aux Achéens
Et fit descendre chez Hadès tant d'âmes valeureuses
De héros, dont les corps servirent de pâture aux chiens
Et aux oiseaux sans nombre : ainsi Zeus l'avait-il voulu. »

[modifier] Protagonistes

Les quelques lignes ci-dessus ont permis de présenter les différents fils de l'intrigue :

  • Les post-humains, très peu présents puisque l'on ne sait pas ce qu'ils sont devenus, mais qui ont laissé sur Terre des vestiges prouvant à quel point leur usage de la technologie était poussé. Peut-être ont-ils déclenché la colère des dieux et été victimes du destin de l'Atlantide.
  • Les humains à l'ancienne, qui en réalité ont bien peu à voir avec nous. Ils vivent dispersés sur une planète vidée, se déplaçant d'une de leurs résidences à l'autre en empruntant des portails-fax. Ils sont entièrement oisifs et ne s'interrogent pas sur le fonctionnement des machines, des serviteurs, des portails qui bercent leur vie. Parmi ces serviteurs on trouve les Voynix, des êtres dont on ignore les origines, silencieux, inquiétants jusque dans leur servilité. Cette société oisive et vaine est inspirée des Eloïs de H. G. Wells, mais elle correspond aussi aux prédictions de Hans Moravec qui voit dans les robots la postérité de l'humanité. Selon lui il ne restera plus à l'homme qu'à prévoir sa retraite :

    « Nous pouvons probablement nous organiser une retraite confortable avant de disparaître. Certains enfants biologiques se laissent persuader de s'occuper de leurs vieux parents. De même il devrait être possible de créer des super-intelligences "domestiques" et de les persuader de subvenir à nos besoins, du moins pendant un temps[1]. »

  • les Troyens et les Achéens, en guerre comme l'avait décrit Homère, aux actions héroïques plus grandes que nature.
  • Les dieux sur le mont Olympe (l'Olympe martien, plus grand volcan du système solaire) qui ne se privent pas de se chamailler, de tricher, de comploter et de prendre parti dans cette guerre par héros interposés. Leurs pouvoirs divins tels que la téléportation, les chars volants à chevaux holographiques et la capacité à changer de forme ont leur origine dans la maîtrise des technologies quantiques.
  • Les scholiastes comme Hockenberry, humains prélevés à leur époque d'origine, hellénistes spécialistes d'Homère et de l'Iliade, chargés par les dieux de surveiller la guerre et signaler tout écart avec le récit du poète aveugle.
  • Les moravecs, organismes autonomes, conscients et biomécaniques, semés dans les planètes extérieures par les humains durant l'Ère perdue. Entièrement mécanisés, spécialisés et adaptés au vide, aux radiations qui règnent dans la ceinture d'astéroïdes ou les lunes de Jupiter, ils s'inquiètent de l'activité quantique sur Mars qui menace le tissu de l'espace-temps et y dépêchent une expédition. Humanistes, certains d'entre eux mettent à profit leurs longues vies isolées pour se plonger dans les mystères des œuvres de Shakespeare ou de Proust. Leur nom est un hommage au roboticien Hans Moravec.

[modifier] Œuvres apparentées

  • L'Iliade bien sûr. Ilium est l'un des romans qui proposent des variations sur la tragédie implacable de cette guerre. Dans La guerre de Troie n'aura pas lieu, les dieux ont décidé et la fin est inéluctable. À la fin d’Ilium, les héros manipulés sont prêts à se retourner contre leurs dieux.
  • Seigneur de lumière, de Roger Zelazny, a en commun avec Ilium le thème des dieux hypertechnologiques. Ces dieux sont cependant les dieux de la mythologie hindoue, spécialisés autour de certains attributs qu'ils ont appris à maîtriser. D'après la « 3e loi de Clarke » : toute technologie suffisamment aboutie est indiscernable de la magie.
  • La Machine à explorer le temps d'H. G. Wells a introduit le thème des Eloï, êtres humains oisifs et insouciants qui en réalité sont le bétail des Morlocks.
  • La Tempête de Shakespeare est une source d'inspiration pour de nombreux romans anglo-saxons ; des personnages qui correspondent à Caliban, le monstre bestial, et à Prospero, le magicien, apparaissent dans l'ouvrage. Shakespeare est également un sujet d'étude pour le moravec Mahnmut.
  • Hypérion, le cycle du même auteur, est lui aussi un roman centré autour d'une œuvre littéraire - le titre provient d'un poème de John Keats, et la structure (les histoires individuelles de pèlerins, combinées par une histoire maîtresse) reprend les Contes de Cantorbéry. Leur place n'est cependant pas aussi importante que celle de l'Iliade ici.

[modifier] Bibliographie

  • Ilium (juillet 2003), Eos, 592 pages, ISBN 0380978938
  • Ilium (mai 2004), Éditions Robert Laffont, Collection Ailleurs et Demain, 624 pages, ISBN 2221094522, traduction : Jean-Daniel Brèque
  • Ilium (septembre 2007), Éditions Pocket, Collection Science Fiction, 882 pages, ISBN 2266149156, traduction : Jean-Daniel Brèque

[modifier] Notes et références

  1. Robots, Re-Evolving Mind, Hans Moravec

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


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