Hugo Chávez

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Hugo Chávez
52e Président du Venezuela
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Actuellement en fonction
Mandat

2 février 1999 - {{{fin mandat1}}}

Depuis le 2 février 1999

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Prédécesseur Rafael Caldera
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Titre complet {{{titres}}}
Parti politique Mouvement cinquième république (1997-2008)
Parti socialiste unifié du Venezuela (depuis 2008)
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Président(s) du
Conseil
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Autres fonctions
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Biographie
Nom de naissance Hugo Rafael Chávez Frías
Naissance 28 juillet 1954
Sabaneta, Barinas (Venezuela)
Décès {{{décès}}}
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Nationalité {{{nationalité}}}
Conjoint Nancy Colmenares
Marisabel Rodríguez Oropeza
Enfants {{{enfants}}}
Diplômé de
Profession Militaire
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Résidence(s) Palais de Miraflores (Caracas)
Religion Catholique romain
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Président de la République bolivarienne du Venezuela

Hugo Rafael Chávez Frías, né le 28 juillet 1954 à Sabaneta dans les llanos, au sud du Venezuela, est un ancien militaire vénézuélien, président du Venezuela depuis le 2 février 1999.

Sommaire

[modifier] Débuts

Fils de Hugo de los Reyes Chávez et d'Elena Frías de Chávez, tous deux enseignants, il a quatre enfants (Rosa Virginia, María Gabriela, Hugo Rafael et Rosinés). Il a été marié deux fois et est actuellement séparé de sa seconde épouse.

Dans sa jeunesse, ses parents décident de l'envoyer à l'Académie militaire du Venezuela qu'il quitte avec le diplôme de Sciences et Arts militaires. Il étudiera également plus tard la science politique à l'université Simón Bolívar de Caracas en 1989-1990 mais ne terminera pas son cursus.[1]

Après ses études, il intègre les forces armées vénézuéliennes et monte jusqu'au grade de Lieutenant-colonel.

Le 24 juillet 1983, lors de la journée du 200e anniversaire de la naissance du Libertador (Libérateur) du Venezuela et des autres colonies espagnoles d'Amérique du Sud, Simón Bolívar, Chávez crée avec notamment Raúl Isaías Baduel, au sein de l'armée, le Movimiento Bolivariano Revolucionario 200 (Mouvement révolutionnaire bolivarien 200, MBR-200) d'orientation socialiste.

[modifier] Les coups d'État manqués (1992)

Le 4 février 1992, le MBR-200, dirigé par Hugo Chávez, tente un coup d'État contre le président Carlos Andrés Pérez. Le putsch prend pour nom « opération Ezequiel Zamora ». Cette tentative échoue, et Chávez est emprisonné pendant deux ans, épreuve à laquelle il se référera en évoquant « la prison de la dignité ». Lors de son séjour carcéral, il enregistre une vidéocassette dans laquelle il appelle à l'insurrection. Elle est diffusée vers 4 heures du matin dans la nuit du 26 au 27 novembre 1992, lors d'un deuxième coup d'État préparé par le MBR-200. La deuxième tentative avorte également, bien que les membres du MBR-200 aient tout de même pris le contrôle du pays pendant quelques minutes.

En 1994, Rafael Caldera est élu pour la deuxième fois au Venezuela. Réalisant une de ses promesses politiques faites avant d'être élu, il ordonne la libération de Chávez.

C'est à cette époque que Chávez fait la connaissance, par l'intermédiaire des Carapintadas (qui étaient en contact avec plusieurs des membres du MBR-200), de l'idéologue argentin négationniste Norberto Ceresole[2], qui fera partie de son entourage jusqu'en 1999 et sera finalement expulsé du Venezuela au terme d'une importante polémique.

[modifier] Mandats présidentiels

[modifier] Première élection à la tête du Venezuela

Hugo Chávez à Porto Alegre, le 26 janvier 2003
Hugo Chávez à Porto Alegre, le 26 janvier 2003

Une fois libéré, Chávez crée un parti politique nommé « Movimiento Quinta República, MVR » (Mouvement cinquième république), une version civile du MBR-200. C'est à la tête de ce parti qu'il prendra le pouvoir, quatre ans plus tard. En 1998, année d'élections législatives et d'élection présidentielle, sa cote dans les sondages augmente progressivement (30 % en mai, 39 % en août). Le slogan de sa campagne électorale le proclame « fléau de l'oligarchie et héros des pauvres ». La coalition de partis de gauche, rassemblée autour du MVR, remporte 34 % des sièges du Congrès national lors des élections législatives du 8 novembre. Les deux partis Action Démocratique et COPEI qui s'étaient jusqu'alors partagés le pouvoir n'obtiennent ensemble que 9 % des voix.

En 1999 Chávez sort victorieux de l’élection présidentielle avec 56 % des voix, la plus forte majorité jamais constatée à cette élection en quarante ans de démocratie Vénézuelienne. Le 2 février de la même année, il prête serment sur une constitution qu'il qualifie de moribonde et dont il demandera la modification à deux reprises par la suite.

Éprouvant des difficultés à faire passer ses réformes aux parlements, il met en œuvre le 25 avril un référendum sur l'opportunité de former une nouvelle assemblée constituante, de programmer des élections pour cette dernière et une nouvelle élection présidentielle pour l'année 2000, ce référendum verra une victoire du « oui » à 92 % avec un taux de participation de 40 %. Le 7 août, la nouvelle Assemblée constituante est instituée en petite pompe, en effet, Hugo Chávez a annulé le défilé militaire qui accompagne habituellement cette cérémonie, voulant par là illustrer la soumission de l'armée aux autorités civiles dans un pays qui a précédemment connu de nombreuses dictatures militaires. Ce défilé est remis au 4 février, date anniversaire de sa première tentative de coup d'État. Cette assemblée à 95 % Chaviste a pour mandat de préparer une nouvelle constitution afin de remplacer celle de 1961. Ses 131 membres, la plupart sans aucune expérience politique, n'ont que trois mois pour la rédiger. Il est prévu de faire ratifier cette nouvelle constitution par référendum.

Le 19 décembre de la même année, 72 % des participants au référendum acceptent la nouvelle constitution bolivarienne.

Résultats du référendum
referendum du 19 décembre 1999
Entériner la nouvelle constitution?
Choix Votes  %
Oui: 3,301,475 72%
Non: 1,298,105 28%
Abstention: 6,041,743 56%

Les principaux changements de la Constitution bolivarienne du Venezuela sont :

  • Changement de nom du pays en « République bolivarienne du Venezuela ».
  • Abolition du Sénat, passant ainsi à un système monocaméral ;
  • Le mandat du président passe de 5 ans à 6 ans ;
  • Le président peut être réélu immédiatement à la fin de son mandat une seule fois. La constitution antérieure permettait la réélection du président, mais seulement après une période d'au moins 10 ans.
  • Mise en vigueur du « Référendum révocatoire » qui permet au peuple de destituer n'importe quel gouvernant, fonctionnaire ou administrateur public, y compris le président ;

[modifier] Première réélection (2000)

Néstor Kirchner et Hugo Chávez en juillet 2004
Néstor Kirchner et Hugo Chávez en juillet 2004

Les élections générales promises par Chávez ont lieu le 30 juillet 2000. Chávez est réélu président avec 59,5 % des voix. Le MVR remporte 76 des 165 sièges de l'Assemblée nationale, ainsi que les gouvernements de 12 des 23 États (régions administratives) du pays.

Dans les États de Merida et de Trujillo, l'armée doit intervenir, les gouverneurs sortants, soutenus par des manifestants, refusant d'accepter leurs défaites.[réf. souhaitée]

Le 10 août 2000, dans le cadre d'une tournée de l'OPEP (pays producteurs de pétrole), Chávez effectue une visite officielle en Irak. Il est le premier chef d'État à s'y rendre depuis la première guerre du Golfe.

[modifier] La polarisation du peuple vénézuélien

À la suite des attentats du 11 septembre 2001, les cours du pétrole brut s'effondrent ce qui provoque une crise économique, l'économie du Venezuela reposant en grande partie sur le pétrole dont le pays est le troisième exportateur mondial. Le gouvernement, faute de moyens financiers, est aux prises avec d'importants troubles sociaux. L'opposition et le patronat accusent les réformes sociales d'être à l'origine cette crise.

Le 10 décembre 2001, le patronat et les syndicats vénézuéliens appellent à une grève générale pour protester contre les mesures économiques d'Hugo Chávez. Cette grève paralyse le pays pendant plus de douze heures[réf. nécessaire]. Au même moment, des milliers de partisans du gouvernement se réunissent à Caracas afin de soutenir le président, et écoutent un discours de Chávez justifiant les mesures engagées. La population vénézuélienne est partagée entre pro et anti-chavistes.

Le dimanche 7 avril 2002, Chávez, en direct lors de son émission Aló Presidente et avec un sifflet[3], met à la porte sept dirigeants de la Compagnie nationale des pétroles du Venezuela (PDVSA) et en force douze autres à prendre leur retraite. Mécontents, les cadres de la compagnie protestent, ce qui incite la principale centrale syndicale ouvrière du pays, la Confederacion de Trabajadores de Venezuela (Confédération des travailleurs du Venezuela, CTV), de concert avec le patronat, à appeler à une grève générale de 24 heures.

La CTV est majoritairement composée de membres des deux partis ayant formé le précédent gouvernement, l'Accion Democrática (AD) et le Partido Social Cristiano de Venezuela (COPEI)[réf. nécessaire]. Le secteur pétrolier, responsable de 80 % des exportations du pays mais n'employant que 2 % de la main d'œuvre, dispose d'un poids économique disproportionné lors des mouvements de grève.

Cette grève et cette manifestation en faveur du gouvernement illustrent la polarisation du peuple vénézuélien.

  • D'un côté, la partie de la population avantagée par l'ancien système économique, notamment les personnes liées à l'industrie pétrolière, accusées, en premier lieu par Chávez, d'être corrompues. Ils jouissent de l'appui du patronat et des médias privés, et sont très bien organisés.
  • De l'autre, la majorité de la population, qui vit sous le seuil de pauvreté (80 % des Vénézuéliens pendant les années 90), au profit de laquelle sont destinées les réformes du nouveau gouvernement. C'est cette majorité qui a porté Hugo Chávez à la présidence et qui continue de le soutenir[4].

[modifier] Le coup d'État de Carmona (2002)

Le 11 avril 2002, une manifestation de l'opposition se redirige illégalement vers le palais présidentiel de Miraflores. Au niveau du pont « Llaguno », sur lequel sont rassemblés de nombreux partisans d'Hugo Chávez, des francs-tireurs postés sur les édifices alentour ouvrent le feu, blessant et tuant partisans et opposants à Chávez, le bilan officiel est de dix-neuf victimes du côté de l'opposition et deux du côté des chavistes[réf. nécessaire]. Dans la soirée, un groupe de militaires, par la voix du général Lucas Rincon, demande à Hugo Chávez de démissionner, mais il refuse. Hugo Chávez est alors arrêté et séquestré par les militaires, et un nouveau gouvernement autoproclamé est mis en place. Pedro Carmona, président de la chambre de commerce du Venezuela, en prend la tête. Il avait été reçu, quelque temps auparavant, à la Maison Blanche et par le Premier ministre espagnol, José María Aznar. Madrid et Washington seront les premiers à avaliser le coup d'État en reconnaissent le nouveau gouvernement le soir même du putsch[réf. nécessaire].

Le lendemain, malgré un silence médiatique des putschistes en place, a lieu une manifestation massive de la population de Caracas qui sera sévèrement réprimée[réf. nécessaire] mais qui finira par dépasser par son ampleur les forces de police ; soutenue par la garde présidentielle restée fidèle à Chávez, elle renverse avec l'aide de ces derniers Carmona qui prend la fuite avec son gouvernement. Les ministres de Chávez qui s'étaient pour la plupart cachés reprennent les uns après les autres leurs fonctions. Comme le prévoit la Constitution, le vice-président Diosdado Cabello assume l'intérim de la présidence, jusqu'à ce qu'Hugo Chávez soit localisé, puis libéré, le soir même du retour aux pouvoir de l'ancien gouvernement.

Pendant ces deux journées de pouvoir, Carmona a :

  • dissout l'Assemblée nationale et promis des élections législatives pour décembre 2002;
  • promis une élection présidentielle dans l'année;
  • déclaré l'annulation de la constitution de 1999 introduite par Chávez;
  • promis un retour au système parlementaire bicaméral;
  • annulé 49 lois qui donnaient au gouvernement un plus grand contrôle sur l'économie;
  • rétabli le général en retraite Guaicaipuro Lameda comme président de la compagnie Petróleos de Venezuela;
  • renvoyé les juges de la Cour suprême.

Ces événements ont été filmés de l'intérieur par des journalistes d'une chaîne irlandaise, Radio Telefís Éireann, qui étaient sur place pour tourner un reportage sur le programme de Hugo Chávez. Ils en ont tiré un documentaire : The revolution will not be televised. Il est cependant à noter que ce film a son antithèse avec Radiographia de una mentira [5].

Le 18 décembre 2005, le président colombien Álvaro Uribe dénonce[réf. nécessaire] le « complot » organisé par d'anciens militaires vénézuéliens contre Hugo Chávez. Ils se seraient réunis à Bogotá dans le bâtiment de la force publique colombienne, avec des militaires colombiens.

[modifier] Le référendum révocatoire de mi-mandat (2004)

Hugo Chávez a mis en place, dans la nouvelle constitution, la possibilité pour le peuple de décider de la révocation du président ou de tout fonctionnaire vénézuélien par un référendum pouvant être organisé une fois la moitié de son mandat effectué et un certain nombre de signatures réunies. Ainsi, l'opposition a réuni le nombre de signatures nécessaires pour entamer cette procédure de révocation à mi-mandat. Les signatures sont refusées par le Conseil National Électoral (CNE), car réalisées avant la fin de la période de mi-mandat réglementaires. L'opposition a alors repris sa quête de signatures et a de nouveau réuni le nombre suffisant de signatures pour permettre l'organisation du référendum révocatoire. Cette fois, le gouvernement et le CNE ont argué que l'opposition s'était livrée à des falsifications et que les noms de certains des signataires appartenaient à des morts. Dans un climat très tendu, le gouvernement a tout de même décidé d'accepter la liste de signatures présentée par l'opposition et a mis en place pour le 15 août 2004 le dit référendum.

À ce moment, tous les sondages donnent Chávez gagnant avec 60 % des intentions de vote. Ce type de référendum n'existe, dans le monde, que dans trois pays[réf. souhaitée]. Chávez affirme qu'en cas de victoire, il se représentera à l’élection présidentielle qui suivra, ce qui peut être interprété par une ambigüité comme contraire aux dispositions limitant les mandants présidentiels de la Constitution de 1999.[réf. nécessaire]

Dans le pays, la fracture entre le gouvernement et l'opposition est plus que jamais palpable. Carlos Andrés Pérez, ancien président de la république, déchu pour corruption et impopulaire pour sa répression violente des manifestations Caracazo, allant jusqu'à déclarer que: « contre Chávez, il faut utiliser la violence (…), [et qu']une dictature devrait être instaurée ensuite. »[réf. nécessaire] Chávez affirme, en réponse, que les chefs de l'opposition sont pires qu'Hitler...[réf. nécessaire]

Le référendum révocatoire est mis en place pour le 15 août 2004. Pour en garantir la régularité, il est surveillé par la Fondation Carter et par l'Organisation des États américains (OEA). Des machines à voter fournies par la société italienne Smartmatic sont utilisées lors du scrutin. Plus tard, les autorités décident d'utiliser des machines fournies par la société Choicepoint, qui utilisent les empreintes digitales pour confirmer la régularité des votes.

Or, ces machines ont tendance à se bloquer et certaines personnes auront à attendre jusqu'à 12 heures avant de pouvoir voter. La durée d'ouverture des bureaux de vote est prolongée deux fois afin de s'assurer que tout le monde puisse voter ; l'important est que les votes se produisent dans le calme. Le soir, les résultats préliminaires indiquent que plus de 58 % des votants se prononcent contre la destitution de Chávez. Ce chiffre est confirmé par la fondation Carter et l'OEA, mais les opposants affirment que le résultat est entaché de fraudes. Dans les jours qui suivent, la majorité de l'opposition s'accorde à reconnaître Chávez gagnant et seul le parti de Mendoza refuse d'admettre la victoire du No.

Le résultat final promulgué le 23 août 2004 du CNE [6] donne les chiffres suivants, avalisés par les observateurs internationaux présents sur place :

Vote Nombre de votants Pourcentage
NO (non) 5 619 954 58,91 %
SI (oui) 3 872 951 40,60 %
NUL 47 064 0,49 %

[modifier] Seconde réélection (2006) et échec de la réforme constitutionelle (2007)

Le 3 décembre 2006, Chávez gagne l'élection présidentielle avec près de 63 % des voix, battant le chef de l'opposition, Manuel Rosales.

Le 4 septembre 2006, il annonce l'organisation pour 2010 d'un référendum constitutionnel afin, entre autres, d'abolir toute limite au nombre de mandats pouvant être effectués par le président. Cette proposition a été interprétée dans certains médias français comme Le Monde et le journal de 20h de TF1 du 3 décembre 2006[7] comme l'organisation d'une présidence à vie. Le président en titre devrait pourtant toujours être élu lors d'élections soumises au suffrage universel. Il est aussi à noter que si cette réforme avait abouti, elle aurait mis à égalité France et Venezuela sur le sujet; la France ne disposant pas à l'instar d'autres républiques d'un règlement limitant le nombre de mandats présidentiels.

Hugo Chávez a depuis lancé en 2007 une réforme qui prévoyait de supprimer le nombre limite de mandats, d'inscrire le socialisme dans la constitution et de permettre des mesures d'exception à la liberté de la presse[8] en temps de crise. Ainsi, le 24 octobre 2007, le socialisme est inscrit dans la constitution du Venezuela : pour de nombreux opposants, il s'agit d'une remise en cause du pluralisme politique[8]. Lorsque l'état d'urgence est proclamé, la liberté de la presse peut être suspendue, ainsi que les normes de la justice[8] ; ces dispositions sont semblables à ce qui existe dans de nombreuses autres démocraties. Cette réforme a fait l'objet d'une manifestation étudiante demandant le report du référendum populaire prévu le 2 décembre. Les manifestations ont été dispersées « de façon musclée » le 2 novembre[9],[10]. Les manifestations se sont poursuivies et le 8 novembre une fusillade entre partisans pro et anti-Chávez a fait 8 blessés au retour d'une de ces manifestations à Caracas[11].

Un ancien général et ministre de la défense, le général Raúl Isaías Baduel, qui avait fondé avec Chávez le MBR 200 et avait aidé son retour au pouvoir en 2002 a qualifié la réforme de « coup d'État » en novembre 2007 se proclamant dans le même discours « leader de l'opposition ». Il avait déjà dénoncé en juillet 2007 à propos de cette réforme « l'orthodoxie marxiste, qui considère la démocratie [...] comme un simple instrument de la domination bourgeoise »[12].

Le 2 décembre 2007, l'électorat vénézuélien a rejeté par référendum la réforme constitutionnelle proposée par Hugo Chávez en accordant au "non" une courte majorité de 50,7% dans un scrutin qui voit une abstention de 49,7%[13]. Après quelques tergiversations, Chávez annonce, conséquemment à cette défaite, sa première lors d'une consultation du peuple, qu'il se retirera à l'issue de son second mandat, c'est à dire en 2013[14].

[modifier] Des mesures sujettes à polémique

Chávez a menacé les membres des Forces armées en disant que ceux qui n'approuvaient pas la politique du Président n'y avaient pas leur place[15].

Le 18 janvier 2007, le parlement vénézuélien – dont tous les membres appartiennent au MVR (Parti chaviste) puisque l'opposition a boycotté les dernières législatives – accorde à Chavez les « pleins pouvoirs » pour une durée de dix-huit mois, en votant une loi l'autorisant à légiférer par décret dans certaines parties du pays[16].

[modifier] Concession hertzienne de RCTV

En avril 2007, Hugo Chávez a été accusé, selon les termes du Figaro, de « bâillonner la télévision d'opposition » lorsque la commission nationale des télécommunications refusa de renouveler la licence de RCTV, chaine appartenant au financier états-unien William H. Phelps. En effet cette commission a pris la décision de ne pas renouveler la concession hertzienne de RCTV conformément à une loi de 1987, crée sous la présidence de Jaime Lusinchide, actuellement dans l'opposition. RCTV pouvait cependant toujours diffuser par satellite, internet ou par câble et n'était pas non plus la seule chaîne d'opposition[17]. Cette chaîne populaire très critique envers le président avait même été jusqu'à soutenir et favoriser le coup d'État de Carmona en 2002[18]. Le gouvernement vénézuélien a édité un livre blanc publiquement consultable regroupant l'ensemble des critiques contre la chaîne ayant amené au non renouvellement de cette concession parmi lesquelles le reproche d'avoir violé la loi sur la responsabilité sociale de la radio et de la télévision durant les évènements de 2002[19]. Un sondage vénézuélien avait démontré l'impopularité de cette mesure, puisque presque 70 % des sondés étaient opposés à la fin de concession de la chaîne, ironiquement la plupart ne l'étant non pas pour les contenus politiques de la chaîne, mais pour ses feuilletons[20]...

La concession hertzienne ainsi libérée a été attribuée à la nouvelle télévision publique Teves (« Televisora Venezolana Social »). Une étude de l'Institut de recherches en communication (Ininco) aurait montré que « 74 % des contenus de la chaîne publique relevaient de la propagande gouvernementale ». Marcel Granier, président d'un conglomérat de chaines et de RCTV s'est dit sûr que « la démocratie et RCTV reviendront au Venezuela ». Le quotidien d'opposition Tal Cual allant même juqu'à affirmer en éditorial que « la fermeture de RCTV marque le point le plus haut de l'escalade d'agressions contre la liberté d'expression au Venezuela », en ajoutant que « L'Organisation des États américains (OEA) et le Mercosur peuvent bien dire qu'Hugo Chávez est un démocrate, mais ses actes le démentent totalement ».[21].

Cependant, la couverture médiatique occidentale sur l'affaire RCTV a été fortement critiquée et qualifiée ouvertement de « désinformation » par l'Acrimed[22] et le Monde diplomatique[23] en France ainsi qu'aux États-Unis par le FAIR, qui s'interrogea sur le fait qu'une télévision occidentale ayant appuyé un coup d'état et ses instigateurs aurait sans doute du faire face à des sanctions plus importantes que celles infligées à RCTV[24].

Le 26 mai 2007, L'armée s'empare de l'infrastructure de diffusion hertzienne de la chaine de télévision RCTV. Le 27 à minuit, elle cesse d'émettre sur le réseau hertzien mais peut toujours émettre sur le câble, le satellite et internet. Seule un foyer sur cinq peut désormais la recevoir[25].

Plusieurs milliers d'étudiants ont manifesté contre cette décision[26]. Mgr Baltasar Porras Cardoso, un évêque vénézuélien supporter du putsch de Cardoso a dénoncé le « sectarisme » du chef de l'État, comparant Chávez à Hitler, Mussolini et Castro dans les colonnes du quotidien brésilien O Estado de Sao Paulo. Le maire de Caracas a considéré que « Le gouvernement ferme les chaînes critiques car il ne veut pas qu'on voie ces [manifestations]. »[27]. À l'inverse des centaines de milliers de manifestants ont manifesté leur soutien à Chávez début juin[28]. Pour contrer les opposants, Chávez a demandé à ses partisans de former des « conseils étudiants », qui pourraient recevoir 600 millions de dollars de l'État[29].

Manifestation de soutien à RCTV au Venezuela le 27 mai 2007
Manifestation de soutien à RCTV au Venezuela le 27 mai 2007

Des intellectuels, universitaires et hommes politiques britanniques principalement issus de la gauche contestataire dont John Pilger, Harold Pinter, Tariq Ali, Kelvin Hopkins et Julia Buxton, ainsi que des universitaires français comme Annie Lacroix-Riz ont soutenu cette décision de ne pas renouveler la concession de la RCTV en raison de sa participation au coup d'État de 2002. Ils rappellent que cette chaîne a utilisé son canal pour appeler maintes et maintes fois au soulèvement contre le gouvernement démocratiquement élu, et que les conspirateurs de 2002 ont violé la constitution vénézuélienne en de nombreux points lors des deux jours de leur prise de pouvoir[30]. Le sociologue Luis Lander considère qu'affirmer que « RCTV [est] le représentant de la démocratie est une blague »[31]. Pour sa part Salim Lamrani rappelle qu'en 2006 il y avait pas moins de 16 chaînes privées de plus au Venezuela par rapport à 2000, contre seulement 4 chaînes publiques supplémentaires. Sur la même période, le nombre de radios privées a augmenté de 75, contre 7 pour le secteur public. Devant une telle augmentation du nombre de médias privés, il considère que l'affirmation d'une volonté d'hégémonie médiatique de la part de Chávez est pour le moins discutable[32]. Les défenseurs de la chaîne rappellent que c'est à la commission de contrôle des médias de traiter ces questions mais qu'elle a été mise sous la coupe de Chávez[réf. nécessaire]. Human Rights Watch, Reporters sans frontières, le parlement européen ou le sénat des États-Unis ont condamné unanimement la décision d'Hugo Chávez[réf. nécessaire]. Le président bolivien Evo Morales, allié et ami de Chávez, a déclaré qu'il ne fermerait jamais une chaîne de télévision.[réf. nécessaire]

[modifier] Menaces envers Globovision

Le ministre de la communication vénézuélien Willian Lara a accusé Globovision, une chaine privée locale de Caracas, de diffuser des images subliminales appelant à l'assassinat du président vénézuélien[33]. Le président de Globovision a dénoncé ces allégations comme « ridicules ». Une enquête a été ouverte par le gouvernement chaviste. Parlant de « fascisme » à propos de Globovision, Chávez a enjoint la chaine à « se calmer, autrement c'est moi qui vais leur infliger le calmant ».[réf. nécessaire]

Réagissant lors de la visite en France de Chavez aux menaces sur Globovision, Robert Ménard, secrétaire générale de Reporters sans frontières, parla de « l'inquiétante dérive d'un homme et de son régime »[34].

[modifier] Présence médiatique de Chavez

Une fois par semaine, toutes les chaînes de télévision et stations de radio publique interrompent leur programmation et transmettent intégralement et en direct les discours d'Hugo Chávez.[réf. nécessaire] Entre 1999 et 2006, les médias ont dû relayer ces discours à 1 339 reprises selon un décompte du quotidien El Nacional, soit environ 170 fois par an[35]. D'après Maxime Vivas, écrivain altermondialiste et auteur d'un livre pour le journal l'Humanité, El Nacional, « journal qui approuva le putsch allant jusqu’à le qualifier de « démocratie retrouvée » est d’un anti-chavisme délirant » et affirme que « de toute évidence, le chiffre, à supposer qu’il ne soit pas purement bidonné (comme l’information d’El Nacional ayant annoncé durant le putsch de 2002 la démission de Chávez) correspond plutôt au total des apparitions de Chávez à la télévision en sept ans, sous des formes diverses et dans des circonstances précises »[36].

Le quotidien vénézuélien El Universal estime que la stratégie de réduction de la liberté de la presse d'Hugo Chávez est plus « raffinée » que la censure pure et simple et passe par des procès contre les journalistes sur des questions sans rapport avec leur métier pour les dissuader d'être critiques. Les agences gouvernementales seraient également invitées par des primes à instiller une autocensure et à neutraliser les critiques éventuelles. Selon El Universal, « plutôt que de contrôler directement les médias, [le pouvoir] préfère les neutraliser ». L'ONG Espacio Público a ainsi recensé en 2006 106 atteintes à la liberté d'expression[37].

[modifier] Politique du gouvernement Chávez

[modifier] Politique intérieure

[modifier] Politique économique

Depuis son élection, Hugo Chávez déclare mettre petit à petit en place une politique économique sensiblement « socialiste » sans pour autant l'être totalement, il la nomme « révolution bolivarienne ». [38].

Une redistribution partielle des terres a été lancée : dans un pays où l'économie est principalement fondée sur l'exploitation du pétrole et où la question de la terre n'est plus un véritable problème économique depuis les années 1960, Hugo Chávez décide de nationaliser les domaines en friche appartenant aux plus riches propriétaires et à ceux ne pouvant justifier de titre de propriété. Il les redistribue alors à des agriculteurs devant former de petites coopératives, afin de donner du travail aux plus pauvres et de limiter les importations dans un pays endetté et ayant une quantité considérable de terres cultivables non exploitées. Malheureusement, les résultats ne sont - pour le moment - pas très concluants et de nombreux économistes craignent que la politique menée par M. Chavez ne rende le Venezuela encore plus dépendant des importations alimentaires qu'auparavant[39].

Des systèmes de microcrédits d'initiative publique sont mis en place afin de faciliter le développement des petites entreprises parmi les franges les plus pauvres de la population n'ayant pas accès au crédit bancaire, faute de garanties suffisantes. À la différence du microcrédit commun, issu d'initiatives privées, celui mis en place ici est encouragé par le pouvoir mais également par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour les initiatives visant les réfugiés colombiens[40].

Dans le pays, la culture des OGM est interdite. Un système de banque de semences est mis en place, afin de fournir qui le demande. Son but officiel est de préserver la diversité des plantes.

La pêche intensive est interdite dans les eaux territoriales vénézuéliennes, afin de préserver la biodiversité maritime et de favoriser les petits pêcheurs. La pêche au chalut est ainsi interdite dans les zones côtières.

[modifier] Bilan

La période 1998-2002 a été marquée par la récession, le PIB décroissant sur la période d'1,9%[41]. Depuis, la croissance économique a été tirée par la hausse des cours du pétrole[38] et la croissance a atteint 9% en 2006. Le pétrole représente en 2007 90% des exportations du pays[42] et 50% des recettes du gouvernement[43].

En 2007 l'inflation a atteint 22,5%, soit le double de l'objectif gouvernemental, contre une estimation de 5% par le Fonds monétaire international pour les économies émergentes[38]. Le taux de chômage était estimé pour 2006 à 8,9%[42].

Début 2008, le Venezuela, sous l'effet d'une augmentation de la demande mondiale[44], de problèmes de production, de contrebande, et d'une augmentation majeure du pouvoir d'achat des classes pauvres[45] subit une importante pénurie alimentaire accompagnée par une hausse du prix des denrées d'environ 35 %; l'opposition pointe quant à elle les mesures socio-économiques du gouvernement comme responsables de la crise[46]

[modifier] Éducation

Hugo Chávez a mis en place plusieurs programmes d'éducation :

  • La "Misión Robinson" pour l'alphabétisation qui utilise, la méthode cubaine "Yo sí puedo" au lieu de l'ACUDE utilisée par les gouvernements précédents ;
  • La "Misión Ribas" qui vise à la poursuite de l'enseignement scolaire ;
  • La "Misión Sucre" qui concerne l'éducation supérieure.

La réorganisation de la Fundación Ayacucho en 2005 a permis d’attribuer plus de 14 000 bourses d’enseignement supérieur pour l’année 2006 ; la part du Produit Intérieur Brut consacrée à l’éducation, qui était de 1,7 % en 1993 et de 1,6 % en 1998, est passée à 4,3 % en 2005[47].

Selon l'UNESCO, l'analphabétisme a été éradiqué au Venezuela, et la politique de lutte contre la faim est présentée comme un exemple à suivre par le dernier rapport sur le Droit à l'alimentation présenté à l'Assemblée Générale des Nations Unies. D'autre part, les taux de pauvreté et de pauvreté extrême ont considérablement baissé ces dernières années[48].

[modifier] Politique militaire

Ces initiatives ont été largement critiquées par l'opposition qui les accuse d'être entachées de corruption. Chávez a répondu que de tels programmes sont les principaux moyens de développement possibles. Il a également déclaré que l'influence des « américanistes » au sein de la bureaucratie de l'État entravait le développement du pays.

Avec Chávez, les forces vénézuéliennes ont diversifié leurs sources d'approvisionnement en armements, achetant du matériel au Brésil, à la Russie et à l'Espagne. Les États-Unis, déclarant craindre des transferts de technologie, ont pressé la Russie et l'Espagne de ne pas les livrer. Le Venezuela s'est également plaint que les États-Unis aient refusé ou retardé la vente de pièces pour des avions de combat F-16 achetés dans les années 1980. Chávez a rompu la coopération militaire entre les deux pays et demandé le départ des conseillers américains du pays.

En 2005, Chávez a annoncé la création d'une grande « réserve militaire » pouvant atteindre 1,5 million de personnes soit 6% de la population du pays. À l´occasion du discours présidentiel du Nouvel An 2006, le président a présenté un projet de changement du nom des troupes vénézuéliennes. Dorénavant, les « troupes vénézuéliennes » deviendront «troupes bolivariennes», en hommage à Bolivar. Ce changement de nom cher au gouvernement Chavez[49] concernerait également la marine et la flotte aérienne.

[modifier] Réseau de distribution alimentaire MERCAL

Le réseau de distribution alimentaire MERCAL a été mis en place. Il s'agit de distribuer en dessous des prix du marché, dans des boutiques ou des supermarchés liés à l'État, les produits agricoles. 13 millions de Vénézuéliens bénéficient du réseau de distribution MERCAL, soit un peu plus de la moitié de la population. Mais le MERCAL n'est pas réservé aux plus démunis et tout un chacun peut y faire ses courses, ce qui réduit l'aspect social de cette création.

Le système fonctionne sur la base du rationnement, comme deux litres d'huile ou un kilo de lait en poudre par personne. Ce système de distribution favorise cependant les arrangements, les produits vendus aux prix du MERCAL finissant souvent vendus à des prix classiques dans les boutiques. Par ailleurs il a entrainé une raréfaction de certains produits de base comme le lait; selon un diplomate étranger, « bloqué depuis plusieurs années, le prix de vente du lait est inférieur au coût de production, donc de nombreux paysans ont vendu leurs vaches. » Le régime a dénoncé un « sabotage » à propos de ces pénuries tandis que Fédécameras, l'organisation patronale vénézuélienne, y voit « le signe avant-coureur des pénuries d'une économie planifiée à la soviétique »[50].

[modifier] Santé

En échange de livraisons de pétrole vénézuélien, le gouvernement cubain de Fidel Castro fournit environ 20 000 médecins, qui participent au programme Barrio Adentro (à l'intérieur du quartier), un programme de santé pour les quartiers défavorisés, et sont également présents dans les zones rurales reculées.
Les casernes militaires sont utilisées pour accueillir du matériel médical de haute technologie, multipliant ainsi les centres hospitaliers et permettant à une plus grande partie de la population d'y accéder gratuitement.

[modifier] Politique internationale

[modifier] Le discours de l'unité

Bien qu'ayant signé la convention de Quito concernant la CSAN, qui prévoit une union coordonnée des pays du continent, Hugo Chávez tente d'établir une union avec des pays comme l'Uruguay, le Paraguay et l'Argentine. Il a également déclaré vouloir former avec le Brésil de Lula, et d'autres pays d'Amérique du Sud, une compagnie transnationale du pétrole, appelée Petroamerica.

Le 30 juin 2005, Chávez signe un contrat entre le Venezuela et 13 autres pays des Caraïbes, contrat portant sur des échanges pétroliers avantageux, afin de faciliter l'indépendance des pays des Caraïbes. Les signataires sont Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, le Belize, Cuba, la République dominicaine, Grenade, la Guyana, la Jamaïque, la Dominique, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, et le Suriname. La Barbade et Trinité-et-Tobago, qui étaient présents, n'ont pas signé l'accord.

Les présidents du Venezuela et de Cuba, Hugo Chávez et Fidel Castro, suivis par le président bolivien Evo Morales, ont entamé, en avril 2005, la mise en œuvre de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), renforçant la coopération entre les deux pays. Ces accords sont signés à La Havane, alors que la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice effectue une tournée en Amérique latine pour promouvoir le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). L'ALBA est présentée par Chávez et Castro comme l'application des principes de « solidarité plus vaste entre les peuples d'Amérique latine » et une alternative à la ZLEA. L'échange de pétrole vénézuélien contre des médecins cubains entre dans ce cadre, et il est également question d'agriculture ou de produits miniers. Depuis, le Nicaragua a adhéré à l'ALBA, ainsi que trois États des Caraïbes: la Dominique, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Antigua-et-Barbuda. L'Équateur a récemment manifesté son intérêt.

En juillet 2006, le Venezuela rejoint le Mercosur, marché commun sud-américain (sur le même modèle que l'UE), dont sont déjà membres le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay.

[modifier] Hugo Chavez et les FARC

Le gouvernement de la Colombie, qui possède une très longue frontière terrestre avec le Venezuela, s'est inquiété plusieurs fois de l'expansion militaire du Venezuela et de son attitude par rapport aux organisations terroristes de Colombie, en particulier les groupes de guérilleros marxistes (FARC, ELN). Ainsi il avait fait savoir en mars 2005 sa préoccupation causée par une « course aux armements » à laquelle se livrerait Caracas[51].

Selon le gouvernement colombien et divers médias dont une revue américaine (US News and World Report), Chávez aurait permis aux FARC et à l'ELN de trouver refuge dans la zone frontalière des deux pays. Un convoi de munitions en provenance du Venezuela destiné aux FARC aurait selon la même source été intercepté en Colombie, et des cadres du FARC auraient transité par le Venezuela pour se faire soigner à Cuba.[réf. nécessaire]

En mars 2008, les forces armées du gouvernement colombien affirmèrent avoir récupéré sur place un ordinateur appartenant à Raúl Reyes lors de son assassinat par un raid aérien dans la république voisine d'Équateur. Selon des documents trouvés dans cet ordinateur, Hugo Chávez aurait reçu des FARC, en 1992, une somme équivalente à cent millions d'euros lorsqu'il était emprisonné pour sa tentative de coup d'État, et il aurait envoyé la somme de 300 millions de dollars aux FARC en 2008. Ces accusations ont été immédiatement démenties par le vice-président vénézuélien Ramon Carrizalez[52]. Des journalistes, notamment le journaliste d'investigation Greg Palast, dénoncent l'impossibilité d'un ordinateur d'avoir résisté au bombardement mené par les forces colombiennes et contestent l'authenticité des documents présentés, notamment sur la foi de dates de création ou modification de fichiers qui seraient postérieures à la date de saisie annoncée[53],[54]. A contrario, une enquête menée par l'agence Interpol conclut qu'« aucune des données contenues dans les pièces à conviction informatiques n’a subi d’altération postérieurement à leur saisie, le 1er mars 2008, par les autorités colombiennes »[55].

[modifier] Anti-américanisme et anti-impérialisme

Une hostilité affichée envers l'administration des États-Unis et son « impérialisme » est le trait dominant de la politique étrangère du gouvernement vénézuélien depuis 1998. Le gouvernement américain a été accusé de comploter pour perpétuer l'hégémonie de son pays en Amérique latine, et pour y arriver, de vouloir renverser le gouvernement Chávez.

En mars 2004, celui-ci porte plainte contre les États-Unis auprès de l'Organisation des États américains (OEA), pour leur participation dans le putsch de 2002. Il dit avoir de nombreuses preuves de leur participation qui concerneraient, entre autres, la présence de navires de guerre de l'US Navy dans les eaux territoriales vénézuéliennes.

Le 15 septembre 2005, lors du sommet du 60e anniversaire de l'ONU, il déclare qu'il faut transférer cette organisation : « Nous proposons que le siège des Nations unies [à New York] quitte un pays qui ne respecte pas les résolutions de l’Assemblée générale ». Il annonce ensuite lors d'une émission de télévision de la chaîne américaine ABC que les États-Unis veulent envahir le Venezuela [56].

Le président du Venezuela Hugo Chávez a offert, le 7 septembre 2005, l'aide humanitaire de son pays aux victimes de l'ouragan Katrina, tout en critiquant vivement le gouvernement américain pour son manque de préparation face à cette catastrophe, lors d'un discours dans lequel il a cité en exemple la qualité des plans d'évacuation mis en place par Cuba lors des ouragans.

En janvier 2006, Hugo Chávez lance une opération de réduction de 40 % du prix du fioul exporté aux États-Unis, en faveur des Américains pauvres. Il donne suite à une promesse prononcée en septembre 2005, après la catastrophe de l'ouragan Katrina. Les bénéficiaires se trouvent dans les États du Maine, du Massachusetts et du Rhode Island, et incluent aussi le quartier new-yorkais du Bronx ainsi que quatre tribus amérindiennes. Pour certains analystes américains, cette initiative est une campagne de communication destinée à rassurer l'opinion publique des États-Unis.

Le 13 septembre 2006, il exprime publiquement ses doutes portant sur la version du gouvernement américain des attentats du 11 septembre en s'interrogent sur un possible dynamitage des tours jumelles et l'usage d'un missile pour frapper le Pentagone : « Un avion serait tombé sur le Pentagone. Mensonge ! À moins que ce soit un avion invisible ! »[57]. Sa déclaration est concomitante d'une résolution du Parlement vénézuélien demandant au président Bush des éclaircissements sur sa version des attentats[58].

Le 20 septembre 2006, lors d'un discours à l'assemblée générale de l'ONU, il qualifie le président américain de « menteur » de « tyran » et de « diable »[59].

Au nom de l'anti-impérialisme, Chávez affirme désirer une disparition pure et simple du FMI, qu'il qualifie de « Dracula »[60]. Le 30 avril 2007 Chávez a déclaré la sortie de son pays du FMI.

[modifier] Hors Amériques

En octobre 2004, Chávez signe un accord avec la Russie portant sur l'énergie et la livraison d'un important stock d'armes légères et d'aéronefs de combat.

En 2004, il reçoit le controversé Prix Kadhafi des droits de l'homme de la Libye.

Faisant suite à une coopération bilatérale initiée en 2001 dont le but affiché est de créer un partenariat stratégique, Chávez s'est rendu par deux fois en visite en République populaire de Chine pour signer des accords économiques avec ce pays qui considère le Venezuela comme son premier interlocuteur commercial et politique sur le continent sud-américain.

Le président Hugo Chavez a annoncé le 11 juin 2006 qu'il se rendrait en Iran et en Corée du Nord qui revendique la possession de l'arme nucléaire, pays faisant partie « de l'axe du mal » selon Washington, pour « renforcer nos (…) alliances stratégiques ». Le département d'État américain a ajouté, en mai 2006, le Venezuela à sa liste des pays ne coopérant pas avec Washington dans la lutte contre le terrorisme. Sur ce thème le Venezuela demande, depuis 2005, aux États-Unis d'Amérique l'extradition de Luis Posada Carriles un terroriste et ancien agent de la CIA, reconnu coupable d'avoir fait exploser en vol un avion civil cubain parti de Caracas, le 6 octobre 1976, provoquant ainsi la mort de ses 73 passagers. Cette demande reste toujours sans réponse fin 2006. Hugo Chávez accuse également les États-Unis d'avoir participé à son enlèvement lors du coup d'État de l'opposition.

Selon le Le Canard enchaîné du mercredi 26 juillet 2006, Hugo Chávez aurait, lors d'une visite à Minsk, le dimanche 23 juillet précédent, « loué le modèle social de Biélorussie », pays dirigé par Alexandre Loukachenko, condamné par le rapport 2006 d'Amnesty International. Lors de cette visite, Chávez a proclamé son intention de créer une alliance stratégique entre le Venezuela et la Biélorussie, au moyen d'une coopération dans les domaines scientifique, technique, industriel, pétrolier, gazier et militaire. Cette alliance serait destinée, selon lui, à « protéger la patrie contre les menaces extérieures et intérieures aux projets nationaux qui dérangent l’impérialisme, parce qu’ils sont fructueux ».

En visite en Iran, le 30 juillet 2006, Hugo Chávez, qualifié de « frère » par le président Ahmadinejad, déclare que les opérations militaires israéliennes en cours au Liban sont comparables aux « actes d'Hitler », en évoquant le « fascisme israélien[61] ». Il déclare également que l'Iran a le droit de disposer de l'énergie atomique, prenant ainsi parti en sa faveur dans les négociations qui opposent ce pays aux puissances occidentales.

[modifier] Divers

En 1998, la première initiative diplomatique, de Chavez, élu président, fut de soutenir la libération de Ilich Ramírez Sánchez, plus connu sous son nom de guerre Carlos. Selon lui les conditions de détention en France du chef terroriste vénézuélien seraient contraires aux droits de l'homme et le Venezuela pourrait réclamer officiellement son retour au pays natal. [réf. souhaitée]

[modifier] Critiques et soutiens médiatiques

Les principales critiques issues des médias européens ou nord-américains ou de l'opposition vénézuélienne pointent du doigt l'« autoritarisme » et le « populisme » d'Hugo Chávez.

Le président vénézuélien a été accusé par l'Institut international de la presse (IIP) d'étouffer les voix des médias ayant une attitude critique à son égard. De même, il a été très critiqué par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et par la Société interaméricaine de la presse (SIP) qui lui reproche son « hostilité générale » à l’égard des éditeurs et des médias qui se disent « indépendants », des médias appartenant aux dirigeants de grandes entreprises ayant gouverné le pays avant Chávez. Lors de certains de ses discours, il a montré du doigt publiquement les journalistes présents. Cependant, la liberté de la presse est totale au Venezuela[62], et le gouvernement finance également les télévisions associatives.[réf. nécessaire]

Il faut noter cependant que la plupart des médias nationaux vénézuéliens privés sont fortement hostiles à Hugo Chávez. Ils ont également incité le peuple à se soulever lors du coup d'État contre Chávez (démocratiquement élu avec 59 % des voix), soutenant l'opposition proche des États-Unis et de l'ancien président Carlos Andrez Perez[63]. Les moyens utilisés par ces médias sont accusés d'avoir alimenté l'insurrection plutôt que de simplement la soutenir (diffusion répétitive des images montrant des blessés, imputation au président de la responsabilité des violences mortelles, annonce (falsifiée comme on le sait désormais)[64] de la démission de Chávez, puis de son arrestation). Plusieurs ONG dont Human Right Watch relayeront également ces critiques du rôle des médias privés pendant le putsch. A contrario, la chaîne publique vénézuélienne Venezolana de Televisión (VTV), qui a joué un rôle important lors du coup d'État de Carmona, demeure un ferme soutien du président. En témoigne l'émission hebdomadaire Aló Presidente (diffusée sur toutes les chaînes hertziennes du pays, comme d'ailleurs l'intégralité des interventions télévisées du président), au cours de laquelle Chávez lui-même endosse le rôle d'animateur de talk-show répondant aux doléances des téléspectateurs... Au cours de l'émission du dimanche 9 septembre 2007, il a parlé pendant un peu plus de sept heures[57].

L'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa affirme que Hugo Chávez exerce un « populisme belliqueux », et l'accuse de privilégier l'exportation de sa « prétendue révolution sociale » aux besoins de son peuple largement miséreux[65].

Il est aussi critiqué par le journaliste Marc Saint-Upéry pour s'être « laissé séduire durant les années 90, par le nationalisme anti-impérialiste exacerbé de Norberto Ceresole »[66]. Sur ce propos, la menace de Chávez, en 2007, d'expulser les officiels étrangers qui « outragent le Venezuela ou ses autorités » a été vivement critiquée.[67]

[modifier] Corruption

Le journal Le Monde, dans son édition datée du 2 janvier 2007[68], dénonce la corruption du régime en particulier grâce aux pétrodollars. Selon Le Monde, Hugo Chávez aurait multiplié les structures destinées à « siphonner » les ressources de Petroleos de Venezuela (Compagnie pétrolière nationale du Venezuela) ainsi que les réserves de la Banque centrale. Citant un diplomate, le quotidien donne l'exemple du Fonden (Fonds de développement national), « un objet financier non identifié, un OFNI, une grosse tirelire dont l'usage dépend exclusivement du Président de la République et du ministre des finances ». Ces fonds ont des recettes de 22 milliards de dollars contre 60 pour le reste du budget. Selon Eleazar Diaz Rangel, directeur du quotidien Ultimas Noticias réputé indépendant, « un organisme comme le Fonden stimule la corruption ». La branche locale de Transparency International avance également que le Venezuela se trouvait parmi les pays les plus corrompus d'Amérique latine, au même titre que le Paraguay, le Nicaragua ou le Panama et que, désormais, le baromètre de la corruption de cette organisation le situe au sommet du classement régional, juste après Haïti. L'ancien parlementaire actuellement dans l'opposition Felipe Mujica, affirme que Chávez « dispose de manière discrétionnaire des ressources de PDVSA, dont il a fait sa caisse noire » et que « Les réserves de la Banque centrale ont été arbitrairement plafonnées à 30 milliards de dollars, l'excédent de 7 à 10 milliards de dollars étant mis à la disposition du Président de la République.[68]

[modifier] La famille Chávez dans les institutions

Fin mai 2007, un cousin du chef de l'Etat, Asdrubal Chávez, a été promu vice-président de l'entreprise publique Petroleos de Venezuela (PDVSA). Le frère aîné du chef de l'Etat, Adrian Chávez, a été nommé ministre de l'éducation.[69],[70].

Son père, Hugo de los Reyes Chávez, gouverneur élu de l'État de Barinas a nommé son fils Argenis Chávez comme secrétaire d'État. Les opposants au clan Chávez parlent ainsi de « la famille royale de Barinas » faisant mention a côté des deux personnes précédemment citées d'autres élus plus ou moins proches parents d'Hugo Chávez.

Parmi les autres membres de la famille, Anibal Chávez a été élu maire de Sabaneta de Barinas et Narciso Chávez brigue la mairie de Bolivar[69].

[modifier] Clientélisme

Hugo Chávez est accusé de clientélisme en ne finançant plus que des films dans la ligne du régime. Le réalisateur et sociologue Oscar Lucien dénonce « une politique culturelle qui pratique l'apartheid au profit des partisans du gouvernement Chávez » à propos d'une subvention accordée à Danny Glover, réalisateur, soutien d'Hugo Chávez et conseiller d'une télévision chaviste[réf. souhaitée], pour un film portant sur Toussaint Louverture. Cette subvention extraordinaire accordée par l'assemblée nationale vénézuelienne en vue de l'importance historique du personnage, initiative d'ailleurs saluée par le président haïtien René Préval[71]« équiva[ut] à 17,6 millions de dollars, [soit] cinq ans de production vénézuélienne »[72].

[modifier] Hugo Chávez et le monde juif

[modifier] Affaire de son prétendu antisémitisme

Le 24 décembre 2005, Hugo Chávez, catholique, prononce un discours concernant les inégalités sociales dans lequel il dit :

« Il y a dans le monde de quoi satisfaire les besoins de tout le monde, mais dans les faits des minorités, les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ, les descendants de ceux-là même qui ont expulsé Bolivar d'ici et qui l'ont crucifié à sa manière à Santa Marta en Colombie. Une minorité s'est appropriée les richesses du monde, une minorité s'est emparé de l'or de la planète, de l'argent, des minerais, des eaux, des bonnes terres, du pétrole, des richesses et ils ont concentré les richesses en peu de mains : moins de dix pour cent de la population du monde est maîtresse de la moitié de la richesse de tout le monde. »[73]

Une première dépêche publiée sur le site de la Jewish Telegraphic Agency le 30 décembre 2005 dénonce le discours de Chavez comme antisémite[74]. Cinq jours plus tard, les choses s'emballent avec la publication d'un communiqué du Centre Simon-Wiesenthal qui reprend de façon tronquée le discours d'Hugo Chavez[75] :

« Le monde a des richesses pour tous, mais des minorités, les descendants du même peuple qui a crucifié le Christ, ont confisqué toutes les richesses du monde. »

Ce communiqué est ensuite repris par la plupart des grands médias du monde, notamment Libération, sans qu'apparemment ceux-ci ne cherchent à le comparer avec la retranscription du discours, disponible sur le site du gouvernement. Libération intensifiera les coupes et les modifications à l'intérieur de la citation pour faire finalement dire à Hugo Chavez que :

« Plus que jamais, le Christ nous manque (...), mais il se trouve qu’une minorité, les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ (...) s’est emparée des richesses du monde [...] et a concentré ces richesses entre quelques mains. »

Il est aussi à noter que les associations juives du Venezuela ont toutes défendu les propos de Chávez et critiqué fortement le Centre Wiesenthal[76]. Le Comité juif américain ainsi que le Congrès juif américain ont tous deux confirmé les dires de la communauté vénézuélienne selon lesquels les commentaires de Chávez ne visaient pas les Juifs.

Le journal Le Monde a pour sa part seulement précisé que « les représentants de la communauté juive se démarquent du Centre Simon Wiesenthal », et également que « Ce n'est pas l'opinion des intellectuels vénézuéliens de l'opposition ». Une trentaine d'entre eux, ex-recteurs d'université, professeurs et écrivains, ont signé en ligne une pétition « contre les allusions antisémites du discours officiel vénézuélien » rédigée et publiée par un site internet de l'opposition extrémiste favorable au coup d'État[77].

L'affaire à été depuis intégralement détaillée par l'acrimed, prenant comme point de départ le discours du président Chávez jusqu'à ses dernières « modifications »[78].

[modifier] Déclarations sur Israël

Le 30 juillet 2006, Hugo Chávez, a déclaré que les opérations de l'armée israélienne au Liban étaient comparables aux « actes d'Hitler » et a évoqué un « fascisme israélien » à cette occasion[79].

Le 3 août 2006, Hugo Chávez annonce qu'il rompt ses relations diplomatiques avec Israël qu'il accuse de « génocide » envers les palestiniens.[réf. souhaitée]

En mars 2008, suite à la forte tension diplomatique provoquée par la liquidation par la Colombie du numéro deux des FARC, Raul Reyes, Chávez, accusé par le gouvernement de cette dernière de soutenir financièrement la guérilla marxiste, a lancé publiquement : « La Colombie est devenue l'Israël de l'Amérique latine »[80].

[modifier] Rapports avec Norberto Ceresole

Hugo Chávez est réputé avoir été proche du politologue argentin Norberto Ceresole connu pour ses ouvrages négationnistes, et souvent taxé de fascisme et d'antisémitisme[réf. nécessaire]. En mai 2006, Hugo Chávez reconnaitra cette amitié, évoquant « un grand ami » et « un intellectuel respectable » lors de l'émission vénézuelienne Aló Presidente[81].

Dans le livre Caudillo, Ejército, Pueblo, Ceresole évoque quant à lui« [son] ancienne amitié avec le commandant Chávez »[82].

Selon le politologue Jean-Yves Camus, Ceresole n'a jamais fait parti du « premier cercle » des conseillers de Chávez.

Selon un article très critiqué - voir section Hugo Chávez #Affaire de son prétendu antisémitisme - du quotidien français Libération, le président « Chávez [a] été conseillé et s'[est] longtemps abreuvé des oeuvres de Norberto Ceresole »[83],[84].

[modifier] Hugo Chávez vu de France

Hugo Chávez est suivi avec intérêt par la gauche altermondialiste. Il est souvent cité par Attac, et par le mensuel Le Monde diplomatique. Le journal a évoqué à plusieurs reprises un traitement médiatique français jugé particulièrement partial, Ignacio Ramonet voyant en particulier dans la polémique de mai 2007 concernant RCTV le symbole d'une « campagne de démolition [...] haineuse » à l'encontre de Hugo Chávez[85]. Ce diagnostic de partialité a été repris par Acrimed[86]. Il bénéficie aussi du soutien du sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon.

[modifier] Sources d'inspirations idéologiques de Hugo Chávez

[modifier] Le bolivarisme

Le bolivarisme se revendique du meneur indépendantiste Simon Bolivar (libérateur des territoires situés entre le Venezuela et le Pérou contre le pouvoir colonial espagnol). Il prône aussi bien l'idée de justice sociale (qui n'a pourtant jamais été au centre des préoccupations de Simon Bolivar, lui-même possesseur d'esclave !) que l'unité sud-américaine.

[modifier] La théologie de la libération

Deux citations d'Hugo Chávez éclaircissent sa pensée [87]:

« Parmi les éléments qui pourraient définir le socialisme du XXIe siècle, je dirais que la première caractéristique est l’élément moral. Il faut commencer par cela, par la conscience, par l’éthique. Le Che a beaucoup écrit sur la morale socialiste. Quelle que soit la vision du monde que l’on a, il faut nous réapproprier le sens éthique de la vie. Ce que je dis là tient sans doute beaucoup du christianisme : « Aimez-vous les uns les autres » ou « Aimez votre prochain comme vous même ». En réalité, il s’agit de ceci : de la solidarité avec le frère. Il s’agit de la lutte contre les démons que le capitalisme a semés : l’individualisme, l’égoïsme, la haine, les privilèges. »

« Je suis chrétien et je pense que le socialisme doit se nourrir des courants les plus authentiques du christianisme. »

M. Chavez a aussi eu un débat avec le pape à propos de la colonisation des Amériques et la conversion des Amérindiens au christianisme. [88]

Ajoutons que certains analystes pointent les relations entre le gouvernement de M. Chavez et des groupes évangélistes qui sont en plein essor au Venezuela. Ces relations pourraient d'ailleurs en partie expliquer la décision de M. Chavez de ne pas renouveler le contrat de diffusion de RCTV, chaîne souvent décrite comme immorale par les protestants du pays à cause de ses telenovelas et autres programmes populaires.[réf. souhaitée]

Lors d'un discours, il a déclaré que l'Eglise catholique ainsi que d'autres courants essayaient de manipuler le Christianisme pour en faire un opium du peuple mais qu'au Venezuela la religion chrétienne restait l'énergie du peuple et qu'elle était source de justice sociale, de lutte pour la dignité de l'être humain , d'égalité, et de liberté.[89].

Lors d'un voyage officiel en Arabie saoudite, il a invoqué le Christ devant un grand nombre de délégués musulmans[réf. souhaitée].

[modifier] Notes et références

  1. Biographie de Hugo Chávez
  2. cf. Alberto Barrera Tyszka & Cristina Marcano, « Chávez, el regreso de los caudillos », Letras libres, mars 2005, et Alberto Garrido, « Ceresole, la periodista y los Carapintadas » in Chávez Con Uniforme
  3. Aló Presidente, site officiel du gouvernement.
  4. Documentaire irlandais « The Revolution Will Not Be Televised »
  5. Radiographia de una mentira Google
  6. CNE : Conseil National Electoral du Vénézuéla
  7. Reportage de Jean Philippe Héquette et d'Alain Ammar. Et ce dernier de déclarer en conclusion du reportage que « S'il est largement réélu, Hugo Chávez a promis d'organiser un référendum qui pourrait lui permettre de devenir président à vie, un cauchemar pour les libéraux et les démocrates du Venezuela » - Visionner le reportage
  8. abc Gerardo Reyes, « Le socialisme érigé en doctrine d'État », dans Nuevo Herald, article repris dans Courrier international n°887, 31-10 au 07-11-2007, p.21, (es)[lire en ligne]>
  9. Dispersion musclée d'une manifestation anti-Chávez à Caracas, Edicom, 2 novembre 2007
  10. Vidéo des évènements sur le site du journal Le Monde
  11. Venezuela: huit étudiants blessés après une manifestation contre Chávez, La Tribune, 8 novembre 2007
  12. L'ex-chef des armées vénézuéliennes critique Hugo Chávez, Le Monde, 7 novembre 2007
  13. Le Monde, Venezuela : l’enjeu des déçus du ‘chavisme', 8 décembre 2007, p. 23
  14. (en)« Chavez will step down in 2013 », BBC, 7 décembre 2006
  15. (es) Voir discours de Chavez (Venezolana de Télévision)
  16. « Les pleins pouvoirs donnés à Chavez », Le Figaro, 18 janvier 2007.
  17. Fin de la concession attribuée à RCTV : Concert de désinformation à la française sur Acrimed
  18. « Chávez bâillonne la télévision d'opposition », Le Figaro, 26 mai 2007.
  19. (es)Libro blanco RCTV-Web le livre blanc du gouvernement expliquant les raisons du non-renouvellement de concession
  20. Lire l'article sur le site de l'agence Reuters.
  21. « La dernière grande chaîne d'opposition au Venezuela a cessé d'émettre », Le Monde, 28 mai 2007.
  22. « Fin de la concession attribuée à RCTV : Concert de désinformation à la française », Acrimed, 1er juin 2007.
  23. « Désinformation sur le Venezuela », Le Monde diplomatique, 30 mai 2007.
  24. (en)Article du FAIR
  25. « La revanche du président Chávez », RFI, 28 mai 2007
  26. « Les étudiants vénézuéliens défient le président Hugo Chávez », Le Monde, 13 juin 2007
  27. « Hugo Chavez poursuit son action contre les médias d'opposition »
  28. « Venezuela: manifestation massive pro-Chávez après la fermeture de RCTV »
  29. « Les étudiants vénézuéliens défient le président Hugo Chávez », Le Monde, 13 juin 2007
  30. The Guardian, 26 mai 2007
  31. « Chávez bâillonne la télévision d'opposition », Le Figaro, 26 mai 2007.
  32. « Reporters sans frontières et RCTV : Désinformation et mensonges »
  33. Le ministre reproche à la chaine d'avoir passé des images de l'attentat manqué contre Jean-Paul II accompagnée d'une chanson de Ruben Blades dont les paroles disaient "Have faith".
  34. « L'inquiétante dérive d'un homme et de son régime », Le Nouvel Observateur
  35. « Hugo Chávez fait taire la principale chaîne d'opposition », Le Monde.
  36. « Ne dites pas à ma mère que je suis journaliste, elle croit que je suis militant pro-bushiste – La presse française et l’affaire RCTV »
  37. (en)Action and reaction towards media totalitarianism, El Universal, 22 juin 2007
  38. abc (en)Chavez slows to a trot, The Economist, Lire l'article.
  39. (en)"Violently, Venezuela redistributes its land", International Herald Tribune du 18/05/07.
  40. (en) Micro-credit scheme helps Colombian refugees rebuild lives in Venezuela, 3 janvier 2007, Reuters
  41. (en)Fact Sheet de The Economist sur le Venezuela, 2003
  42. ab (en)Fact-sheet de The Economist sur le Venezuela, 2008
  43. (en)CIA World Factbook Venezuela
  44. A.F.P 12 Février 2008, 20h43;Lire la dépeche
  45. Combatting Food Shortages in Venezuela | venezuelanalysis.com
  46. Venezuela : la pénurie alimentaire est à son paroxysme - RFI - 25/02/2008
  47. L'Humanité, Chávez, le refuge des masses, 25 novembre 2006, p. 11.
  48. C.I.A World Factbook
  49. Le Venezuela s'appelle ainsi désormais République Bolivarienne du Venezuela, une Université bolivarienne a vu le jour dans le pays, que de nombreuses écoles ont été renommées « écoles bolivariennes » et de nombreux « groupes bolivariens » ont été créés dans tout le pays
  50. L'économie dirigée rend le prix du lait plus cher à Caracas, La Croix, 21 novembre 2007
  51. Sur le site d'El Pais
  52. Hugo Chavez aurait financé les Farc - Le Figaro - 03/03/2008
  53. Greg Palast, 300 millions from Chavez to FARC a fake. (en)Lire en ligne.
  54. Romain Mingus, Interpol, la FARC et Chavez : l'ordinateur de Gauche et l'ordinateur de Droite. Lire en ligne.
  55. Déclaration à la presse du Secrétaire Général d’Interpol, Ronald K. Noble, 15 mai 2008. Lire en ligne
  56. voir article sur le site du nouvel obs
  57. ab Paulo A. Paranagua, « Quinze jours dans la vie d'Hugo Chavez », dans Le Monde du 23-09-2007, [lire en ligne]
  58. Hugo Chavez soutient publiquement les thèses de Thierry Meyssan sur le 11 septembre.
  59. Discours du président Hugo Chavez devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 20 septembre 2006
  60. « L'Argentine est en train de s'affranchir de Dracula, brisant les chaînes du Fonds monétaire international (FMI) » in Hugo Chavez veut aider l'Amérique du Sud à "s'affranchir de Dracula", Le Monde, 14 août 2007
  61. « Chávez et Ahmadinejad, unis contre les Etats-Unis », Libération, 31 juillet 2006
  62. Constitution vénézuelienne
  63. La République des Lettres
  64. Documentaire irlandais « The Revolution Will Not Be Televised »
  65. Magazine L'actualité, février 2006, vol. 31 No.2
  66. Huit questions et huit réponses provisoires sur la « révolution bolivarienne » - Marc Saint-Upéry
  67. (en)Lire l'article sur le site d'al jazeera
  68. ab « Au Venezuela, viva la corruption! », Le Monde, 2 janvier 2007.
  69. ab « Les bonnes affaires de la famille Chavez », Le Monde, 25 juin 2007
  70. « Chávez réhabilité par Sarkozy », Libération, 12/10/2007
  71. Article critique de celui paru dans le monde, cité plus bas en référence
  72. Au Venezuela, Chavez fait son cinéma, Le Monde, 15 juin 2007
  73. (es) Discours de Hugo Chávez du 24 décembre 2005 - Site web du gouvernement vénézuélien (la phrase en question se trouve page 18) [pdf]
  74. Dépêche de la Jewish Telegraphic Agency
  75. Communiqué du Centre Wiesenthal demandant des excuses à Chavez
  76. Article du journal juif américain Forward
  77. La communauté juive du Venezuela se démarque du Centre Simon Wiesenthal, dans Le Monde du 13 janvier 2006
  78. Acrimed | Le journalisme d'imputation : Chávez accusé d'antisémitisme
  79. « Chávez et Ahmadinejad, unis contre les Etats-Unis », Libération, 31 juillet 2006
  80. Le Monde du 4 mars 2008
  81. cf.le compte-rendu officiel de l’émission Aló Presidente du dimanche 21 mai 2006, p. 77-78
  82. cf. Norberto Ceresole, [1] Caudillo, Ejército, Pueblo], op. cit.
  83. cf. Jean-Hébert Armengaud, « Le credo antisémite de Hugo Chávez », Libération, 9 janvier 2006
  84. voir la réponse de la rédaction de Libération au texte de Romain Migus, « Le venin de la désinformation », Libération, 12 janvier 2006
  85. "Hugo Chávez", Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique, n°641, août 2007
  86. "Fin de la concession attribuée à RCTV : Concert de désinformation à la française", Henri Maler et Mathias Reymond, 1er juin 2007
  87. « Où allez-vous, président Chavez ? » Entretien avec Manuel Cabieses.
  88. (en) Chavez hails pope's 'rectification' on conversion of natives Chavez salue la « rectification » du pape au sujet de la conversion des natifs américains.
  89. Prestation de serment des nouveaux intégrants du Cabinet Exécutif, Théâtre Teresa Carreño, 8 janvier 2007, cité dans une brochure du ministère pour la communication et l'information Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, Projet National Simón Bolívar, page 61

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Jacques Seymour, "Une obsession nommée Hugo" des éditions Menaibuc ISBN 978 2 35349-022-6
  • Frédérique Langue, Hugo Chávez et le Venezuela : une action politique au pays de Bolívar, Paris, Budapest, Torino, Éditions l'Harmattan, 2002.
  • Luis Bilbao, Chávez et la révolution bolivarienne (entretiens avec le président), Pantin, Le Temps des Cerises, 2005.
  • Michael McCaughan, The Battle of Venezuela, Londres, Latin America Bureau, 2004.
  • Maurice Lemoine, Chávez, présidente !, Paris, Flammarion, 2005, ISBN 2-08-068825-1.
  • (es) Alberto Barrera Tyszka, Cristina Marcano, Cynthia Rodriguez, Hugo Chavez Sin Uniforme/ Hugo Chavez Without Uniform, Debate, 2007, (ISBN 030739168X)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

n:

Wikinews propose des actualités concernant « Venezuela : Hugo Chavez est réélu président ».

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