Hormone de croissance

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Molécule de somatotropine.
Molécule de somatotropine.

L'hormone de croissance, somatropine ou somatotropine, est une hormone polypeptidique secrétée par la partie antérieure de l'hypophyse, qui stimule la croissance et la reproduction cellulaire chez les humains et les autres vertébrés.

Chez l'Homme, elle a 191 acides aminés.

Sommaire

[modifier] Terminologie

[modifier] Structure et gène de la molécule de l'hormone humaine de croissance

C'est un polypeptide de 191 acides aminés chez l'homme, elle est constituée de deux ponts disulfures (ce qui lui permet de s'enrouler sur elle-même). Elle est constituée d'une seule chaîne de 22 kDa. Quand GH est sous forme de monomère elle est plus efficace que sous le forme d'oligomère (mais les deux types sont présents dans la circulation). GH a une demi-vie de 20 à 30 minutes.

[modifier] Sécrétion d'hormone de croissance

La sécrétion de l'hormone de croissance par l'adénohypophyse est pulsatile: des pics nocturnes après l'endormissement et des pics diurnes spontanés ou favorisés par les repas, le stress ou l'effort. La concentration basale est faible. La régulation de cette sécrétion est assurée par des hormones hypothalamiques. La somatolibérine ou GHRH stimule la sécrétion de GH (growth hormone) et la somatostatine ou SIRH l'inhibe. La somatolibérine est stimulée par l'hypoglycémie, le sommeil profond, le stress et l'exercice. La sécrétion pulsatile de GH est due à l'alternance de sécrétion de GHRH et SIRH. Il existe également un rétrocontrole négatif par la GH sur ces hormones hypothalamiques.

[modifier] Fonctions de l'hormone de croissance

Bien des facteurs entrent en jeu dans la croissance. Les gènes, les hormones, l'alimentation, le repos - tous ces éléments aident les enfants à croître, de la naissance à l'âge adulte. Un élément clé de ce processus est le facteur de libération de l'hormone de croissance ou le facteur de régulation de la croissance (GH-RF ou GRF). Ce messager chimique est produit dans une partie du cerveau appelée hypothalamus. Le GH-RF permet à l'hypophyse (" glande maîtresse " qui intervient dans le processus de croissance) de sécréter l'hormone de croissance, soit la principale hormone responsable de la croissance d'une personne. La croissance est l'augmentation des dimensions du corps. Ce phénomène, caractéristique de l'enfance, est lié à l'interaction entre des facteurs génétiques et du milieu La puberté représente l'ensemble des phénomènes physiques, psychiques, affectifs qui caractérise le passage de l'état d'enfant à l'état d'adulte aboutissant à la fonction de reproduction."C'est pendant cette période que le taux d'hormones de croissance sécrété naturellement atteint son maximum".

L'hormone de croissance ou somatrapopine ou somataritropine est une hormone polypeptidique secrétée par la partie antérieure de l'hypophyse, qui stimule la croissance et la reproduction cellulaire chez les humains et les autres vertébrés

Mais la GH(growth hormon) n'est pas seulement impliquée dans les phénomènes de croissance, elle joue aussi un rôle dans la régulation fine des phénomènes de reproduction aussi bien chez les mammifères mâles que femelles.

Chez le mâle cette hormone a des actions extra-gonadiques parmi lesquelles on peut citer l'accroissement et le maintien de la taille du pénis, la différenciation des canaux spermatiques chez l'adolescent et la stimulation de la synthèse d'enzymes dans certaines glandes annexes (vésicules séminales et la prostate). Cette hormone a aussi des effets sur les fonctions gonadiques parmi lesquelles nous retiendrons la spermatogenèse, la stimulation de la synthèse des androgènes, l'accroissement de la mobilité des spermatozoïdes.

Cette hormone exerce des effets gonadiques chez la femelle parmi lesquels on trouve la stimulation de la synthèse d'hormones stéroïdiennes, l'induction de l'ovulation, le recrutement et la croissance folliculaire, la maturation nucléaire et cytoplasmique de l'ovocyte. Cette hormone exerce aussi des effets extragonadiques sur l'activité sécrétoire des cellules épithéliales du tractus génital féminin, sur la croissance placentaire et sur divers aspects de la lactation.

Répétons-le encore ces actions de la GH sur la reproduction interviennent sur des mécanismes de régulation fine.

La GH agit sur le foie et stimule la production d'IGF (insulin growth factor). L'hormone de croissance a une action lipolytique (mobilisation des graisses), protéolytique par l'intermédiaire de l'IGF, hyperglycémiant et diabétogène, elle stimule la chondrogénèse et l'ostéogénèse par l'intermédiaire de l'IGF, et est antinatriurétique.

[modifier] Problèmes cliniques : excès ou déficience

[modifier] Excès d'hormone de croissance

Un excès d'hormone de croissance (par hyperactivité hypophysaire, tumeur ou défaut d'inhibition par la somatostatine) avant la maturité sexuelle provoque un gigantisme. Un excès acquis après la puberté provoque une acromégalie.

[modifier] Déficience en hormone de croissance

Un manque de GH pendant l'enfance provoque un nanisme harmonieux

Un déficit en hormone de croissance entraîne une diminution de la masse maigre, une augmentation de la masse grasse, un arrêt de la croissance des cartilages et des os, une tendance dépressive, et une diminution de la résistance à l'effort et au froid. Pour le diagnostiquer, il faut procéder à un test dynamique de stimulation en provoquant une hypoglycémie insulinique. En temps normal, une hypoglycémie provoque une augmentation du taux de GH.

[modifier] Indications du traitement par l'hormone de croissance

[modifier] Risques liés au traitement par l'hormone de croissance

L'hormone de croissance produite auparavant par extraction d'hypophyses de cadavres a causé un certain nombre de contaminations par le prion, occasionnant certains cas de maladies de Creutzfeldt-Jacob mortelles. En 2008, le bilan occasionné par ce type de contamination s'élévait en France à 111 personnes. La durée d'incubation très longue de la maladie rend difficile toute anticipation d'un bilan global[1]. Ce risque a disparu depuis la production par génie génétique.

[modifier] Usages non-médicaux

Elle est utilisée illégalement en tant que dopage ou comme « agent anti-âge ». Elle entraîne une diminution de la masse grasse et comporte nombre d'effets secondaires (oedèmes, douleurs articulaires, survenues de diabète, augmentation de la taille des seins chez l'homme...)[2]. Elle serait susceptible d'augmenter la masse musculaire mais cet effet reste controversé[3]. Elle ne semble pas augmenter singificativement la force musculaire et pourrait même avoir un effet délétère sur l'endurance[4].

Sa détection est difficile car il faut la différencier de l'hormone de croissance naturellement secrétée par l'organisme. Le premier test de dépistage à grande échelle a été effectué lors des Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 et nécessite une prise de sang[5].

Plusieurs pays autorisent l'utilisation des hormones de croissance pour stimuler la production laitière des bovins. Il s'agit principalement de la somatotropine bovine, un polypeptide composé de 190 ou 191 acides aminés secrétée sous quatre formes différentes par les bovins. Certains laboratoires (notamment Monsanto) ont réussi à obtenir par génie génétique une hormone de synthèse, la somatotropine bovine recombinée (rBST). La somatotropine améliore la sécrétion laitière des vaches allaitantes en stimulant notamment la production d'IGF-1, une hormone peptidique composée de 70 acides aminés. En 1999, les pays suivants autorisaient l'emploi de ces hormones dans l'industrie laitière : Afrique du Sud, Algérie, Brésil, Bulgarie, Colombie, Corée, Costa Rica, Etats-Unis, Honduras, Hongrie, Jamaïque, Kenya, Malaisie, Mexique, Namibie, Pakistan, Pérou, République tchèque, Roumanie, Russie, Slovénie, Turquie, Emirats arabes unis, Ukraine et Zimbabwe[6].

[modifier] Historique

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. « Le principal prévenu du procès de l'hormone de croissance demande pardon », Le Monde, 26 mars 2008.
  2. (en)The Safety and efficacy of Growth Hormone in the healthy elderly, Hau Liu, Dena M. Bravata, Ingram Olkin, Smita Nayak, Brian Roberts, Alan M. Garber, Andrew R. Hoffman, Ann Intern Med, 2007;146;104-115
  3. M.J. Rennie, « Claims for the anabolic effects of growth hormone: a case of the emperor's new clothes? », 2003, Brit. J. Sports Med., vol. 37, p. 100-105.
  4. Hau Liu, D.M. Bravata, I. Olkin et al., « The Effects of Growth Hormone on athletic performance », 2008, Ann. Int. Med., vol. 148, p. 747-758
  5. World Anti-Doping Agency, Q&A: Human Growth Hormone Testing
  6. Conseil fédéral du Parlement suisse, « Réponse à une interpellation visant à interdire l'importation de produits issus d'animaux traités à l'hormone de croissance » sur L'Assemblée fédérale - Le Parlement suisse, 26 mai 1999. Mis en ligne le 16 juin 2000, consulté le 6 décembre 2007

[modifier] Liens externes