Hongrie pendant la Seconde Guerre mondiale

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La Hongrie pendant la Seconde Guerre mondiale couvre, pour l'essentiel, la période qui va du premier arbitrage de Vienne, en novembre 1938 et qui correpond à la première expansion territoriale après le Traité du Trianon à la libération totale de la Hongrie, en février 1945.

Dans cet article, le terme Magyar désigne, comme dans le livre de Miklós Molnar[1], une ethnie caractérisée par la langue magyare, et qui se différencie d'autres ethnies, par exemple allemande, serbe, roumaine vivant dans le même espace géographique, alors que le terme de hongrois désigne plutôt les habitants de la Hongrie telle qu'elle est définie à une période historique donnée.

Sommaire

[modifier] La Hongrie avant la Seconde Guerre mondiale

[modifier] La Hongrie en 1930

A l'issue de la Première Guerre mondiale, la Hongrie se retrouve dans le camp des vaincus et doit accepter le Traité de Trianon imposé par les vainqueurs. Le découpage territorial avantage les pays de la Petite Entente (Tchécoslovaquie, Roumanie, Yougoslavie) au détriment de la nouvelle Hongrie qui n'est plus qu'une caricature de la Hongrie millénaire qui laisse en dehors du territoires national de nombreuses minorités hongroises [2]. Par rapport à ses frontières d'avant-guerre, son territoire passe d'une superficie de 290 000 km2 à 93 000 km2 [3].

Le 1er mars 1920, une assemblée générale a élu "Régent du royaume" l'amiral Miklós Horthy, chef d'une armée nationale qui était en fait une force de l'ordre dirigée contre les communistes qui avaient pris le pouvoir pendant quelques mois sous la conduite de Béla Kun. L'arrivée au pouvoir d'Horthy s'accompagne d'un antisémitisme déchaîné [4]. Un numerus clausus limite l'accès des juifs à l'Université. Cependant, la Hongrie bascule vers un régime parlementaire où le conservateur István Bethlen va jouer un rôle de premier plan. Sa politique présente un curieux mélange d'ultra-conservatisme et de libéralisme: Interdiction du parti communiste et de la franc-maçonnerie, mais atténuation du numérus clausus vis-à-vis des juifs et liberté de presse malgré quelques restrictions

En 1930, la population atteint 8 688 000 habitants dont 92% de Magyars et 5,5% d'Allemands. Les deux tiers de la population sont catholiques, 27% protestante, 2,8% uniate et orthodoxe et 5,1% juive. 3 227 000 Magyars vivent dans les pays voisins [5]. L'agriculture occupe près de la moitié de la population laborieuse et l'industrie et les mines à peu près le quart. Budapest compte un million d'habitants.

[modifier] Gömbös et le virage à droite (1932-1936)

En Hongrie, la Grande Dépression qui se manifeste par une baisse de niveau de vie a été la cause de la montée de l'extrême-droite dans la vie politique. Elle provoque également le départ de Bethlen souhaité tant par les sociaux-démocrates que par l'extrême-droite. En 1932, le Régent Miklós Horthy nomme Gyula Gömbös premier ministre. Ce dernier infléchit la politique de la Hongrie vers une coopération plus étroite avec l'Allemagne en même temps qu'il conduit une politique de Magyarisation vis-à-vis des minorités ethniques qui peuplaient encore la Hongrie. Le traité économique que Gömbös signe avec l'Allemagne sort la Hongrie de la grande dépression, mais la rend complètement dépendante de l'Allemagne, tant sur le plan des matières premières que des marchés. La répression vis-à-vis des communistes s'accroît: 2 communistes sont exécutés en 1932.

Aux élections de 1935, le parti de l'unité nationale remporte 170 sièges sur 245, laissant 25 sièges au parti des petits propriétaires, 14 aux chrétiens sociaux, 11 au parti social-démocrate et quelques miettes aux libéraux et à la droite.

Gömbös recommande un certain nombre de réformes: un système de Parti unique, la révision du Traité de Trianon et le retrait de la Hongrie de la SDN. Cependant, le parlement dominé par une majorité de partisans de István Bethlen et la pression des créanciers de la Hongrie l'empêchent de réaliser son programme et le poussent à mettre en œuvre une politique économique et financière relativement conventionnelle pour faire face à la crise. Les élections législatives de 1935 donnent à Gömbös une majorité plus confortable, lui permettant de placer ses partisans dans les ministères clé. En septembre 1936, il informe les Allemands qu'il voudrait mettre en place en Hongrie un régime à parti unique, similaire à celui des Nazis, mais il meurt en octobre, avant d'avoir pu réaliser ses projets.

[modifier] Vers l'alliance avec l'Allemagne

A partir de l'Anschluss des 12-13 mars 1938, le Reich allemand devient la puissance dominante dans la région, mais c'est en partie par intérêt nationaliste que la Hongrie va pratiquer un alignement sur la politique allemande. La Hongrie s'appuie en effet sur l'Allemagne pour vider progressivement le Traité du Trianon de sa substance. En 1938, elle dénonce ouvertement les clauses du traité qui limitait les effectifs de l'armée. Hitler fait alors des promesses de restituer les territoires perdus et il use de menaces d'interventions militaires et de pressions économiques pour encourager les Hongrois à soutenir la politique nazie, notamment les mesures d'exclusion vis-à-vis des Juifs.

En 1935, un parti fasciste, les Croix Fléchées avait été créé par Ferenc Szálasi. Kálmán Darányi, le successeur de Gömbös donne des gages à la fois aux Nazis et aux Hongrois antisémites en promulguant les premières Lois Juives qui instaurent des quotas limitant le nombre des juifs à 20% dans certaines professions, mais ces lois sont considérées comme insuffisantes par les Nazis et les Hongrois les plus extrémistes, et lorsque Darányi démissionne en mai 1938, il est remplacé par Béla Imrédy.

Les démarches d'Imrédy pour améliorer les relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne sont très mal vues par l'Allemagne et l'Italie. Mis en garde par l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne (Anschluss), Imrédy réalise qu'il ne peut pas prendre le risque de s'aliéner l'Allemagne et l'Italie et dans le courant de l'automne 1938, sa politique étrangère prend un tournant pro-allemand et pro-italien [6]

Afin d'assoir son pouvoir sur la droite hongroise, Imrédy stoppe la montée et la puissance des Croix Fléchées et dissout leur parti, mais il propose une réorientation politique sur des bases totalitaires et prépare un projet de nouvelles lois anti-juives plus sévères que les premières. Les adversaires d'Imrédy obtiennent alors sa démission en février 1939 en dévoilant des documents qui prouvent que son grand-père était juif, mais le nouveau gouvernement dirigé par Pál Teleki approuve les Secondes lois juives qui diminuent les quotas de juifs autorisés dans les diverses professions. Les nouvelles lois définissent les Juifs comme une race et non plus comme une simple religion. Les juifs qui s'étaient convertis au christianisme sont donc concernés par le statut juif.

Aux élections de juin 1939, l'opinion publique hongroise a opéré un tel glissement vers l'extrême-droite que les électeurs placent les Croix Fléchées en seconde place.

[modifier] L'engrenage vers la guerre

[modifier] Les Arbitrages de Vienne

La Hongrie en 1920 et en 1941
La Hongrie en 1920 et en 1941
Icône de détail Article détaillé : Arbitrages de Vienne.

L'Allemagne nazie et l'Italie fasciste soutiennent les revendications hongroises concernant la récupération des territoires que le Traité du Trianon leur avait fait perdre.

Une guerre avec la Tchécoslovaquie est évitée par le Premier arbitrage de Vienne signé le 2 novembre 1938. La Hongrie récupère la lisière méridionale de la Slovaquie que l'on appelle aussi Haute-Hongrie et une partie Ruthénie subcarpatique où se trouvait la minorité hongroise de Tchécoslovaquie. Hitler promet également de rendre à la Hongrie des territoires situés en Slovaquie en échange d'une alliance militaire. Horthy refuse tout en continuant à réclamer une révision territoriale selon des frontières ethniques.

En mars 1939, lorsque la Tchécoslovaquie est dissoute (Voir Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale), la Hongrie occupe le reste de la Ruthénie subcarpatique et reconnaît la nouvelle Slovaquie "indépendante", créée par l'Allemagne, mais les rivalités territoriales dégénèrent vite en conflit armé. A l'issue de cette "Guerre Slovaquo-Hongroise" (également connue sous le nom de Petite Guerre), la Hongrie ne récupère que la lisière orientale de la Slovaquie.

En septembre 1940, c'est une guerre avec la Roumanie qui est évitée par le Deuxième arbitrage de Vienne. La moitié Nord de la Transylvanie est récupérée par la Hongrie. Il s'agit d'une région de 43 492 km2, peuplée de 2 578 100 habitants dont la moitié est magyare.

En octobre 1940, Hitler inaugure une politique d'équilibre entre la Roumanie et la Hongrie qu'il poursuivra jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il n'y aura pas de guerre entre les deux pays. A l'issue des deux arbitrages de Vienne, 2 300 000 Magyars des territoires séparés se retrouvent au sein de la Hongrie. Pour beaucoup de Magyars, le bilan est grisant, les injustices du traité du Trianon sont réparées[7].

[modifier] L'adhésion au pacte tripartite

A la suite des arbitrages de Vienne, la Hongrie est amenée à payer le prix de son alliance en multipliant les gestes amicaux vis-à-vis de son puissant allié. En octobre 1940, elle autorise l'armée allemande à traverser le pays pour le passage vers la Roumanie [7].

Le 20 novembre 1940, sous la pression allemande, le premier ministre hongrois Pál Teleki signe le Traité tripartite et la Hongrie devient donc alliée de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon. En principe cet accord ne comporte pas l'obligation d'entrer dans les conflits en cours, mais seulement le devoir d'assistance en cas d'agression de la part d'un État non-belligérant.

[modifier] L'invasion de la Yougoslavie

En décembre 1940, Teleki signe également un "traité d'amitié éternelle" avec la Yougoslavie. Quelques mois après, le roi, des officiers de l'armée yougoslave obtiennent du roi Pierre II le renvoi du régent, le Prince Paul qui avait été l'artisan du rapprochement avec l'Allemagne. Ce revirement pousse Hitler à l'invasion de la Yougoslavie pour laquelle il demande l'aide de la Hongrie. En échange de ce soutien, il promet de rattacher quelques territoires yougoslaves à la Hongrie. Incapable de s'opposer aux exigences de l'Allemagne, Teleki se suicide. Il est alors remplacé par László Bárdossy.

Quelques jours après la mort de Teleki, la Luftwaffe bombarde Belgrade sans avertissement et les troupes allemandes envahissent la Yougoslavie. Horthy déploie la troisième armée hongroise sur la Voïvodine, dont elle occupe les districts de Baranja, Bačka, Medjumurje et Prekmurje. Une minorité magyare importante habitait la Voïvodine. L'occupation de la Voïvodine entre 1940 et 1944 sera le théâtre de nombreuses atrocités perpétrées contre les populations serbes, juives et rom.

[modifier] La guerre contre l'URSS aux côtés des Allemands

Lorsque les troupes allemandes pénètrent en URSS, le 22 juin 1941, la Hongrie ne participe pas directement aux opérations et d'ailleurs, Hitler n'avait pas exprimé de demande en ce sens. Cependant, de nombreux dirigeants politiques hongrois étaient partisans d'une participation à cette guerre pour qu'une éventuelle révision des frontières de la Transylvanie ne se fasse pas au bénéfice de la seule Roumanie. De fait, le prétendu bombardement de Košice par les Soviétiques fournit le prétexte à l'entrée en guerre de la Hongrie à la fin du mois de juin. La Hongrie déclare la guerre à l'URSS le 27 juin.

A partir du 1er juillet 1941, quelques milliers de soldats hongrois regroupés dans l'unité d'élite de l'armée hongroise Gyorshadtest attaquent la 12e armée soviétique et participent aux côtés des Allemands à la bataille d'Uman au cours de laquelle vingt divisions soviétiques sont mises hors de combat. Au total, ce sont 200 000 hommes que la Hongrie engage sur le front de l'Est, intégrés pour la plupart au sein de la deuxième armée. Ces hommes sont assistés par 50 000 « auxiliares » juifs sans armes et sans équipement d'hiver. 20 000 d'entre eux y laisseront leurs vies[8].

En juillet 1941, le gouvernement hongrois déporte vers l'Ukraine, occupée par les Allemands, quelque 20 000 juifs de Ruthénie subcarpatique, prise à la Tchécoslovaquie en 1939. La plupart d'entre eux est assassinée par des détachements d'Einsatzgruppen à Kamenets-Podolski [9].

En août 1941, Bardossy promulgue la "Toisième loi juive" qui interdit aux non-juifs le mariage et les relations sexuelles avec des Juifs. Six mois après le massacre de Kamenets-Podolski, en représailles d'actes de résistance, les troupes hongroises massacrent 3 000 otages serbes et juifs en Yougoslavie, près de Novi Sad.

Mécontent de l'alliance de plus en plus étroite avec l'Allemagne, Horthy pousse Bárdossy à la démission et le remplace par Miklós Kállay, un vieux conservateur qui avait participé au gouvernement de Bethlen. Kállay poursuit la politique de Bárdossy d'alliance avec l'Allemagne contre l'Armée rouge, mais en même temps, il entre secrétement en contact avec les Alliés occidentaux.

Lors de la Bataille de Stalingrad, la seconde armée hongroise subit de terribles pertes. La percée soviétique sur le Don coupa en deux les unités hongroises. Peu après la chute de Stalingrad, en janvier 1943, la seconde armée hongroise avait pratiquement cessé d'exister comme une unité militaire.

[modifier] L'occupation par les troupes allemandes

[modifier] L'invasion de la Hongrie

Les négociations secrètes avec les Britanniques et les Américains se poursuivent mais Hitler finit par être informé du double-jeu de Kállay. Craignant que la Hongrie ne conclue une paix séparée, il décide d'occuper la Hongrie en mars 1944 (Operation Margarethe). Horthy reste en résidence surveillée dans un château alors qu'un chaud partisan des nazis, Döme Sztójay, devient premier-ministre sous la tutelle d'un gouverneur militaire Edmund Weesenmayer. Kállay ne réussit pas à organiser la résistance. La mise au pas est effectuée dans tous les secteurs: armée, presse, direction de l'Opéra etc... Mais l'administration hongroise reste sous le contrôle d'un gouvernement hongrois qui dépend toujours du régent Horthy. Le fonctionnement sans accroc de cette administration, de la police et de l'armée permet aux Allemands de limiter à quelque 50 000 hommes les unités d'occupation [10].

[modifier] Mise en oeuvre de la Shoah

Sous le gouvernement de Kállay, les juifs étaient victimes de persécutions économiques et politiques, mais une large partie d'entre eux, notamment ceux de Budapest n'était pas concernée par la solution finale. En fait, sans doute influencé par sa famille et ses amis, particulièrement Bethlen[11], Horthy n'avait pas cédé aux pressions nazies de procéder à la solution finale. Après mars 1944, et l'occupation de la Hongrie par les Allemands, il laisse le colonel SS Adolf Eichmann mettre en place des déportations massives de juifs vers les camps de la mort. Entre le 15 mai et le 9 juillet, près de 440 000 juifs sont déportés, en très grande majorité vers Auschwitz [12].

Mais le 8 juillet, Horthy, sans doute influencé par son entourage, mais aussi, peut-être parce qu'il se sent plus concerné par le sort des juifs de Budapest, assimilés, que par celui des juifs de province et des Galiciens, décide de stopper les déportations. Il reste à ce moment-là 230 000 juifs à Budapest. La moitié sera sauvée en grande partie grâce à ce sursaut d'honneur de la part du régent[13].

En août 1944, Horthy remplace Sztójay par le général anti-fasciste Géza Lakatos. Le ministre de l'intérieur de Lakatos, Béla Horváth donne l'ordre aux gendarmes d'empêcher la déportation de tout citoyen hongrois.

[modifier] La guerre sur le sol hongrois

En septembre 1944, les forces soviétiques franchissent la frontière hongroise. Le 15 octobre, Horthy annonce la signature d'un armistice avec l'URSS, mais l'armée hongroise ignore l'armistice. Les Allemands, qui ont à ce moment un million d'hommes dans les Balkans dont la retraite pourrait être coupée, lancent alors l' Opération Panzerfaust: un commando allemand s'empare du fils de Horthy, forçant ainsi le père à abroger l'armistice, à dissoudre le gouvernement Lakatos et à nommer premier ministre le chef des Croix Fléchées, Ferenc Szálasi. Horthy abdique et Szálasi devient premier ministre.

La Hongrie ne tarde pas à devenir un vaste champ de bataille. Szálasi avait promis la grandeur pour la Hongrie et la prospérité pour les paysans, mais, en fait, les Hongrois assistent à l'émiettement de leur pays et à la lente destruction de leur armée. En coopération avec les Allemands, Szálasi reprend la déportation des Juifs, en particulier à Budapest qui avait été relativement épargné jusque là. Des milliers de Juifs sont tués par les Croix Fléchées. Sur les 825 000 Juifs résidant dans la Hongrie agrandie de 1941 seulement 255 000 survivront à la Shoah. Environ 63 000 avaient déjà été assassinés avant l'occupation allemande de 1944. Sous l'occupation allemande, un peu plus de 500 000 sont assassinés ou meurent des suites de la déportation ou des mauvais traitements. Parmi les survivants, environ 190 000 d'entre eux vivaient sur le territoire qui était celui de la Hongrie en 1920. 180 000 Juifs de la Hongrie d'avant 1939 auront été victimes de la Shoah[14]. Des milliers de Roms de Hongrie sont également tués.

Les armées allemandes en retraite détruisent les voies ferrées, les routes et l'ensemble du système de communication pendant que les soldats de l'Armée Rouge se livrent à des viols de masse, des pillages à grande échelle et de nombreuses autres atrocités.

Intégrés à l'armée allemande, les débris de la seconde armée sont regroupés dans une unité appelée Armeegruppe Fretter-Pico, du nom du général qui la commande. Ils obtiennent un succès militaire modeste, du 15 septembre au 24 octobre 1944, lors de la bataille de Debrecen, au moment où Horthy signe un armistice avec les Soviétiques: l'Armeegruppe Fretter-Pico parvient à encercler le Groupe mobile Pyilev. Ce succès coûteux n'empêche pas la débandade complète de la 2e armée, le 1er décembre 1944.

Le 28 décembre 1944, le gouvernement de Ferenc Szálasi est renversé et un gouvernement provisoire est formé sous l'autorité du premier ministre Béla Miklós.

L'armée Rouge encercle complètement Budapest le 29 décembre 1944. C'est le début de la Bataille de Budapest qui ne prend fin qu'en février 1945. Ce qui reste de la première armée est complètement détruit 300 kilomètres au nord de Budapest entre le 1er janvier et le 16 février 1945. Budapest subit de lourdes pertes, au moins 25 000 civils périssent sous les bombes[15].


Le siège de Budapest se termine avec la reddition de la ville, le 13 février 1945. Les dernières troupes allemandes évacuent le pays le 4 avril. Les débris de la troisième armée hongroise sont anéantis entre le 16 et le 25 mars 1945. Quelques pro-nazis comme Szálasi se sont enfuis avec l'armée allemande.

[modifier] Épilogue

Le 7 mai 1945, au nom du gouvernement allemand de l'amiral Dönitz, le général Jodl signe la reddition sans condition de toutes les forces allemandes.

En signant le Traité de Paris, en 1947, la Hongrie perd à nouveau tous les territoires qu'elle avait récupérés entre 1938 et 1941. Pas plus les Alliés occidentaux que l'Union soviétique ne voulaient prendre en considération le moindre changement par rapport aux frontières d'avant 1938. "Les décisions de l'arbitrage de Vienne du 2 novembre 1938 sont déclarées nulles et non avenues", stipule la Traité de paix avec la Hongrie. La moitié de la minorité allemande, soit 240 000 personnes, est déplacée en Allemagne en 1946-48, en même temps qu'un échange forcé de population est effectué entre la Hongrie et la Tchécoslovaquie. L'URSS annexe la Ruthénie subcarpatique qui fait maintenant partie de l'Ukraine.

[modifier] Notes et sources de l'article

  1. Miklós Molnar, Histoire de la Hongrie,Armand Colin, 1980, Perrin, 2004
  2. Jean Bérenger, article Hongrie, in Encyclopedia Universalis, 2000
  3. Miklós Molnar, Histoire de la Hongrie, Perrin, edition 2004, p.339
  4. Molnar, p.343
  5. Molnar, p.347
  6. John F. Montgomery, Hungary: The Unwilling Satellite. Devin-Adair Company, New York, 1947. reéd. Simon Publications, 2002.
  7. ab Molnar, p.364
  8. Molnar, p.366
  9. Mémorial de la Shoah, Encyclopédie de la Shoah, La Hongrie avant l'occupation allemande
  10. Molnar, p. 370
  11. Molnar, p.374
  12. Mémorial de la Shoah, Encyclopédie de la Shoah, La Hongrie après l'occupation allemande
  13. Raul Hilberg, La destruction des juifs d'Europe, Gallimard, collection folio, 2006, Tome III, p.2273
  14. Molnar, p.376


[modifier] Bibliographie

  • La Hongrie dans la 2e GM, article de Javier ROMERO paru dans Vae Victis n°77 (novembre-décembre 2007), Editions Histoire & Collections.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes