Hiver volcanique

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Un hiver volcanique est une baisse de la température provoquée par des cendres volcaniques et des gouttelettes d'acide sulfurique, dues à une forte éruption volcanique, présents dans l'atmosphère et réfléchissant les rayons du soleil.

Sommaire

[modifier] Effets sur le vivant

Les causes d'un phénomène dit de goulot d'étranglement sur les populations du vivant, c’est-à-dire une chute brutale des populations d'espèces suivi immédiatement par une période de grande divergence génétique parmi les survivants - peuvent être attribuées aux hivers volcaniques. Selon l'anthropologiste Stanley Ambrose, de tels évènements diminuent les tailles des populations à des niveaux suffisamment bas pour que des changements d'évolution puissent arriver plus vite sur de petites populations d'individus et produire une rapide "différenciation de population".

[modifier] Cas d'anciens hivers volcaniques

Un terrible hiver volcanique s'est produit il y a environ entre 71 000 et 73 000 ans, après la super éruption ( super-volcan) du lac Toba sur l'île de Sumatra (île indonésienne située sur l'équateur. Dans les 6 années qui ont suivi, il y eut le plus fort dépôt de sulfure volcanique sur la Terre connu lors des 110 000 dernières années, causant une probable déforestation complète en Asie du Sud-Est et un refroidissement des océans de 3 à 3,5°C. L'éruption provoqua également un âge glaciaire instantané sur la Terre, en accélérant une tendance glaciaire déjà amorcée ce qui a entraîné un effondrement de la population humaine et animale.

Combiné au fait que la plupart des différenciations humaines se produisirent à la même période, c'est un cas probable de goulot d'étranglement de population lié aux hivers volcaniques (voir la théorie de la catastrophe de Toba). En moyenne, ces hivers volcaniques interviennent sur la Terre tous les 50 000 ans.

[modifier] Cas récents d'hivers volcaniques

L'échelle des récents hivers volcaniques est plus modeste mais leurs effets sont malgré tout significatifs.

[modifier] 1783, éruption du Laki en Islande

Un papier écrit par Benjamin Franklin accusait la poussière volcanique venant d'Islande d'être la cause d'un été très frais en 1783 aux États-Unis. En effet, l'éruption du volcan Laki avait relâché dans l'atmosphère d'énormes quantités de dioxyde sulfuré. Cela provoqua la mort de la plupart du bétail sur l'île et une terrible famine qui tua le quart de la population.

Les températures enregistrées dans l'hémisphère nord chutèrent d'environ 1 degré dans l'année suivant cette éruption.

[modifier] 1815, éruption du mont Tambora en Indonésie

L'éruption de ce stratovolcan, provoqua des gelées en plein milieu de l'été dans l'état de New York et des chutes de neige en juin en Nouvelle-Angleterre de ce qui allait être connu sous le nom d'"année sans été" aux États-Unis en 1816.

[modifier] 1883, éruption du mont Krakatoa en Indonésie

Dans le détroit de la Sonde, proche de la côte ouest de Java, se trouve sur l’île de Krakatoa, le Perbuatan appelé par raccourci Krakatoa).

Le 27 août 1883, l'explosion du Krakatoa (Krakatau) a aussi créé des conditions idéales pour un hiver volcanique. Les 4 années suivantes ont été inhabituellement froides et l'hiver de 1888 fut le premier avec des chutes de neige dans cette région. Des chutes de neige record furent enregistrées dans le monde entier.

[modifier] 1991, éruption du mont Pinatubo aux Philippines

Plus récemment, l'explosion en 1991 du mont Pinatubo, un autre stratovolcan, aux Philippines refroidit les températures mondiales pendant 2 à 3 ans, interrompant la tendance au réchauffement climatique qui était notée depuis 1970.

[modifier] Commentaires

Exception faite du Laki, tous les volcans précités (qu'ils se trouvent en Indonésie ou aux Philippines), appartiennent à l'immense arc océanique, dénommé par les volcanologues : Ceinture de feu du Pacifique.

Certains volcanologues ont chiffré (en mégatonnes) la puissance de ces différentes éruptions. Ainsi, sachant la bombe atomique d'Hiroshima eut une puissance estimée de 20 KT la puissance estimée de l'éruption du Tambora (elle-même égale à 8 fois celle de la puissance du Vésuve), fut plus de cent fois supérieure à celles des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki réunies. D'ailleurs (et pour avoir une idée plus prosaïque de la puissance de l'explosion), si la colonne de feu, qui en résulta s'éleva à 44 km de hauteur, le bruit de l'explosion fut entendu à plus de 1 400 km de distance et des bombes volcaniques de plus de 20 cm de diamètre furent projetés à 80 km de distance sur une île voisine.

[modifier] Voir aussi