Histoire de la Tunisie

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Bataille de Zama, une bataille symbole de l’affaiblissement de la Carthage punique
Bataille de Zama, une bataille symbole de l’affaiblissement de la Carthage punique
Amphithéâtre d'El Jem comme apothéose de la culture romaine en Tunisie
Amphithéâtre d'El Jem comme apothéose de la culture romaine en Tunisie
Statue d’Ibn Khaldoun devant la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis
Statue d’Ibn Khaldoun devant la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis

L’histoire de la Tunisie couvre des milliers d’années, depuis la période préhistorique du Capsien et la civilisation antique des Puniques, avant que le territoire ne passe sous la domination successive des Romains, des Vandales et des Byzantins qui voit émerger l’Église d’Afrique. L’arrivée des Arabes au VIIe siècle marque un tournant décisif dans l’itinéraire d’une population qui s’islamise et s’arabise peu à peu sous le règne de diverses dynasties qui font régulièrement face à la résistance des populations berbères.

L’emplacement stratégique de la Tunisie au cœur du bassin méditerranéen en fait vite l’enjeu de la rivalité des puissances successives, l’Espagne de Charles Quint, le jeune Empire ottoman puis la France qui prend le contrôle de la province ottomane pour devancer sa rivale italienne. Marqué par de profondes transformations structurelles et culturelles, la Tunisie voit s’affirmer rapidement un mouvement nationaliste qui conclut finalement avec la puissance tutélaire les accords aboutissant à l’indépendance en 1956. Depuis, le pays est conduit à marche forcée vers la modernisation et l’intégration économique sous l’impulsion d’un parti politique resté dominant.

Sommaire

[modifier] Préhistoire

[modifier] Paléolithique

[modifier] Moustériens

Localisation du noyau à l’origine de la culture capsienne
Localisation du noyau à l’origine de la culture capsienne

Les premières traces de présence humaine en Tunisie datent du Paléolithique. En effet, c’est à 20 kilomètres à l’est de Gafsa, dans l’oasis d’El Guettar, que se rassemble une petite population nomade de chasseurs-cueilleurs moustériens[1]. Michel Gruet, l’archéologue qui découvre le site, relève qu’ils consomment des dattes dont il retrouve le pollen aux alentours de la source[2] aujourd’hui asséchée[3]. Le site en lui-même livre une structure formée par un amas de 4 000 silex[3], taillés en sphéroïdes et disposés en un cône d’environ 75 centimètres de haut[1] pour un diamètre de 130 centimètres. Ces pierres sont également associées à des ossements de capridés[4], des dents de mammifères[3] et des objets de silex taillé moustériens ainsi qu’une pointe pédonculée atérienne.

Hermaïon d’El Guettar exposé au Musée national du Bardo
Hermaïon d’El Guettar exposé au Musée national du Bardo

Cette construction, découverte vers les années 1950 et vieille de près de 40 000 ans, constitue le plus ancien édifice religieux connu de l’humanité[1],[3]. Gruet interprète cette structure comme un édifice réalisé en offrande à la source voisine et traduisant un sentiment religieux ou magique[4],[5]. Il est connu sous le nom d’Hermaïon d’El Guettar en référence aux pierres jetés aux pieds d’Hermès par les divinités olympiennes afin de le juger pour le meurtre du Géant Argos[1]. Cette pratique était une manière pour les dieux de voter pour l’innocence d’Hermès[1].

[modifier] Capsiens

Icône de détail Article détaillé : Capsien.
Squelette capsien replié
Squelette capsien replié

À une culture ibéromaurusienne, répartie géographiquement sur le littoral[6], et relativement minime en Tunisie[7], succède la période du Capsien, nom donné par Jacques de Morgan et issu du latin Capsa, qui a lui-même donné le nom de l’actuelle Gafsa[8]. Morgan définit lui-même le Capsien comme étant une culture allant du Paléolithique supérieur au Néolithique couvrant ainsi une période qui s’étend du VIIIe millénaire av. J.-C. au Ve millénaire av. J.-C.[9]. Selon Charles-André Julien, « les Protoméditerranéens capsiens constituent [...] le fond du peuplement actuel du Maghreb[10] », si bien qu’aux propos de Gabriel Camps, un groupe d’archéologues avaient négligé des squelettes capsiens pensant qu’il s’agissait d’intrus récemment inhumés :

« Un de ces crânes séjourna même un certain temps dans le greffe du tribunal d’Aïn M'lila, une petite ville d’Algérie orientale, car on avait cru à l’inhumation clandestine de la victime d’un meurtre ![11] »

D’un point de vue ethnologique et archéologique, le Capsien prend une importance plus grande puisque des ossements et des traces d’activité humaine remontant à plus de 15 000 ans sont découverts dans la région. Outre la fabrication d’outils en pierre et en silex, les Capsiens produisaient, à partir d’ossements, divers outils dont des aiguilles pour coudre des vêtements à partir de peaux d’animaux. Le gisement capsien d’El Mekta, identifié en 1907 par Morgan et Louis Capitan[12], a révélé des sculptures en calcaire de forme humaine de quelques centimètres de haut[13]. Quant aux gravures découvertes, elles sont souvent abstraites, même si certaines « représentent avec une certaine maladresse des animaux[14] ».

[modifier] Néolithique

Au Néolithique (4500 à 2500 av. J.-C. environ), qui est arrivé tardivement dans cette région, la présence humaine est conditionnée par la formation du désert saharien qui acquiert son climat actuel. De même, c’est à cette époque que le peuplement de la Tunisie s’enrichit par l’apport des Berbères[15], issus semble-t-il de la migration de populations libyques (ancien terme grec désignant les populations africaines en général[16]), comme au Soudan et au Moyen-Orient, et peut-être même du Caucase ou du sud de l’Europe (Italie ou Espagne). Bref, la question des origines du peuple berbère reste encore ouverte et soumise à débats de nos jours. Mais leur présence est attestée dès 4000 avant J.-C.. De plus, la première inscription libyco-berbère découverte à Dougga par Thomas d’Arcos en 1631 a fait l’objet d’une multitude de déchiffrements sans succès à ce jour[17].

Le Néolithique voit également le contact s’établir entre les Phéniciens de Tyr, les futurs Carthaginois qui fondent la civilisation punique dont le centre sera la Tunisie, et les peuples autochtones de l’actuelle Tunisie, dont les Berbères sont désormais devenus la composante essentielle. C’est ainsi qu’on observe le passage de la Préhistoire à l’Histoire, principalement par l’apport des populations phéniciennes même si le mode de vie néolithique continue un temps à coexister aux côtés de celui des nouveaux arrivants. Mais l’apport est nuancé, notamment à Carthage (centre de la civilisation phénicienne puis punique en Occident), par la coexistence avec les Phéniciens de différentes populations minoritaires mais dynamiques comme les Berbères, les Grecs, les Italiens, les Ibères d’Espagne, etc. Dans ce contexte, les nombreux mariages mixtes contribuent à l’établissement de la civilisation punique[18].

On retrouve par ailleurs une trace écrite d’un peuple pacifique du Néolithique tunisien dans L'Odyssée d’Homère, à travers la rencontre entre Ulysse et les Lotophages (mangeurs de lotus) qui semblent vivre dans l’actuelle île de Djerba[19].

[modifier] Carthage ou l’émergence et la chute d’une puissance

Icône de détail Article détaillé : Histoire de Carthage.

L’entrée dans l’Histoire de la Tunisie se fait de façon fracassante, par l’expansion sur son sol d’une cité issue d’une colonisation proche-orientale. De phénicienne au départ, la cité constitue rapidement une civilisation originale dite punique.

L’expansionnisme punique dans le bassin occidental de la Méditerranée se basera sur le commerce même si la thalassocratie trouve bientôt face à elle l’expansion romaine à volonté continentale et hégémonique. Bien que leurs relations furent cordiales dans un premier temps, les deux systèmes allaient bientôt s’affronter et, même si la question put se poser de qui allait l’emporter[20], les Puniques s’effaceront finalement non sans avoir marqué de leur empreinte l’espace tunisien, que la puissance de Rome n’allait dans une certaine mesure pas pouvoir effacer.

[modifier] Fondation et expansion

Stèle du tophet portant le signe de Tanit
Stèle du tophet portant le signe de Tanit

La Tunisie accueille progressivement une série de comptoirs phéniciens comme bien d’autres régions méditerranéennes du Maroc à Chypre. Le premier comptoir selon la tradition est celui d’Utique[21] qui est fondé en 1101 av. J.-C. Toutefois, c’est ici que prend racine une puissance fondamentale dans l’histoire de l’Antiquité dans le bassin méditerranéen. En 814 av. J.-C., des colons phéniciens[22] venus de Tyr fondent la ville de Carthage. D’après la légende, c’est la reine Élyssa (Didon pour les Romains), sœur du roi de Tyr Pygmalion qui fonde la cité. Il existe toutefois un débat sur l’exactitude de la date donnée par la tradition littéraire, celui-ci étant alimenté par les découvertes archéologiques. En effet, la découverte dont la datation soit la plus ancienne est constituée de céramiques proto-corinthiennes datée de la moitié du milieu du VIIIe siècle av. J.-C. découvertes dans le dépôt de fondation de la chapelle Cintas découverte dans le tophet de Carthage par Pierre Cintas en 1947. Néanmoins, au vu des incertitudes dans les datations des céramiques antiques, rien ne permet d’écarter la datation issue de la tradition littéraire.

La population originelle de l’espace tunisien est libyco-berbère et, lorsqu’elle vit à proximité des comptoirs, se punicise dans une certaine mesure. En témoignent par exemple les découvertes archéologiques de stèles à motifs de signe de Tanit gravées de façon maladroite, en particulier sur un site comme celui de l’antique Clupea, la Kélibia actuelle. Ces maladresses évoquent une appropriation du symbolisme punique par des populations en contact avec les citoyens des comptoirs.

La cité-État de Carthage et ses territoires sous son influence politique et commerciale vers 264 av. J.-C.
La cité-État de Carthage et ses territoires sous son influence politique et commerciale vers 264 av. J.-C.

Ouverte sur la mer, Carthage est également ouverte structurellement sur l’extérieur. Cette croissance pacifique — autant qu’on en sache de par les sources existantes — laisse la place à une lutte d’influence qui aboutit à plusieurs cycles de conflits. Un siècle et demi après la fondation de la ville, les Carthaginois ou Puniques étendent leur influence sur le bassin occidental de la mer Méditerranée : ils s’affirment en Sicile, en Sardaigne, aux Baléares, en Espagne et en Afrique du Nord — du Maroc à la Libye — qui est partagée entre les Grecs de Cyrénaïque et les Carthaginois y compris sur la côte atlantique du Maroc. Cette présence prend diverses formes, y compris celle de la colonisation[22], mais reste d’abord commerciale (comptoirs de commerce, signature de traités, etc.). De plus, les Carthaginois s’appuient dans ces régions sur une présence phénicienne antérieure à la création de Carthage, sauf peut-être le long de la côte atlantique. En effet, la nouvelle puissance de Carthage supplante celle déclinante des anciennes cités de Phénicie dans cet espace de la Méditerranée. De même, les Carthaginois s’allient aux Étrusques et leurs deux flottes réunies sortent victorieuses de la bataille navale d’Aléria, au large de la Corse, contre les Grecs de Massalia (actuelle Marseille). Ces derniers, venus des côtes de l’actuelle Turquie (Ionie), tentent de s’installer en Corse, île située en face de l’Étrurie et au nord de la Sardaigne, une zone d’influence et de colonisation punique. Celle-ci est également sur le trajet le plus court entre les cités massaliotes et les autres cités grecques du sud de l’Italie puis, plus loin, avec la Méditerranée orientale. C’est avec le déclin étrusque que la Corse entre dans l’orbite carthaginoise et que se forme un nouvel empire maritime.

La mutation de celui-ci vers un empire plus terrestre se heurte aux Grecs de Sicile puis à la puissance montante de Rome[22] et de ses alliés massaliotes, campaniens ou italiotes. En effet, le cœur carthaginois qu’est la Tunisie, à la veille des guerres puniques, possède une capacité de production agricole supérieure à celle de Rome et de ses alliés réunis et son exploitation fait l’admiration des Romains. Les avantages de la géographie, avec en particulier les riches terres céréalières de la vallée de la Medjerda, s’ajoutent au talent agronome d’un peuple dont un traité (celui de Magon) sera longtemps admiré.

Pourtant, malgré cette expansion — la Sardaigne est en voie de colonisation et les implantations espagnoles se consolident —, la superpuissance commerciale, maritime, terrestre et agricole est en passe de vaincre les Grecs en Sicile.

[modifier] Carthage et Rome : des traités aux guerres puniques

Icône de détail Article détaillé : Guerres puniques.

Les relations entre Rome et la thalassocratie punique sont d’abord cordiales, comme en témoigne le premier traité signé en 509 av. J.-C.. Toutefois, les relations se dégradent et laissent place à de la défiance au fur et à mesure de l’expansion des deux cités-États, l’affrontement devenant dès lors inévitable.

En effet, la lutte entre Rome et Carthage prend de l’ampleur avec l’essor des deux cités : ce sont les trois guerres puniques, qui faillirent voir la prise de Rome mais se conclurent par la destruction de Carthage, en 146 av. J.-C., après un siège de trois ans.

Dessin d’un cavalier numide
Dessin d’un cavalier numide

La Première Guerre punique, qui couvre les années 264 à 241 av. J.-C., est un conflit naval et terrestre (en Sicile et Tunisie) ayant pour origine des luttes d’influence en Sicile, une terre située à mi-chemin entre Rome et Carthage, l’enjeu principal étant la possession du détroit de Messine. Les Carthaginois prennent d’abord la ville de Messine, ce qui inquiète les Romains en raison de la position de Messine à proximité des villes grecques d’Italie qui viennent de passer sous leur protection. Appius Claudius Caudex traverse donc le détroit et prend par surprise la garnison punique de Messine, événement qui déclenche le début de la guerre. Suite à ce revers, le gouvernement de Carthage rassemble ses troupes à Agrigente mais les Romains, menés par Claudius et Manius Valerius Maximus Corvinus Messalla, s’emparent des villes de Ségeste et d’Agrigente après un siège de sept mois. Après avoir conclu la paix avec les Romains, Carthage doit réprimer une révolte de ses mercenaires.

Batailles de la Deuxième Guerre punique
Batailles de la Deuxième Guerre punique

La Deuxième Guerre punique, dans les années 218 à 202 av. J.-C., a pour point culminant la campagne d’Italie : le général Hannibal Barca, issu de la famille des Barcides, parvient à traverser les Pyrénées et les Alpes avec ses éléphants de guerre. Pourtant, il renoncera à entrer dans Rome. Le prétexte de la guerre avait été le siège de Sagonte par les Carthaginois car, selon le traité de 241 av. J.-C., les Carthaginois auraient dû rester au sud de l’Èbre, fleuve qui délimitait les zones d’influence respectives des puissances rivales.

Mais l’attentisme d’Hannibal permet finalement aux Romains, alliés à Massinissa[22], premier roi de la Numidie unifiée, de contre-attaquer et de réussir à retourner le conflit en leur faveur à la bataille de Zama, en 202 av. J.-C., prenant à Carthage la totalité de ses possessions hispaniques, détruisant sa flotte et lui interdisant toute remilitarisation. Pourtant, malgré la victoire finale, cette guerre ne satisfait pas les Romains. Poussés par la crainte d’avoir encore à affronter Carthage, ils décident, selon le fameux mot de Caton l'Ancien (Delenda Carthago est), que la destruction totale de la cité ennemie est le seul moyen d’assurer la sécurité de la République romaine. En conséquence, la Troisième Guerre punique (149-146 av. J.-C.) sera déclenchée par une offensive romaine en Afrique qui aboutit à la défaite et à la destruction de Carthage après un siège de trois ans.

Après la Deuxième Guerre punique, Carthage retrouve lentement une certaine prospérité économique entre 200 et 149 av. J.-C. mais ne réussit pas à reconstituer une flotte de guerre ou une armée importante. De son côté, le rétablissement de Rome, malgré ses pertes navales, permet au Sénat romain de décider d’une courte campagne destinée à amener les troupes romaines à pied d’œuvre pour le siège de Carthage, conduit par Scipion Émilien, surnommé dès lors « le second Africain ». Le siège s’achève par la destruction totale de la ville : les Romains emmènent les navires phéniciens au port et les incendient au pied de la cité. Puis, ils vont de maison en maison en exécutant ou asservissant la population. La cité qui brûle pendant dix-sept jours est rayée de la carte et ne laisse que des ruines.

Au XXe siècle, une théorie indique que les Romains ont répandu du sel sur les terres agricoles de Carthage pour empêcher de cultiver la terre, théorie fortement mise en doute, l’Afrique devenant par la suite le « grenier à blé » de Rome[23], le territoire de l’ancienne cité étant néanmoins déclaré sacer, c’est-à-dire maudit.

Vestiges de la présence punique en Tunisie
Vestiges du tophet de Carthage
Vestiges du tophet de Carthage
Vestiges des ports de Salammbô à Carthage
Vestiges des ports de Salammbô à Carthage
Vue sur les ruines de la cité punique de Kerkouane (Cap Bon)
Vue sur les ruines de la cité punique de Kerkouane (Cap Bon)
Le « quartier Hannibal » de Byrsa (Carthage)
Le « quartier Hannibal » de Byrsa (Carthage)
Cothon de Mahdia
Cothon de Mahdia

[modifier] Partie intégrante de l’Afrique romaine

Icône de détail Article détaillé : Afrique romaine.

[modifier] Continuité de la civilisation punique ou rupture ?

Théâtre de Dougga et une riche plaine céréalière en contrebas
Théâtre de Dougga et une riche plaine céréalière en contrebas

À l’issue de la Troisième Guerre punique, Rome écrase définitivement Carthage et s’installe sur les décombres de la ville en 146 av. J.-C.[22]. La fin des guerres puniques marque l’établissement de la province romaine d'Afrique dont Utique devient la première capitale même si le site de Carthage va s’imposer à nouveau par ses avantages[22]. Une première tentative de colonisation par les Gracques avec la constitution d’une Colonia Iunonia Carthago avorte en 122 av. J.-C. et provoque la chute et le décès de son promoteur, Caius Sempronius Gracchus. En 44 av. J.-C., Jules César décide d’y fonder une colonie romaine, la Colonia Julia Carthago, mais c’est Auguste qui lance quelques décennies plus tard les travaux de la cité qui devient plus tard la capitale de la province. La parure monumentale de celle-ci aura un impact majeur dans la romanisation de la région[24], cette « Rome africaine » se diffusant elle-même au sein du riche tissu urbain du territoire de l’actuelle Tunisie.

La région connaît alors une période de prospérité où l’Afrique devient pour Rome un fournisseur essentiel de productions agricoles, comme le blé et l’huile d'olive, par les plantations d’oliviers chères aux Carthaginois[22]. Le fameux port de Carthage se mue en port d’attache monumental d’une flotte céréalière dont l’arrivée est chaque année impatiemment attendue à Rome afin d’être partagée dans l’institution de distribution de blé à la plèbe, l’annone[25]. D’autres symboles de cette richesse sont l’amphithéâtre de Thysdrus, qui devient l’un des plus grands du monde romain, et le théâtre de Dougga. La province se couvre d’un dense réseau de cités romanisées, dont les vestiges encore visibles aujourd’hui sont impressionnants : il suffit de citer les sites de Dougga (antique Thugga), Sbeïtla (Sufetula), Bulla Regia, etc. Mais les vestiges ne sont pas seulement ceux de bâtiments publics mais aussi de riches habitations privées, villas au sol couvert de mosaïques que le sol du pays ne cesse de restituer aux archéologues.

Mosaïque d’Amphitrite à Bulla Regia
Mosaïque d’Amphitrite à Bulla Regia

Partie intégrante de la République puis de l’Empire avec la Numidie[22], la Tunisie devient pendant six siècles le siège d’une civilisation romano-africaine d’une exceptionnelle richesse, poursuivant son rôle de « carrefour du monde antique ». En témoigne en particulier dans le domaine religieux le culte voué à certaines divinités, Saturne et Caelestis, poursuite du culte voué à l’époque punique à Ba'al Hammon et sa parèdre Tanit[26]. Le carrefour trouve aussi une preuve supplémentaire dans l’installation précoce de communautés juives et, dans le sillage de celles-ci, des premières communautés chrétiennes. La langue punique elle-même perdurera longtemps, fortement jusqu’au Ier siècle, et fut attestée dans une moindre mesure jusqu’à l’époque de saint Augustin[27].

L’apogée des IIe siècle et au début du IIIe siècle n’est toutefois pas sans heurts[22], la province connaissant de graves crises au IIIe siècle : les provinces sont pillées et connaissent les affrontements entre usurpateurs au début du IVe siècle. Ce premier siècle de christianisme officiel, devenu religion d'État en 313[22], voit la province retrouver une prospérité dont témoignent les vestiges archéologiques retrouvés, provenant tant de constructions publiques que d’habitations privées.

Vestiges de la présence romaine en Tunisie
Ruines du capitole de Sufetula
Ruines du capitole de Sufetula
Vue de Dougga avec son capitole
Vue de Dougga avec son capitole
Mosaïque d’Ulysse et les sirènes à Dougga
Mosaïque d’Ulysse et les sirènes à Dougga
Capitole de Thuburbo Majus
Capitole de Thuburbo Majus
Amphithéâtre d’El Jem
Amphithéâtre d’El Jem

[modifier] Centre d’expansion du christianisme

Dans un espace ouvert sur l’extérieur comme l’est alors la province d’Afrique — Carthage est notamment reliée aux grandes cités d’Alexandrie et d’Antioche qui constituent deux grands centres d’évangélisation[28] —, le christianisme se développe de façon précoce[29] grâce aux colons, commerçants et soldats[28] et la région devient ainsi l’un des foyers essentiels de diffusion de la nouvelle foi même si les affrontements religieux y sont violents avec les païens. Ainsi, la nouvelle religion se heurte d’abord à une véritable opposition populaire car le christianisme déchire un tissu social très serré, le paganisme imprégnant toute la vie quotidienne, et ses adeptes sont contraints à vivre à l’écart de la vie domestique et de la vie publique. La cohésion sociale paraît alors menacée, ce qui entraîne des ripostes comme le saccage de tombes chrétiennes. Dès le IIe siècle, la province applique aussi les persécutions impériales, les premiers martyrs étant attestés dès le 17 juillet 180[28] : ceux qui refusent de se rallier au culte officiel sont torturés, relégués sur des îles, décapités, livrés aux bêtes féroces, brûlés voire crucifiés.

Saint Augustin, figure du christianisme d’Afrique
Saint Augustin, figure du christianisme d’Afrique
Basilique de Damous El Karita à Carthage
Basilique de Damous El Karita à Carthage

À la fin du Ier siècle, la nouvelle religion progresse rapidement dans la province car, malgré une situation difficile, la nouvelle foi s’implante plus rapidement qu’en Europe, notamment en raison du rôle social joué par l’Église d’Afrique qui apparaît dans la seconde moitié du IIIe siècle et du fait de la très forte densité urbaine de la province. C’est à partir d’environ 400 que, sous l’action dynamique d’Augustin d'Hippone et l’impulsion de quelques évêques, les grands propriétaires terriens et l’aristocratie citadine se rallient au christianisme où ils voient leur intérêt, l’Église intégrant alors les diverses couches sociales. Rapidement, la province d’Afrique est considérée comme un phare du christianisme latin occidental[28] ; Tertullien est l’un des premiers auteurs chrétiens de langue latine et Saint Cyprien, premier évêque de Carthage, est martyrisé le 14 septembre 258[28], à une époque où la nouvelle religion est déjà largement répandue dans la société. Cette expansion ne va toutefois pas sans heurts, en particulier lors du schisme donatiste[22] — conséquence des rivalités de prélats avides d’occuper le siège du primat d’Afrique — qui est condamné de façon définitive au concile de Carthage ouvert le 1er juin 411[28] et organisé par son plus ardent contradicteur en la personne de l’évêque Augustin d’Hippone. Ce dernier accuse les schismatiques d’avoir coupé les liens entre l’Église catholique africaine et les Églises orientales originelles[28].

En dépit de cette lutte religieuse, la conjoncture économique, sociale et culturelle est relativement favorable au moment du triomphe du christianisme[30] comme en témoignent les nombreux vestiges, notamment de basiliques à Carthage — en particulier la basilique de Damous El Karita — et également de nombreuses églises aménagées dans d’anciens temples païens (comme à Sbeïtla) ou même certaines églises rurales retrouvées récemment. Le dynamisme perdurera longtemps, y compris pendant la période vandale.

Traces du christianisme en Tunisie
Mosaïque des quatre évangélistes du vicus castrorum de Carthage (Musée national de Carthage)
Mosaïque des quatre évangélistes du vicus castrorum de Carthage (Musée national de Carthage)
Mosaïque de Daniel dans la fosse aux lions exposée au Musée national du Bardo
Mosaïque de Daniel dans la fosse aux lions exposée au Musée national du Bardo
Église de Sbeïtla
Église de Sbeïtla

[modifier] Antiquité tardive

[modifier] Domination vandale

Icône de détail Article détaillé : Royaume vandale.
Territoire du royaume vandale vers 455
Territoire du royaume vandale vers 455

En 429, menés par leur chef Genséric, les Vandales et les Alains franchissent le détroit de Gibraltar. Dix ans plus tard, après s’être rendus maîtres d’Hippone, ils entrent dans Carthage où ils installent leur royaume pour près d’un siècle[31]. Ces derniers sont adeptes de l’arianisme (déclarée hérésie au concile de Nicée), ce qui ne facilite pas les relations entre eux et les notables locaux majoritairement catholiques. Le clergé africain oppose en effet un refus absolu de se soumettre à ceux qui représentent à ses yeux un double mal : la domination des barbares et celle des hérétiques. Or les Vandales exigent de la population une totale allégeance à leur pouvoir et à leur foi. Le roi nomme lui-même le haut clergé et contrôle l’Église arienne dirigée par le patriarche de Carthage. En conséquence, dès lors qu'ils tentent de s’opposer au pouvoir vandale, les catholiques sont persécutés : de nombreux hommes d’église sont martyrisés, emprisonnés voir exilés dans des camps au sud de Gafsa. Sur le plan économique, les Vandales appliquent à l’Église la même politique de confiscation dont ont à pâtir les grands propriétaires. Les domaines avec leurs esclaves sont attribués aux nouveaux maîtres ou au bénéfice du clergé arien. Cette politique s’aggrave lorsque Hunéric succède à son père. Il déclenche d’abord une sanglante persécution contre les manichéens puis interdit à tous ceux qui n’adhèrent pas à l’Église officielle d’occuper une quelconque fonction dans les administrations publiques. À la mort d’Hunéric, ses neveux Gunthamund et Thrasamund lui succèdent et poursuivent la politique d’« arianisation ». Le clergé catholique est écrasé de taxes et d’amendes et Thrasamund condamne 120 évêques à l’exil.

Cependant, la culture latine est largement préservée et le christianisme prospère tant qu’il ne s’oppose pas au souverain en place. Les Vandales eux-mêmes, devenus les maîtres de la province romaine la plus riche de l’Empire, se laissent aller à la douceur de vivre de la Tunisie. Le recrutement de leur armée en souffre à tel point qu’ils préfèrent enrôler des autochtones berbères (romanisés pour la plupart). Leur territoire, enserré par des principautés berbères, est attaqué par les tribus de nomades chameliers : leur défaite devant ces dernières, en 530, fournit à l’empereur byzantin Justinien l’occasion de s’emparer du territoire. En effet, le premier objectif de ce dernier est le contrôle de la Méditerranée occidentale pour reconstituer l’Empire romain.

[modifier] Période byzantine

Icône de détail Article détaillé : Exarchat de Carthage.

Carthage est reprise facilement en septembre 533 par les Byzantins[31] dirigés par le général Bélisaire envoyé par l’empereur Justinien. L’armée byzantine, composée en fait de mercenaires hérules et huns, enfonce la cavalerie vandale autrefois tant redoutée et le dernier roi, Gélimer, se rend en mars 534. Malgré la résistance des Berbères, les Byzantins rétablissent l’esclavage et instituent de lourds impôts[31]. La majeure partie du peuple vandale est déportée vers l’Orient, servant comme esclaves tandis que d’autres sont enrôlés de gré ou de force dans l’armée byzantine comme soldats auxiliaires, et l’administration romaine restaurée.

Lors du concile de 534, l’évêque de Carthage réunit 220 évêques pour examiner les problèmes posés par une situation tout à fait inattendue : le pouvoir byzantin veut faire des évêques de simples exécutants. En effet, les évêques africains font remarquer que si l’empereur doit faire appliquer les canons de l’Église, il n’a pas à les fixer. Justinien réagit vivement : châtiments corporels et exil frappent les réfractaires, les plus récalcitrants étant remplacés par des hommes dévoués au prince. L’Église d’Afrique est ainsi mise au pas. Justinien fait alors de Carthage le siège de son diocèse d’Afrique. À la fin du VIe siècle, la région est placée sous l’autorité d’un exarque cumulant les pouvoirs civils et militaires et disposant d’une large autonomie vis-à-vis de l’empereur.

Par ailleurs, prétendant imposer le christianisme d’État, ils pourchassent le paganisme, le judaïsme et les hérésies chrétiennes[31]. Pourtant, à la suite de la crise monothéliste, les empereurs byzantins, opposés à l’Église locale, se détournent de la cité. Or, face à une Afrique byzantine s’enfonçant dans le marasme, une situation insurrectionnelle agite des confédérations de tribus sédentaires constituées en principautés. Installées dans une indépendance chèrement acquise, ces tribus berbères sont d’autant plus hostiles aux fonctionnaires de Byzance qu'elles ont conscience de leur propre force. Quant au peuple, soumis à la nouvelle administration, pressuré par le fisc et livré aux exactions des gouverneurs, il en vient rapidement à regretter le temps des Vandales.

Avant même sa prise en 698, la capitale, et dans une certaine mesure — moins aisée à appréhender cependant — la province d’Afrique, se sont vidées de leurs habitants byzantins. La décadence est nette après la reconquête par Justinien, Abdelmajid Ennabli évoquant à propos de Carthage une cité « délaissée par le pouvoir central préoccupé de sa propre survie »[32]. Dès le début du VIIe siècle, l’archéologie témoigne en effet d’un net repli[33].

[modifier] Moyen Âge arabo-musulman

Icône de détail Article détaillé : Tunisie à l'époque médiévale.

Cette ère est marquée par le développement urbanistique du pays et l'apparition de grands penseurs tels que Ibn Khaldoun, historien et père de la sociologie moderne.

[modifier] Islamisation et arabisation du territoire

Trois expéditions sont nécessaires pour que les Arabes réussissent à conquérir la Tunisie. Dans ce contexte, la conversion des tribus ne se déroule pas uniformément et connaît des résistances, des apostasies ponctuelles ou l’adoption de syncrétismes. L'arabisation se fera de manière plus lente encore.

La première expédition est lancée en 647. L'exarque Grégoire est battu à Sbeïtla, ce qui démontre l'existence de points faibles chez les Byzantins. En 661, une seconde expédition est lancée et se termine par la prise de Bizerte. La troisième, menée en 670 par Oqba Ibn Nafaa, est décisive : Ibn Nafaa fonde la ville de Kairouan au cours de la même année[31] et la ville devient le centre des expéditions lancées contre le nord et l'ouest du Maghreb. L'invasion complète faillit échouer avec l'assassinat d'Ibn Nafaa en 683. Un chef maure, Koceila, reprend ainsi Kairouan. Envoyé en 693 avec une puissante armée arabe, Hassan ibn Noôman réussit à vaincre l'exarque et à prendre Carthage en 695. Seuls résistent certains Berbères dirigés par la Kahena. Les Byzantins, profitant de leur supériorité navale, débarquent une armée qui s'empare de Carthage en 696 pendant que la Kahena remporte des succès contre les Arabes. Ces derniers, au prix d'un nouvel effort, finissent cependant par reprendre définitivement Carthage en 698 et par vaincre et tuer la Kahena. Carthage est progressivement abandonnée au profit d'un nouveau port tout proche, Tunis, et les musulmans, fort actifs en Méditerranée occidentale, commencent à razzier la Sicile et les côtes italiennes.

Contrairement aux précédents envahisseurs, les Arabes ne se contentent pas d'occuper la côte et entreprennent de conquérir l'intérieur du pays. Après avoir résisté, les Berbères se convertissent à la religion de leurs nouveaux conquérants au travers de leur recrutement dans les rangs de l'armée victorieuse. Des centres de formation religieuse sont alors organisés, comme à Kairouan, au sein des nouveaux ribats. On ne saurait toutefois estimer l'amplitude de ce mouvement d'adhésion à l'islam. D'ailleurs, refusant l'assimilation, ils sont nombreux à rejeter la religion dominante et à adhérer au kharidjisme, hérésie née en Orient et proclamant l'égalité de tous les musulmans sans distinction de race ni de classe[34]. En 745, les kharidjites berbères s'emparent de Kairouan sous le commandement d'Abou Qurra de la tribu des Banou Ifren. La région reste une province omeyyade jusqu'en 750 quand la lutte entre Omeyyades et Abbassides voient ces derniers l'emporter[34]. De 767 à 776, les kharidjites berbères sous le commandement d'Abou Qurra s'emparent de toute la Tunisie.

[modifier] Aghlabides

En 800, le calife Haroun ar-Rachid délègue son pouvoir en Ifriqiya à l'émir Ibrahim ibn Al-Aghlab qui établit la dynastie des Aghlabides qui y règne durant 100 ans. La Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan. Les Aghlabides se dotent d'une importante flotte de combat pour écarter le danger venant de la mer.

[modifier] Fatimides et Zirides

Coran bleu (parchemin du Xe-XIe siècle)
Coran bleu (parchemin du Xe-XIe siècle)

En décembre 909, Abu Abd Allah al-Husayn al-Shi'i, aidé par les Berbères qui refusent la domination aghlabide, déclare descendre de Fatima Zahra (fille de Mahomet), se proclame chef et imam de Tunisie et fonde la dynastie chiite des Fatimides. Ces derniers déclarent dès lors comme usurpateurs les califes omeyyades et abbassides ralliés au sunnisme. En 921, la ville de Mahdia est fondée et proclamée capitale du califat fatimide. Abu Yazid, appartenant à la grande tribu des Banou Ifren, soulève sans succès une grande révolte pour chasser tous les Fatimides de Tunisie. Le troisième calife, Ismâ`îl al-Mansûr, transfère alors la capitale fatimide à Kairouan et s'empare de la Sicile en 948. Quand les Fatimides déplacent leur base en Égypte en 972, les Zirides prennent peu à peu leur indépendance vis-à-vis de ceux-ci. Installés à Kairouan puis à Mahdia, la rupture avec les Fatimides intervient en 1048 à l'initiative du souverain qui reçoit alors du calife abbasside le titre de « commandeur des croyants au gouvernement de tout le Maghreb ». En rompant avec son suzerain fatimide, il inaugure ainsi l'ère de l'émancipation des Berbères. En représailles, les Fatimides envoient des tribus nomades d'Égypte, comptant plusieurs centaines de milliers de membres, les Hilaliens, envahir la région. Kairouan, pourtant fortifiée, résiste pendant cinq ans mais finit par être occupée. Les boutiques sont pillées, les édifices publics abattus et les maisons saccagées. Toutefois, cette « invasion » nomade se caractérise par une intégration diffuse de familles entières, rompant l'équilibre traditionnel entre Berbères nomades et sédentaires. Il s'ensuit tout naturellement un métissage de la population. Cependant, l'effritement politique de l'Ifriqiya, conséquence de la disparition des Zirides, plonge le pays dans l'anarchie.

[modifier] Almohades

Comme Mahdia et les autres villes d'Ifriqiya, Tunis finit par tomber aux mains du sultan almohade Abd al-Mumin lors de son expédition qui appareille du nord du Maroc en 1159.

À partir du premier tiers du XIIe siècle, la Tunisie est régulièrement attaquée par les Normands de Sicile et du sud de l'Italie (Royaume normanno-sicilien). En 1135, le roi normand Roger II s'empare de Djerba. En 1148, c'est Mahdia, Sousse et Sfax qui tombent aux mains des Normands. Toutefois, ils seront progressivement chassés et Mahdia, leur dernière place forte, n'est reprise par les Almohades marocains qu'en janvier 1160. Dans le même temps a lieu l'unification du Maghreb. L'économie devient florissante et des relations commerciales s'établissent avec les principales villes du pourtour méditerranéen (Pise, Gênes, Marseille, Venise et certaines villes d'Espagne). L'essor touche également le domaine culturel avec les œuvres du grand historien et père de la sociologie Ibn Khaldoun.

[modifier] Hafsides

Les Almohades confient la Tunisie à Abd al-Wâhid ibn Hafs mais son fils Abû Zakariyâ' Yahyâ se sépare d'eux en 1228 et fonde la nouvelle dynastie des Hafsides. Elle règne durant trois siècles et devient totalement indépendante dès 1236.

[modifier] Du XVe siècle à la période ottomane

Icône de détail Article détaillé : Tunisie beylicale.
Khayr ad-Din Barberousse
Khayr ad-Din Barberousse

Les XVe et XVIe siècles voient l'arrivée des maures musulmans et juifs andalous chassés d'Espagne par la reconquête (ou Reconquista).

Au début du XVIe siècle, le Maghreb traverse une crise politique profonde qui permet l'émergence de principautés et de cités portuaires indépendantes qui relancent l'activité des corsaires. Les souverains d'Espagne, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, pour protéger leurs côtes, décident de poursuivre la reconquête jusque sur les côtes maghrébines. En une dizaine d'années, ils conquièrent plusieurs places : Mers el Kébir, Oran, Bougie, Tripoli et l'îlot situé en face d'Alger. Pour s'en libérer, les autorités d'Alger sollicitent l'aide de deux corsaires renommés : les frères Arudj et Khayr ad-Din Barberousse. Cette intervention est un événement majeur qui marque le début d'une période de confrontation entre l'Espagne et l'Empire ottoman pour la domination des territoires du Maghreb et celle du bassin occidental de la Méditerranée.

En 1534, Khayr ad-Din Barberousse s'empare de Tunis mais est obligé de s'enfuir après la prise de la ville par les Espagnols de Charles Quint. Le gouvernement ottoman décide alors de se doter enfin de la flotte qui lui manque. En 1560, Dragut prend Djerba et, 35 ans plus tard, Tunis est définitivement reprise par les Ottomans. En 1575, la Tunisie devient une province de l'empire mais les gouverneurs vivent retranchés dans les ports, les Bédouins étant livrés à eux-mêmes. La conquête de l'intérieur n'est vraiment achevée que par Ali I Bey et Hammouda Bey. Tunis, mais également Alger et Tripoli, deviennent dès lors pour les chrétiens les « régences barbaresques ».

Le XVIIe siècle voit une émancipation progressive des régences vis-à-vis de la tutelle ottomane car, les Ottomans étant peu nombreux au Maghreb, leur rôle ne cesse de décroître au profit des indigènes. Au bout de quelques années d'administration turque (1590), les 4000 janissaires de Tunis s'insurgent et placent à la tête de l'État un dey, et sous ses ordres, un bey chargé du contrôle du territoire et de la collecte des impôts. Rapidement, ce dernier devient le personnage principal de la régence aux côtés du pacha, qui est confiné dans le rôle honorifique de représentant du sultan ottoman, au point qu'une dynastie beylicale est fondée par Mourad Ier en 1612. Durant la même période, les activités des corsaires connaissent leur paroxysme car l'autonomie croissante vis-à-vis du sultan entraîne une baisse de son soutien financier et les régences doivent par conséquent accroître le nombre de leurs prises en mer afin de survivre.

[modifier] De la mise sous tutelle au protectorat français

Icône de détail Article détaillé : Protectorat français en Tunisie.
Tunisie barbaresque
Tunisie barbaresque

En 1705 a lieu la fondation de la dynastie des Husseinites.

Quoique toujours officiellement une province de l'Empire ottoman, la Tunisie acquiert une grande autonomie au XIXe siècle. À cette époque, le pays vit de profondes réformes, comme l'abolition de l'esclavage, l'adoption en 1861 d'une constitution[35] — la première du monde arabe — et manque même de devenir une république indépendante.

Malheureusement, en raison de la politique ruineuse des beys et d'interférences étrangères dans l'économie, le pays connaît de graves difficultés financières qui contraignent à déclarer la banqueroute en 1869. C'est l'occasion pour les grandes puissances européennes de mettre pied dans le pays qui fait l'objet de rivalités entre la France, l'Italie et le Royaume-Uni.

La Tunisie amorce à peine son virage vers l'indépendance qu'elle retombe sous le joug d'une autre puissance étrangère. C'est la France qui réussit à imposer au bey un protectorat, à la grande colère de l'Italie qui voit la Tunisie comme son domaine réservé.

Sous le prétexte d'un incident, les troupes françaises pénètrent en Tunisie par l'Algérie française et arrivent à Tunis en trois semaines, sans combattre. Le 12 mai 1881, le protectorat est officialisé par la signature par Sadok Bey du traité du Bardo[36] au palais de Ksar Saïd. La France ne tarde pas à abuser de ses droits et prérogatives de protecteur pour exploiter le pays comme une colonie, en contraignant le bey de Tunis à abandonner la quasi-totalité de ses pouvoirs au résident général de France en Tunisie qui représente les intérêts de la France.

[modifier] De la remise en cause du protectorat à l'indépendance

Mais la lutte contre l'occupation française commence dès le début du XXe siècle avec le parti des Jeunes Tunisiens fondé par Béchir Sfar, Ali Bach Hamba et Abdeljelil Zaouche. Ce parti a préparé la naissance, quelques années plus tard, du Destour. Entré en conflit avec le régime du protectorat, le Destour expose, dès la proclamation officielle de sa création le 3 juin 1920, un programme en huit points.

En 1932, Bourguiba fonde avec Tahar Sfar, Mahmoud Materi et Bahri Guiga le journal L'Action Tunisienne, qui, outre l'indépendance, prône la laïcité. Cette position originale au sein du Destour conduit en 1934 à sa scission en deux branches, l'une islamisante qui conserve le nom Destour, et l'autre moderniste, le Néo-Destour. En 1938, Habib Bourguiba est emprisonné en France pour conspiration contre la sûreté de l'État.

Bourguiba à Bizerte
Bourguiba à Bizerte

En 1940, le régime de Vichy le livre à l'Italie à la demande de Benito Mussolini, qui espère l'utiliser pour affaiblir la Résistance française en Afrique du Nord. Cependant Bourguiba ne veut pas cautionner des régimes fascistes et lance le 8 août 1942 un appel pour le soutien aux troupes alliées, position qui lui vaut d'être aussitôt arrêté par les nazis, mais qui va être à l'origine de sa remise en liberté en avril 1944.

La Tunisie est le théâtre d'importantes opérations militaires connues sous le nom de campagne de Tunisie (1942-1943) : des troupes allemandes prennent position en Tunisie dès le lancement de l'Opération Torch (débarquement en Afrique du Nord) par les alliés le 8 novembre 1942. L'Afrika Korps du général Rommel se replie de Libye derrière la ligne Mareth. Après plusieurs mois de combats et une contre-offensive blindée allemande dans la région de Kasserine et Sbeïtla au début de l'année 1943, les troupes allemandes sont contraintes de capituler le 11 mai dans le cap Bon, quatre jours après l'arrivée des troupes alliées à Tunis.

Des négociations sont menées après la guerre avec le gouvernement français, mais leur échec et l'arrestation de Bourguiba et de ses compagnons provoquent, le 18 janvier 1952, le début de la révolte armée et un durcissement des positions de chaque camp. Cette situation difficile est apaisée par la reconnaissance de l'autonomie interne de la Tunisie concédée par Pierre Mendès France.

Le 3 juin 1955, les conventions franco-tunisiennes sont signées et prévoient le transfert au gouvernement tunisien de toutes les compétences à l'exception de celles des affaires étrangères et de la défense. En dépit de l'opposition de Salah Ben Youssef, qui sera exclu du parti, les conventions sont approuvées par le congrès du Néo-Destour tenu à Sfax le 15 novembre. Après de nouvelles négociations, la France finit par concéder à la Tunisie l'indépendance totale le 20 mars 1956[37] (bien que la France conserve la base militaire Bizerte). Moins d'un mois plus tard, l'Assemblée nationale constituante est élue et le Néo-Destour remporte tous les sièges. Bourguiba devient son président.

[modifier] Tunisie depuis 1956

Icône de détail Article détaillé : Tunisie depuis 1956.
Photo officielle de Habib Bourguiba
Photo officielle de Habib Bourguiba

Le 25 juillet 1957, la monarchie est abolie et la Tunisie devient une république dont Bourguiba est élu président le 8 novembre 1959. La constitution est définitivement ratifiée le 1er juin 1959. En 1961, dans un contexte d'achèvement prévisible de la guerre d'Algérie, la Tunisie revendique la rétrocession de la base de Bizerte. Mais la crise qui suit fait près d'un millier de morts, essentiellement tunisiens, et la France doit, peu de temps après, rétrocéder la base à l'État tunisien.

Dès le début des années 1980, la Tunisie connaît une crise politique et sociale avec le développement du clientélisme et de la corruption, la paralysie de l'État devant la dégradation de la santé de Bourguiba, les luttes de succession et le durcissement du régime. En 1986, le pays passe également par une grave crise financière. Bourguiba désigne alors le technocrate Rachid Sfar comme premier ministre pour mettre en œuvre un plan d'ajustement structurel de l'économie déstiné à rétablir les équilibres financiers du pays. Mais la situation dans le pays favorise la montée de l'islamisme et le long règne de Bourguiba s'achève dans une lutte contre l'islamisme menée par Zine el-Abidine Ben Ali (nommé ministre de l'intérieur puis premier ministre).

Le 7 novembre 1987, Ben Ali dépose le président Bourguiba pour sénilité. Élu le 2 avril 1989 avec 99,27 % des voix, il réussit à moderniser l'économie tunisienne. Sur le plan de la sécurité, le régime se prévaut d'avoir épargné au pays les convulsions islamistes qui ensanglantent l'Algérie voisine grâce à la neutralisation du parti Ennahda. L'opposition et de nombreuses ONG de défense des droits de l'homme accusent alors le régime d'atteindre aux libertés publiques.

En 1994, le président Ben Ali est réélu avec 99,91% des voix. Les élections du 24 novembre 1999, bien qu'elles soient les premières présidentielles à être pluralistes (3 candidats), voient le président Ben Ali être réélu avec un score (99,44%) comparable aux élections précédentes.

Le 11 avril 2002, un attentat au camion piégé vise la synagogue de la Ghriba au cours duquel meurent 19 personnes (dont 14 touristes allemands).

Le 26 mai 2002, il fait approuver par référendum une réforme de la constitution, repoussant l'âge limite d'accès à la présidence et supprimant la limite des trois mandats réintroduit en 1988. Ceci lui permet de remporter un 4e mandat le 24 octobre 2004.

Entre 2004 et 2006, la vie politique tunisienne est caractérisée par la poursuite de la répression politique. En septembre 2005, une réforme constitutionnelle votée en urgence par la Chambre des députés garantit une immunité judiciaire totale au président et à sa famille après l'expiration de son mandat. En novembre 2005, le pays organise la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) sous l'égide de l'ONU.

[modifier] Notes et références

  1. abcde Ahmed Moro et Bernard Kalaora [sous la dir. de], Le désert : de l’écologie du divin au développement durable, éd. L’Harmattan, Paris, 2006, p. 110 (ISBN 274759677X)
  2. Michel Gruet, « Le gisement d’El Guettar et sa flore », Libyca, 1958, pp. 79-126
  3. abcd (fr) L’Hermaïon d’El Guettar (Institut national du patrimoine)
  4. ab Michel Gruet, « Le gisement moustérien d’El Guettar », Karthago, 1954, tome V, pp. 1-79
  5. J. Chavaillon, « El Guettar. Tunisie », Dictionnaire de la Préhistoire, sous la dir. de A. Leroi-Gourhan, éd. Presses universitaires de France, Paris, 1988, p. 354
  6. Marcel Otte, Denis Vialou et Patrick Plumet, La préhistoire, éd. De Boeck Université, Louvain-la-Neuve, 2006, p. 176 (ISBN 2804144178)
  7. (fr) Georges Larrouy, « La place de l’anthropobiologie dans l’étude du peuplement berbère. Affirmations, contradictions, conclusions », Colloque du groupement des anthropologistes de langue française, 2004
  8. Magdeleine Moureau et Gérald Brace, Dictionnaire des sciences de la terre, éd. Technip, Paris, 2000, p. 76 (ISBN 2710807491)
  9. Mohamed-Habib Daghari-Ounissi, Tunisie, habiter sa différence, éd. L’Harmattan, Paris, 2002, p. 32 (ISBN 2747521869)
  10. Charles-André Julien, Histoire de l’Afrique du Nord, éd. Payot, Lausanne, 1994, p. 59 (ISBN 2228887897)
  11. Gabriel Camps, Berbères, aux marges de l’histoire, éd. des Hespérides, Paris, 1980, p. 42 (ISBN 2855880068)
  12. (fr) Biographie de Jacques de Morgan (École nationale supérieure des mines de Paris)
  13. Ginette Aumassip et Jean Guilaine, L’Algérie des premiers hommes, éd. Maison des sciences de l’homme, Paris, 2001, p. 191 (ISBN 2735109321)
  14. Gabriel Camps, op. cit., p. 44
  15. Lloyd Cabot Briggs, Tribes of the Sahara, éd. Harvard University Press, Cambridge, 1960, pp. 34-36 (ISBN 9780674908703)
  16. Michel Quitout, Les langues orales dans les pays méditerranéens. Situation, enseignement et recherche, éd. L’Harmattan, Paris, 2001, p. 43 (ISBN 2747507505)
  17. Mebarek Slaouti Taklit, L’alphabet latin serait-il d’origine berbère ?, éd. L’Harmattan, Paris, 2004, p. 50 (ISBN 2747565351)
  18. En particulier entre les Puniques et les populations locales selon Hédi Dridi, Carthage et le monde punique, Les Belles Lettres, Paris, 2006, p. 28
  19. Gerald K. Gresseth, « The Homeric Sirens », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, vol. 101, 1970, p. 208
  20. D’où l’interrogation de l’ouvrage de Jean-Paul Brisson, Carthage ou Rome ?, éd. Fayard, Paris, 1973
  21. Yves Lacoste et Camille Lacoste-Dujardin, op. cit., p. 39
  22. abcdefghijk Yves Lacoste et Camille Lacoste-Dujardin [sous la dir. de], L’état du Maghreb, éd. La Découverte, Paris, 1991, p. 38 (ISBN 2707120146)
  23. (en) R.T. Ridley, « To Be Taken with a Pinch of Salt. The Destruction of Carthage », Classical Philology, vol. 81, n°2, 1986
  24. Connaissance des arts, hors-série Carthage n°69, 1995, p. 33
  25. Jean-Claude Golvin, L’Antiquité retrouvée, éd. Errance, Paris, 2003, p. 98
  26. Voir à ce sujet le travail de Marcel Le Glay, Saturne africain, deux volumes, éditions de Boccard, Paris, 1966
  27. Maria Giulia Amadasi Guzzo, Carthage, éd. Presses universitaires de France, Paris, 2007, pp. 123-124
  28. abcdefg (fr) Jean-François Decret, « Carthage chrétienne », Clio, octobre 2002
  29. Fethi Bejaoui, « La Carthage de saint Augustin », Connaissance des arts, hors-série Carthage n°69, 1995, p. 55
  30. Aïcha Ben Abed, « Carthage. Capitale de l’Africa », Connaissance des arts, hors-série Carthage n°69, 1995, p. 44
  31. abcde Yves Lacoste et Camille Lacoste-Dujardin, op. cit., p. 42
  32. Abdelmajid Ennabli, « Carthage », Encyclopædia Universalis, Paris, 2002, p. 1041 (ISBN 2852295504)
  33. Ceci étant particulièrement net à Carthage comme l’indique Liliane Ennabli, « Carthage chrétienne », Encyclopædia Universalis, Paris, 2002, p. 1041 et suivante
  34. ab Yves Lacoste et Camille Lacoste-Dujardin, op. cit., p. 43
  35. (ar) [pdf] Original de la constitution de 1861
  36. (fr) [pdf] Original du traité de protectorat
  37. (ar) [pdf] Original de la proclamation d'indépendance

[modifier] Bibliographie

[modifier] Antiquité

  • François Decret, Carthage ou l’empire de la mer, éd. du Seuil (coll. Points histoire), Paris, 1977 (ISBN 2020047128)
  • Hédi Dridi, Carthage et le monde punique, éd. Les Belles Lettres, Paris, 2006 (ISBN 2251410333)
  • M'hamed Hassine Fantar, Carthage. Approche d’une civilisation, éd. Alif, Tunis, 1993 (ISBN 0012452578)
  • Christophe Hugoniot, Rome en Afrique. De la chute de Carthage aux débuts de la conquête arabe, éd. Flammarion, Paris, 2000 (ISBN 2080830031)
  • Yann Le Bohec, Histoire militaire des guerres puniques. 264-146 avant J.-C., éd. du Rocher, Monaco, 2003 (ISBN 9782268021478)
  • Hédi Slim et Nicolas Fauqué, La Tunisie antique. De Hannibal à saint Augustin, éd. Mengès, Paris, 2001 (ISBN 285620421X)
  • Jean-Paul Morel, La Tunisie, carrefour du monde antique, éd. Faton, Paris, 2000 (ISBN 9782878440201)

[modifier] Périodes arabe et ottomane

  • Khelifa Chater, Dépendance et mutations précoloniales. La Régence de Tunis de 1815 à 1857, éd. Université de Tunis, Tunis, 1984
  • Paul Sebag, Tunis au XVIIe siècle. Une cité barbaresque au temps de la course, éd. L'Harmattan, Paris, 1989 (ISBN 2738404499)

[modifier] Protectorat français

  • Juliette Bessis, La Méditerranée fasciste. L'Italie mussolinienne et la Tunisie, éd. Karthala, Paris, 1981
  • Paul d'Estournelles de Constant, La conquête de la Tunisie. Récit contemporain couronné par l'Académie française, éd. Sfar, Paris, 2002
  • Geneviève Goussaud-Falgas, Français de Tunisie. Les dernières années du protectorat, éd. Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2004
  • Jean-François Martin, Histoire de la Tunisie contemporaine. De Ferry à Bourguiba. 1881-1956, éd. L'Harmattan, Paris, 2003
  • Antoine Méléro, La Main rouge. L'armée secrète de la république, éd. du Rocher, Paris, 1997

[modifier] Indépendance

  • Driss Abbassi et Robert Ilbert, Entre Bourguiba et Hannibal. Identité tunisienne et histoire depuis l'indépendance, éd. Karthala, Paris, 2005
  • Tahar Belkhodja, Les trois décennies Bourguiba. Témoignage, éd. Publisud, Paris, 1998
  • Taoufik Ben Brik, Une si douce dictature. Chroniques tunisiennes 1991-2000, éd. La Découverte, Paris, 2000
  • Michel Camau et Vincent Geisser (sous la dir. de), Tunisie. Dix ans déjà..., éd. La Documentation française, Paris, 1997
  • Kamel Chenoufi, Gilles Gallo et Ahmed Ben Salah, La Tunisie en décolonisation (1957-1972). Genèse des structures de développement et des structures de la République, éd. Du Lau, Le Pradet, 2004
  • Abdelaziz Chneguir, La politique extérieure de la Tunisie. 1956-1987, éd. L'Harmattan, Paris, 2004
  • Patrick-Charles Renaud, La bataille de Bizerte (Tunisie). 19 au 23 juillet 1961, éd. L'Harmattan, Paris, 2000

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne

[modifier] Liens externes

[modifier] Sites

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