Histoire de la Syrie

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L'histoire de la Syrie est marquée par sa situation exceptionnelle. C'est un territoire de transition au carrefour de plusieurs mondes : la Méditerranée, la Mésopotamie, la Perse, l'Inde, l'Asie mineure, les terres du Caucase, et l'Égypte. La Syrie était traversée par les plus importantes voies commerciales, entre l'Europe, la Chine (route de la soie) et l'Inde.

L'homme de la terre syrienne a peut-être découvert, pour la première fois de l'histoire de l'humanité, à Abu Huraira, l'art de cultiver, d'associer l'eau et le grain de blé, pour multiplier les épis. Grâce à cette découverte première l'homme commença à se fixer, à sortir des cavernes, à construire des maisons, à prendre conscience de son être, à invoquer le ciel avec les premières incantations mythologiques et religieuses, à s'essayer au dessin, à la sculpture et à la décoration.

C'est également en Syrie, que l'homme découvrit comment utiliser le cuivre, comment le façonner et en réaliser un alliage : le bronze. Dès le IIIe millénaire av. J.-C. les Syriens construisaient des palais, créaient des fresques, et connaissaient un essor culturel et commercial remarquables. Et c'est dans ce pays que naquît aussi l'alphabet (site de Ugarit, près de Lattakié).

La Syrie a eu une part importante dans l'histoire du christianisme et dans ses débats. À travers ses routes sont passés les pèlerins vers les grands centres religieux, les croisés et les caravanes de la soie et des épices.

Les habitants des nombreux petits royaumes qui se sont développés en Syrie, descendaient de peuplades arabes venues, depuis les premiers temps, du sud de la Péninsule Arabique, et qui sont connus sous le nom d'Amorrites, de Cananéens, de Phéniciens (zone côtière), d'Araméens (hautes terres) de Ghassanides et de Nabatéens (au sud).

Sommaire

[modifier] Les dominations en Syrie

Stèle funéraire du prêtre assyrien Si`Gabbor, VIIe siècle av. J.-C.
Stèle funéraire du prêtre assyrien Si`Gabbor, VIIe siècle av. J.-C.

La Syrie de l'antiquité s'étendait sur un territoire beaucoup plus vaste que le territoire syrien actuel et fut donc un champ de bataille entre les grands peuples voisins. La Syrie subit ainsi plusieurs dominations :

[modifier] Chronologie des civilisations et régimes politiques

[modifier] Histoire de la Syrie moderne

[modifier] La Syrie ottomane

Ottomane depuis 1516, le début de la renaissance de la Syrie moderne peut être datée des années 1832 à 1840, lors desquelles Mehemet Ali tenta de secouer le joug de l'Empire ottoman.

En 1840, a lieu l'affaire de Damas contre les populations juives suite à la disparition d'un moine capucin.

En 1860, les événements du Mont Liban et de Damas entraînent l'envoi d'un corps expéditionnaire par les puissances européennes. En 1861, cette intervention militaire eut pour conséquence l'autonomie du Liban vis-a-vis de Damas.

Dès 1860, l'ouverture vers l'Occident entraîna un renouveau culturel et la prise de conscience d'une identité et le développement d'un nationalisme arabe.

Cherchant des appuis pendant la Première Guerre mondiale, les Britanniques promirent l’indépendance du pays en cas de victoire sur l’Empire ottoman. Cependant, le 16 mai 1916, le Royaume-Uni et la France conclurent des accords secrets, les accords Sykes-Picot, par lesquels elles se partageaient les terres arabes sous domination ottomane. Cet accord résulte d'un long échange de lettres entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et Sir Edward Grey, secrétaire d'État au Foreign Office. Par la suite, un accord ultra-secret fut conclu à Downing Street entre Sir Mark Sykes pour le Royaume-Uni et François Georges-Picot pour la France portant sur le partage de l'espace compris entre la mer Noire, la Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne (Accord Sykes-Picot).

Britanniques et Arabes participèrent à la prise de Damas en 1918. L’année suivante, les forces britanniques se retirèrent de la zone, cédant son contrôle aux troupes françaises. Toutefois, les nationalistes syriens, organisés depuis la fin du XIXe siècle, espéraient la création d’une Syrie indépendante, incluant la Palestine et le Liban. En 7 mars 1920, le Congrès national syrien (élu en 1919) proclama unilatéralement l’indépendance du pays. Celui-ci devint une monarchie constitutionnelle dirigée par le fils de Hussein, le prince Fayçal.

En avril 1920 pourtant, la Conférence de San Rémo confirma les accords Sykes-Picot et le contrôle français de la Syrie et le Liban, et décida de les transformer aux mandats plus tard, lesquels devaient rapidement aboutir, du moins en théorie, à l’indépendance des deux territoires.

Fayçal décide de collaborer avec les Français, son ministre de la guerre Youssef al-Azmeh le refuse; les troupes du général Gouraud arrivent, vainquent une armée menée par Youssef al-Azmeh dans la bataille de Maysaloun en 23 juillet, et entrèrent à Damas. Fayçal se trouva contraint à l’exil, trouva alors refuge en Irak, où il sera couronné en 1921. Ce fut alors l'effondrement du «grand projet arabe» qui devait rassembler autour de Damas les terres arabes autrefois placées sous contrôle ottoman.

[modifier] Le Mandat français

Alors qu'elle avait été hostile envers les Turcs, la population syrienne développa rapidement un sentiment antifrançais.

Le mandat français sur la Syrie fut organisé en un «Grand Liban» composé de quatre provinces: les sandjaks de Damas et d'Alep, l'État alaouite (1920), et l'État du djebel druze (1921), auxquels s'ajouta, en mars 1923, le sandjak d'Alexandrette (au nord) détaché d'Alep et peuplé en partie d'une minorité turque. La même année, le général Gouraud créa la Fédération syrienne, qui regroupait Damas, Alep et l'État alaouite, sans le Djebel druze, ni Alexandrette. En 1924, l'État alaouite en fut également séparé. De 1925 à 1927, le Djebel druze entra en état d'insurrection, dirigée par le sultan Pacha-El-Atrache. Le général Sarrail y fut chargé de rétablir l'ordre.

Soutenus par la France, les Maronites bénéficièrent en 1926, de la création de la République libanaise en lieu et place du «Grand Liban».

Sachant la fin du mandat proche, la Turquie indiqua dès 1936 qu'elle n'accepterait pas que la minorité turque du Sandjak d'Alexandrette passe sous autorité syrienne. Pour ménager la Turquie en cas de guerre avec l'Allemagne et protéger ses intérêts dans la région, la France céda le Sandjak d'Alexandrette qui devint la province du Hatay.

Toujours rattachée à la France, la Syrie passa sous contrôle du gouvernement de Vichy en juin 1940. En 1941, les forces françaises libres et les Britanniques chassèrent le général Dentz, haut-commissaire du Levant. Le général Catroux, au nom de la France libre, reconnut officiellement l’indépendance de la Syrie, mais les troupes franco-britanniques demeurèrent sur le sol syrien. En mai 1945, pour réprimer le mouvement indépendandiste, de Gaulle envoie des troupes et donne l'ordre à l'aviation française de bombarder Damas le 29 mai. Mais les britanniques s'opposent à ces opérations. Les Français ne se retirèrent totalement du Liban et de la Syrie qu’en 1946. Cette même année, la Syrie devint membre des Nations unies.

 
Entités créées par la France pendant son mandat sur la Syrie
Djebel druze | Djézireh | État d'Alep | État de Damas | État du Grand Liban | Sandjak d'Alexandrette | Territoire des Alaouites

[modifier] La République indépendante

A l'indépendance, en 1943, Shukri al-Kuwatli est élu comme premier président de la république. Il obtient le retrait définitif des troupes françaises en avril 1946. Sous sa direction, le pays prit part à la première guerre contre l'établissement de l'État d'Israël en 1948.

La défaite subie engendra l'instabilité politique. Shukri al-Kuwatli est renversé par un coup d'état militaire de Husni al-Zaim, en mars 1949. Ce coup d'état sera suivi par d'autres, alimentés par l'opposition entre une faction pro-irakienne de l'armée et une autre faction pro-égyptienne.

En 1955, après le retour de la démocratie, Shukri al Quwwatli est de nouveau élu président, un poste à l'époque largement honorifique. Sous l'influence des pro-égyptiens, il signe en février 1958 l'union avec l'Égypte de Nasser, laquelle durera de 1958 à 1961 (R.A.U.: République Arabe Unifiée).

Cette tentative de communauté des États arabes échoua et les conservateurs reprirent le pouvoir jusqu'au coup d'État de 1963, à partir duquel le Parti Baas syrien s'est assuré le gouvernement du pays, en s'adaptant aux évolutions politiques.

Ainsi un premier gouvernement « modéré » fut renversé en 1966 par une faction du parti Baas pro-soviétique et extrémiste, qui entraîna le pays dans une guerre désastreuse contre Israël en 1967, la Guerre des Six Jours. La défaite laissa le champ libre au général Hafez el-Assad qui prit le pouvoir en novembre 1970 et chassa les extrémistes. Il accéda à la présidence de la République en mars 1971.

La libéralisation progressive de l’économie fut engagée, tandis que le nouveau régime, consacré par la Constitution de 1973, tenta de rompre l’isolement diplomatique du pays. Mais en 1973, une nouvelle guerre contre Israël - la Guerre du Kippour - et la conquête et le contrôle du massif du Golan par les Israéliens plongea la Syrie dans de nouvelles difficultés politiques et financières, aggravées par l'intervention dans la guerre civile libanaise à partir de 1975.

En 1974, des tensions apparurent entre la Syrie et l'Irak suite à la construction du barrage de Tabqa sur l'Euphrate et aux reproches faits à la Syrie sur sa stratégie militaire dans la Guerre du Kippour. Très vite, le conflit dégénèra et des troupes furent massées près des frontières. Une médiation soviétique et saoudienne empêcha la guerre en 1975. Les relations entre la Syrie et l'Irak restèrent toutefois exécrables.

Dans les années 1980, le gouvernement syrien a signé un traité d'amitié avec l'URSS, soutenu l'Iran lors de son conflit contre l'Irak et subi une forte opposition des mouvements de musulmans intégristes. Du fait du positionnement pro-soviétique du président Hafez el-Assad et de ses problèmes de santé, les É.-U. et la France ont cru, à cette époque, en une alternative possible avec le frère cadet d'Hafez, Rifaat el-Assad, lui-même vice-président de la République et patron des « Brigades de Défense », jugé pro-occidental. Il est depuis tombé en disgrâce et vit souvent en France.

En 1985, la Syrie obtint le retrait israélien de la plus grande partie du Liban. En février 1987, elle dépêcha 7000 hommes en renfort dans le secteur musulman de Beyrouth pour rétablir l’ordre, et opéra la réunification de la capitale libanaise. Les accords de Taef, en 1989, consacrèrent la tutelle exercée de fait par la Syrie au Liban. En mai 1991, le gouvernement syrien et le gouvernement libanais signèrent un traité d’amitié et de coopération précisant que leurs deux pays appartenaient à une «même nation». La présence militaire syrienne se poursuivit au Liban.

Sur le plan interne, la Syrie a du faire face aux conséquences de sa politique régionale et internationale. En 1980-1982, le pays était la place de multiples affrontements entre les Frères musulmans qui voulaient instaurer un régime politique islamique et les forces du régime de Hafez el-Assad. En 1982, ce dernier avait pu écraser l'insurrection des Frères musulmans dans la ville de Hama. On déplora alors des milliers des victimes, notamment civiles. Par la suite le régime devint stable, mais au détriment du développement économique et social. En effet, le général Assad gère le pays avec des membres de sa famille et des proches de l'armée et du parti Baas et la corruption est monnaie courante.

L'aliance déclarée du régime syrien avec le camp occidental contre Saddam Hussein lui valut une sortie "honorable" de l'isolement sur la scène internationale. Grâce à cette aliance, Hafez el-Assad a pu garantir la mainmise sur le Liban (neuralisation de la révolte de Michel Aoun en 1991), la consolidation de son régime, et même l'assurance de sa propre succession par son fils aîné Bassel el-Assad. Ironie du sort, celui-ci a trouvé la mort en 1994 lors d'un accident de voiture sur la route de l'aéroport de Damas. Il fallait alors que le vieux général prépare son deuxième fils Bachar, alors ophtalmologiste en formation à Londres, pour l'accession au pouvoir.

En juillet 2000, après le décès de son père, Bachar el-Assad accède à la présidence comme prévu. Les observateurs ont remarqué alors qu'un vent de liberté politique commencait à soufler sur le pays. Espoir vain. La vielle garde, représentée notamment par l'appareil sécuritaire du clan alaouite (d'obédience chiite) et quelques politiciens, comme le vice président Abdel Halim Khaddam et le ministre des affaires étrangères Farouk el-Shr'e, ont exercé des pressions considérables sur le jeune président pour mettre fin à cette liberté. Le printemps de Damas, dit-on, n'a duré que 8 mois. Les opposants pacifiques ont été mis en prison. Et l'espoir du peuple de retrouver sa liberté était anéanti.

Après les attentats du 11 septembre 2001, la politique américaine a changé d'orientation, en commençant par la guerre contre le régime des Talibans en Afghanistan. Mais l'occupation américaine de l'Irak a constitué la menace la plus grave pour la Syrie. Celle-ci a du faire face aux accusations américaines concernant son aide aux insurgés irakiens. Mais rien n'a changé la vision de la Maison Blanche. La Syrie est maintenant dans le collimateur des États-Unis.Avec le début de la guerre en Irak le pays doit faire face à une vague d´immigration venu d´Irak.

Le 14 février 2005, le premier ministre libanais Rafik Hariri est assassiné lors d'un attentat. La Syrie est désignée comme l'instigateur de cet assassinat. Une fois plus, le régime de Bachar el-Assad devait faire face aux pressions internationales : arrêt des relations avec les États-Unis, refroidissemnt important avec la France, ralentissement des rapports avec l'Arabie saoudite et le reste des pays arabes. Les forces syriennes ont du quitter le liban un mois après cet attentat. Une commission d'enquête de l'ONU était formée sous la présidence du juge allemand Mehlis. Le rapport de ce dernier n'a pu, selon les observateurs, présenter des peuves indiscutables montrant l'implication de la Syrie : deux témoins présentés par la justice libanaise s'avéraient non crédibles. L'année 2005 fut l'année la plus difficile pour le régime syrien qui doit désormais rendre compte à la communauté internationale de sa politique libanaise. Enfin, en décembre 2005, le vice président syrien Abdel Halim Khaddam a déclaré à la presse ses convictions de l'implication du régime de Damas dans l'assassinat de Rafik Hariri, un régime dont Khaddam était l'un des piliers durant 40 ans .

[modifier] Syriens célèbres

[modifier] Villes et colonies anciennes

[modifier] Voir aussi

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