Herman Melville

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Herman Melville
Herman Melville
Naissance 1er août, 1819
Décès 28 septembre 1891
Activité romancier
Nationalité américain
Genre aventure
Influences Nathaniel Hawthorne; James Fenimore Cooper; Walter Scott
Œuvres principales Moby-Dick; Billy Budd

Herman Melville, né le 1er août 1819 au n° 6 de Pearl Street, au sud-est de Manhattan, à New York, mort le 28 septembre 1891 à son domicile de la 26e rue, à New York, est un romancier, essayiste et poète américain. Pratiquement oublié de tous à sa mort, son œuvre maîtresse Moby-Dick a été redécouverte dans les années 1920. Il est désormais considéré comme l'une des plus grandes figures de la littérature mondiale.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Les années de formation

Herman Melville est le troisième de huit enfants (et le second fils) de Maria Gansevoort et Allan Melvill (sans « e »). Du côté maternel, ses aïeux sont des patriciens d'origine hollandaise (l'un d'eux, le général Peter Gansevoort, est un héros de la révolution américaine. Du côté paternel, c'est une lignée de commerçants écossais. Le père d'Allan, le major Thomas Melvill, a lui aussi joué un rôle glorieux pendant la guerre d'indépendance. Allan Melvill importe de France des « nouveautés ». En 1826, l'économie américaine entre dans une période de stagnation, et le père de l'écrivain subit de plein fouet la concurrence britannique. Ses affaires périclitant, il doit faire des emprunts de plus en plus importants à son beau-père, Peter Gansevoort, qui devient le soutien financier de la famille. Entre 1820 et 1830, la famille déménage trois fois, avant de s'installer en 1830 à proximité des Gansevoort, à Albany, capitale de l'État de New York, où Allan Melvill travaille comme employé dans une fabrique de fourrures.

Au cours d'un voyage à New York en décembre 1831, Allan Melvill, qui tente de monter une nouvelle affaire dont il serait le patron, contracte une pneumonie. Il meurt le 28 janvier 1832. Les deux aînés, Gansevoort (né en 1815) et Herman quittent alors le collège d'Albany. Le premier, aidé par l'oncle Peter, ouvre un commerce de peaux et fourrures qui prospérera pendant trois ans (à cette époque, il ajoute un “e” à son nom, que toute la famille reprend). Le second devient à treize ans employé à la New York State Bank, dont l'oncle Peter est l'un des administrateurs.

Deux ans plus tard, peut-être à cause d'une faiblesse des yeux, Herman Melville quitte son travail à la banque et part chez un autre oncle, qui possède une ferme à Pittsfield, dans le Massachusetts. Après quelques mois dans les champs, il revient à Albany au début de 1835 et s'inscrit au lycée classique de la ville. Durant ces années, il fait ses premières lectures marquantes : James Fenimore Cooper, Walter Scott, Byron, les poètes anglais du XVIIIe siècle. Après les cours, il tient les comptes du commerce de son frère Gansevoort.

En avril 1837, un mouvement de panique financière accule Gansevoort à la faillite. Les Melville s'installent à Lansingburgh, une petite ville sur les bords de l'Hudson. Hermann enseigne quelque temps comme instituteur dans une école de campagne près de Pittsfield. Puis, de retour à Lasingburgh, il suit des cours d'arpentage au collège.

Herman Melville
Herman Melville

En 1839, Melville s'engage comme mousse à bord d'un navire marchand en partance pour Liverpool, le St. Lawrence. Cette première croisière entre New York et Liverpool (du 5 juin au 30 septembre) lui inspirera dix ans plus tard un roman d'apprentissage de la vie de mer et de l'enfer de la ville industrielle dans Redburn. À son retour, il trouve un nouveau poste d'école à Greenbush, en 1840 (qui ne sera jamais rémunéré). Puis il se rend dans l'Illinois, où il parcourt la frontière occidentale et descend peut-être le Mississippi jusqu'à Cairo. À la fin de 1840, déçu dans ses espoirs à l'ouest, Melville se rend à Nantucket, berceau américain de la chasse à la baleine, où il signe, le 26 décembre, son inscription sur le role de l’Acushnet, trois-mâts baleinier de 358 tonnes (il reçoit une avance de 84 dollars sur son salaire) et embarque à New Bedford le 31 décembre. Il parcourt ainsi le Pacifique, visitant les îles Galapagos et les Marquises où il déserte.


[modifier] La Maturité

(à rédiger)

[modifier] Le Silence

Dans les dernières années de sa vie, Melville ne fut plus à même de vivre de son travail d'écrivain, son œuvre ne rencontrant plus la faveur du public. Il fut donc pendant un temps à la charge de la famille de sa femme (Elisabeth Shaw), puis devint agent des douanes pour la ville de New York.

[modifier] L'Œuvre

[modifier] Présentation

Moby-Dick raconte l'histoire du Péquod, baleinier dont le capitaine se nomme Achab[1]. Cet étrange marin est obsédé par une grande baleine blanche : Moby Dick. Le narrateur est un membre d'équipage nommé Ishmaël qui dispose, tout comme Melville, d'une grande culture littéraire et y recourt fréquemment pour mettre en scène les membres de l'équipage et leur aventure. L'équipage du Péquod permet à Melville de multiplier les portraits et des analyses psychologiques ou sociales extrêmement fouillées et détaillées ; l'action se déroulant sur ce seul baleinier, l'œuvre a souvent été qualifiée par les critiques d'univers clos. Les descriptions de la chasse à la baleine, l'aventure elle-même et les réflexions du narrateur s'entrelacent dans une gigantesque trame où se mêlent des références à l'Histoire, à la littérature occidentale, à la mythologie, la philosophie et la science. La prose de Melville est complexe et déborde d'imagination; il est considéré comme un des plus grands stylistes américains - aux côtés de William Faulkner, Henry James, ou Thomas Pynchon.

Melville était lié d'amitié avec Nathaniel Hawthorne, et fut influencé par ses écrits ; Moby-Dick est ainsi dédicacé à Hawthorne.

Melville est aussi l'auteur de récits tirés de son expérience de marin, Typee, Omoo et Mardi, de romans, Redburn, White-Jacket (La Vareuse blanche), Pierre ou les Ambiguïtés, The Confidence Man, ainsi que de plusieurs nouvelles, parues pour l'essentiel dans les années 1850 dans deux revues concurrentes, le Putnam's Monthly Magazine (qui publie cinq nouvelles, dont : Bartleby, Benito Cereno et Les îles enchantées) et le Harper's New Monthly Magazine (qui en publie sept). Bartleby the scrivener est certainement la plus célèbre : on considère qu'elle contient déjà en gésine des traits de la littérature existentialiste et de la littérature de l'absurde, entre autres. Cas rare parmi les poètes, il n'écrivit aucune œuvre lyrique majeure avant un âge avancé. Après la guerre de Sécession, il publia quelques pièces sur le conflit (Battle Pieces), qui se vendirent bien. Mais une fois encore il prit ses distances par rapport aux goûts et aux attentes des lecteurs contemporains dans la pièce maîtresse de son œuvre poétique, Clarel, qui raconte l'épopée du pèlerinage d'un étudiant en Terre Sainte et resta, elle aussi, quasiment inconnue de son vivant.

[modifier] Liste des œuvres

  • 1846. Taïpi
  • 1847. Omoo
  • 1849. Mardi, traduit en français par Charles Cestre et Armel Guerne, Robert Marin, 1950
  • 1849. Redburn ou sa première croisière, traduit en français par Armel Guerne, Robert Marin, 1950
  • 1850. White Jacket (ou La Vareuse blanche), traduit en français par Charles Cestre et Armel Guerne, Robert Marin, 1950
  • 1851. Moby Dick ou la baleine blanche
  • 1852. Pierre ou Les ambiguïtés, traduit par Pierre Leyris, Gallimard, 1939
  • 1854. L'Heureuse Faillite, traduit par Armel Guerne, Falaize, 1951 (cf. Moi et ma cheminée)
  • 1855. Jimmy Rose, traduit par Armel Guerne, Falaize, 1951 (cf. Moi et ma cheminée)
  • 1855. Israël Potter, ou Cinquante ans d’exil
  • 1855. Benito Cereno et autres nouvelles
  • 1856. Contes de la veranda, comprenant La Véranda, Le Marchand de paratonnerres, Bartleby le scribe (Bartleby - Une Histoire de Wall Street, trad. Jérôme Vidal, illustrations Götting, édition annotée, Paris, Editions Amsterdam), Benito Cereno, Les îles enchantées
  • 1856. Moi et ma cheminée, traduit par Armel Guerne, Falaize, 1951
  • 1856. Le Grand Escroc
  • 1857. The Confidence-Man: His Masquerade, inédit en français (trad. en cours dans la coll. La Pléiade, dir. Philippe Janowski)
  • 1866. Tableaux de bataille et Aspects de la guerre
  • 1876. Clarel, poème et pèlerinage en Terre Sainte
  • 1888. John Marr et autres marins, poème
  • 1891. Timoléon et autres poèmes
  • 1922. La table de pommier et autres esquisses
  • 1924. Billy Budd, gabier de misaine (Billy Budd, marin, trad. Pierre Leyris, Paris, Gallimard ; et Billy Budd, matelot, trad. Jérôme Vidal, Paris, Editions Amsterdam, édition annotée avec postface du traducteur)
  • Herbes folles et sauvageons, avec une rose ou deux (dernier recueil de poésie (posthume), traduit partiellement par Pierre Leyris dans "Poèmes Divers" ainsi que dans la revue La Nuit, n°1, Arles, 2006)

[modifier] Citations

[modifier] Adaptations

[modifier] Bibliographie

  • Les écrivains célèbres, Tome III, le XIX et le XXe siècles – Editions d’art Lucien Mazenod
  • Lewis Mumford, Herman Melville, 2006, traduction en français, révisée, de (en) Herman Melville: A Study of His Life and Vision, New York: Harcourt, Brace, and Co., 1929; London: Jonathan Cape, 1929.

[modifier] Liens externes

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[modifier] Notes

  1. Ce nom est aussi celui d'un roi d'Israël qui était impie.