Henry James

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Henry James
Henry James
Portrait par John Singer Sargent (1913)..
Naissance 15 avril 1843
Décès 28 février 1916
Activité Écrivain
Nationalité États-Unis Américaine
Œuvres principales The Portrait of a Lady, The Bostonians

Henry James, né à New York le 15 avril 1843 et mort à Londres le 28 février 1916, est un écrivain anglo-saxon.

Sommaire

[modifier] Biographie succincte

Henry James est le second des cinq enfants (William, né en 1842, Garth Wilkinson, né en 1845, Robertson, né en 1846, et Alice née en 1848) de Henry James senior et de Mary Robertson Walsh. La fortune acquise par son grand-père, émigré irlandais arrivé aux États-Unis en 1789, avait mis la famille à l'abri des servitudes de la vie quotidienne. Son frère aîné, William James, deviendra professeur à Harvard et se fera connaître pour sa philosophie pragmatiste. Malgré des liens solides avec Henry, la rivalité entre les deux frères créa toujours des conflits psychiques latents.

Après un séjour de cinq ans en Europe, la famille s'établit, en 1860, en Nouvelle-Angleterre où elle demeura pendant la guerre civile. En septembre 1862, Henry James s'inscrit à la faculté de droit de Harvard, rapidement abandonnée face au désir d'être « tout simplement littéraire ». En 1864, il publie anonymement sa première nouvelle, ainsi que des comptes-rendus critiques destinés à des revues. The story of a Year, sa première nouvelle signée, paraît dans le numéro de mars 1865 de l'Atlantic Monthly.

De février 1869 au printemps 1870, James voyage en Europe, d'abord en Angleterre, puis en France, en Suisse et en Italie. De retour à Cambridge, il publie son premier roman Watch and Ward (Le regard aux aguets). De mai 1872 à mars 1874, il accompagne sa sœur Alice et sa tante en Europe où il écrit des comptes rendus de voyage pour The Nation. Il commence à Rome l'écriture de son deuxième roman Roderick Hudson, publié à partir de janvier 1875 dans l'Atlantic Monthly, qui inaugure le thème « international » de la confrontations des cultures d'une Europe raffinée et souvent amorale et d'une Amérique plus fruste, mais plus droite.

Après quelques mois à New York, il s'embarque à nouveau pour l'Europe le 20 octobre 1875. Après un séjour à Paris, où il se lie d'amitié avec Tourgueniev et rencontre Flaubert, Zola, Maupassant et Daudet, il s'installe, en juillet 1876, à Londres. Les cinq années qu'il y passe seront fécondes : outre de nombreuses nouvelles, il publie The American (1877), The Europeans (1878), un essai sur les poètes et romanciers français (French Poets and Novelists, 1878)... Daisy Miller, publié en 1878, lui vaut la renommée des deux côtés de l'atlantique. Après Washington Square (1880), The Portrait of a Lady est souvent considéré comme une conclusion magistrale de la première manière de James.

Sa mère décède en janvier 1882, alors que James séjourne à Washington. Il revient à Londres en mai et effectue un voyage en France (d'où naîtra, sous le titre A Little Tour in France, un petit guide qui servira à plusieurs générations de voyageurs dans les régions de la Loire et du Midi). Il rentre de façon précipitée aux États-Unis où son père meurt le 18 décembre, avant son arrivée. Il revient à Londres au printemps 1883. En 1884, sa sœur Alice, névrotique, le rejoint à Londres où elle décèdera le 6 mars 1892.

En 1886, il publie deux romans, The Bostonians (Les Bostoniennes) et The Princess Casamassima, qui associent à des thèmes politiques et sociaux (féminisme et anarchisme) la recherche d'une identité personnelle. Suivirent deux courts romans en 1887, The Reverberator et The Aspern Papers (Les papiers de Jeffrey Aspern), puis The Tragic Muse en 1888.

Bien que devenu un auteur au talent reconnu, les revenus de ses livres restaient modestes. Il décide alors, dans l'espoir d'un succès plus important, de se consacrer au théâtre. En 1891, une version dramatique de The American rencontre un petit succès en province, mais reçoit un accueil plus mitigé à Londres. Il écrira ensuite plusieurs pièces qui ne seront pas montées. En 1895, la première de Guy Domville finit dans le désordre et les huées.

Henry James en 1910
Henry James en 1910

Après cet échec, il revient au roman, mais en y appliquant, peu à peu, les nouvelles compétences techniques acquises au cours de sa courte carrière dramatique. En 1897, il publie The Spoils of Poynton (Les dépouilles de Poyton) et What Maisie Knew (Ce que savait Maisie). Puis viennent les derniers grands romans: The Wings of the Dove (1902), The Ambassadors (1903) et The Golden Bowl (1904).

En 1903, James a soixante ans et un « mal du pays passionné » l'envahit. Le 30 août 1904, il débarque à New York, pour la première fois depuis vingt ans. Il quitte les États-Unis le 5 juillet 1905, après avoir donné de nombreuses conférences à travers tout le pays. Ses impressions seront réunies dans un volume intitulé The American Scene.

Avant son retour en Angleterre, il met au point, avec les Éditions Scribner, le projet d'une édition définitive de ses écrits, The Novels and Tales of Henry James, New York Edition, qui comportera, à terme, vingt-six volumes. Entre 1906 et 1909, il travaille à l'établissement des textes, n'hésitant pas à apporter des corrections significatives à ses œuvres les plus anciennes, et rédige dix-huit préfaces qui donnent des vues pénétrantes sur la genèse des ses œuvres et ses théories littéraires. Le manque de succès de cette entreprise l'affecte durablement.

En 1915, déçu par l'attitude des États-Unis face à la guerre qui fait rage sur le continent, il demande et obtient la nationalité britannique. Il a une attaque cardiaque le 2 décembre, suivie d'une seconde le 13. Il reçoit l'ordre du Mérite le jour de l'an 1916 et meurt le 28 février.

[modifier] Œuvres (liste non exhaustive)

Romans
  • Roderick Hudson (1876) (Roderick Hudson)
  • The American (1877) (L'Américain)
  • Daisy Miller (1878) (Daisy Miller)
  • The Europeans (1878) (Les Européens)
  • The Portrait of a Lady (1881) (Un portrait de femme)
  • Washington Square (1881)
  • The Bostonians (1886) (Les Bostoniennes)
  • The Princess Casamassima (1886) (La Princesse Casamassima)
  • The Tragic Muse (1890)
  • What Maisie Knew (1897) (Ce que savait Maisie)
  • The Wings of the Dove (1902) (Les Ailes de la Colombe)
  • The Ambassadors (1903) (Les Ambassadeurs)
  • The Golden Bowl (1904) (La Coupe d'or)
  • Une vie à Londres, Paris, La Différence, 1986, rééd.coll. "minos", 2003.
  • Reverberator, Paris, La Différence, 1988, rééd.coll. "minos", 2003.
  • L'Autre maison, Paris, La Différence, 1987, rééd.coll. "minos", 2005.
  • Le sens du passé, Paris, La Différence, 1991, rééd.coll. "minos", 2007.
Nouvelles
  • In the Cage (1898)
  • Owen Wingrave (Owen Wingrave)
  • The Aspern Papers (1888) (Les Papiers d'Aspern)
  • The Awkward Age (1899)
  • The Beast in the Jungle (1903) (La bête dans la jungle)
  • The Diary of a Man of Fifty
  • The Figure in the Carpet L'image dans le tapis
  • The Friends of the Friends (Les amis des amis)
  • The Private Life (La Vie privée)
  • The Spoils of Poynton (1897)
  • The Turn of the Screw (1898) (Le tour d'écrou)
  • The Pupil (1891) (L'Élève)
  • Travelling Companions
  • Italian Tales (The Aspern Papers, The Diary of a man of Fifty, Travelling Companions), short stories by Henry James, Éd. Zulma, coll. Classics [1], Paris, 2005, 192 p.
  • Œuvres complètes I : Nouvelles 1864-1875, Paris, La Différence, 1990 (Épuisé).
  • Œuvres complètes II : Nouvelles 1876-1888, Paris, La Différence, 1992.
  • Œuvres complètes III : Nouvelles 1888-1896, Paris, La Différence, 2008.
Théâtre
  • Guy Domville (1895)
Récits de voyage
  • A Little Tour in France (1884)
  • English Hours (1905)
  • The American Scene (1907)
  • Italian Hours (1909)
  • Heures italiennes, Paris, La Différence, 1985, rééd.coll. "minos", 2006.
  • Esquisses parisiennes, Paris, La Différence, 1988, rééd.coll. "minos", 2006.
  • La Scène américaine, Paris, La Différence, 1993, rééd.coll. "minos", 2008.

[modifier] Bibliographie critique

  • Laurette Veza, Henry James, Le Champ du regard, Paris La Table ronde, 1989, 343p
  • David Lodge, L'auteur ! L'auteur ! éditions Rivages poche n° 557 (Payot) traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux.
  • Nancy Blake, James, écriture et absence, Cistre, 1985
  • Léon Edel, Henry James, une vie, Seuil, 1990
  • Evelyne Labré, Écrits sur l'abîme : les derniers romans de Henry James, Presses Universitaires de Lyon, 1990.
  • Babette Sayer-Adda, "Henry James, Sublimer et Vivre", 254 p.,2007, PUF.
  • Jean Pavans, Heures jamesiennes, Paris, La Différence, 2008.

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes