Hellanicos

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Hellanicos (en grec ancien Ἑλλανικός / Hellanikós), dit aussi Hellanicos de Lesbos ou Hellanicos de Mytilène, était un logographe grec. Il vécut au Ve siècle av. J.-C. mais les dates exactes de sa naissance et de son décès sont incertaines (respectivement autour de 480 et 395 av. J.-C.).

Il était originaire de Mytilène dans l’île de Lesbos. Il aurait vécut à la cour du roi de Macédoine [1], et serait mort[2] à Perpérène, petite cité d’Asie Mineure localisée probablement en face de Lesbos dans le golfe d’Edremit actuel.

Hellanicos fut un auteur prolixe mais ne nous sont parvenues qu’environ deux cents fragments de son œuvre. Ses écrits sont à ranger dans les domaines de la mythographie, de l’ethnographie ainsi que des chroniques historiques. Quoiqu’il puise un certain nombre de ses données dans la tradition historique ionienne commencée par Hécatée de Milet, il présente une certaine originalité, notamment par sa compréhension du besoin de rigueur nécessaire à l’établissement d’une histoire rationelle Il n’appliquera pas toujours (faute de matériau ?) dans ses œuvres ses propres recommandations. Il posera les jalons pour ses successeurs, malgré leurs critiques à son encontre, notamment Thucydide. Il doit être considéré comme leur égal au moins pour son influence majeure[3] sur l’historiographie grecque.

Son travail en tant que mythographe, qui ambitionnait donc d’«humaniser» les actions divines, s’organisait autour de cinq œuvres: Asopis (Άσωπις), Atlantis (Άτλαντιάς), Deucalionea (Δευχαλιωνεια), Phoronis (Φορωνίς), Troica (Τρωιχά). Hellanicos a collecté des données disparates et a voulu les organiser dans un ensemble chronologiquement cohérent.
Dans le Phoronis, il traite des légendes des Pélasges et des Argiens depuis le premier homme jusqu’au retour des Héraclides. Dans le Deucalionea, il est le premier à rapporter la légende de la fondation de Rome par le troyen Enée.

Son travail ethnographique concerne de différentes régions de Grèce : Thessalie (Thessalika/Θεσσαλιχά), Béotie (Boiotika/Βοιωτιαχά), Arcadie (Peri Arkadias/περί Άρχαδιας), Lesbos(Lesbika/Λεσβιχά), Etolie (Aiolika/Αίολιχά), Argolide (Argolika/Άργολιχά) et de peuples étrangers : Égypte (Aigyptiaka/Αίγυπτιαχά), Scythie (Skythika/Σχυθιχά), Perse (Persika/Περσιχά), Lydie (Lydiaka/Λυδιαχά). Quoi que volumineux, ses écrits géographiques auront moins de retentissement car surpassé par ceux de son contemporain Hérodote.

Son travail d’historien fut innovateur car il fut le premier à dresser des listes chronologiques de personnages réels tels que les prêtresses d’Héra à Argos ( Ίέρειαι), des vainqueurs des Jeux Carnéens (Karneonikai/ Καρνεοίχαι) ou des archontes éponymes athéniens. Ces listes sont autant de points fixes qui permettent d’établir une chronologie commune aux grecs et sont plus efficaces que le classique décompte par génération.
Il écrivit aussi une histoire de l’Attique (Atthis, Άτθίς) qui s’étend jusqu’à la guerre du Péloponnèse. Œuvre typique des défauts et qualités du style d’Hellanicos ou il distingue clairement ce qui est mythologique de ce qui est historique, mais au côté de chronologies « scientifiques » certaines parties s’organisait en chronologies « généalogiques ». De plus l’œuvre n’était pas objective puisqu’elle adoptait le point de vue athénien. Thucydide la critiqua mais s’en servit néanmoins.

[modifier] Notes

  1. selon la Souda sous le règne du roi Amyntas mais plus probablement pendant qu’Archélaos régnait (413-399)
  2. selon la Souda jusqu’au règne du roi Perdiccas mais plus probablement il s’agit d’Amyntas III (393-370)
  3. au moins jusqu’au IIIe siècle av. J.-C.

[modifier] Sources

[modifier] Bibliographie

Éditions
Commentaires
  • (en) « Hellanicus », dans Encyclopædia Britannica.
  • « Histoire de l’histoire », dans Encyclopédie Universalis.
  • W. Smith, Dictionnaire des auteurs grecs et latins [lire en ligne].
  • (en) S. Hornblower et A. Spawforth, « Hellanicus », dans The Oxford classical dictionary, 3e éd. (1996).