Guy de Rothschild

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Guy de Rothschild, Édouard, Alphonse, Paul, est un banquier français né le 21 mai 1909 à Paris et mort le 12 juin 2007 à Paris.

Il a présidé la banque Rothschild-Paris de 1967 à 1979, nationalisée en 1982, et de nombreuses autres sociétés françaises et étrangères. Il a été président du Fonds social juif unifié, de 1950 à 1982 et du Consistoire de 1950 à 1956. Il a été propriétaire du haras de Méautry à Touques, en Normandie, où ont été élevés plusieurs galopeurs de réputation mondiale.

Son écurie personnelle courait sous casaque bleue et toque jaune, longtemps appelée par les turfistes la "sainte casaque" pour sa régularité dans les victoires. Avec elle, Guy de Rothschild a notamment gagné une fois le Prix de l'Arc de Triomphe en 1963 avec Exbury, qui restera son cheval préféré, trois fois le prestigieux Prix de Diane (1957, 1960, 1961), trois fois le Prix Royal Oak (1949, 1964, 1973), deux fois le Prix Morny ou encore le Prix Vermeille.

Guy de Rothschild a présidé le Syndicat des éleveurs de chevaux de sang en France de 1975 à 1982.

Sommaire

[modifier] Biographie

Guy de Rothschild est le fils du baron Édouard de Rothschild (1868-1949) et de Germaine Halphen (1884-1975). Il s'est marié en premières noces en 1937 avec une de ses parentes, Alix Schey de Koromla (1911-1982), de confession catholique, ce qui fit grand bruit à l'époque. Il en eut un fils en 1942, David de Rothschild. Divorcé, il se remaria en 1957 avec Marie-Hélène van Zuylen de Nyevelt de Haar (1927-1996), une autre de ses parentes, dont il eut un fils la même année, Édouard de Rothschild. Guy et Marie-Hélène organisèrent à l'Hôtel Lambert, dans l'île Saint-Louis, les fêtes les plus éblouissantes de Paris.

En 1940, déchu de sa nationalité française à cause de sa judaïté[1], il avait été contraint de quitter la France à l'arrivée des troupes nazies pour se réfugier aux États-Unis, avant de rejoindre les Forces françaises libres (FFL) à Londres.

Gaulliste, Guy de Rothschild fut longtemps influent en politique, notamment dans les années 1960 et 1970. Ayant pris sous son aile Georges Pompidou dès 1954, il en fit un associé extérieur. Il resta proche de lui quand ce dernier devint président de la République en 1969. Il se lia également d'amitié, plus tard, avec Jacques Chirac, puis Édouard Balladur.

La nationalisation de sa banque par la gauche arrivée au pouvoir fut une épreuve personnelle. « Juif sous Pétain, paria sous Mitterrand, cela suffit », s'exclama-t-il. Il perçut 700 millions de francs d'indemnité.

En 1975, Guy de Rothschild et sa femme ont fait don à l'Université de Paris de leur magnifique château de Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), construit au XIXe siècle dans le style Renaissance, entièrement classé en 2000 à l'inventaire des Monuments historiques.

Guy de Rothschild avait fait la couverture de Time Magazine le 20 décembre 1963.

Guy de Rothschild est inhumé au cimetière de Touques (Calvados).

[modifier] Citations

  • « Il m'est impossible de résoudre les peines de l'humanité, mais il n'a jamais été prouvé que j'ai laissé tomber quiconque m'ayant sollicité. »
  • « Juif sous Pétain, paria sous Mitterrand, pour moi cela suffit. Rebâtir sur les décombres deux fois dans ma vie, c'est trop. »
  • « Si l'argent est considéré comme une fin en soi, pour être au-dessus de votre voisin de palier, c'est stupide. Votre femme vous trompera autant. »
  • « Dans la vie on peut gagner de l'argent sans pour autant perdre son honneur et sa dignité. »

[modifier] Œuvres

  • Contre bonne fortune, Pierre Belfond, 1983
  • Mon ombre siamoise, Plon, 1993
  • Le fantôme de Léa, Grasset, 1998
  • Les surprises de la fortune, Michel Lafon, 2002

[modifier] Références

  1. Banker Guy de Rothschild dies in France at 98