Guernica

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Guernica (homonymie).
Gernika-Lumo

Blason
Blason
Drapeau absent
Drapeau
Pays Espagne Espagne
Communauté autonome Pays basque Pays basque
Province Province de Biscaye Biscaye
Comarque Busturialdea
Code postal 48300
Maire
Mandat en cours

Latitude
Longitude
43° 11′ Nord
         2° 24′ Ouest
/ 43.19, -2.4
Altitude (moyenne)
Superficie 8,6 km²
Population (INE) 15 959[1] hab.
(2005)
Densité 1 844 hab./km²
Gentilé gernikar, lumotar
Site Web www.ayto-oviedo.es
Carte de localisation de Gernika-Lumo
Image:Transparent3x3.gif

Gernika-Lumo en basque (nom officiel) ou Guernica y Luno en espagnol est une ville de la province de Biscaye, en Euskadi, au nord-ouest de l'État espagnol. La ville comptait 15 959 habitants en 2006[1].

Capitale religieuse historique du pays Basque espagnol, elle est particulièrement célèbre pour sa destruction, le 26 avril 1937, par les aviateurs de la légion Condor, envoyée par Hitler au secours du général Franco.

Ce premier bombardement terroriste de l'Histoire a choqué et inspiré de nombreux artistes : Guernica est également le nom d'un des plus célèbres tableaux de Pablo Picasso, une des plus violentes sculptures de René Iché et d'un des poèmes de Paul Éluard sous le titre de "La victoire de Guernica".

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Symbole des fueros

Capitale spirituelle du Pays basque, cette ville était le lieu où se réunissaient les assemblées législatives de Biscaye et surtout où les rois espagnols prêtaient serment, lors de leur accession au pouvoir, et juraient d'observer les fors ou fueros (anciennes chartes garantissant les libertés d'une ville ou d'un État) et de conserver et protéger les lois et les droits en vigueur dans les provinces basques.

Gernikako Arbola, l'arbre de Guernica.
Gernikako Arbola, l'arbre de Guernica.

Une plaque rappelle les paroles formulées en 1936 par José Antonio Aguirre, premier Lehendakari de Euskadi, qui est devenu la formule protocolaire pour prêter ce serment.

"Devant Dieu humilié
debout sur la terre basque
en souvenir des ancêtres
sous l'arbre de Gernika
devant vous
représentants du peuple
je jure d'accomplir fidèlement ma mission"

La cérémonie se déroulait traditionnellement sous un chêne devenu le symbole de la liberté du peuple basque. Ce rassemblement qui se perpétue depuis des temps immémoriaux fut l'un des premiers témoignages de démocratie où jadis élus du peuple et anciens de toute la Biscaye se réunissaient. Le chêne qui accueillait les premières Juntas de la seigneurie de Biscaye s'est affirmé au fil des siècles comme le symbole de l'existence d'un peuple et des institutions face aux avatars de l'histoire que les Basques ont connus dans leur passé en tant que collectivité. L'Arbre de Gernika a dépassé le cadre géographique de la Biscaye pour devenir le point de référence de tout le Pays basque. Il en fut ainsi pour les cérémonies qui les reunissaient.

[modifier] Le bombardement de 1937

Icône de détail Article détaillé : Bombardement de Guernica.

Le 26 avril 1937, jour de marché, quatre escadrilles de la légion Condor, protégées par des avions de chasse italiens, procèdent au bombardement de la ville de Guernica afin de tester leurs nouvelles armes. L'attaque commence à 16h30, aux bombes explosives puis à la mitrailleuse et enfin aux bombes incendiaires. Après avoir lâché quelques 50 tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19h45. Après le massacre, 20% de la ville était en flammes, et l'aide des pompiers s'avérant inefficace, le feu se propagea à 70% des habitations.

Ce bombardement a été longtemps considéré comme le premier raid de l'histoire de l'aviation militaire moderne sur une population civile sans défense. Les premiers raids ont cependant été commis par la même légion Condor pendant les deux premières semaines de février 1937 sur la route entre Málaga et Almería contre des dizaines de milliers de réfugiés civils fuyant l'avancée nationaliste [2]

Selon le journaliste britannique C. L. Steer, correspondant à l'époque du Times, 800 à 3 000 des 7 000 habitants de Guernica périrent. Le chiffre donné par le gouvernement basque fait état de 1654 morts et de plus de 800 blessés.

Une minorité d'historiens, dont le plus célèbre est Pío Moa, récuse ce chiffre (le minimisant à moins de 200 victimes[3]) ainsi que la thèse d'une opération programmée de destruction de la population civile réalisée par l'aviation allemande à l'instigation de Franco. En se basant sur le journal personnel du général allemand von Richthofen, les articles de presse publiés à Bilbao et les témoignages disponibles, Pío Moa affirme que ce bombardement avait été décidé par le chef allemand de la Légion Condor sans l'autorisation de Franco. Le futur Caudillo aurait, au contraire, expressément interdit les bombardements des objectifs civils. Les tenants de ces thèses s'appuient aussi sur l'anti-nazisme dont faisait preuve le Times à cette époque pour contrecarrer la propagande des pacifistes du Labour Party, cherchant à convaincre leur opinion publique que le danger principal pour le Royaume-Uni provenait d'Allemagne et de France.[réf. nécessaire]

[modifier] Le tableau de Picasso

Icône de détail Article détaillé : Guernica (Picasso).

Pablo Picasso a peint l'horreur de cet événement dans un tableau devenu célèbre : Guernica, commande du gouvernement espagnol pour son pavillon de l'exposition universelle de 1937 à Paris. À Otto Abetz, l'ambassadeur nazi à Paris qui lui aurait demandé, indigné, lors de son exposition, si c'était lui qui avait fait cela, Picasso aurait répondu : « Non, c'est vous ».

Dimension du tableau : 351 X 782,5 cm

Vous remarquerez que le tableau est en noir et blanc ce qui montre ainsi la brutalité de ce bombardement. Pablo Picasso exprime ainsi la mort et la violence perpétrées ce jour.

C'est la vue de ce tableau qui emporta la décision de Robert Wogensky de devenir peintre.

[modifier] Jumelages

[modifier] Notes

  1. ab Statistiques de l'INE
  2. voir l'étude historique de Jesús Majada Neila et Fernando Bueno Pérez : Carretera Málaga-Almería (Febrero de 1937), Caligrama Ediciones, 2006. Voir aussi les photos de Norman Bethune dans El crimen de la carretera Málaga-Almería (febrero de 1937) catalogue édité par Caligrama suite à l'exposition de Jesús Majada Neila, à la Mairie de Vélez-Málaga, en janvier 2005.
  3. Pio Moa: Los Mitos de la guerra civil, Madrid, Esfera, 2003, traduit en français en mars 2006, aux éditions Tallandier.